jeudi 12 décembre 2019

Où vont-ils. A, III

Du fond du jardin, il tourne et cherche encore, les oiseaux envolés et seuls. Tu es venu et tu cherches, diras-tu le trouble extrême, l’émoi, l’ardeur, tu es saisi de mélancolie et plein de larmes, tu harcèles le jour qui meurt, le ciel est voilé, le corps est dans l’ombre, la main est perdue dans le plus petit des coins obscurs.

Tu tournes et tu tiens sur le front l’avenir, la plus grise des certitudes, ils se battront, tu brûles ta main au ciel et tu oublies le bleu et l’espace. Ils sont petits et tout te meurs, tu rêves et tu te présentes, au cœur une eau amère, un regard froid, la vie se comble, la misère est en chemin.

Tout va trahir, tout se brisera, ils vont avoir besoin, bien et mal entendus.

Cesseras-tu de regarder, ils en sont au commencement, bras et pieds plantés, une gerbe de boue, tout séchera, tout fanera, ils sont perdus et tu avances, pour dire le droit au tordu, les passions mêlées, la liberté en oubli, la grandeur envolée.

Il restera à replanter, la vertu, le calme, pour un peu de fraîcheur et pour se voir enfin bercés. Ils en veulent et tu auras, du sacrifice et de la peine, des cailloux aux yeux, des serpents dans la bouche, sans cesse, sans oubli, sans devenir, sans rien au ciel, des branches mortes, des bras arrachés, des larmes, des yeux perdus.

Là-bas depuis toujours, la même goutte d’eau retombe et tout ici vit au présent, sans rien en tête, rien devant, un avenir d’enfants tués, tu te devines, tu te caches, tu retires le cœur blessé, seul, tu deviens et fragile, sans force, sans.

Étrangement tu traverses les yeux secs, une vallée, ton jardin est immense, yeux secs, bouche fermée, les herbes sèches, les fleurs fanées et rien, oh, rien, ne se montre, seulement. Au chant des batailles et de l’abandon, tout en rochers et tout en épines, ils sont secs et raclent, les doigts perdus, les coudes sales.

Tout y vient et tout en viendra du champ et des batailles, libres et nus et dépassés, sans rien autour, sans joie, tout en épines et tout en sang, les yeux ouverts, il viendra bien le temps du retour. Cœur obscur, corps absent, tu chantes, pour tous et pour personne, terre, terre éplorée et perdue, au devant, l’âme tarie.

13 Août 2013.

1 commentaire:

  1. jardin
    de mélancolie
    plein de larmes

    le ciel dans l’ombre

    la main
    sur le front
    au ciel
    la vie
    est en chemin


    passions mêlées
    le calme bercé

    cailloux dans la bouche
    au ciel les larmes perdues


    Là-bas
    Le présent
    enfants blessés

    fragile
    jardin
    épines


    champs libres
    sans rien

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