samedi 30 novembre 2019

Une main et une autre.

Si tendre et si doux et si voluptueux, il s’envole, échappe au ciel, comme un froissement d’aile, de voile sur la peau. Une fois, ils existent ces frissons posés sur la peau et toujours naissent et reviennent. Je ne sais d'où vient cette tendresse, ce mouvement inconnu né dans le cœur, cette fraîcheur.

Les veines me vont courant, dans le sein à m’éveiller ces contrastes. Pour moi suffit cette piété. Toujours, en y pensant, il avance sur le chemin, il tourne et forge pour son âme des liens de feu, des liens de terre séchée, des feuilles enlacées, pour étreindre et donner encore un peu plus de saveur.

En ordre, le calme est venu, la soif est apaisée, le cœur oublie la peur et déplie tout ensemble : la grâce, la raison, la pure évidence. Il devient, il devient, trop tard ou trop tôt. Le temps, le berceau, l’avenir, l’évidence, le présent bien offerts, la vue ouverte et les bras dans le dos, le visage au soleil.

Est-il en avance sur toutes les saisons. Il en est au moment de toutes les solutions, le transport immobile, l’ardeur à oublier, la chaleur, le repos tout est en évidence, le calme est revenu, la paix pourrait chanter une victoire. Un souffle inconnu, une émotion qui rafraîchit le cœur et ouvre l’horizon.

Il est suspendu à l’air qui passe, il est en avance, et son âge n’est plus, il se repose au ciel et couvre le silence, la vie est à revivre et les fleurs éblouissent. L’eau sèche encore et tout est en avance, il n’a plus de clefs, il n’a plus d’habitudes, le cœur au bord des yeux et les oiseaux sur les branches.

La vie, le reste, la vertu, le silence, il laisse tout et construit un nouveau temps, un nouveau jour, une plus grande aventure. Le ciel est revenu, la marche encore, j’attends, je monte. Il monte et sur chaque pas il découvre le sens, la vie en avant. Les choses anciennes, au loin doivent brûler.

Le temps est à son comble, il tourne et va plus loin sur le chemin de calme et de roseaux penchés. Dans le cœur, ô, me réveiller, ces contrastes dénouent les liens, le feu, la terre, je me lance et je vois à l’horizon le signe, je tends à l’horizon, au jour venu, à la marche, aux saisons.

A tout qui apparait toujours, naissant et renaissant. Je reviens chargé de ce voyage lent.

08 Août 2013.

vendredi 29 novembre 2019

Retour, entre deux airs.

Parole fidèle
âme en mille morceaux
blessure
brûlure



souvenir
entre terre et mer
la liberté ouvre les yeux
le vent tourne
agite l’homme

frisson de l’eau

éclat de mort
entre deux ailes
la bouche pleure
le rêve brise
l’instant d’après

tout est restreint
la fidélité est dans l’écrin
printemps pionnier
arbre nouveau-né

la joie fidèle
du jour premier

Maria Dolores Cano, 29 novembre 2019 à 12:14. ici.

Entre deux airs.

Et pourtant, tout te parle de fidélité, comme si ton âme portait un vide. Et puis encore, sur mille en trouverai-t-on deux qui soient constants, petite flamme, comme un vide dans l’âme, comme une blessure, un appauvrissement, je tremble et je me noie, dans une mer, de vents contraires, qui m’agite.

Entre, entre la constance et la liberté, toute la vie est cette mer irrésolue, je réfléchis, je me souviens, je vois et n’en crois pas mes yeux. Agitée de vents contraires, la froide mer de vent se charge, autant du moins, du moins, qu’il soit permis aux hommes d’être heureux, sans secours, je crains le bruissement des feuilles et les frissons sur l’eau.

Petit éclat proche de mourir, ne vois-tu pas le danger, tu voles, l’eau te trahira encore, entre deux airs, tu voles, serais-tu calme et serein, tu reconnais l’eau sur ta bouche, tu cherches une seule lueur, un air s’élève, brise et pleure, et tout te devient transparent, tu rêves.

Sans solution, quel contraste, tu t’enflammes, petit air, petite lueur, petit éclat, tu es rendu, fidèlement, petit jour intact, tu te prives du printemps à venir. Tu me protèges et je te pense, arbre premier, et tais-toi donc, je suis timide et joyeux, pour la liberté je te chante. Ton innocence est une noble faiblesse, tout parle de joie et de fidélité.

07 Août 2013.

jeudi 28 novembre 2019

Résonance, ô.




" (...) sans crainte et sans rire : une vie ne peut être à se tromper toujours. J’avais un long et fidèle supplice, Ô." 

Maria Dolores Cano, ici et .

Ô.

Ô, ces années perdues, ces traces oubliées, des noms sans saveurs et des corps étrangement rayés, tu vas et tu viens et tu articules une folie de cœurs en mots abandonnés, tu retiens au ciel bleu et affirmes toujours : l’herbe verte séchera, et la ride au menton sourira de l’enfance, cœur nu, abandonné.

Fossettes et muscles alanguis, tu deviens offense et regret : temps suspendu et corps abandonné. Où donc finiras-tu ce chemin, cette absence. Le col défait, la lèvre sèche, les noms oubliés sous chaque pierre, ils sont à éclore, ils mourront bientôt, en plus, sans moins. Le calme

et la stupeur : le temps à glissé, les yeux ouverts, la bouche tendre quand même, tu finiras aussi ce chemin et sa courbe, dans la pente, en montant, dans le sursaut. Sur les cailloux tout glisse et tu dérapes, instant abandonné, suspendu aux ombrages, sur le ruisseau qui dort, sur la fraîcheur

tu romps tes amarres et tu ouvres la boîte, le cercle est accompli, la source est trouvée, il est enfin d’ici le flacon des odeurs et tu débouches, tu respires et tu tiens le fil serré des frissons fragiles. Tu vas d’un souffle tendre à une terrible idée. Si le temps est un peu à l’ombre, tu es préservé.

Et tranquille, plus rien ne te brûlera, tu seras sûr et fort, fier et sans masques, ta vie est décidée, le chemin finira, la route est à son comble, les ornières sont ouvertes.Tu cherches la boucle éternelle. L’herbe a séché au vent, l’éternité souffle ton dos, tu seras encore sur le passage et diras toujours :

voici, voici, le temps est à venir, les fleurs fleuriront, les eaux s’écouleront et au devant la beauté ira rompue au partage, la boîte est ouverte, les yeux sont au présent. Ils sont au loin, ils sont vides et mourants les noms éparpillés à chaque pierre. Les années fleuries et le temps suspendu, disent,

sans crainte et sans rire : une vie ne peut être à se tromper toujours. J’avais un long et fidèle supplice, Ô.

06 Août 2013.

mercredi 27 novembre 2019

Retour, citations.

Fleurs en amour
_________ air en frisson
instant de grâce
chaleur légère

clarté de l’herbe
sous le ciel clair

les oiseaux chantent pur
leurs cœurs sont des épines
sucre de l’ombre
sur le sentier

les étoiles sont douces
______________ froissement du ciel
son œil pleure une goutte obscure

oscillation ______ miroir du fleuve
les nuages passent la tête basse
le jour exulte
______________ l’oiseau s’envole

Maria Dolores Cano, 26 novembre 2019 à 10:58. ici.

Pourtant il en reste.

Pourtant de ce que l’on noue à ce que l’on voit, de tout ce qui fut noué à tout ce qui fut vu, il reste peu de choses, bien peu, un nom au fond de la tête, un visage toujours jeune, un soupçon d’odeur, une ruine. Pourtant la ruine était à la jeunesse, le chantier défoncé. La peur, et j’ai été oublié et plus

rien ne me lie, nous sommes dénoués pour toujours et toujours liés. La chaîne du paraitre, le soupçon d’odeur, mais était-ce agréable, était-ce quelque chose pour vivre. Je ne sais plus et quand et où, tout soufflait, le vent sur les murailles, les noms entre les pierres, l’avenir à venir et à la vie,

à vivre, rien ne fut vécu, noué pour toujours, dénoué pour jamais, la chaîne est invisible, le cœur est en prison, le sourire éteint il pense aux fenêtres. J’attendais et je voyais la route en poudre et l’herbe verte toujours verte, le ciel bleu encore bleu, à la fenêtre et en haut de la rue : rien

ne vient et les étoiles toujours luisent. Il y a sur cette pente un collier détaché, une impression terrible, j’attends, j’attends, je me perds et me noie, au souffle, en chemin j’ai perdu chaque larme, j’ai compté chaque pas et terminé entre deux draps, sans rien, tout sec et vide, vidé tu attendras

encore avant de pleurer, tu tourneras encore sur la route. Derrière les enfants attendent et tu soigneras ton chagrin, la nuit venue quand tout sera en ordre, le plus précieux en sécurité et tu accepteras l’entrée dans le silence éternel. Plus un mot et aucune question, le temps souffle et le vent

sèche le reste du chagrin, larmes endormies et muettes à toujours, sans fin. Sans fin encore, on reprend et on grave, un nom, un nom, une espérance, le temps a fini, la peau est vieille maintenant et on ne souhaite plus de retour, plus de phrase, le silence. Tout existe et tout est posé à la fenêtre,

en haut de l’escalier, dans le coffre, rien ne s’ouvre, rien ne s’ouvrira, cette vie est mourante, ces colliers sont détachés. Il se retournerait encore et gagnerait une retraite d’enfance et de joie pauvres, cassantes, sans fond sans bases, sans rien. Du sable sous du sable et du cœur refroidi,

perdu. Et de ce jour il reste une larme sèche, sur le devant, insecte timide offert au sacrifice écrasé de soleil et de honte, joie envolée, regard perdu, un fil dénoué roule dans le vide. La fenêtre est ouverte, le cœur souffre en haut, il est encore vivant le moment du sacrifice. Et pourtant ce que l’on a noué, pourtant ce que l’on a vu, il en reste une griffe sur le sable.

05 Août 2013.

mardi 26 novembre 2019

Citations.

