jeudi 30 avril 2020

Aux premiers.

I

En attendant, en oubliant, jour tenu, à la ferveur tout sèche, tout revient, des arbres, des branches, fruits avalés, et feuilles et fleurs oubliées, tout revient au dernier, et à l’instant, au dernier je viens, je viens, et tu retournes, temps suspendu, et fleurs abandonnées, tout retourne et tient.
II

Le cœur dans la main, et puis, et puis au bord, au bord, lèvres et cailloux et chemins grattés, sans aucune correspondance, je prends, j’engage et je retourne, il faut battre le fer, le fer, tout est chaud encore, elle tient le cœur ta main, pour battre, pour battre, je sens encore, il résonne, un bloc rouge.
III

Éternellement un monde de pierre et d’eaux assemblées et figées, tenues, encore si près, si près, tout est porté à la main, le cœur assemblé et posé, sur quoi tout se retourne, les longs frémissements, la charité perdue, tout tendu, si long et frémissant, je tiens, tu viens, tout est couru, sans le froid.
IV

Le rire, les pensées et les voiles noirs, tout tourne et tout se donne, au calme, avant et avant tout, la tempête, et rien dans le panier, des yeux desséchés, des sourires sans âmes, et le plus long, le plus long, l’erreur sans fin, les mots étalés, et encore à saisir ce qui reste, et ce qui te résiste.
V

Retiens, un long gémissement et tout frémit, doigts étendus, cœur dans la main, les fruits sont au plus mûr, tout tourne et je palpite, frémis, frémis, et recommence, tout est en pointe et tout condamne, pierre jetée, tronc écorcé, plus mûre et délicate l’envie, le fruit, oreilles tirées, tout abandonné.
VI

Tout consterné, un plus long frémissement, tu viens, tu viens, je tourne et encore plus, le reste je déploie, tout à venir, tout à entendre, à la lame, au cœur des choses, tout est retenu et je condamne, ils forcent et arrêtent, fruits écrasés, pieds abandonnés, chaussures vides, un petit, un petit tour.
VII

Je respire, ils sont venus et repartent, pieds chaussés, au pavé quelques drapeaux, cœurs oubliés, pierres tenues, il y pense et tout il noie, la goutte toujours suspendue, départ du fleuve, tout roule sans entrave, au plus loin, au plus mûr, tu tournes et tu répands et tu comptes, un, plus quelque chose.
VIII

Des liens, des fleurs, des épaves, tout au mur, et sur les doigts un peu de salive, il tient si fort ses dents entre ses doigts, il flaire et le reste il console, un pas encore et sous les pavés un reste de sable, des chaussures, pieds nus tu cours encore, tu cherches et j’appelle, la nuit ne te rend rien.
IX

Mensonges et vérités, les mots nous menacent, étrangement tout circule, l’air et l’eau, les verbes et la flamme, terre ancienne abandonnée, tu retiens et tu cherches un doit et un peu de salive, à l’encontre, au retour, tu cherches et je déploie, les armes et les drapeaux, la guerre au ciel résonne.
X

Tout éclate, tout éclate, instruments et cœurs abandonnés, tu retiens et tu dis, encore, encore un voyage, encore une aventure, tu cries, tu dors, tu espères, l’avenir et le mien et le nôtre, tout à leurs cœurs, tout en branches écorcées, tout ce mystère résonne, éclatez, éclatez, au ciel, au jour retenu.
XI

A la ferveur tout sèche, et puis au bord, au bord, lèvres et cailloux et chemins grattés, il reste encore à convaincre, tout est au bord et tout palpite, j’en suis encore aux premiers frémissements.

16 Juillet 2016.

mercredi 29 avril 2020

Retour, aux yeux, au cœur.

2 tankas et 1 haïku approximatifs

__


Quoi que vous soyez
sans armes sans bannières
yeux dans les rubans
des silhouettes de paille
frémissent aux chants d’oiseaux


__



Chevauchez la mer
grains jetés à l’horizon
cœur tenu à vif
écho d’un rêve oublié
échoué sur le sable d’or


__


Liberté soufflée
la peur cisèle le cœur
tu cours aux vagues 


Maria Dolores Cano, 29 avril 2020 à 10:51. ici.

Aux yeux, au cœur.

