mardi 31 décembre 2019

La fraîcheur et le feu dans une île.

Entre le chaud et le temps entendre et redresser et supporter toujours, toujours, la vie, les moissons, l’orage évité, la vie qui coule, ombre perdue ciel broyé. Tu es perdu entre le temps et l’ombre du soir, du soir et de l’orage et du matin qui pique, qui pique. Tout revient, il tient le temps, il tient.

Sa vie, il file, il étire un pied, un doigt et le reste, tout passe tout avance, cela coule et cela change. Une vision plus claire, un cœur posé, le temps est passé, les lilas ont fleuri, il reste à prendre encore pleine la main tendue. Cœur de papier, marchand de timbre, en voix éclatées, le cœur aboie.

Il frotte, la vie est en attente, frotte cœur déployé. Le soleil tenu il chante et pose sur fil le temps et puis l’oubli sur le chemin, sur les cailloux, il compte la vie, elle avance, il ferme, il tourne, il signe mot pour mot sur la porte, dans le couloir, il fait frais une fois et sur le gravier, en tout le cœur explose.

La vie avance et je coule dans le soleil juste avant l’ombre, sans cesse, sans raison, sans rien de plus à dire, tourne et retourne et broie le cœur tendu, la main sans cesse, il pose un doigt ou l’autre, il siffle, il s’emploie, il est tendu et attend dans le noir, dans le frais, le feu tombe du ciel, sans raison.

Sans cesse, il plonge et contemple le calme, le repos et songe, songe, il entend, la fraîcheur et le feu lointain, tout tourne, il chavire, il laisse aller et se reprend, il compte un doigt puis l’autre, il est tendu et il craint, ils tournent et se défont et composent une figure, il faut parvenir et toucher là.

En borne au plus petit, au plus léger, il cherche et se refuse, aussi il accepte et tend une fois encore. Forcer la main, tirer vers une île, détendre et oublier l’ennui, le temps est compté, tout passe, rien ne ferme, oubliés, perdus les rires effacés, il se tend, il enlace, il va tenir tout cependant.

Il reviendra, il tournera et sa place et son rang, tout ira plus loin. Tout est ailleurs, et plus également et plus certainement. Ils tournent et défont un pas dans cette aventure, dans ce sillon ancien, tracé au loin, tenu au sol, évanoui à la chaleur, dispersé. Tu te tiens épars, pour une cérémonie sans avenir.

Tu comptes le temps au bord du mur, tu traces encore un plan inutile, tu es dessiné, tu vas, tu viens, tu tires une corde après l’autre, le temps est contenu, Je dis, je dis et je redis et je n’ai rien à en dire, mais, entre le temps et l’ombre entre ce jour et cette nuit, et tout cela se ressemble, je songerais.

Il serait simple de dire : enfin, je suis dans l’île heureuse.

17 Juillet 2014.

lundi 30 décembre 2019

Parfum perdu.

Encore, quoique, il s’en souvient, il commence et cherche un autre temps et d’autres raisons, selon la chose, la conduite, la nécessité, le tout, qu’il faut dire, l’obscurité, il faut percer, écorcher, étendre, engranger, foisonner et surprendre, avec décision, le tout sur le devant, la fuite, le retour.

Imaginons et supposons, on achève, on rend, on tourne, on enfonce le bien, le mal, encore plus, des questions à vivre, à penser, à chérir, et croire, oublier, finir sur l’autre rive. Je détends un peu plus la corde, encouragez, tournez et commencez le monde à vivre, l’espoir encore, les serments.

Tout est au ciel, aux évidences dans la chaleur et si loin du bruit. Le but, l’âme, la raison, saisons et barques sur les flots, tout arrive et tout plait, ils sont encore sur le sable, ils avancent en ombres fortes, terrains conquis, sentiers perdus de feu et d’espérance, ils tournent et défont les nœuds.

Sur le sentier tracé, couteaux perdus, œil écarté, tu attires et tu trembles, feuille, froissée, jasmin, feuille, pendante, au ciel croisée. Tu tourne et tu déchires, un doigt, un doigt dénoue les évidences. Au cœur des nervures, le sel et le sucre mêlés, odeurs contenues, tu froisses et dessines une évidence.

Il faut à pleine gorge, encore, avaler et soutenir le chant limpide, le parfum, tout ira bien, tout ira loin, les feuilles et les branches, oiseaux perdus dans le sens de la marche, au pied, au loin, sans remords avance, et porte loin un œil, plus loin une espérance, force comptée poids dans la main.