Au temps des fleurs, amours nouvelles, il est agréable le frisson de l’air, il est plaisant, il est aimable, qu’en ferons nous de cet instant de grâce, une fraîcheur légère, sur la peau trop échauffée, trop échauffée, bien lourdement, fraîcheur légère, parfum subtil, la chaleur est toujours, et lourde
et suffocante, hoquet sans grâce et bâillement, l’orage est imminent, la clarté est vive et pour pensant à d’autres, l’herbe est verte, presque trop et le ciel est bleu, trop bleu, trop pour très ou pour l’excès, la question est à poser, la peau si lourdement échauffée, du sens et du répondant, nous y sommes,
y sommes nous associés y voyons nous malice, un parfum subtil, et aussi un chaud parfum, et tout circule, tout circule, au détour, au détour des sentiers et les oiseaux cherchent l’ombre, l’ombre des églantiers, fines épines, odeurs sucrées à l’ombre des aiguilles, se désaltère-t-on de la sève
des conifères, tout coule et tout étreint, tout se grave et se donne et pour le soir aussi les étoiles avec un doux, dirons nous froissement, si bien et si subtilement à propos, la chaleur et la peau tout s’étreint et j’embrasse d’un œil l’eau lourde et presque noire, si le temps tourne à l’orage, l’étang brun
est d’huile tiède et s’il fait beau demain, le soir l’eau est claire et dit les nuages, frisson subtil, le miroir révèle le temps à venir, les combinaisons, les ardeurs et si l’orage vient, rentrons, rentrons jusqu’à demain. Une vie ainsi étendue, d’Allemagne en Italie, de Grèce à l’île de la Réunion, au plaisir
étendue. Et à la joie sereine tout chante et tout s’éveille, les oiseaux sont protégés d’épines.
02 Août 2013.








lundi 25 novembre 2019

Commentaires.


Pour les uns, je reprends le même panier, et je jette les pierres toujours belles du bord de l’eau. A la trace, au jour dit, la chose est sûre. Comment dire et commencer, aux branches agitées, la voix, enfin, est passée. Commentaires : je prends toutes les leçons, et je respire, enfin, à l’aise, bien.


A l’aise, la plante du pied courbée sous le poids, étrangement le poids flotte et la vue tremble, commentaires : la voix est passée et enfin il bouge, bouge, le royaume. Des choses étranges, des poids en suspension, des erreurs maintenues et une terrible inversion, l’ombre est dessous, dessous,

et toujours, on croyait que tout était à l’ombre. La rosée tendre, les enfants fiers aux chaudes pierres sur le chemin, la tête dans le feu et le corps perdu de poussière. Les voyageurs voyagent. Je prends toutes les leçons et je respire, la ceinture ouverte et le corps écartelé, le poids en suspension

et la vie bien étrangement sourit. Les oiseaux frôlent les barrières, le temps est au mélange entre la séduction évanouie et les regrets, tout chanterait, tout sourirait, tout dirait une aventure, le poids suspendu et dans l’air un souffle nouveau. Ils sont difficiles, ils sont à venir, le poids, la sagesse,

la compréhension. J‘y suis présent, j’y suis entier et je comprends toutes les choses, il faut aimer et partager. Il vient le temps de la guerre, du refus, de l’absence, il faut s’abandonner et être proche, du lointain, du prochain, il faut que tout arrive. Ma fortune est de tout comprendre, commentaires :

tout entendre et de toujours dire oui. Ils sont présents et fatigués, ils sont en route et ils ravinent, je viens, je vis, je pille, et les sourds et les borgnes, misérablement traînent. Tout on jette aux buissons, tout est arraché, un oeil, du verre, des sensations, de l’air qui entre et qu’on rejette,

le poids est sous le pied, la ceinture est ouverte, les cœurs tremblent et agitent aux branches les oiseaux, les errants, les passants. Adieu pays cher, adieu jeunesse, adieu séduction, il est temps d’ouvrir au bord des routes le sac de la compréhension, de l’accord, du partage. Ils étaient allongés

sous l’ombrage et trois arbres bien verts rafraîchissaient le jour. Envolez vous oiseaux et dites au vent, au soleil : le monde bouge et tout avance. Ils vont y venir au meurtre, au massacre, la vie menace, le temps est chaud, il est lourd et tout menace, tout dira la confusion, tout ira au mal venu.

Commentaires : je reprends le même panier, je vis, je pille et j’avance.





02 Août 2013.










dimanche 24 novembre 2019

Ni roi, ni chantre.

S’ils n’entendent rien, s’ils n’écoutent rien, j’écoute et j’entends le râteau sur les pierres. Pendant qu’ils s’épuisent à dire non, qu’ils refusent le partage et la compassion, humblement et une à une, je ramasse des feuilles sèches sur le gravier. Je dis au ciel pendant que le vent s’épuise, la

chanson lente, toujours lente, du râteau sur les cailloux, fleurs roses et feuilles vertes, je joue au bleu dans l’air qui souffle, vent épuisé, un fardeau de feuilles. Je coupe et je taille, coupe et recoupe, toujours on nettoie, pour entendre sur le sol, le gravier, le son du râteau qui tinte. Voici

la coupe, voici l’île et j’attends le prochain bateau, provençal revenu de Catalogne, le port est ouvert, et chante aussi : voici la coupe, où est-il ce grand peuple fier et libre. Bien sûr nous en sommes à la fin, si les parleurs s’épuisent, ce peuple ne s’en relèvera pas, ils parlent, ils parlent, ils refusent

les mains tendues, ils espèrent la rencontre et l’idée, oh, l’idée, se battre et châtier l’ennemi, un grand peuple fier et libre, qui pleure, qui pleure et ne veut rien devenir, une hymne perdue, tout résumé à celui qui s’acquitte, la main à la poche, le cœur sous la main, et la chanson lente, lente,

toujours lente, des droits et des devoirs, du prêté et du rendu, de la remise, des marchands, leurs achats et leur honneur, un grand peuple fier et libre, si effarouché, effarouché, servi petit, déposé loin, triste et finissant, finissant, plus rien ne parle, les livres seuls à peine ouverts et jamais

lus, bien mal, bien mal compris, la chanson lente, lente, toujours lente, des droits et des devoirs, voici le port, voici l’île, voici la coupe et puis voici un cœur, on disait qui bat, qui bat, je sens mon cœur qui bat et ne sais plus pourquoi, il bat. Il battait pour vous, pour tous, plus rien n’existe et

plus rien n’avance, ni Rois Mages, ni Pharaons, tout y courait et tout y était, dans le pays de ce grand peuple, fier et libre, les mangeoires, les scintillants et les sucres au bout des branches, le Christ Roi et les serviteurs d’autres mondes, Égypte et Orient, tout s’y remet et tout échappe

plus rien ne compte, un mot, un mot, il faut payer, payer et tout compter, plus rien n’est mis en partage, plus d’or, d’encens, de myrrhe, un peuple de prêtres, un peuple de rois, un peuple de fils et de chantres, tous se meurent et s’oublient, ils sont perdus, ils sont absents. Autour de la mangeoire,

les présents, chacun s’en vient et tout est compté, tout nous ferait rois, un jour dans le ciel pur, dans l’ombre bleue. Si tombent les oracles tombera notre nation, paroles mortes et mortes saisons, la chanson lente, lente, bien lente, ils s’épuisent et disent non, je ramasse des feuilles sur le gravier.

01 Août 2013.

samedi 23 novembre 2019

Au lacet.



Simplement sourire et avaler les nuages, oies ou cygnes. Un jour sur le lac je glissais, et, pourquoi espérer une autre fois tourner à la liberté, petit oiseau serré dans un lacet, pourquoi chanter encore. Quand rien ne pousse, il faut, il faut, avaler l’air et puiser la lumière. Dans l’infini de l’air qui :

coule, dans la fraîcheur du matin clos, enfonce les pieds dans la boue sèche et tourne le col, rentre dans les épaules, dis une chose et son contraire, et tiens-toi bien en avant, en avant, laisse dire et laisse, laisse, les autres, leurs jalons, leurs cœurs noués de discorde, les épuisés sont au trépas,

ils finissent, ils glissent et boivent l’eau au vase des erreurs. Des compas, des frénésies, des effusions, ils en veulent, ils en tremblent, finir, finir, et tout casser, table versée, feu inondé, ils veulent l’histoire vieille du monde, du bruit, de la fureur et ensanglanter. Peaux à dessins, étranges affaires,

ils narguent et consolent, le temps perdu la bouche ouverte, ils oublient de respirer, au loin, au loin dans l’espace et le temps, dans l’image, dans le refus, ils espèrent, ils attendent le fracas, la confusion, tout nettoyer, tout arracher et tout reprendre, ne rien donner, ne plus rien se laisser voler.

Au temps confus, au désespoir, ils sont comme propriétaires de rien, du vent, du sable, des cailloux, le partage, le frottement, non, de rien pour rien, sans joie, sans courage, seule la crainte, la peur terrible, avant l’évanouissement, ils sont figés, ils attendent et refusent le combat, la peur,

le temps, les paniers pleins, l’aube versée, ils refusent, ils ne veulent, au temps compté, plus aucun jour béni, une erreur, une confusion, ils sont perdus et ils se pleurent, dans l’infini du jour venu, dans la chaleur et sous les branches, dans le regard perdu, les oiseaux passés, les animaux passés,

ils refusent et ils abiment le plaisir, le devoir. La peau serrée le cœur tendu, ils cherchent et trouvent la raison pour la haine, le sens caché des affrontements, sous le pied, sur la rampe, le sol leur appartient-il, où sont-ils les paysages, et l’architecture ample et généreuse, le sol, le sol, le temps.