I

Dire, que vous y êtes, et quoi que vous soyez, finissez, finissons, image sans détour, poignets sous les aisselles, je tire, je tremble et j’envoie, oh qu’il est bon, et pour tout dire qu’il est bon de dire, je vis, je vois, et qu’êtes-vous encore, et grand, et long, et sans refus, de l’assurance, au choix, tout entendu.
II

Sans armes et sans bannières, tout est déposé et tout brûlerait encore, plus encore, sur l’éternité le vent passe, encore en visite, et souffle encore éternellement, la vie et les saisons, lune et soleil et plans encore, pour les insectes, je tire et tu mords, chien incarné et visage enamouré, je tire et tu viens.
III

Un fil, un fil, et encore autre chose, les yeux sur le pavé, la chaleur, tout vole et je te brûle cœur enamouré, les yeux dans les rubans, cerceaux qui volent, toile pour l’oubli, il s’offre seul au plein de la liberté, une erreur, un paysage, tout est lourd aux épaules, surface et sillons, et au-devant tout est.
IV

En scène, cour et jardin, chaumières et silhouettes, on préfère tout au passage, la paille sur le toit, et l’erreur, tout à oublier, rien à comprendre, je chante, je siffle et je me donne, sur le pavé, sur la façade, balcon tremblé et jugement, je cours, je viens, tout s’envole, vent venu, vent tiré, souffle, liberté.
V

Tu accumules, tout te semble finement ciselé, la peur, et pour entendre le courage, tout est en faux, tout est en tort, je comble, je détends et tu te fermes encore, peur la plus douce, et tout est au frémissement, je cours, je viens, je transforme le chant des oiseaux, le cœur battant et tout ensemble.
VI

Nous chevauchons, la mer, nous tirons des esquifs, suivons le passage sur le sable, corps roulés, éclats, verres polis, dépolis, tout encore vers la pureté, ensemble, nous chevauchons la mer et ses passages, sur les planches, il ferme, la raison, l’œil, entrouverte, la voix sans âge, je sers, tu roules.
VII

Je te perds, corps noyé, au sable, vent assoupi, cœur en cendres, temps de raison, et tout au renoncement, un peu encore, les voiles flottent, rien ne donne, ni armes, ni bannières, flamme de vent sur l’horizon, je tourne et je retrouve la fureur et les grains, jetés du bout des doigts, figure effrayée de vertige.
VIII

Sans mélange corps de bois peint, fil rouge au câble étendu, la plage, les corps tremblent, les pieds au sol tout tracent, je descends pour l’aventure, le temps perdu, aux vagues, au sable, un peu aux yeux, beaucoup au cœur, ciel de saison et vagues sûres, tout tremble et se déploie, cœur tenu à vive allure.
IX

Tout encore à l’effort, cœur tenu, la vie en rêve, écho du bois tombé, temps pour l’éternité, je te sers, je te trouve et je tremble, plage noyée et cœur à perdre, oublie, oublie et pour rien je tremble, je laisse, échapper, je laisse traîner, ne tord rien, la main est malhabile, un pied trainant dessine à l’avenir.
X

Bâton du bout du doigt, trace pour entendre, un cri étouffé, une erreur, un sentiment perdu, tu es noyé, tu tournes et tout suit, chemin de pieds traînés au sable, petit corps, petit rien, tout est perdu et noyé, sable foulé, cœur refusé, peau brûlée, tout tourne, je te vois, je tire et tu mords, chien incarné.
XI

Visage enamouré, je cours, je viens et tout s’envole, vent venu, vent tiré, tu souffles sur la liberté, tu accumules et tout te semble finement ciselé de peur, pour entendre le courage, tout est en faux, tout est en tort, je comble, je détends et tu te fermes encore, peur la plus douce, tout est au frémissement.

Je cours vers le temps perdu, je cours aux vagues, au sable, un peu aux yeux, beaucoup au cœur.

14 Juillet 2016.

mardi 28 avril 2020

Retour, et d'un bond.