Le cœur ouvert, ils traînent et tremblent, un avenir, une saison et un temps plus encore pour retenir et supporter le parfum des feuilles froissées, oiseaux surpris, mêlez vos plumes, supportez et gagnez au hasard. L’ombre des retours et des flammes lentement joint l’autre à un œil.

En bouquet, une pincée, un souvenir, tout s’abandonne, la main conquise, le dos croisé, le cœur perclus, tout attire et tout plairait : les bois, les vallons, collines abandonnées, il reste encore à en dire, pour en finir, pour supporter, tenir, la fermeté, le temps, le clair, la vengeance. Tout attire et plaît.

Si tout accueillait ce qui passe, rien ne reste, au vent tout sèche et tout s’efface, les griffes, les douleurs. Un pas de plus, sur le devant, une ombre encore, tout est épars, tout est rompu, les lèvres et les rires, le chemin, la rive, la pente, une saison en plus et l’oubli, sans toucher, ne tenant en place.

Une ruine, des pierres une sur l’autre, le sens perdu tout puise enfin son air, herbe assoiffée.

16 Juillet 2014.

dimanche 29 décembre 2019

Retour II, encore.

Je meurs et je revis
Babil Babel Soleil naissant
Quand l’alouette
De joie s’oublie au rai
Puis plombée va tomber

Les faux beaux jours ont fui
O ma chère pauvre âme
On dirait du Verlaine
Mais c’est du Chalandon
Un oiseau innocent
Qui vous flûte sa peine

Louise Labé il y a cinq siècles l’entendit
Témoins sont ces trois vers
Que je vous recopie :

Ainsi Amour inconstamment me mène
Et quand je pense avoir plus de douleur
Sans y penser je me trouve hors de peine


Jean Jacques Dorio,  29 décembre 2019 à 12:21. ici.

Retour, oiseaux innocents.

Oiseaux déguisés dans le cœur des innocents. Oiseaux trouvés sur les lèvres entrebâillées.

Mourir dans la boue. Murmure de cendre.

Le silence boit le ciel, les oiseaux frôlent l’instant de leurs ailes de sommeil.

Ils vont, ils viennent, ils se tordent le cou et s’accrochent aux branches. Ils chantent des louanges aux oreilles orphelines.

Les rêves sont amers et se noient dans la boue.

Les mots sont dérisoires, ils invitent aux grands soirs. Ils sont nus et étranges, et glissent sur la langue. Ils ricochent, se souviennent des phrases incertaines.

Les oiseaux déguisés, oiseaux trouvés dans le silence des innocents.
Maria Dolores Cano, 29 décembre 2019 à 09:45. ici.

Oiseaux innocents.

Oiseaux innocents, campagnes vertes et mouches au front collées, oiseaux innocents, sentiers de boue sèche, échauffés, échauffés, sur le regard on courbe les épaules, têtes cachées et œil perdu, des épaules au loin, il reste le cœur perdu, la lèvre dure, une conversation de paroles abandonnées.

Je vous quitte, je me meurs, vous le voyez, il reste encore un coin de violence, une pensée perdue et retrouvée, centrée sur les épaules lourdes et noires, araignées et mouches au vent sur la toile. Je pars, je vous quitte, sol desséché, boue, je meurs. Enfin toute la honte bue au ciel murmure.

Encore, quelque violence, et rien ne viens rompre le silence, paroles abandonnées, murs effondrés, je suis venu au hasard et je pars. Il chanterait d’un pas tranquille et lent et tout boirait la lumière. Oiseaux innocents, épaules basses, œil caché, je tremble d’inquiétude et de sommeil.

Où sont-ils donc, insectes nouveaux et nœuds de paille sous les branches. Je viens et j’observe et je noie, le pied dans la boue sèche, œil rentré, coin perdu, je tourne et je pars, je rentre en existence. Du bruit dans les oreilles et des paroles sourdes, ils sont épouvantés, les pieds traînent le chemin.

Boue sèche et herbes mortes, j’avance en sol perdu, j’hésite en songes tristes. Il est venu avec le hasard, il part avec des certitudes, perdu. Oiseaux innocents, volez encore, poussez au ciel une petite plainte, rompez l’air et frôlez les âmes errantes. Où finit ce jour, un bien recommence.

Il est venu au hasard, il pose un pied et tasse la boue sèche. J’avance et tout commence, un bien levé, une espérance, toutes les vérités, plus rien ne s’en ira, et rien encore à dire, une conversation muette et lointaine de mots oubliés, de phrases dans la peine. Ils fuient, ils volent, mouches nouvelles.