Tout arraché, tout conduit de l’œil au crachat, ô, ne rien donner et tout reprendre et détruire et abimer, une fureur, le sol perdu, l’âme arrachée, ne rien donner et tout reprendre. Dans l’escalier attendre encore et penser : où sont-ils donc, oies et cygnes, oiseaux sans raison, et, dans l’eau,

ils coulent, ils arrachent, ils se refusent et tout va au refuge loin, bien loin. Que tout parte vers la montagne, que tout soit arraché, rien dans le cœur, tout dans la poche, les fruits, les fleurs et rien, surtout pour les enfants, sans raison, sans saisons, tout en alarme, tout mal conduit, tout arraché devant,

sur le parcours, tournez, retournez à votre voyage, oiseaux enfuis et voleurs d’or. L’herbe est douce et chante aussi l’herbe fleurie, au désert, au désert tout étendre et chercher aussi l’ombrage de trois arbres au feuillage vert et reposer un peu et s’enfoncer dans l’eau tiède. Le corps aisé,

la tête au soleil et le cœur rompu, l’œil assoiffé, les mains tendues, l’âme dans l’ombre et tourner à la liberté, fuir au repos. Simplement sourire et avaler les nuages, oies ou cygnes, un jour sur le lac je glissais, et pourquoi espérer une autre fois tourner à la liberté, petit oiseau serré, au lacet.

Pourquoi chanter encore, quand rien ne pousse, il faut, il faut avaler l’air et puiser la lumière.

01 Août 2013.

vendredi 22 novembre 2019

En voici un.

Comme pour dire en voici un et en voici d’autres, du plus bas qui soutient le plus haut, des mots comptés, des peurs tenues et des raisons sans nombre, sans rien autour, l’air qui entre et sort et la chaleur aux genoux, à l’horizon les yeux au ras du flot, l’eau dessous.

De bas en haut, en couches et fraîches et chaudes, les doigts glissent à la surface, au vent oublié, au temps retenu, au vert qui joue avec le bleu. Le calme simplement, comme pour dire en voici un et en voici d’autres.

Les arbres devant les marais et au dessus le ciel bleu, bleu, et un oiseau, un seul, il est passé et accompagne le glissement, il a frôlé l’air, la chaleur est venue entre les doigts, entre les jambes, sur la peau. Dans l’eau, un moment simplement tranquille, sans rien, une ligne entre le haut et le bas.

De bas en haut, en couches et fraîches et chaudes, les doigts glissent à la surface, au vent oublié, au temps retenu, au vert qui joue au bleu, le calme simplement. Comme pour dire en voici un et en voici d’autres.

31 Juillet 2013.

jeudi 21 novembre 2019

Les berceaux.

Il passe dans sa tête, il passe dans son temps, comme un carnage, et comme une ferveur, il grandit et se penche, entendez vous au loin le chant des si petits, ils disent au présent, ils disent l’espoir, l’attente et le ravissement, le long, le long, et il faudrait dire, au long du quai, les bateaux.

Inclinés, il faudrait songer à des berceaux, les voir sur l’eau, les bras tendus, une lente inclinaison, les mains frôlent, les regards tendres sur les enfants. Ils partiront et nous serons vaincus, abandonnés le long, le long, du quai, de la rive, des champs, des routes, sous le soleil, et toujours calmes.

Tranquilles, dans l’escalier qui toujours monte, et rien n’en descend, tout est en haut et tout ondule, il frissonne et il se grandit, il jette un sort pour l’avenir, enfants perdus vous abandonnez vos parents, les vieux souffrent en silence, le long, le long, du jour, du temps, dans la poussière ils se déposent.

Sont-ils vainqueurs, et silencieusement roulent des larmes sur les joues, ô, temps perdu, enfants vous abandonnez vos parents, vous volez leurs jours et leurs nuits, vous êtes, y pensant, l’ombre mordue, ce temps respire et souffle lentement, toujours en haut, toujours le long, le long, du sentier.

A la rive, de la vie rêvée, toujours comme pour un enchantement, toujours comme pour une espérance, comme pour dire elle est sensible, pour entendre elle est suffisante, les enfants abandonnent. Sans rires sans défauts, une ombre étrange, une si grande déraison, il y a une défaite.

Avenir annoncé, ils sont en défaut, ils sont sur la rive, les vieux parents, ils pleurent et cherchent à venir, il faudrait songer à des berceaux, ils ont de grands départs et d’autres diront il faut assouvir le présent, combler les vides, chanter l’espérance, ils sont aveugles et sourds et ils vont voler dans.

L’air vif trace un sentier d’où rien ne descend.

30 Juillet 2013.

mercredi 20 novembre 2019

Paco, presente.





Retour, j’en suis encore.

le bleu de l’air
un lien si pur
silence tendre
voyage sensuel

un jour dans l’arbre
au bord de l’eau
le temps si triste
au fil tendu

silence clair à l’horizon

le pied tremblé sur les cailloux
oiseaux des feuilles dans l’air bleu
l’herbe est si tendre
jardin secret des souvenirs

l’enfance est loin à l’horizon

un calme étrange cache la raison
et sous les pierres coule l’insensé
l’eau est trésor aux lèvres closes
sur la rive paissent les chevaux

des chants d’oiseaux comblent le matin
la nuit est triste elle pleure de rien
le ciel froissé tire son rideau rose thé
sèche la boue __ panse les cœurs griffés

le jour ouvre ses paupières
œil droit plissé __ œil gauche fripé
sa langue claque à l’horizon
les mots agitent le ciel doré

un autre jour recommencé

Maria Dolores Cano, 20 novembre 2019 à 10:46. ici.

J’en suis encore.


Dans la vie, dans le bleu, un bond, une charnière, tout grandit, tout tourne je sens, je sens, je suis, la vie, dans, l’air frais, la seule comédie, le lien lancé au-delà des affronts, si le silence est pur, la certitude rebondit, toujours entendre, toujours penser et commencer un voyage dans l’air, dans.

Le frais dans le jour, sur le toit, sur les arbres, au bord de l’eau, au bord du temps, dans l’escalier, il y en eut de plus tristes et silencieusement je reprends, je tire au plus clair un fil, un fil, un autre, tout est joué entre la route, l’escalier, la pente toujours en descendant, le loin, le près, dans l’horizon.

Le devant, en avant et les pieds roulent sur les cailloux, oiseaux qui passent et sous les branches et sous les feuilles, dans l’air bleu, dans l’herbe sèche et au jardin, l’aventure et le sermon, certitude, habitude et la saison et les souvenirs, enfance lointaine, irions-nous aussi bien, nous serions.

Nous, plus calmes, tout dire et ne rien dire et exposer un peu pour cacher beaucoup, célébrer et tenir une pierre sur une pierre, et les meilleures choses, l’eau qui arrose, l’eau arrosée, les troupeaux d’hommes et de bêtes et les greniers comblés et le toit et la pente et le pont et la rive, il enlace.

Il se donne, la joue au cuir de la chaussure et chevalier blessé et curiosité pâle, il s’en vient, il s’en va et chante dans la rue et fixée à la porte, la main a descendu jusqu’à l’ouvrir, mais, en combien de temps, temps compté, temps chanté, enchantement certain et certain toujours revient le dire.

Et le faire, pour compter les rives et les cailloux, le chant plaintif, le matin, le soir, la nuit au jardin, les oiseaux tournent et dans la chambre tout est rangé, posé aux étagères, les toiles, le tissu, la nappe, les bateaux, l’île perdue au loin, les jeunes noyés, l’étang funeste, la boue sur, les insectes, sur.

Le devant, sur l’arrière, l’œil blessé, l’œil perdu et les mots pour les uns et posés là pour cacher tout le reste, il ne reste plus rien, il ne songe à rien, et toujours penser, toujours dire la vie à l’infini, les temps comptés pour tous et l’herbe sèche et tout se fane, ils y, vont, ils y, viennent, les enfants.

Ils battent, la rue est étroite, les façades posées une après l’autre, le temps venu, les histoires contées, tout revient, tout alarme, les pas, le sol, la vie et l’éblouissement, il s’en vient encore, il se donne du sentiment, il abandonne et tire son fardeau, sans rien de plus à dire, qui, ce.

La tête dans le cœur, le jour compté stupidement tremblé, il y avait des oiseaux si petits et si frêles, un seul de ces secrets eut explosé leurs cœurs, tourterelles, colombes et de touts petits rapaces, un à un envolés à la suite d’un arbre, de branche en branche, de feuille en l’air pour dire : nuages.

Et redire et refaire, et ne pas omettre il faut, il faut et il en faut encore, bien des choses, bien des secrets perdus et des avoines dites folles, et quatre lignes et un mot, et tout recommence, à gratter sans cesse tous les jours, tout le jour, la même pierre, tirer le même fardeau, rouler et ranger.

Le même fil sur la même étagère, j’avance en son perdu, je chante en son endroit et sans peur et au cœur des brins de sauge et de prêle. La vie avance lentement, les murs montent et descendent, j’en suis encore au commencement.

30 Juillet 2013.

mardi 19 novembre 2019

Laissons-les.



A la fraîcheur, au calme, pour l’abandon, l’air est sucré. Par la bouche et par le cœur, entendons les arbres en murmure. La division, les coeurs rentrés, tout un ramage, une volonté considérable, sur le devant, dans la vie commencée, au calme, à la fraîcheur, tout se trouve et se compose, temps.

Pleinement répandu, le pied léger, le cœur content, ils devisent sous les feuillages, ils avalent de la vapeur, de l’air frais, du ciel lavé, il a plu, il a fuit le temps de la poussière, le jour levé, la voix posée, claire et joyeuse, les oiseaux passent. Les jours heureux aux pieds lancés sur les pierres douces.

La vie commence, ils aiment le calme, ils déposent cette immensité, les riens fendus, les habits clairs, la peau lavée, tout a franchi une nouvelle étape, étaient-ils en chemin, étaient-ils sur la route, ces cœurs contents, ces pieds légers. Au poids terrible de l’ombre, ils ont tout percé, sans ombre.

Sans mystère, pour le plaisir simple d’un mot pour l’autre, d’une voile levée et posée ailleurs, pour d’autres ressemblances et d’autres certitudes. Ils en sont aux cornes, aux chevaux, aux bœufs perdus aux pâturages, tout passe et tout enlace, un plaisir vrai, du sucre rompu sur la peau.