Tremblement
la joie __ la grâce
tout chante
le ciel enchante

parfums __ délices
murmures des feuilles



chaleur intense
les cœurs brûlent
et sur le sable
des traces secrètes
libres et immenses

silence et larmes
le feu est grand
et sur le fil la nuit s’étire
lisières du temps



la mort est là
"con dientes verdes"
elle frissonne

un tremblement
au loin l’emporte

sous le soleil
la vague chante
le sable perle
les souvenirs remontent le temps
la mer est pleine



la peau est d’ambre
les yeux au ciel défient le temps
les heures passent
les vagues roulent
les cœurs s’éprennent

silence du temps

la joie __ le vent
la voie est libre



les oiseaux sont revenus
tout recommence __ cœurs apaisés
oser un pas vers le nouveau

le risque est grand
le risque est bon

soleil en force
les fleurs éclosent

la vie est là


Mari Dolores Cano, 28 avril 2020 à 11:02. ici.

Et d’un bond.

I

On retourne, on pense, un mot encore, encore.

On se lance en tremblant, au présent, d’un bond du tertre, la joie en présence, d’un bond, infiniment, tout est bu, la grâce et son commentaire.

Un pied levé, tout bondissant en champ clos la fureur est contenue, un élan, de l’ardeur, des forces éclatantes, tout chante au ciel.

Tout est clos, tout est donné, les parfums, une serrure, une chemise en flamme, drapeau perdu.

Gorge ouverte, éclatez, éclatez, et tout murmure sous les buissons, éclatez.
II

Tu cherches un incendie et ne trouves rien.

Sarcasmes et hoquets, sur le devant tout tourne et le cœur oublié tu avances.

Nous y venons, et sur le sable, surgit, il est abandonné, surgit, traces de pieds insensibles, sans attaches, sans réponses.

Tu poses et tu charmes, pied léger et serrure de flamme, tu cherches au bord du temps, le fil, et tout se tient, une erreur, un cerceau, bannière, drapeau de larmes et de feu.

Et je te cherche, ô, nuit, il se pourrait, et dire, et faire, et attendre.
III

J’attends la mort devant la porte, je cherche et je conjure, infiniment.

Tout ensemble, si loin et encore pareil, un tremblement, un appel, je te donnerai au frisson.

Je te ferai et tu iras au loin, si loin, et devant, les autres sont à la porte.

Sans retour, un soleil, un oubli, des perles et du temps, le souvenir, les vagues suspendues et la ferveur, moutons abandonnés, je ferme, je vois et tu rentres.

Un éclair, tout claque, la mer en ce lieu, le temps est plein.
IV

Tout obéit, sur la peau, sur le champ des yeux oubliés, tout encore et tout en majuscules, bien plus haut, bien plus grand, et long, et lourd, et tout enfin pourtant, ferme et contrôlé.

Les heures écoulées, le temps suspendu, vagues désarmées et tremblement, une solution, la porte claque.

Je te ferme et tu me voies, temps suspendu, vagues précieuses, encore, encore, un rocher, devant tu trembles et tu résistes, cœur déployé.

Tout au vent, un temps, éternité trouvée et joie, sur le côté librement, librement, les portes claquent.

Un retour, il n’y a plus d’absents, la voie tracée, le sable étalé, tout est au cœur, le temps, les choses, il va venir enfin, fermer les angles et trouver.
V

Des verbes pour agir d’une histoire à une autre, d’un abri à un chemin, tout en mouvement, tout étalé, les oiseaux renouvellent et disent l’alliance et l’écho éternels.

Tout résonne et commence enfin, enfin, il n’est plus aussi tard il y a pour toujours une histoire à construire, je cherche et nous trouvons, le cœur est en repos, la chance est souriante, ils osent, ils osent et tout ensemble nous montons une marche.

Une marche, en tremblant, en tremblant, d’un bond du tertre, le risque est grand, le frisson est immense, tout parle et s’agite, je reviens, j’y reviens je compte et j’engrange.

Soleil lointain, air léger tout avance encore, poussière oubliée, tourne, en force, nous montons, nous montons, sur ce continent les fleurs éclosent, tu es rentré et les portes claquent, enfin, enfin, la vie a commencé.