Oiseaux innocents, en aurons nous assez, saurons nous défaire l’habitude. Je meurs vous le voyez, et plus rien ne m’oblige à rompre le silence, oiseaux innocents, vous le voyez.

15 Juillet 2014.

samedi 28 décembre 2019

Retour I, encore.

Encore des arbres
couleur d’étoiles
leur cri lointain
leurs mains ténues

encore des cœurs
des rires d’enfants
des pieds sur terre
des traces sûres

soleil sans nombre
dans l’ombre blonde
un seul regard
et vivre encore

jour solitaire
les herbes au ciel
les anges engrangent
les cœurs fidèles

cailloux ___ genoux
à tire d’ailes
l’eau est si claire
les oiseaux pleurent

encore le vide
les jours sombrent
percent les secondes
le temps compté

encore les yeux
le bleu du ciel
la flèche brûle
le temps heureux

tout est possible
l’eau ___ le repos
la vie inscrite
encore le mot

Maria Dolores Cano, 28 décembre 2019 à 11:59. ici.

Encore.

Et si on osait tout dire et tout faire, penser enfin que tout arrange, tout devient les murs, les toits, les arbres colorés, les rives ou toute onde se compose et déploie. Il est ici, il est là-bas, il y revient, il est encore à entendre le cri lointain, comme si l’on osait venir et tendre la main, aux uns

et aux autres. Si toute chose prenait corps, toute l’eau sur la rive, mes mains, les cœurs, les yeux éclaboussés et le rire de qui dort, tu reviens et tu donnes une main ouverte, un œil déployé, tu tournes et tu tournes la terre sous le pied, les aveux et les traces, ils sont au loin et tu engages la solitude

et le soleil pour dire encore. On voit, on vit, on en mourra, on sera déposé dans l’ombre, un seul regard, une seule moitié, le visage fermé, les yeux dans l’onde claire, tu tiens, tu vis et tu mourras, comme si les regrets et les plaintes tendres poussaient toujours plus loin, tu vis et tu engranges, vendangeur

solitaire, abandonné le jour et perdu. Arrachez, arrachons, les herbes une à une et comptez au ciel bleu les ailes déployées, grattez les cailloux, comptons, grattons. Ils sont enrubannés et serviront au sacre, il faut un cœur content, une visite, un retour du lointain. Disons l’avenir, ils sont penchés

et grattent les cailloux, et tirent de l’eau claire. Les conques, les oiseaux tout est dans le reflet, l’eau et le contenant et les ailes éparses, tout tient, tout croit et tout échappe, les yeux tournés, la peau lustrée, les cœurs et les saisons. Il faut oublier vite, contenir au bord les lèvres, le pleur, le sanglot

tout long, tout loin, tout est encore à commencer, encore et vite. Si tu retiens, tu tournes, tu vides et tu poses les reflets et les jours un à un dans le panier, ils percent et se mélangent et tout est à poser, il faut, il faut, tenir les certitudes. Ils sont là, ils travaillent, ils voient, ils comprennent,

ils tiennent et recommencent, un jour, tous sur le devant, tout est encore à dire. Tout est encore à faire, les yeux oublieront, ils sècheront, ils traceront et fendront l’armure, archer perdu, ciel menaçant, tu tiens la corde et les flèches, tu retiens et le souffle et les mots, les yeux obstinément

perdus dans l’horizon. On avance ainsi, et si encore tout était possible et si enfin il était le repos. Encore, dire vite, encore aux jours, ils sont perdus, l’eau claire commence, vite, tout est encore à dire.

01 Mai 2014.

vendredi 27 décembre 2019

Retour de chez Jean-Jacques Dorio.

"La vague fait chanter
les yeux, sur le papier. 


Mer bleue, mer verte,
Bonjour, Monsieur Courbet.

Vidrios pulidos par la mer,
Julio Cortazar ou Alejo Carpentier ?

L’écume, c’est un lait …
Eupalinos et Paul Valéry : par hasard.

Cette vague fait chanter
nos yeux, sur le papier."

07 avril 2012 à 08:39.


chez Jean-Jacques Dorio. ici.

Retour, ce qui avance.