Et partagé le cœur, ils en sont au mois du pardon, au jours heureux des retrouvailles, ils sont relevés et conquis, pleins de sucre et pleins de surprises, pour le milieu du cœur, pour le fond du corps, ils étanchent la soif, ils vivent des aventures, des mains levées, des cœurs conquis, l’ordre assuré.

Dans la liberté, les liens égaux des capitales, du village. Au cours de l’eau la vie les change, ils en sont le présent et la multitude, du plus clair, du plus grand, pour mesurer l’ampleur, pour voir enfin hors de l’obscurité, le nouveau, la fraîcheur. Le vent circule, abandonnons les cercles, fuyons les jaloux.

Aux fenêtres le tamis saute, l’air circule, le temps est clair, moins chaud, plus loin et plus grand, avant les peurs noyées. Le vent enlace et ploie les fleurs et les branches, divise des rayons, l’ardeur, pour promettre la bouche ouverte de vrais moments. Plénitude, laissons les proverbes, jouons.

Cartes volées, marelles aux pierres tendres, le ciel et l’enfer, le paradis trouvé. Le cœur brille sous les draps clairs.

29 Juillet 2013.

lundi 18 novembre 2019

Ravissement.

Europe, Io, belles, en sont au ravissement. Combien de futurs, combien de temps, quels exploits couronnés, sur l’herbe. Sur l’herbe le voyage installé, la vie délivrée, Io et Europe, ravies et déposées sur l’herbe. Et le grand dit : je vais avoir et je vais tenir ces taures par les cornes, cornes, couronnes.

Et grand éclat, le soleil brille dans la pluie, une goutte sur chaque corne, un bijou tourne sur le front, ils ont ravi les belles les plus tendres et de liberté et de nuit ils énumèrent les devoirs, la vie les lance, la nuit les tient, ils sont rompus, ils sont fourbus, ils ploient, fardeau de cornes cirées.

Taille serrée et fleurs aux lèvres, tu tiens le bon chemin, tu termineras la course, tremblements et gémissements, ils montent haut. Ils couchent tendrement le flanc sur cette herbe douce, douce, les fleurs sont pour la bouche, les cornes au front, l’âme enchantée, ravissement, capture et décision.

Ils tournent au loin, ils chantent et disent la douceur du flanc sur l’herbe et la rosée, ils ont grimpé les colonnes, le temple souverain, en liberté, en majesté, grandis du souffle de la liberté, tenus aux creux, soigneusement tendus d’or et d’argent. Un trésor de feuilles et de signes, Io, Europe, rosée.

Le ciel a pleuré, les mains tremblent, tapis de fleur et genou au sol, au sol, en attente. Le cœur ravi, les flancs frottés, la bouche humide, fleurie d’or et d’argent, tenues, contentes, ravies et servies. D’air embaumé, de sourires et de délicatesses, tu viendras voir, tu viendras compter, les fleurs.

Les feuilles et les fruits, branches chargées, tout est promis au sacrifice, ils sont à partager le temps, la vie, la nuit, le jour et l’herbe tendre sous le pied, sabots cirés, cornes lustrées, ils renouvellent l’alliance, le cœur en joie, la main posée au flanc, à l’ombre, dans le regard, dans l’œil, aux cornes.

Les sabots, arrachent l’ombre, du temps venu, du temps brassé, ils comptent des fleurs la volupté.

29 Juillet 2013.

dimanche 17 novembre 2019

Fred.


Monterons-nous la côte.

Il en faudra. Faudrait-il, un grand nombre de fleurs, de cailloux, d’hommes pour construire et avancer, élever et tendre au ciel des draps et des mains pleines, pour arrêter le temps et le mystère, pour dire encore, encore. Dirait-on, tout avance et tout monte, monterons nous la côte.

Accrocherons-nous le pied à la terre, si dure et basse. Le soleil en haut, tout haut, en avant, avançons, élevons les bras et suivons. L’œil montre l’horizon. Arrache les cailloux, porte envolée, et tout arrive, d’un regard au loin, d’une aspérité à l’autre, le soleil glisse, tout s’affirme à l’horizon et cheminant.

Ouvrons les mains, la vie apparaît, apparaît-elle, tout avance et monte au ciel, au ciel, en avant, vers, la suite. A l’horizon la suite, les fleurs, les cailloux, les hommes immanquables, la vie présente et le cœur abandonné, la suite pour construire, le temps et son mystère à dire et redire.

Dit-on, manqué, redit-on, on se manque, on se précise sur le devant, sur le loin, les yeux ouverts, posés sur le lointain, sur la rive perdue, sur le charme écartelé. Pour dire, disons le bien, mais j’entends que tu aimes, la vie, le temps, les cailloux au fossé, sous le pied, la vie roule, les yeux dépassent.

A la rive, le cœur étendu sur l’oubli, ouvrons les mains sur la première victoire, le jour commencé, souvenir et lumière perdus à l’ombre, déposés et sans rien. Il file et retourne une chose et une autre, une chose pour une autre, comme si, comme ça, convenons en, il fait jour et tout enchante.

Tout dire et traîner, au fond du cœur, au fond des yeux, la vie rendue, le soleil levé. L’espérance traverse les nuages, les yeux en fond, le loin au loin, la bouche grande, les mains ouvertes, grande la bouche, les mains ouvertes, comme une chanson, chante-t-on, avance et recommence, roule.

Roule la pierre sous le pied, chanson perpétuelle, ostinata, chiffre rendu au jour, un jour un nombre, les doigts écartés, la vie offerte, le mystère et le temps, mêlés, monterons nous la côte, accrocherons nous au ciel les nuages, un à un, chanson pour tout le temps, du temps des mesures précieuses.

Les fleurs, les cailloux et les hommes en grand nombre.

28 Juillet 2013.

samedi 16 novembre 2019

L’œil avant.

Avant l’orage, avant le temps, la main, le pied et toute l’eau, à boire, à boire, entendez, entendez, ils soufflent, ils espèrent. Encore plus fort, encore loin, plus haut ainsi que toute chose arrachez, arrachez et le votre et les autres aussi, aussi, ils sont en liberté, ils roulent dans la pente, cailloux usés.

Pierres polies, éclats de verres, brutalisés, perdus aux portes, ce marais en vaut bien d’autres, et encore, du contentement, de l’abandon, un anéantissement, roulez aux pentes cailloux brisés, fermez l’œil Cyclopes, tout roule et tout attend, voici l’orage, voici l’éclair, il luit, il déchire, il efface.

En vol les tourterelles, oiseaux chéris, tout roucoule sous les nuages, entendez vous le ciel, il est plein, fureur, orgueil, étouffement et moiteur, la peau transpire, le cœur soupire, il n’est jour ni nuit, il est attente avant l’orage, avant le temps et tout menace et tout arrache le cœur et rien ils sont.

Libres ils sont et seuls et perdus, en attente, avant, avant. Ô temps, ô nuages, saisons, roulez tous les cailloux, brisez, brisez le verre, l’éclat soudain, la vie transpire d’une peau à l’autre, d’une chaleur à une étreinte, ils sont connus, ils sont serrés, ils se tiennent, ils se commencent.

Entendez la chanson lente et sûre, au temps monte plus haut l’éclair, l’éclair, tout luit, tout tire et ils construisent, éclats de verre sur les pierres brisées et fendues au poids des nuages, oiseaux muets et insectes, sans cœurs, sans cris, ils attendent un signe, premier cri, premier spasme et le dernier.

Plus rien en haut, plus rien en bas, chaque main sur chaque épaule, sur le sentier ils traînent en tout, ils défont le pavé au buisson, la poussière aux chaussures, le grand écart d’un roc à l’autre, sillon écartelé et peau tendue dans l’air qui brûle, ils sont tenus et ils se trouvent, ils attendent à deux.

Orage et cailloux, le cœur battant, la bouche ouverte, les yeux au ciel, la main au dos, épaule sur épaule, écrasés de chaleur, de sueur et d’espérance, ils s’en viennent, ils y vont, ils grimpent, tout arrive. Et tout arriverait et tout tremblerait dans leurs mains, épaule contre épaule, au ciel.

Cœur tendu, aimé, ils espèrent l’orage et le tumulte. La peau tendue dans l’air qui brûle, ils sont tenus et ils se trouvent, ils attendent à deux l’orage, ils tiennent et recommencent, libres et deux dans la pente, les pieds roulant sur les cailloux, le cœur lacéré d’éclats de verres, roulez aux pentes.

Fermez l’œil, Cyclopes, tout roule et tout attend, voici l’orage.

28 Juillet 2013.

Retour, il a, il y a.

En silence
les mots franchissent
les murs noirs
rêves blancs 

la vie
joue à l’ infini
sans ordre
en noir et blanc


un sanglot
un long chant noir
exulte à la face
cri blanc


main blanche et déraison
main noire à corps perdu
silence de soie
la clarté achève le monde


croire en la peau blanche
la peau noire en liberté
grande lumière sur le sable
à l’abandon
lisse et paisible
armes déposées


dévoiler la pensée
la joie d’un frisson
rire noir du blanc de l’œil

les oreilles sont au visage
détournées de la parole
noire
sur le blanc de la feuille


Maria Dolores Cano,  14 octobre 2019 à 20:53. ici .

vendredi 15 novembre 2019

Pensées d'avant.

Pour y croire et connaître sans raison, sans erreur, le fond et toute chose, les germes mélangés, le ciel évanoui, la clarté vive, les fleurs ouvertes, ils tirent et lancent au ciel des pierres et des grains, lumière en souvenirs et trésors de l’ombre, ils enlacent et donnent des miroirs aux absents.

Y étiez vous hier, y serez vous un jour, pour y croire et porter le poids de toutes choses, toutes sues avec le cœur ou devinées simplement, toutes choses connues, reconnues, souhaitées. Au ciel sont toutes les roses, les mains tendues, les cœurs absents, ils manquent et plus rien n’appelle ni ne prend, ils sont évanouis au loin, près des étoiles, au loin, au près ils sont, ils sont et posés et pensés et rêvés et conclus.

