mardi 11 avril 2023

Des choses et des liens.

Infiniment, sans retenue, sans armes, sans bagages, bâtons rompus, corps en errance, tu retournes et tu distribues, des choses et des liens, correspondances et vitres fendues, en dedans, en avant, sur le rebord, fenêtre ouverte, en avant sur la volonté, en retrait sur la griffure, et une crispation,

tu te tournes, et tout de tout, en tout tu recommences, et griffé, et mordu, et cruellement ravagé, tu serres de loin en loin, et de retour, en sombres pensées, tu espères et tout recommence, on avance, on reprend, on a tordu, on envisage, il reste encore et encore, des phrases à déployer, des images à découper,

tu tiens la courroie qui noue les mats, les haubans, l’artimon, ici sur cette croix tu jures et tu transpires, ils sont ici, ici je tiens une image, un drapeau, un symbole, tu tiens pour le dialogue et diaboliquement tu forges, et tu reprends du métal sur l’enclume, de la matière sur le flanc, j’engrange, je réserve,

je comprends et tu enfermes le grain, poignée après poignée, et sans espoir, et sans rancune, devant encore, et loin pour toujours, je te devine, et tu explores, une main et de fer et de velours, du frôlement et de la rage, et puis surtout, éperdument, je te retiens, tu oublies, où sont les nuages, sortir, encore,

où est la liberté, et sortant du paradoxe et de l’ennui, où sont les aventures, tu signes et tu comprends, ils te cherchent et tu avances, il reste, reste, encore et encore, du sable sous le pied, de la grandeur dans le regard, de la noblesse dans la posture, sur le temps, sur l’ennui, sur ce qui reste et qui appelle,

je suis en avant et tu retournes, sortir ou entrer, et important et silencieusement de la nuit et du regret, il se plonge et se renouvelle, et il, et il, et tu, et tu, et où donc loge le survivant, un paradoxe, du bruit et des cailloux, sur le chemin, dans l’escalier, la joue sur le cuir, la peau est mordue,

un œil terrible, et ouvert, je te reprends et tu imposes de la vérité et du cran, le gouffre ouvert où s’envolent les paroles, tu retournes et tu distribues des choses et des liens, bateau gréé.

03 novembre 2022.

1 commentaire:

  1. Infiniment tendres
    corps en partance
    sur le rebord de la griffure
    une contracture
    une déchirure
    tout sans armure

    la pensée sombre dans les abysses

    une morsure
    visages sans rage
    phrases ouvertes
    images découpées
    collages d’un autre âge – un naufrage
    cœurs noués au mat de la pensée

    dans leur main
    un grain de sable
    l’espoir luit
    mains de velours sous les nuages
    la liberté
    une aventure
    grandeur d’âme – noblesse des corps

    l’œil est ouvert
    il regarde et entend
    les choses et les hommes
    les paroles noyées qui écument le sable

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