Au bord du monde
silence des herbes

chaleur des fleurs
dans l’œil de l’onde une larme blonde
tissage ___ ramage ___ bruissement du sable

grains de l’ombre
le jour tire son suaire
collier de larmes

cortège funèbre
dans le néant

miroir des jours
à son front sont les stigmates
couronne d’épines
le cœur broyé

fleurs des arbres
cailloux du ciel
les oiseaux fendent l’air
la pauvreté est grande
elle est sans rêve

dans les pierres et dans la boue
cernes des jours chagrins ___ cendre des larmes
les bouches sont silencieuses
tout est nu ___ calciné

le cœur est dans la fange
les yeux sont vides ___ en abandon
l’ignorance est partout elle a creusé son nid

les pleurs inondent la terre
la mort est pour demain

au bord du monde

Maria Dolores Cano,  27 décembre 2019 à 11:04. ici.

Peter.





Ce qui avance.

Ce qui avance, ce qui tient, ce qui encore fait suite, ils sont au bout du monde, au bout de la raison, dans le calme plat, à la silencieuse fécondité. Je tiens, je viens, j’avance et je retiens. En sommes-nous encore, encore, au temps où tout se calme, où se dépose au fond le reste de l’herbe broutée.

Un collier, des fleurs, des larmes et du froid dans l’œil, dans l’eau, dans la chaleur, elle remue, elle dérive sur l’eau. Le temps est clair, l’eau est sans suite, sans partage, dans l’abandon, dans les regrets. Il se déplace, et recommence, grillon timide, insecte obscur, tu grattes et tisses, serre le sable.

Chaque grain, sans écho, dans l’ombre pure, dans la chaleur, tu remues encore une patte, un œil. Une claire journée venue, tu tires les grains un pour un et jette aux autres à chaque passage un sort, un sort. Il va bientôt revenir le temps des larmes et du suaire, en cortège tout passera, ombre.

Ils y seront chacun et celle qui tire la jambe y prendra part, tout ira dans la clarté, un pas, un pas, une année encore et puis terrible tout se retire, tout y vient, tout ira dans l’escalier, d’une marche sur l’autre, ils y sont ceux qui ne montent pas, ils traînent et recommencent, pour tout, un détail.

Après l’autre, un regard et tout arrive, sur le devant et sur la route au fond des eaux, miroir mouillé, ils tiennent, ils se piquent, les épines au front collées. Dur devant l’autre, chant voyageur, il accompagne sa marche et tient un bâton, pèlerin sans nuages, sans conques, ni fruits fendus.

Ils tassent, ils repèrent ici, un arbre et là, des fleurs, tout est à voler, tout enchante, les cailloux, les cordes, les oiseaux dans l’air, on tourne, on ignore, tout est pauvre et tout se tait. Muets et ignorants, dormons sans rêves, ne voyons rien, vivons cachés, les caves accueillent, bien tristes, étranges.

Bien soutenus de pierres et de boue, de cendre et de larmes, œil cerné, bouche fermée, ils cueillent et avalent ici, des pommes, des cailloux, des cercles de feu et du silence dans l’air dur, dans la tourmente. Rien ne monte, rien n’arrive, tout est à jeter, à brûler, arbres de fer passeront les funérailles.

Arbres de boue, la vase au cœur, les yeux avares, ils se reposent et encore, encore ne comprennent. Rien dans les yeux, rien dans le cœur un pèlerinage à rebours, un abandon, rien n’est compris, tout est posé et tout inquiète, ils vivent, ils meurent et rien à rien, tout les compose, morts effarouchés.

Craintifs pleureurs, tout tient à ces paroles, ce mur est mien et cette terre est en abandon, ils se posent, ils y seront et tournent autour de leurs morts, accomplis donc ton vœu. Ils se déplacent et ils pleurent ce mur est mien, tout je le veux et tu n’auras que la misère, une angoisse perpétuelle.

Un abandon sans y penser, et d’où part donc la procession, qu’on exécute, qu’on expie, je suis entré dans la vallée et les larmes coulent aux joues, aux cœurs abandonnés au bord de l’eau.

22 Avril 2014.

jeudi 26 décembre 2019

Ce qui part.