Ils y sont et on croit et on craint, sagesse folle et vanité vraie, les tourments et la confusion, le mérite et le courroux. Qui d’eux tous déclenche les aurores, qui éteint le jour et dépose la nuit.

Ils sont présents et sûrs et toujours ils disposent le grain pour les jaloux, le miel pour les méchants, la joie et le repos pour tous et même les injustes. Ils disent le soleil luit pour chaque chose, le ciel est ouvert à tous, ils y sont, déposés et rangés, un pour un. Toute raison meurt et tout le comment est dit.

Il n’y aura plus de raison, il n’y aura plus rien, il n’y aura plus de questions. Ni y être un jour, ni y être jamais, les fleurs s’en vont et tout revient. Un jour l’eau est à nouveau la même, ils boivent et se lavent, ils chantent et tournent, eaux assemblées enfin, choses recomposées, une moitié posée au jour.

L’un à l’autre tout autant, tout devant, sans ombre, sans nuage, dans la lumière, dans le jour, sans plus de nuit, sans plus de mal, je fermerai tes yeux et soufflerai ton cœur au vent qui tourbillonne, aux vagues qui battent et au sable. Posés, oubliés, nous connaîtrons, sans raison, sans erreur, le fond et toute chose.

27 Juillet 2013.

jeudi 14 novembre 2019

Nous, eux, singuliers et pluriels.

Nous en sommes, nous y sommes, nous y serons, à la mer, la mer commencée toujours, au calme sur les rochers et aux vagues sous les nuages, les oiseaux. Apprenons à voler, entendons bien la marche, le chemin faisant, la pierre sous le pied, les yeux au ciel, les bleus de l’âme à la bouche.

Incertains et sans attaches sur le sentier, roulant le pied aux cailloux, ils se tournent et détournent, défont et pointent au ciel, au bleu, à l’horizon de pierres entassées, de fermeté dans la chaleur tout sèche. Et se construisent et se défont, un peu en haut, un peu en bas, pareils au soir qui vient.

Aux cailloux, genoux écorchés, et chair percluse, bras en croix, tendus au soleil, au vent, aux nuages, ils couvriraient les yeux et chanteraient un nom, un nom, une étendue loin du sable, aux rochers attachés, les yeux perdus et vagues, inconscients, assoupis sous les rayons, ils tournent, ils s’étirent.

Un bras, un doigt, une main pleine, jour trop grand, cœur perdu, effacé, sous l’orage tout gronde, et tout revient, il faut sortir, il faut entendre, le cœur qui bat, qui bat la joue, chaleur sereine, les pieds tendus, tout roule sur le rocher, de frissons en frissons. En agitation sur la terre, il faut finir, il faut.

Venir et dire et tenir, le souffle, le souffle chaud, tout brûle et se comprend, tout est tendu, tout recommence, frissons, fièvre et fraîcheur saisie, un vol, un oiseau, un éclair, une ombre, un pied tendu d’un rocher à un autre, tout se comprend. Et tout entendu, comprenez vous, voyez, vous entendez.

Vous le pied tendu sur la pierre, les membres sourds, trop tendus et trop serrés, souplesse évanouie, tout explose au côté, le cœur tendu, la joie immense, ils se refont, ils se déposent, ils offrent au ciel un cœur d’encens, de myrte et de plumes, oiseaux blessés, cœurs ignorés, de l’oraison.

Du grand au petit, à la rayure, ils se défont et parlent au ciel, ô, ne plus mourir pour tout entendre et garder tout, les yeux, la force, et garder encore un peu d’oreille, un peu de son, entendre ce qu’on écoute et avaler, œil perdu, corps présent, cœur endormi. Tout sombre et tout s’entend.

Dans le matin, dans le présent, le corps ému, la vie avance, ils chantent pour voir, entendre et dire, ils se retirent, ils sont partis, ils tournent trop, ils se composent un cœur. Il faudrait apprendre à voler, il faudrait entendre un pas après l’autre, roulant le pied aux cailloux, ils se tournent et détournent.

27 Juillet 2013.

mercredi 13 novembre 2019

Retour, plume volée et inutile.

Le partage est à la raison
déraison voilée ___ sucre rouge
nu dans l’ombre le matin baille
son cœur frotte la terre
bat l’air de son âme légère

les rires explosent aux roses
l’aurore peint le monde
la peur s’enfuit ___ candeur
les mensonges sombrent ___ la nuit
est loin dans l’ombre
vol de plumes ___ mots du matin

sans tête la phrase est inutile
la vie est une belle histoire
on la conte aux enfants sur l’île
la paix est à la voix __ un baume
fraicheur du jour sur l’écorce
sur les feuilles vêtues de lumière

les branches sont des amantes
leurs cœurs ruissellent aux ramilles
leurs visages empourprés se mirent dans l’étang
claire est l’onde ___ corps enlacés
les morts sont nouveaux nés

sur le fil la vie rattrape le temps
son œil est une étoile il éclaire le jour
les eaux du ciel lavent les serments
elles sont raies de lumière
leurs doigts sont des souhaits

le soleil est loin perdu dans l’écrin
la terre est sous le pied étreinte de vérité
le cœur égratigné ricoche sur les eaux
glissade du jour vers le clair midi
tout est à venir

tout recommence
la vie est grande ___ la raison paisible
la pensée bruite sur la branche
une échappée vers le ciel

les yeux éblouis
la bouche entrouverte
la vie est là ___ étoile du matin
la boue est d’or
l’étoile dort

la raison est de nuance
mot pensé et temps secret
les fleurs ravies
le vent brûle
les choses

grains de
lumière 


Maria Dolores Cano, 13 novembre 2019 à 14:01. ici.

Plume volée et inutile.


Sans prendre le temps, en laissant la peine, sans partage et sans saison, il rentre, il s’insurge et tord à déraison son voile, rouge, sa couleur sucrée. Sans rien sur le corps, éperdu et sans ombre, dans le matin passé, dans les ruines, roseaux foulés, cœurs trahis, la boue aux pieds, le cœur dans l’ombre, sur la terre tassée.

Le corps tendu dans l’ombrage, rires et candeurs, seul pourtant, arraché à l’aurore, découvert, saisi au temps et à la peur, courbé et menteur, la nuit perdue, le matin arrache des cris sombres. Une peur et un temps à ne rien dire, pour ne rien faire et achever d’un trait l’ennui d’une plume volée, les mots inutiles.

Les proverbes sans têtes, inutiles, inutiles, et tournés sans cesse, la vie est une histoire, ils disent le bruit et la fureur, le temps perdu ou plus rien ne travaille. Il passe dans la paix, dans le matin fragile, dans la fraîcheur des troncs et des feuilles, dans le repos perdu : tout se perd encore plus et quand même, au quand bien même.

Les erreurs oubliées, le rien qui s’amoncelle, la vie surtout, les branches enlacées, les cœurs tordus, le pied traîne dans la boue, un miroir monte à la surface, tout est clair où tout est ombre, il tourne, retourne et traîne avec ennui l’ombre lourde des corps abandonnés. Pauvres morts nouveaux, pauvres erreurs.

La vie est sur le fil, le temps est attrapé, il se ferme et plonge un œil, miroir de boue tournée, venue à la surface, les eaux comme les choses, il dit l’avenir sur ce clair obscur, sur les rides, sur les doigts tordus, le calme, le repos, il ne renonce pas, le feu, la vie sans rien, le calme inutile, ils se dépose au fond, il tourne à la boue noire.

Le cœur au fond des yeux, alangui dans l’ombre claire, le soleil est absent. Ô, le balancement du berceau sous la main, les pieds sur la terre tassée, le cœur posé au bord des eaux en assemblée, il tourne et ne refuse ni un glissement, ni une égratignure, tout est perdu et tout est commencé, le devant et le loin, la certitude et le travail obscur.

La vie recommencée au bord du chemin, ils se passent et donnent un œil effarouché, une raison tranquille, inutilement les choses suivent, il accumule et donne trop de temps, le tort est en avance, la vie au loin se pense, il se remet, il s’échappe, la vie est au dehors, les yeux brillent en étoile, le miroir de boue s’éveille.

Le pied a remué la boue au fond, toute noirceur redonne du soleil, il rencontre à la lumière même, les yeux ouverts, la bouche sur le doigt, il se penche et perd la trame, la vie est reconnue, les étoiles se couchent, le matin est venu, la boue reflète l’or, le plomb en est l’aveugle, les cœurs perdus ignorent, ils ont oublié le repos.

Ils ont perdu la preuve, le calme sans raison, la vie sans nuance, il se raisonne et pense un mot après l’autre, sans autre chose, le temps passe, la vie est cernée, ainsi ravie, les fleurs dans le jardin brûlent au vent, tout sèche, tout est calme et presque indifférent, et presque sans rien à en dire, les choses accumulées se donnent pour trésor.

18 Juillet 2013.

mardi 12 novembre 2019

En herbes.

Des portes ouvertes et fermées, des sentiers courus, des plaisirs sans nom, la loi et tout son reste, et la fumée, partout on se penche et on voit des marches et des fentes, talons rompus, échappées et portiques. Il se balance au loin le souvenir du jour, les pauvres écartelés, les pierres sous les arbres.

Les pieds raclent et la sueur venue, le trop vu, le trop entendu et dit. Surtout, dit et affronté, ils sont devenus chefs et la famille fuit, le refuge est loin encore, ils fuient et trouvent une Égypte rêvée, des arbres pour l’ombre et le plus beau tapis, herbe douce et fleurie, icône et âge moyen, herbe fleurie.

Pour d’autres, l’herbe sèche et la fleur fane, ensemble sommeillons et trouvons le repos, famille épuisée, êtres assis sous l’ombrage, palmiers et verts feuillages, famille enfuie, tournée, un pas de plus à l’orient, à l’orient, tournée sur les routes depuis toujours, à l’ardeur du vent, ô rois en misère.

