Infiniment, sans retenue, sans armes, sans bagages, bâtons rompus, corps en errance, tu retournes et tu distribues, des choses et des liens, correspondances et vitres fendues, en dedans, en avant, sur le rebord, fenêtre ouverte, en avant sur la volonté, en retrait sur la griffure, et une crispation,
tu te tournes, et tout de tout, en tout tu recommences, et griffé, et mordu, et cruellement ravagé, tu serres de loin en loin, et de retour, en sombres pensées, tu espères et tout recommence, on avance, on reprend, on a tordu, on envisage, il reste encore et encore, des phrases à déployer, des images à découper,
tu tiens la courroie qui noue les mats, les haubans, l’artimon, ici sur cette croix tu jures et tu transpires, ils sont ici, ici je tiens une image, un drapeau, un symbole, tu tiens pour le dialogue et diaboliquement tu forges, et tu reprends du métal sur l’enclume, de la matière sur le flanc, j’engrange, je réserve,
je comprends et tu enfermes le grain, poignée après poignée, et sans espoir, et sans rancune, devant encore, et loin pour toujours, je te devine, et tu explores, une main et de fer et de velours, du frôlement et de la rage, et puis surtout, éperdument, je te retiens, tu oublies, où sont les nuages, sortir, encore,
où est la liberté, et sortant du paradoxe et de l’ennui, où sont les aventures, tu signes et tu comprends, ils te cherchent et tu avances, il reste, reste, encore et encore, du sable sous le pied, de la grandeur dans le regard, de la noblesse dans la posture, sur le temps, sur l’ennui, sur ce qui reste et qui appelle,
je suis en avant et tu retournes, sortir ou entrer, et important et silencieusement de la nuit et du regret, il se plonge et se renouvelle, et il, et il, et tu, et tu, et où donc loge le survivant, un paradoxe, du bruit et des cailloux, sur le chemin, dans l’escalier, la joue sur le cuir, la peau est mordue,
un œil terrible, et ouvert, je te reprends et tu imposes de la vérité et du cran, le gouffre ouvert où s’envolent les paroles, tu retournes et tu distribues des choses et des liens, bateau gréé.
03 novembre 2022.
Infiniment tendres
RépondreSupprimercorps en partance
sur le rebord de la griffure
une contracture
une déchirure
tout sans armure
la pensée sombre dans les abysses
une morsure
visages sans rage
phrases ouvertes
images découpées
collages d’un autre âge – un naufrage
cœurs noués au mat de la pensée
dans leur main
un grain de sable
l’espoir luit
mains de velours sous les nuages
la liberté
une aventure
grandeur d’âme – noblesse des corps
l’œil est ouvert
il regarde et entend
les choses et les hommes
les paroles noyées qui écument le sable