On en serait à monter, à descendre, à espérer, à tout fleurir et tout prendre, poser, déposer, enfoncer dans la terre la pique noire, les illusions et les tremblements. Aurores perdues loin, loin le gouffre, le refus, ils plaignent, ils hantent les coins sombres, désolés, sans substance, sans rien,

un tour, à l’abandon, l’agonie est bien lente. Au loin, au loin, ils soufflent et ramènent un peu de terre sur un chemin de sang, aurores cernées et d’ombres et d’obstacles, des lits défaits, des souvenirs en tas, du rêve et des cailloux pour couvrir la face noire, pour assombrir les cœurs. Évanouis,

ils tiennent, ils figurent, ils démontent leur camp. La halte fut trop longue, les souvenirs dispersés, vaincus ils se tiennent au bord et jettent des pierres dans le noir, du vent dans les broussailles, de la tristesse simplement. Avec des yeux à effacer, des cœurs à oublier, il n’en restera plus,

iront-ils, rires retenus, plus loin. Ils iront plus calmes et cesseront, le corps écrasé, les larmes bien amères, ils se figurent et envisagent l’avenir, un peu seul, au lointain trop perdus, ils se donnent du temps et comptent les pierres une à une, ils enfoncent la pique, broient la terre, leur temps sec,

leur vent triste, ils mangeront encore des herbes amères, cœurs lassés, pieds écartés sur le terre, on y chante une prière, sans raison, un conte pour mentir. Une histoire de sang et de fureur, les faibles sont partout assemblés, vainqueurs ils se tiennent et lacent, immanquables. A monter, descendus,

à espérer et à tout fleurir, ils useront leurs dents, cailloux sans saveur, à la poussière, aux corps écartelés, ils ont tout oublié et lissent la terre, un tas, un mont, une nouvelle pente, de regrets et de paroles perdues ils ont égratigné leurs mains. Ils ont franchi le pont et rejeté ce qu’il faut, ils sont,

un peu moins libres, chargés de raideur et d’ennui, la vie avance triste, tout est à consoler. Ils sont à revenir et oublier encore et plus, ce fardeau de larmes et d’ennui, tout est à expliquer, tout est à reconnaître, rien ne vient, ni réponse, ni temps. La joie est sous la terre, les ombres sont partout.

Ils penchent au bon endroit, en obscurité et en misère, tout tient en vain, tout est à arracher, tout est à prendre et tout commence. Un temps vaincu, un temps vainqueur, un amour au tombeau, une branche à une autre. Aux souvenirs ils cherchent et refusent le combat, le charnier, ils coulent.

Plus encore, ils lacent leurs liens en chemin, en terre brisée, défoncée à la pique, au métal noir, le courant à l’arbre sans fleur, l’air passe, ils sont hagards et sans surprise, plus rien à étonner et tout à construire. Fleurs fanées, mains fatiguées, cœurs meurtris, une paupière, coulent sur cette ombre.

On en serait encore, et toute attente est vaine. Accueillons le malheur et récitons encore, demain dès l’aube …

22 Avril 2014.

mercredi 25 décembre 2019

Achille et Patrocle.


Achille le talon coupé, Thétis en pleurs, une vie sous le sabot, le vent à la surface, ils ont étendu leur partage, la bienfaisance, l’obligation, sans rébellion, sans histoire, il leur faut espérer, surprendre, entendre et couler. Le vent glisse dans la rue, Thétis en pleurs, cœur dans le cœur, honteuses,

les autres sans retenue, sans rien. Il faut attendre et tout espérer, la vie éclatée sur la rue, au sol noir, tout meurtri et défait sous le sabot, il est posé, il est éclaté, monceau, jeunesse déroutée, silence perdu, éveil tenu, frange perdue, tout est incliné, tout vire à l’incertitude, le front posé au sol,

tout est noir et en avant, le pied sous le sabot, une vie en attente. La nuit venue, les peurs posées, tout est éloigné, ils sont en avance, tout berce, il aurait froid, il aurait faim et peur, tout est à venir, tout est en attente, les objets mêlés, rien pour rien et tout en avance, on remue les bras, les mains,

le pied est immobile, sous le sabot, sans rien autour, un peu, un peu d’ivresse encore, et d’abandon, ils en reviennent et tout y retournera, du sol noir au ciel bleu, pied défait, cœur enlacé, la vérité succomberait. A l’inverse tout tournerait au drame, guerrier fauché, glissé au sol noir, perdu,

Patrocle où-êtes vous, enfance et connaissance, bras emmêlés, cœurs épanouis, bouches sensibles, où-êtes vous, de la mêlée à la rumeur, clarté vive et frêle reconnaissance, entendre le cri, le cri, la ferveur, jeunes bras, cœurs ouverts, une aventure sur le sol noir, le pied tordu, le cœur meurtri, vous,

une jeunesse effarouchée, bras serrés, ils viennent et se retiennent, enlaçons nous, bras serrés, cœur dans la poitrine, il est au sol il se perdrait, où êtes vous Patrocle, Achille est à vos pieds, il ne court plus, les animaux sont égarés, il a ouvert les barrières, le pied au sol, sous le sabot,