En campagnes, sur les routes, portes ouvertes et fermées, du plaisir simple, de l’herbe arrachée, talons épuisés, un supplice de veines tailladées, de blessures sur la route, au repos, à l’arrêt , en étape, il y en a, à dire et à chanter, à penser, au loin à la poussière, ils sont partis, ils sont partis.

Ils y retournent, ils sont arrachés, ils avalent le temps perdu, la pluie, les graviers entre les orteils, et à leurs yeux, des cœurs arrachent au temps des ruines et des pleurs, des flancs battus, quelles peurs avalées, ils compliquent la vie des autres, de la soif et du sel, un sac trop lourd, la vie en errance.

Toujours sur le dos le poids de la liberté, toujours des évidences, Égypte ancienne et plaisirs simples, tout tourne et recommence, ils disent et font étape : arrêtez vous près, près de cette claire, claire fontaine et eau qui coule et fraîcheur simple et bien, rois en partance, rois en campagnes et dites, dites,

l’herbe est douce et fleurie.

18 Juillet 2013.

lundi 11 novembre 2019

Comprendre, oh de rouge vêtu.

Il ne sera vêtu que rouge, il ira au devant d’eux : et noirs et blancs.

Fleurs enlacées, devant, sur le côté, ils sont attachés et ensemble donnent et regardent, posent encore une question, la même, encore, pour toujours posée, l’absence, les regrets, les remords, les souvenirs et les choses oubliées, où est l’absence, où sont les morts, où posent-ils.

Sans être effarouchés, sans, être suspendus et regardés, au flanc, posés sur rien, en haut et tout bas aux enfers, dans l’ornière, face aux pierres cachées. Descendues et remontées, à polir, à poncer, à croire et reformer.

Pour y tenir encore pour y entendre les blessures.

Morts nouvellement perdus, absents des regards, au tombeau descendez et remontez pierre après pierre, gravats sur gravats, étrangement tordus, ensemencez le sol, fécondez les ondes, morts nouveaux, oubliés, blottis aux cœurs pensifs.

Ils penchent, encore les saisons, du sable aux oreilles, du feu dans les entrailles, percez le ciel bleu et posez au devant, cœurs envolés, regards perdus au loin. Toujours il se demande, la difficulté d’y être, le loin est loin et l’herbe est verte.

Et tourne, tourne toujours là, la chanson des saisons, de certitude, de rectitude, de songes sans efforts, du fleuve qui coule.

L’eau passe une seule fois, l’ennemi en attente sous le sable, avec les élans, les caresses, les images de tout, du temps passé en révolte calme.

De rouge dévêtu, de candeur et d’orages, toile de lune et de soleil, le silence sous les branches, oh, les branches dans l’ombre toujours restent. Attends, attends, tout tombe, tout est posé au bout, au bout, corde et pendu, et boite sur la table. Le rouge n’est pas mis, la peur est en partage.

Il demande et il n’interdit rien, il avance et compose un chant, d’autres disent plaintif, pleurant et soupirant, oû sont-ils donc envolés et enfuis absents, sans secours, ils sont perdus. Au regard, au lointain, la vie accroche, chiffon rouge et nuages au cœur, ils se donnent et interpellent.

Bonté sucrée, peur déposée aux branches, les oiseaux entendus, suspendus emportent âmes et cœurs et souvenirs dans le ciel bleu, dans le soleil, oh clarté vive, rayons tranchants la certitude. La route est droite, les morts nouveaux penchent à l’ombre, descendent et reposent.

Vivants, venez et rapportez les pierres cachées, brassez, croissez, multipliez, les comptes et les questions, songez, songez encore au-dedans, au fond, à l’intérieur. Le cœur est amené, la vie est reposée.

Absents nouveaux et sans noms vous remplissez les yeux, vous écartez les ombres, vous êtes devenus.

Vous prenez le temps, le cœur évanoui, la liberté féconde le temps, les mensonges, irresponsables, irrésolus, soutenus et tordus, vous arrachez les pierres et les larmes, jour de colère et jour d’horreur.

17 Juillet 2013.

dimanche 10 novembre 2019

Que tout.

En avoir assez, ou bien un peu et puis et puis dire : il faut compter les morts un par un, ils sont sauvages, et généreusement répandus où les eaux sont assemblées. Du parfum, des étoiles, des rires sous les branches, un caillou posé au bord de la marge, la clef, la clef dessous, où donc, où.

Au revers des manches, à la doublure. Il se tient haut, il remonte les yeux et le cœur sans raison, en joie sereine. Envolez-vous enfants venus, tournez aux cieux, défaites la marche un pas après l’autre, une erreur avant l’autre. Un élan en souvenir, ils sont enfuis au ciel et aux roseaux perdus, sans.

Sans entraves, libres enfin du poids des ans et des saisons, tourne tout, tout s’abandonne, le ciel, le sable, la vie éparse, ils sont au loin, libres, sans entraves, rien au plus clair, rien encore sur le devant, sur le rocher, ils se perdent, tout avance, la terre après la terre, la vie sans cause et au devant, et.

Sans raison, au devant, dans un tournant de sable et d’azur, gueule ouverte et poids répandu sur la rive. J’entends encore le murmure et je vois le corps perdu, la jambe et l’allure, sur le devant, le poids et toute la force. Ils sont étendus et se donnent un air, un air, une certitude, vive sensation, une.

Des émotions, la vie tourne et tout penche dans l’ombre, dans la nuit, ils rêvent jusqu’au bout un souvenir d’enfance, ils tremblent, ils tremblaient et serraient les poings sur le sable humide, châteaux perdus, mâts envolés, une larme de sel et monte la tour même, le corps écartelé, la joie soudaine, là.

Des cœurs évanouis. Entends-tu les sourires, regardes-tu la vérité, ils se penchent et demeurent, corps envolés, œil perdu, dimanche après dimanche, semaines sur l’an, les jours heureux, la voix retrouvée, ils tournent et mélangent dans l’air, dans l’eau, du sable, du parfum sur la rive, sur.

En détour, ils volent et retournent, oiseaux perdus des jours heureux, morts nouveaux déposés sur les rives, les ans, les rêves, les adieux, la précipitation à l’angle, le chemin tranché, la voie retrouvée, ils sont en haut, ils sont en bas, épars, perdus et retournés, un compte de morts, et en tout.

Les saisons, la chaleur, comptent plus, tout est plus lourd à l’été à midi, en haut, en bas, au devant, loin, aux ombres pures, tout chante et tout se meurt et toujours reste et s’accumule, à midi en été, aux jours enfin venus de contempler la joie et dire au temps qui reste, si nous avons vécu :

nous avons marché et demeure tout.

16 Juillet 2013.

samedi 9 novembre 2019

Vague, vague.

Pour y redire et entendre enfin le cri, le chant, le spasme sans déroute, un enfer tendre, un dire encore, encore sur le devant, sur la route.

Le corps s’enchante, la vie s’envole, élans et certitudes sur le sol. Il oppose, et un panier et une marque, le bon mot, la correction, la peur enfuie, les silences.

Ils sont partis, la nuit, le jour, ils y sont, ils y restent, les éloignés, les perdus au loin, au loin les cheveux ventés.

La mer est calme, l’eau sans cesse, tout est immense, tout se déplace et tu comptes la nuit, la nuit et le jour, au jour soulevée une phrase, un drapeau, une sensation.

Tu te lances et tu accroches le cœur au bout du doigt, la vague sur le dos, envolez vous, envolez vous colombes muettes, oiseaux effarouchés, cœurs perdus et tremblants dans ma main, ces deux oiseaux tout ce que je vous ai confié, tout est perdu, tout est rayé, les bruits, les lames, la soif, les phrases sans tournure.

Les mots accumulés, l’obéissance, la servitude, les pleurs oubliés, les drames sans réponses, ils appellent et rien ne disent et tout ensemble la peau serrée, les doigts glissés sous les épaules.

Ils tournent et s’appuient et démontent les ritournelles, l’écart d’un pied à l’autre, si vieux, si vieux.

Tu tournes et presque danserais-tu, sur ce chemin, sur ce jour levé, les doigts sous les bras, les épaules serrées, tu tournes et tu achèves.

Ils sont venus voir et se comprendre et tourner loin encore, d’un bord à l’autre, les jours heureux et les fronts désolés, les cheveux ventés, la mer est calme.

L’eau sans cesse, tout est immense, tout se déplace et tu comptes la nuit. La main se lance, le cœur ému, il tourne sur le dos, il chante dans le jour, le jour au jour soulevé, une sensation.

Tu te lances et tu accroches le cœur au bout du doigt.

La vague sur le dos, le rien sur la tendresse, les yeux ouverts, le front sans rien, un cœur perdu, des mots trouvés, il fait beau, il fait jour, le dimanche finit, le corps s’enchante, la vie s’envole, élans et certitudes, sur le sol il oppose et un panier et une marque.

Le bon mot, la correction, la peur enfuie, le silence.

Ils n’en sont plus au temps des fiançailles, des regards égarés, des rires éperdus, des songes, ils recommencent et poussent d’une main et d’un pied, un panier.

Il y aura des fruits et du silence et des accrocs encore dans la toile et toujours des oiseaux et de la paille.

Chargés, une erreur pour les autres, un appel sans réponse, des yeux perdus, du fond de leur âge ils comptent des étoiles, ils tournent bien, sur le dos, tortues écartelées, cœurs enlacés, manches défaites, une réponse, et une à une dire les phrases déposées.

Ils se cherchent et recomptent les rayons, ils sont partis la nuit, le jour ils y sont, ils y restent, les éloignés, les perdus au loin, au loin envolez vous, envolez vous colombes muettes.

Si vieux, si vieux tu tournes et presque danserais-tu, sur ce chemin, sur ce jour levé, les doigts sous les bras, les épaules serrées, tu tournes et tu achèves.

Ils sont venus voir et se comprendre et tourner loin encore d’un bord à l’autre des jours heureux, épanouis. Les oiseaux effarouchés, cœurs perdus et tremblants.

