lundi 31 octobre 2022

Retour perdu et retouvé, "Et vivre enfin, enfin."

L’heure venue, chanter et reprendre les traces d’un passé rattrapé. Il y a la beauté et la limpidité des racines retrouvées. En quête de lumière, et de trésor oublié, suivre l’étoile qui parle à l’enfance. Ligne incertaine de nos chemins d’errance. Les oiseaux font escorte et parlent aux saisons, au cœur des moissons, à l’ultime horizon. Ils griffent de leurs becs nos souvenirs d’ardoise et de craie consumée. Hier, jardins en fleurs. Aujourd’hui, la peur les a surpris, l’air est un poison, le temps est à l’arrêt. Il sera condamné. Un voyage sans retour vers des lieux ténébreux d’où la lumière nait. D’une rive à l’autre les fruits sont récoltés et mis dans le panier. La terre ensemencée, les rêves enluminés, la vie peut continuer, enfin en liberté. 

Maria Dolores Cano, 29 octobre 2022 "heure ?".

Chez Maria Dolores, 1,2,3,4.


1

Ô, la trace des belles choses,
j'ai gravé sur un roc :
le bonheur, silencieusement.

11 juin 2022 à 06 :23

 

2

Les oiseaux
aux feuilles murmurent.

Ô, la bouche de la vérité,
entre espérance et illusions.

Un trou
entre les pierres et les ronces.

19 juin 2022 à 08 :40

 

3

Une trace,
la lune et Venus,
dans le ciel.

26 juin 2022 à 05 :19

 

4

Nuit épuisée, eau rouillée,
de sel et d'os le cœur respire.

14 juillet 2022 à 07 :03

dimanche 30 octobre 2022

Retour,"Et vivre enfin, enfin."


 

Maria Dolores Cano, 29 octobre 2022 16:14.

Chez Maria Dolores :

Coquille,
corne et sel,
jetés : la pluie, le jour, la brume.

En silence,
respire la mer,
à l’horizon : les nuages, le monde.

Le sommeil,
la pluie, la mer, une illusion,
un voile : rire du ciel vers le silence.

 

28 août 2021, à 16:05.

samedi 29 octobre 2022

Et vivre enfin, enfin.

Comme si nous en étions à la dernière heure, chantant et saluant le dernier point, la seule trace, ce qui reste et restera, je te tiens et tu me bouscules, éveille-toi, éveille-moi, prend sur ton cœur le sacrifice, grandis pour nous et suis la route, les heures, les maisons, les jardins, les étangs, vraiment nous sommes,

en quête, nous sommes en route, et devant, et commençant, et sans rien perdre, tout à consommer, et se donnant, et chantant, encore, et encore, d’une clé pour un trésor, d’un coffre pour des liens, derniers et étranges, et derrière le rang, et derrière, ultime, tu le dis et tu penses aussi, sublime et derrière,

la ligne, et au bout du monde tout reste à élever, les herbes du chemin, les fleurs sauvages, les oiseaux oubliés au bord des toits, lourdes génoises et corps tremblant, t’en sers-tu, te tiens-tu, tu consommes et je descends, d’un toit aux ardoises, d’un rang pour un autre, et vivre enfin, enfin, en liberté, je tourne,

et tu accélères, temps compté et coin fleuri, et bornes oubliées, pour chanter seulement, la liberté, tout avance au bruit des tessons entrechoqués, éclatez et sonnez, et tournez-vous encore, et encore, d’un air, d’un doute, d’une fleur aux lèvres, lentement, lentement tout t’empoisonne, temps suspendu et compté,

et devant, en en face, je viens et tu cherches, douterions-nous encore, serions-nous aussi du voyage, d’un bord vers l’autre, d’un panier vide à un grenier, je tourne et tu avances, poussière déplacée, tu meurtris les temps, rêve angoissé, et figure pâle, matin d’oubli et rires calcinés, ivoire sans ombre,

souffle, olifant, roc tranché, passage, éveille-toi, éveille-moi, prend sur ton cœur le sacrifice, suis la route, je descends, d’un toit aux ardoises, d’un rang pour un autre, vivre enfin, en liberté.

28 août 2021.

vendredi 28 octobre 2022

Simples et effacés.

Je compte et décompte, le temps venu et le trouble, l’inquiétude, tout tombe vers l’avenir, les étoiles déposées, les pierres arrachées, les arbres sans racines, tout s’envolerait, et envolez-vous-en, j’ai oublié le regard, sans pitié, sans regret, la bouche et le genou, en grande faiblesse, la tyrannie, le déluge,

l’effroi, tout recommence, tu grattes la terre, tu déchiffres, les yeux battus, tu risques un jour encore, une punition, et la semaine, et le mois, à regretter entre les cailloux, sur les épines, un pincement, le cœur sur la cendre, je te tiens, tu viens où vole un oiseau blessé, où vont les animaux, le cœur meurtri,

au combat, l’effroi conduisant en souffrance aux regrets : je te suis, je te tiens, tu armes et tu précises, et tu, et je, et un discours : il dit aux végétaux nombreux paraissez, je tremble à l’éclaircissement, je risque à la raison, aux affres, je termine et tu acceptes, le retour est redoutable, la vie penchée, tu avances,

un temps encore lointain et incertain, redoutable, un trésor sous le pied, les graines envolées, le cœur sans image et ce qui reste, le reste, en majuscule, merveilleusement suspendu, sans crainte, déployés les affres, la terreur, le désespoir, les choses terribles, le regard détourné, l’ivresse de Noé, les aventures,

et sans fin un avenir de lave, des éclairs de raison et du sucre pour les enfants, je te tiens et tu acceptes les paroles interminables, tout tombe vers l’avenir, les étoiles déposées, les pierres arrachées, les arbres sans racines, tout s’envolerait, et envolez-vous-en, on a oublié, le pari perdu, le cœur dévasté. 

24 août 2021.