il tourne et tout se lamente, guerrier étendu, file mortelle. Je suis pendu au bout, filin qui retient, rumeur qui ensorcelle, tout est à venir, tout est à retenir, je souffre au sol et que ferais-je, que ferais-je, où êtes vous Patrocle, je suis à vos genoux, sous le poids, je tourne un sabot au sol noir,

tout est arraché, plus de vie, le cœur enlacé, la vie est suspendue, le calme, le calme qui donc entendra cette douleur, Patrocle, Thétis en pleurs, tout est accroché, talon perdu, le vent à la surface, ils ont étendu le partage, le sang au sol noir, tout est étendu, tout est absent et à gésir seul,

il est sur le sol noir.

25 Août 2013.

mardi 24 décembre 2019

Retour et résonance, lamentations.

jeudi 30 octobre 2014

lamentations ... pleurs ... et résonances


1



Je vais, je viens et ils tournent en moi, les coups, du bois sur du bois, des impressions, des rêves, des signaux, tout est donné et tout on prend, on cherche, on tourne, on arrache bois pour bois et temps pour temps, une loi, une histoire, du comptage, du pesage, des vérifications, ils comptent, pèsent 





Il marche et va

               brisures du vent

il tourne

               soleil couchant

ses rêves sont de papier 
               une impression 
               une illusion

il va          il marche droit devant

               une méprise est sa route 
sous son pied les cailloux versent des larmes

cris de l’enfant perdu 
au cœur du temps

               le gel s’installe 
               tout est si blanc 


Maria Dolores Cano







 Soleil rouge en plein front
Rivière souterraine de sang
Courent la prétentaine

La nuit sur pilotis
Lance à grands traits
Ses "armes miraculeuses"*


*Aimé Césaire (1947)




2




et voient. A travers la coquille, l’œuf est vivant, les oiseaux chantent, les oiseaux tournent et ils volent au loin tout est en vrac, un monceau, une jeunesse sans attaches, oiseaux tombés, ils tournent et abandonnent au vent l’aile large, et bois contre bois, ils bornent et collent les évidences, affiches,
M. C





Coquillages des mers blanches 
               sous le sable 
               l’oiseau lisse ses plumes

               vole au loin

               le ciel se brouille 
               le ciel se lacère       débâcle

désordre de bleu     de noir et de rouge 
lambeaux de pluie et de perles    poussière du temps 
la jeunesse s’efface

l’oiseau glisse et s’enlise 
               son aile se rompt 
               son œil se perd dans la flaque 
               oisive 
                                    
MDC








Le miroir d'un moment
Un lasso de tendresses

Ne pas lancer
Ne pas serrer
Attendre

"S'ouvrir au bleu"

Et si vous voyez la Terre
Eluard est à vos genoux
JJD



 3


panneaux, pancartes, avis et décisions, tout est compté, pesé, enveloppé, ils viennent pour franchir la rive et avaler du vide, de l’étendue, des espaces, tout est ouvert, tout est en transparence, oiseaux perdus, rêves oubliés, images sur le bois, verres brisés, et tout est oublié de la civilisation,
MC





Le signe est dans la main 
une marque   une prémonition

               tout est à venir 
               calculé 
               attendu

dans le fleuve de l’intime 
               une supposition 
               un doute glisse sur la rive 
               bouscule les certitudes 
               explose les coutures 

déchirures   pleurs   grand vide   trou noir

               amnésie

soleil rouge 
une grande respiration à l’aube du grand jour

les oiseaux retrouvés 
rêves gravés dans le ciel 
                     diaphane

                     rivières du possible

MDC









C'est du chaos que naît le caillou
C'est du tohubohu
que l'on porte en soi

Végétal Animal Minéral

Avec la main humaine
Qui de traces en traces
Nous métamorphose


JJD



4



on tourne, on tourne au sol, à la boue d’une grotte, d’un effort, sans affranchissement, enveloppe de liberté, défaut réduit et parcelles neuves, ils amènent, ils tirent un animal un par un, les mots collés au mur, les herbes arrachées, le temps sec, il manque un long sanglot sur tout, l’air soufflé,
MC





Tourbillons et danses folles 
dans la fange de l’histoire 

                    abstraction 
                    délivrance 
                    extraction 

lisières du ciel    les oiseaux ont soif 
et se perdent dans l’air libre 
                    leurs plumes griffent l’horizon 

lumière du temps    poudre aux yeux et caracoles 

les mots transpirent et défient les fleurs 
herbes sèches 
arrachées sur le bord du chemin 
                    on entend leurs pleurs
humiliation 

un chœur tumultueux résonne

MDC








Ressort de l'œil
Contemplation active d'un dessin
Encré au plus profond d'une vie

