Et si on osait tout dire et tout faire, penser enfin que tout arrange, tout devient les murs, les toits, les arbres colorés, les rives ou toute onde se compose et déploie. Il est ici, il est là-bas, il y revient, il est encore à entendre le cri lointain, comme si l’on osait venir et tendre la main, aux uns
et aux autres. Si toute chose prenait corps, toute l’eau sur la rive, mes mains, les cœurs, les yeux éclaboussés et le rire de qui dort, tu reviens et tu donnes une main ouverte, un œil déployé, tu tournes et tu tournes la terre sous le pied, les aveux et les traces, ils sont au loin et tu engages la solitude
et le soleil pour dire encore. On voit, on vit, on en mourra, on sera déposé dans l’ombre, un seul regard, une seule moitié, le visage fermé, les yeux dans l’onde claire, tu tiens, tu vis et tu mourras, comme si les regrets et les plaintes tendres poussaient toujours plus loin, tu vis et tu engranges, vendangeur
solitaire, abandonné le jour et perdu. Arrachez, arrachons, les herbes une à une et comptez au ciel bleu les ailes déployées, grattez les cailloux, comptons, grattons. Ils sont enrubannés et serviront au sacre, il faut un cœur content, une visite, un retour du lointain. Disons l’avenir, ils sont penchés
et grattent les cailloux, et tirent de l’eau claire. Les conques, les oiseaux tout est dans le reflet, l’eau et le contenant et les ailes éparses, tout tient, tout croit et tout échappe, les yeux tournés, la peau lustrée, les cœurs et les saisons. Il faut oublier vite, contenir au bord les lèvres, le pleur, le sanglot
tout long, tout loin, tout est encore à commencer, encore et vite. Si tu retiens, tu tournes, tu vides et tu poses les reflets et les jours un à un dans le panier, ils percent et se mélangent et tout est à poser, il faut, il faut, tenir les certitudes. Ils sont là, ils travaillent, ils voient, ils comprennent,
ils tiennent et recommencent, un jour, tous sur le devant, tout est encore à dire. Tout est encore à faire, les yeux oublieront, ils sècheront, ils traceront et fendront l’armure, archer perdu, ciel menaçant, tu tiens la corde et les flèches, tu retiens et le souffle et les mots, les yeux obstinément
perdus dans l’horizon. On avance ainsi, et si encore tout était possible et si enfin il était le repos. Encore, dire vite, encore aux jours, ils sont perdus, l’eau claire commence, vite, tout est encore à dire.
01 Mai 2014.
RépondreSupprimerEncore des arbres
couleur d’étoiles
leur cri lointain
leurs mains ténues
encore des cœurs
des rires d’enfants
des pieds sur terre
des traces sûres
soleil sans nombre
dans l’ombre blonde
un seul regard
et vivre encore
jour solitaire
les herbes au ciel
les anges engrangent
les cœurs fidèles
cailloux ___ genoux
à tire d’ailes
l’eau est si claire
les oiseaux pleurent
encore le vide
les jours sombrent
percent les secondes
le temps compté
encore les yeux
le bleu du ciel
la flèche brûle
le temps heureux
tout est possible
l’eau ___ le repos
la vie inscrite
encore le mot
Je meurs et je revis
RépondreSupprimerBabil Babel Soleil naissant
Quand l’alouette
De joie s’oublie au rai
Puis plombée va tomber
Les faux beaux jours ont fui
O ma chère pauvre âme
On dirait du Verlaine
Mais c’est du Chalandon
Un oiseau innocent
Qui vous flûte sa peine
Louise Labé il y a cinq siècles l’entendit
Témoins sont ces trois vers
Que je vous recopie :
Ainsi Amour inconstamment me mène
Et quand je pense avoir plus de douleur
Sans y penser je me trouve hors de peine