Dans ma main ces deux oiseaux, tout ce que je vous ai confié, tout est perdu, tout est rayé, les bruits, les lames, la nuit calme et sereine. Ils sont encore une promesse.

15 Juillet 2013.

vendredi 8 novembre 2019

Résonance à, résonance à Un chant si pur.

A la mer, le cri, la mer, la mer et les étoiles.

A l’ouverture, libre l’œil, grotte à la vérité pure. Il ramasse et il tombe, une seconde, un cri. Des débris de crépuscule aux fenêtres. Maison au repos, parole d’argent, mensonge sur l’eau, il griffe, il brise. Âme en plume blonde, il chante, écume et voix de feuille. La mort, doigts de verre, erreur de poussière.

Le vent étreint, un chant en sillon, un bras au bord de l’histoire. La vague, tourne, plie, ala rota y nube blanca, aile rompue et nuée blanche. Il est parti, en pleurs, corps à la vague qui meurt. Le silence crie, roseau noir, silencio verde, silence vert, arraigado esta el sueño, racine des songes, solo en el sol nuevo, seul au soleil nouveau.

Au calme revenu, lunes anciennes. Dans la terre il prend racine, il avance et s’éprend, il avance et ment. Il cherche et se souvient, nuits d’étoiles, sa foi le porte loin. Il entend, il écoute, murmure des vagues. Alegría y blanca espuma, joie d’écume claire. Nuage, souffle d’air, loin, frappe l’épaule, et roule.

Le silence en papier, calme, une abeille au cœur. Le temps sur l’heure pleure au jardin. Les oiseaux suivent, fleuve, mer, reposés, la nuit un baiser posé sur le pied. Une plume, une lyre, une pierre dorée, l’oreille attentive, une graine roule sous l’éclat, abandon et douleur, émoi de passage.

Plus soutenu par l’air, murs traversés, oiseau au cœur sacrifié.

« Ô viens mon ciel de rose, ô ma corbeille blonde ! » Le cœur une fleur que la main emprisonne. Aux herbes le ciel est un nuage d’or, un frisson sur l’eau. Il souffle, se souvient, cherche au creux des feuilles, un dessin, une larme dans l’œil. Le ciel en refrain, y los ríos se van, les eaux s’éloignent.

Le vent est impatient, le cœur repose, le fil. Emu, dans l’eau une autre histoire, l’instant clair, une voix, l’espoir des eaux assemblées. Le fil lié à la branche, es la fe del gran mar, l’espoir de la mer immense. Morir, ir y volver con la pluma en el pecho, canto puro. Un cántico. Un psaume, mourir ou dormir, un oiseau dans le cœur.
Pour Maria Dolores Cano.

04 Juillet 2013.

jeudi 7 novembre 2019

Retour, de bien, de loin.

Respiration
le bleu ___ le vert
entre les doigts
une présence
une aventure


suivre la trace
la main nouée
le cœur pansé
la joie venue
soleil en brins

le fil ténu

sur le chemin
des liens ___ des nœuds
et sur la rive les yeux tournés
paroles et mots
cailloux tout ronds
la vie revient

le jour entier
les âmes nues
songes de papier
le noir enfante la raison
le fil ___ la vie
la mort meurtrie

une glissade entre les eaux

sous la langue
des mots nouveaux
cousus tout chauds ___ une chanson
le cœur fendu ___ bleue est la nuit
le vert dans l’ombre

et dans la tombe
réminiscence


Maria Dolores Cano, 07 novembre 2019 à 09:36. ici.

De bien, de loin.

Venant de bien, venant de loin, tu cherches et tu espères et tu te tiens sur le bord, tombe entrouverte, le monde entre les doigts, un fil ou deux et tout balance, tu reviens et tu respires, le vert, le bleu, tenus entre les doigts, les yeux fermés, la vie avance et tu menaces, tu défends.

La fermeté, le grain, la trace, les espoirs et le bien, rendus au loin, étendus et toujours sur la main. En gloire tu reviens de beaucoup plus loin, tu t’aventures, tu t’allonges, tu respectes la fin trouvée, la peur vendue, l’arrogance, les lacets noués d’une chaussure à une autre, tu recommences et attends les cadeaux, les faveurs autour des boîtes, la main levée, le cœur gansé, tu tiens la joie immense, tu recommences un tour complet, la vie venue de bien, de loin, tu donnes un nouveau sens, une parcelle de soleil sur le sable clair.

Ils ont tenu les brins, le fil tordu, le doigt nouant.

De fils en fils, en doigts posés, des nœuds à dire, des chemins à explorer, des liens tendus entre deux rives, le port est vide, nuit va lever, le ciel est lourd, l’air est si froid, le cœur noué, la vie errante, la main tendue, les yeux tournés au loin, au bien, à la réserve, aux cœurs, aux paroles sans avenir, tu viens, tu tiens et tu achèves, les mots posés et tout encore sur les cailloux, sur le pavé, au sol, au sol dans l’aventure.

Tu perdras le jour venu, les idées neuves, les liens détendus, la vie inutile, les accumulations, un tas. En tas tout avance et tout se conduit dans l’âme perdue. Le cœur noué, un fil à tendre, cœur tenu qui palpite, cœur aimé qui attend sur le chemin d’une âme à l’autre, ils sont perdus dans le noir, dans la vie dure, sans avenir, sans rien en haut, tout au devant à la surface, sur les saisons, les câbles tirés sur la piste, vieux sur le fil, vieilles sans rien, bouches mortes et cœurs meurtris.

Tout glisserai, tout irai loin, tout reviendrai, le bon, le sûr, l’âme ravie, les yeux épanouis, perdus à l’infini. Les chansons coulent sur la langue, les mots perdus un par un posent en coin, au coin, sans rides. Fils envolés, fils dans le ciel, tout tourne en l’air, dans le soleil, tout tourne et grandi et se penche, la vie tirée, le cœur au ruban froissé, tendu, perdu, les yeux fermés dans le bleu, dans le vert, il a fui le soleil, ils comptent bien, tes jours perdus au froid. Et tu, et toi, et tu poses et tu viens dans l’ombre, dans le vent, devant la tombe que tout entrouvre.

19 Avril 2013.

mercredi 6 novembre 2019

Une pyramide, l’air et la lumière.

Sur le devant une pyramide, une de mots, de vent, de volontés, à faire entendre, sans entendre ne rien comprendre et tout apprendre et revenir et en parler. Les ombres glissent sur le sable, l’honneur est lourd, l’herbe est en haut et toujours nous ne savons d’où vient ce trouble extrême, ce tendre sentiment.

La beauté, la ferveur, les images au ciel et tout tourne en avance sur le fil, sur le devant les ombres glissent sur le sable, les mains effleurent les épines, tout grince et tout commence, la fleur jetée, perdue et sur mon front et toute encore la douce odeur, le sentiment tendre, la ferveur étrange.

Ils glissent sur le sable et rentrent, tous quittent le royaume, la vie sur le devant, les fleurs sur le front, ils sont choses à eux, à nous, pour toi, pour nous, ils glissent sur le sable, ils quittent leur royaume et toujours ne savent d’où vient ce trouble extrême, ce tendre sentiment, ce mouvement sans nom.

Ils cherchent et trouveront peut-être une parole, un mot, un seul, le premier pour toujours.

Ce mouvement sans nom sur le sable, glissé sous la main, elle arrête les nuages, elle se donne dans l’ombre claire, dans le temps perdue, dans l’air posée, sur le rien, sur tout qui dit et penche une histoire après l’autre.

Un cœur envolé, des sentiments sans nom, un mouvement très tendre, ce peuple quitte son royaume, exil et volonté, le cœur est retiré, la vie glisse sur le sable, chaque pied traîne dans l’ombre claire, dans le temps perdu.

Cherche-t-on des paroles, des échanges fil à fil, main à main, cœur donné ou prêté : c’est mon ami laissez le moi, il a, il a mon cœur, il a ma voix.

Et chante, chante sur le sable glissé, les yeux au ciel, la bouche ouverte, ils soufflent les cœurs tendres entre des filets d’ombre claire, entre les mains tendues le sable vole, ils vont au bout du monde, ils en viennent et tout y repart.

Tout enchante, le pied qui glisse, les grains envolés, le cœur détendu, tout respire, laissez-le moi, il a mon cœur, il a ma voix et je songe, toujours sur le chemin, toujours sorti de l’eau, une mer dans le cœur, une poitrine tendue et le cœur, le cœur qui souffle et se dépose.

Un cœur posé, un cœur ému, les doigts filtrent l’air et les cailloux, le pied glisse sur le sable et tous quittent leur royaume, la vie errante, tout l’univers, une fleur sur le front, un cœur donné, perdu, des paroles envolées, des mouvements sans nom, une effusion et tout glisse du cœur au sable.

De la main, des doigts écartés, le sable et l’air, tout filtre, la poitrine soulevée, le cœur perdu, les mains ouvertes, tendres effusions et regards sans attendre, nous ne serons jamais plus beau, je n’ai jamais rien vu de plus joli, tout tourne et se détend et tout poserai au dedans, une pyramide, des forces, des appels, des sourires perdus, de l’air en l’air et du soleil entre les doigts.

Sur tout cela quelles questions, ils rentrent et quittent leur royaume, peuple de prêtres, tous tendus et saints, dans l’ombre claire, dans l’air froissé, sur le sable tout glisse et recommence et je ne sais d’où vient ce trouble extrême, ce mouvement méconnu, tous glissent et avancent, l’air et la lumière entre les doigts.

19 Avril 2013.

mardi 5 novembre 2019

Retour, dies irae, et oiseaux dans le ciel.

La colère sur le fil
le bleu n’est plus
au ciel

entendre
rumeur verte
la force est vive

la vie est là
le bras tendu
le monde frotte sa joue
et recommence

apaisement
les oiseaux revenus
"donnent leurs larmes pour de l’eau"*

* L.Aragon


Maria Dolores Cano, 05 novembre 2019 à 13:52. ici.

Dies irae, et oiseaux dans le ciel.