Ressort du clavier des formes
et des couleurs nées de la nuit

Je vois le chant du peyotl porté par les indiens Huichol
J'entends la vague d'Hokusai

Mais c'est d'un dessin unique
qu'il s'agit ici de partir
et donc de partager

pour nous réinventer
JJD


5



le timbre sur le mur, le papier collé, la vie tendue un souffle, long, une respiration, et l’air arrache les mots du bois au bois, de l’herbe sèche aux pieds, il en a oublié la marche, il en a oublié les pas, écorces arrachées, étendues noyées, le regard clair, la bouche ouverte, tout est plein du paysage,
MC




Une image sort de l’ombre 

                    les mots sont de papier 
                    la vie s’écrit 
                                  entre les lignes 

                    un souffle   un fil    une pépite 

la corde tendue entre deux rives 
le vent l’agite   le pied frémit 

il va   il vient   et se déplie d’entre les pages 
mots arrachés à sa douleur   à sa douceur
                                     à la clameur 
une noyade sur le papier 

regard perdu et fibre grise à l’horizon 
le cœur en croix 
et sur la lèvre une marque rouge 
                    le sang du mot 
                    en un sanglot

MDC



jjdorio




Plus de mots
Mais les cordes
Et la mer vineuse
Sur ce carré de toile

Et ce peu révélé cache l'élan secret
Qui a conduit le corps à lancer ses formes et couleurs

"Si les fleurs n'étaient que belles"
Si les pleurs n'étaient que Joie !


JJD


6



des troubles, des oiseaux qui passent, du regard perdu, enfants noyés, posés sur des planches, je suis perdu, je suis en peine et je ne compte plus le poids de la douleur, la vie étendue, l’eau aux pieds, la marche oubliée, tout est noyé et on accepte tout ce vide, tout et tout et rien dedans,

MC




Emotions pleines 
le repos est absent 
les enfants anémiés 
leurs yeux d’agate tout mouillés 
                   chagrins passés 

sur la pierre une larme ancienne 
le temps se perd 
le mal vient 
la vie    un point 

le cœur s’arrache 
la voix se brise 
entre les deux le fil se rompt 
                   une blessure   une rupture 
                                      dislocation
MDC




  


 La roue d'infortune
où l'on pousse le palet
des craies dans la cour
d'école avec le pas gagné
sur le mauvais sort...
quand se brise l'âge d'or 

JJD



7



une accumulation de maladresses, une supplique aux dieux, une révérence aux puissants, on en perd le sens, le fil est à rompre le bois sur le bois, et les enfants perdus sur les planches, on tourne, on vient, tout est à la demande, les verres, les enfants, le bois sur le bois, les coups, un choc,

MC








Dans la nuit des erreurs 
                    une prière aux étoiles 
                    un silence de bistre 

la voix se tait     le mot est une brisure 
une miette dans la gorge 
une substance noire arrachée à la nuit 

le fil se perd sous le ciel 

les enfants sont à naître 
les hommes sont à leur fin 

les mots non plus cours   il n’y a plus rien 
l’encre est sèche    le vide engorge l’encrier 
MDC








L'abstrait en nous
poèmes en prose
lames du couteau ardent

la femme à l'étoile
le carton noir sans chapeaux
ni bas résille

les mains ont leurs fils blancs
qui filent au bout du monde
JJD




8




un choc, la patience, et tout est à articuler, tout mord et tout le perd, il n’a pas de sens, il n’a pas d’écho, il a un souvenir, une chanson perdue, une image collée au mur, la boîte est ouverte, il file, il pèse, il compte, il vérifie, et tout accepte le vide pour la tête, la bouche ouverte on soupèse, on compte,

MC








Une détonation 
                   le silence désarticulé 
                   tout s’agite se brise 

une piqûre dans le cœur 
le souvenir est écorché 
les mots se perdent 

le visage du monde cimenté au mur d’enceinte 
pluie de feu   agitation de l’air 

les mots se tordent 
le verdict est dévastateur

MDC








Assise l'air de rien
dans l'acacia du temps

un peu d'eau sur du papier
des couleurs des épines
de ronces lacérant
"el hombre : carne y hueso."

les cerfs-volants d'Unamuno
sur le grand arbre de Guernica

sans audioguide et sans cartel
dans la froideur avec ferveur
il faut regarder longuement

