dimanche 29 décembre 2019

Oiseaux innocents.

Oiseaux innocents, campagnes vertes et mouches au front collées, oiseaux innocents, sentiers de boue sèche, échauffés, échauffés, sur le regard on courbe les épaules, têtes cachées et œil perdu, des épaules au loin, il reste le cœur perdu, la lèvre dure, une conversation de paroles abandonnées.

Je vous quitte, je me meurs, vous le voyez, il reste encore un coin de violence, une pensée perdue et retrouvée, centrée sur les épaules lourdes et noires, araignées et mouches au vent sur la toile. Je pars, je vous quitte, sol desséché, boue, je meurs. Enfin toute la honte bue au ciel murmure.

Encore, quelque violence, et rien ne viens rompre le silence, paroles abandonnées, murs effondrés, je suis venu au hasard et je pars. Il chanterait d’un pas tranquille et lent et tout boirait la lumière. Oiseaux innocents, épaules basses, œil caché, je tremble d’inquiétude et de sommeil.

Où sont-ils donc, insectes nouveaux et nœuds de paille sous les branches. Je viens et j’observe et je noie, le pied dans la boue sèche, œil rentré, coin perdu, je tourne et je pars, je rentre en existence. Du bruit dans les oreilles et des paroles sourdes, ils sont épouvantés, les pieds traînent le chemin.

Boue sèche et herbes mortes, j’avance en sol perdu, j’hésite en songes tristes. Il est venu avec le hasard, il part avec des certitudes, perdu. Oiseaux innocents, volez encore, poussez au ciel une petite plainte, rompez l’air et frôlez les âmes errantes. Où finit ce jour, un bien recommence.

Il est venu au hasard, il pose un pied et tasse la boue sèche. J’avance et tout commence, un bien levé, une espérance, toutes les vérités, plus rien ne s’en ira, et rien encore à dire, une conversation muette et lointaine de mots oubliés, de phrases dans la peine. Ils fuient, ils volent, mouches nouvelles.

Oiseaux innocents, en aurons nous assez, saurons nous défaire l’habitude. Je meurs vous le voyez, et plus rien ne m’oblige à rompre le silence, oiseaux innocents, vous le voyez.

15 Juillet 2014.

1 commentaire:

  1. Oiseaux déguisés dans le cœur des innocents. Oiseaux trouvés sur les lèvres entrebâillées.

    Mourir dans la boue. Murmure de cendre.

    Le silence boit le ciel, les oiseaux frôlent l’instant de leurs ailes de sommeil.

    Ils vont, ils viennent, ils se tordent le cou et s’accrochent aux branches. Ils chantent des louanges aux oreilles orphelines.

    Les rêves sont amers et se noient dans la boue.

    Les mots sont dérisoires, ils invitent aux grands soirs. Ils sont nus et étranges, et glissent sur la langue. Ils ricochent, se souviennent des phrases incertaines.

    Les oiseaux déguisés, oiseaux trouvés dans le silence des innocents.


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