Comme un jour de colère, comme pour préparer une vengeance, il tire un fil, un fil et ne connaît plus rien, ni ciel bleu, ni mésanges, oiseaux envolés et tous revenus, un jour pour croire et pour entendre, ils sont aperçus, ils sont grands et en toute colère et tout mensonge : le ciel bleu, l’herbe verte.

Il faut entendre le bruit du panier au sol, la peau chauffe, au ciel levée, il est grand et hardi, comme une rumeur, comme une herbe verte, le sol est noir sous le feu, il a dépassé la mesure, il a éreinté le ciel pur, il est tourné et de force vive, encore.

Au ciel, emmêlés, aux ardeurs, étonnés, il se tourne et tout échappe, la vie est incompréhensible, il se plaint, il se noie, il agite les bras en l’air, ils ont dit : le monde est à ceux qui se lèvent, et tôt et fort et au ciel bleu. Il se commence, il chemine les mains jointes, défigurées sur le papier, il se frotte et recommence, ils sont enfin revenus, ils tournent toujours.

Comme un jour d’apaisement, le panier au sol, la peau chauffée au ciel, oiseaux reposés, moment dégrafé, un jour pour croire et pour entendre.

18 Avril 2013.

lundi 4 novembre 2019

Balcon sur l’Atlantique, sur l’Afrique et la Russie.

Du plus haut du toit, une cloche et tinte et recommence et tinte et dit : il est en haut, au plus haut où tout forme sa régularité, sa pulsation. Sincère, il dit et redit : rien et rien encore, mais doucement lance un cri étouffé. Le sanglot dans le soir et dans le matin tinte, tinte doucement et monotone dans l’air, tinte.

Il se fera, il se dira, il y donnera des pierres à pleines mains, des poignées de cinq doigts pour tenir cinq chevaux à droite et cinq chevaux à gauche, main droite, main gauche, une fraternité tropicale, guerriers tueurs de lion et guerriers perdus, bergers trayeurs, trayeurs de sang et de lait, frères de sang, frères de lait, de main droite et main gauche.

En haut du toit, en haut des marches de chaque étage, la beauté et la force tintent, guerriers, guerriers perdus, bergers trayeurs, trayeurs de fureur et de sortilèges, vous êtes tordus et enlacés, sur cette terre, dans cet air, dans le rapide et dans le calme, les hommes des deux mains frottent le pied dans la poussière.

Rien sur le devant et tout à l’abandon, tu chantes et tu cherches et tu te tiens au rebord de ton balcon, tu converses avec les étoiles et en nuages tu étends au ciel, au ciel la main toujours plus haut, toujours en avance, toujours sur la vie et sur le dos, dans la main cinq chevaux de troupeaux perdus au ciel.

Au ciel tout est parti, tout y revient, les vieillards chantent la longue, longue plainte encore, en toi, en ton nom, sur ta bouche, sur le flanc, ils sont perdus et ils imaginent et ils se donnent un air et puis un autre, ils comprennent, ils s’enchantent, ils prophétisent et recommencent.

Puis en haut, puis en bas, de l’esprit souffle dans l’histoire, ce qui compte bien plus encore. Serviteurs de l’esprit envolé, perdu, ils se contentent et ils s’enchantent et comptent, comptent bien des saisons, du temps perdu et des paroles sans histoire, tout au début, tout à la fin, ils parlent, parlent.

Laissez venir, laissez venir les petits enfants, laissez compter les pierres du chemin, les étoiles au ciel et chaque doigt de chaque main, à droite à gauche, guerriers perdus, bergers trayeurs et lait et sang mêlés dans l’ombre, dans la nuit, sans le jour, dans le temps sans carnage, les petits enfants pleurent, un genou droit, un genou gauche, perdus au ciel, perdus là bas.

Les vieux y songent et interprètent, tout est trop ardu, trop sensible, il est plus fort le temps, il se perdent en esprit et accrochent enfin l’histoire, et un plus un et tout pour tout, rien sur le devant et tout à l’abandon, tu chantes et tu cherches et tu te tiens au rebord de ton balcon, la cloche tinte, l’esprit souffle et dans l’histoire ce qui compte dans le soir et dans le matin, tinte, tinte doucement et monotone dans l’air, tinte.

Il se fera, il se dira, dit-il, il est en haut au plus haut et tout y forme sa régularité, sa pulsation sincère, il dit et redit rien et rien encore mais doucement il lance, les serviteurs et l’esprit envolé perdu, ils se contentent. Ils commencent ici leur éternité.

17 Avril 2013.

dimanche 3 novembre 2019

Retour, il est posé, un souffle.

La houle rompt le silence
jour de trêve demain tout recommence
on attendait le soir ____ il descend
il est là cœur en croix

lassitude des attentes

sur la rive l’eau va ___ nudité du ciel
mélancolie à fleur de l’âme
la morsure est profonde
l’horizon sort de l’ombre

sur le bord du monde
les têtes sont ouvertes ___ elles pleurent
les cœurs sont en berne
les yeux aveugles cueillent les remords

là-bas au fond du temps

les corps sont desséchés
ils sont branches sans troncs
les racines sont des lianes qui courent sous le monde
hier encore le ciel les noyait

sur le fil ___ un émoi ___ une griffure blonde

il est nu aux extrêmes
son cœur bat la chamade
ses doigts sont des rhizomes
ils sont gorgés de sève ___ il sont la vie en soi

il est là solitaire
il réclamait le soir ___ il est là embelli
le soleil l’enveloppe de son voile suranné
les mots vont en silence vers un sommeil doux

la vieillesse est venue silencieuse et revêche
les jours de grandes soifs s’en sont allés là-bas
l’éternité en miette
crépuscule du monde

l’ombre berce les secondes

les cœurs sont bouleversés
les histoires sont présentes
elles habillent les nuits
les songes en sont remplis

cailloux sur le sentier
les tempes sont en répit
les erreurs sont des leurres
la vie est bien plus franche

le cœur est en chemin il conduit vers l’étoile


Maria Dolores Cano, 03 novembre 2019 à 10:13.

Retour, à recommencer.

De vous à moi
de jolis vous
la pluie jolie
l’eau de l’oubli
sur le rocher
le signe premier

épaule nue
grain de beauté
soleil entier
bouche fermée
le mot inscrit
silence concis

caillou craché
le ciel peint
les pas perdus
les cœurs mourants
oiseaux de nuit
goutte de sang

ce petit rien
l’âme en chemin
branches cassées
la bouche en feu
matin de cendre
poudre de riz

morceaux de ciel
lambeaux de pluie
les temps premiers
le temps au loin
les doigts noués
aux yeux défaits

la vie errante
la liberté sur le palier
et la misère dans les artères
paupières grises
l’éclaire grise
le cœur épris

ce petit vous
qui vient de vous
restons au vous
caillou genou

Maria Dolores Cano, 02 novembre 2019 à 11:08. ici.
 

Retour, cortège.

Des larmes fuient, abandonnées à l’air libre. Le temps encerclé recommence son cycle, ses mains en écho cambrées aux évidences. Sur le fil d’araignée déambule l’instant. Funambule éphémère d’une tranche de vie. Les cœurs sont en bannières, ils ouvrent leurs bras au ciel. La nuit glisse sur le monde, elle roule les cailloux. L’image est fugitive, elle était, elle n’est plus.

La cage se referme sur une myriade d’oiseaux. Les poissons les regardent du font de leur prison. Ici, ailleurs le monde est un frisson. La toile se referme, la joie pleure et se noie, peut-être elle reviendra, peut-être elle sourira. Dans le jardin défait les insectes sont sur le dos, ils grelotent des pattes, ils ont soif et meurent d’indifférence. Elle est au bord du gouffre toute cette faune en fleur qui meurt à chaque instant. Ouvrir le cœur, tendre la main, nourrir l’être qui a faim, le consoler des peurs. Le soleil est absent, la nuit rode sur le monde, il flotte dans l’air un relent de dégoût.

Il faut se réveiller, poser les yeux sur l’essentiel, sur ce monde microscopique qui rampe et court sur la terre, nage au fond des mers et des rivières, vole au bout du ciel à l’air libre si bleu. Les cœurs alors palpiteront, les cœurs alors s’allumeront, leur feu réchauffera le monde. Poitrines ouvertes, les yeux luisants, anneau du monde la nuit descend. Le jour naitra de cette union.

Maria Dolores Cano, 01 novembre 2019 à 14:06. ici.


Retour, de l’exil, il cherche, il trouve.

Ils sont aux extrêmes et refusent d’entendre. Ils sont sur le rivage, en amour. Heureux en d’autres temps. Sur la plage, les orages, le sable et cette poudre légère qui court sur la mer. Les rêves pleins de mystère à l’horizon ouvert.

Le regard posé au loin vers le secret, sur cette ligne frêle qui leur parle d’asile. Il faut suivre le désert et accepter l’énigme. Là-bas le fil est si ténu. L’attente est longue, le soleil brûle les yeux, l’espérance sommeille. Les pauvres sont des agneaux.

Partir et fuir l’ombre, se détacher enfin, partir vers le grand large sans connaitre demain. Le silence est roi dans ce voyage qui gronde. Ils sont troupeau humain, dans la promiscuité, leurs corps ceints de douleurs. Ils sont enfants de l’ombre.

La mer est une ogresse, elle dévore sans faim. Elle recrache et reprend et broie les corps si fins. Au cœur de la bataille les faibles sont rompus, ils sont chair offerte aux monstres sous-marins.

Là-bas dans les extrêmes des cris se noient dans l’ombre. Ils sont d’une autre vie, ils sont libres enfin. Ils sont loin de la trace qui faisait leur chemin. Ils sont entrés dans l’ombre, la nudité du monde.

Sur la mer revenue des cœurs ricochent et dansent, ils ont les dents absentes et les yeux en brillance. L’amour est mort, brisé. La solitude est grande dans cet exil sans fin. Ils sont dans les confins, noyés la peur au ventre.

Maria Dolores Cano, 29 octobre 2019 à 09:33. ici.