JJD



9



La vie s’enroule
Ceinture verticale

Cercles d’enfance
Nourris d’espoir
Lancés vers les galaxies
Premières braises

Puis les saisons s’avancent
Dans les cils de soleil
Ou de givre

C’est selon
JJD






le poids des mots envolés, des enfants sur les planches des plumes, des oiseaux qui tournent dans le ciel, on ajoute des signes, des envies, des yeux perdus, des fleurs sous le pied, un vide, un vide, du bois sur le bois, sans écho, sans ombres, tout traîne et regrette, il faut compter, compter encore
MC









Les mots sont lourds    les mots sont sourds 

                    mots de plomb 
                    mots de plume 

les femmes pleurent 
les enfants chantent 
                    les hommes défunts 

                    oiseaux du ciel 
des cimes blanches 
appel des anges sur le fil d’air 

yeux de perles de fleurs vives 
le vide s’ouvre aux mots absents 

dans les cœurs purs un dard s’enfonce 
                    hémorragie des souvenirs 
                    enfance blonde 

                    le temps limpide 
                    les temps obscurs 

MDC










À dame des sans douleurs
ma manière
je marque le monde
pour tolérer l'intolérable

pour continuer
hors du monde réel
et de son infinie cruauté

pour son bonheur aussi
- merde pour ce mot galvaudé
mais je n'en ai jamais eu d'autre-

à ma manière et à la tienne
Maria Dolores
légère généreuse
JJD




 10







Les vagues se sont levées
Lavées de tout soupçon
Cerfs-volants sur nos côtes
Nos têtes et nos rimes sauvages
Sur la lande d’automne
J’offre ma vie aux feuilles
De ces fleurs qui consument le cœur
JJD








et soulever les enfants posés sur les planches, un verre, un sanglot, un espoir, une avance, le temps compte encore, le ciel est pardessus, tout compte et je chante tristement, sans savoir et quand et quoi, ces enfants sur les planches, tout en vrac, un monceau sans attaches, oiseaux tombés.
MC










Les enfants ont grandi 
ils sautent en haut des branches 
funambules sur le fil 

                    vertes branches 
                    oiseaux des nuits de lune 

le temps ne recule pas 
ses sanglots sont de braises 
l’espoir luit sous la cendre

le ciel est kaolin 
il est art éphémère 

la tristesse s’envole 
                    les enfants ont grandi 
                    ils sont lumière claire 
                    ils sont espoir certain   
MDC









Dessin blanc
Filet qui entoure
La chrysalide de nos rêves

Sur la mer et ses grèves
Les vagues se brisent
Éclatent éclaboussent
Nos souffles

Juste un instant
Où l’on est le grain de voix
De tous nos amis inconnus 


JJD









Grain de sel

De ce turban à sa taille
Il porte Un nom de Dieu

Simple cristal
Prière de paix

Larme de sève à nos yeux
Peine amère du monde

D'Ishtar sa mère
Il tient la coiffe

Il est Elle, Elle est Lui
Nue

Ressuscitée des Portes de l'Enfer
Elle-Il reçoit la lumière
Musique silencieuse des formes digitées
Mains d'amour épanouies
Repose ici en Vie
La fleur
Définitive
Bernard  B
 

10 commentaires:

michel chalandon a dit…
Grâces.


brigitte celerier a dit…
souffle retenu
belles voix
François a dit…
Une belle rencontre à quatre voix.
Patrick Lucas a dit…
sur le fil du temps
les rencontres du silence
LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS a dit…
Quels beaux jeux de mots, superbement présentés, illustrés. Une route que j'ai aimé prendre. Merci.
Amitiés.

Roger
J... a dit…
Magnifique lecture de ces trois voix entrelacées que vient ponctuer d'amour cette quatrième voix ressuscitée
j'♥♥♥ beaucoup beaucoup

♥♥♥
Bernard a dit…
Compañeros poetas...

"...Si ce poème enfin
N’était rien qu’un poème
Et non le cri d’un homme
En face de sa nuit
Mon Dieu serait-ce alors
Besoin de tant de larmes."
René-Guy Cadou
arlettart a dit…
Belle lecture
Merci Maria
mémoire du silence a dit…
Grand merci à vous tous ici venus lire ... vos mots me touchent fort ... merci et beau week end
et
un merci particulier à Michel, Jean-Jacques et Bernard
Maïté/Aliénor a dit…
De belles routes croisées, tissées.
Toujours un bonheur de vous lire.