13 Juillet 2016.

lundi 27 avril 2020

Ô, vous qui étiez. II/III

1

J’entends sur le sommeil une étrange, étrange incertitude, une sensation, blême et infinie incertitude, tu tiens, tu tiens et une ancre aux autres te retient, tu navigues et avances à vue,

sans rien tu avances, sans terme, sans trembler, tu ignores et tout te tient, tout est immense, au-devant un écho éternel et froid, immense cœur rouge et bloc de glace, au fond on décharge et tout encore tombe, au sol, au sol encore, avance et contiens toi, et tourne,

recommence, on achève et on tient les yeux ouverts, la vie en avance dans l’escalier, enfin, enfin, je respire, tu avances et je tiens une figure, encore beau visage, beau visage cœur amoureux et joie tendue, tu tournes et retournes et on couperait encore au jardin les herbes suspendues.

Les yeux ouverts tu ranges, tu entends et tout au cœur se brise et te condamne, figure à revoir, chanson pour le devant au sol, au sol.
2

Dans la sûreté étrange du monde, tu avances et je te vois, qui fut et vous qui étiez, nous sommes, vous fûtes, et tout encore avance sans trembler, cœur ébloui et retour, au-devant tout est en sécurité je te tiens, je te vois,

tout achève et avance, sans un désir, sans une goutte, l’eau est à voir toute et toute entendue, du chemin, du chemin, de l’éclat en écho, en écho sur le reste, tout est étrangement concentré et rendu, au lointain, au couchant, dans le sentiment, tout étrangement se pose et se contient,

tu retournes et tu te vois au bord des routes, chanson perdue, cœur élancé tout tourne et tu reviens du plus long des voyages, cœur enchaîné, tout en entier sur le devant, dans la vie même, dans le devoir tu tournes et préviens, il faut, il faut tout dire et tout reprendre, le devoir, le temps, tout est tourné et tout contient, il faut dire et reprendre, l’espoir.

Tout coule d’un doigt à l’autre, la vie échappe et je m’incline au-devant, au-devant, les grands sauvages ont disparu, il reste, il reste une illusion, une évidence, un souvenir, j’y étais, j’y fus.
3

Tout a marché, tout est saisi, les yeux, le cœur tout encore aux évidences, ô, vous qui étiez, au loin, au loin, en terre abandonnée, on tourne, on supplie, allongez-vous, détendez, il faut arriver et tourner sur le sol et sous les pieds le gravier glisse,

il reste au sol un arc, tout tourne et je commence, visage tordu et peau sous le soleil, il y entre et il sort sous les feuilles et dans la volupté, un œil ouvert, les lèvres disjointes, tu termines déjà le voyage des morts,

tout encore te retiens et tu penses, ô, vous qui étiez, il faut, il faut étendre au sol, une fois encore penser l’achèvement, je respire et je tiens et tout au tout me désigne, visage sans couleur, sueur claire je recommence et je t’appelle et tu reviens un jour encore, un éclair tourné.

Un visage dans l’attente, je tourne et je devine, ils sont loin, tout encore et tout ensuite, je fermerai les portes et les yeux, visage abandonné, douleur éteinte sur le sentier, je te noierai et j’écouterai encore ta plainte, tout est sûr et j’avance et vous étiez nombreux et en partance.

12 Juillet 2016.

dimanche 26 avril 2020

Ô, vous qui étiez. I/III

1

De chaleur, de poids, d’ennui, fortement, tend et tout obsède, de lignes, de courbures et d’églantiers froissés. Je vais au point du jour, j’arrache, un grand frémissement, tout tend et je m’obsède.

Figure brouillée, serrure et double tour, un cran plus un, et plus encore, tout autre chose, saveurs et connaissance. Allons enfin sur le rivage, tout y dort et tout commence.

Un pied encore, tendu et avancé, sur un point du jour, sur le bout d’une nuit et chaude et profonde. Croissant poussé et chuintements, à la dérive, tout arrive et tout tient.
2

Et pensons et suivons, au sol un reste de nature, un repas sans saveur, enfance volée et corps, tout est noyé, dans les grilles, sur le sable. Corps retenu, mains enlacées, je penche et tire un bord pour l’autre.

Des âmes, des cerceaux et de l’or en paillettes, tourne et retourne et dépose au bord, chercheur cherchant et déjà savant. Petit pied et mains tendues sur le bord, dans l’eau à demi.

Une part de vie, au bord, sur le bord, une certitude, je te vois et tu serais si seul, tranquille, abandonné. Sans joie, un corps posé et bien des âmes à la dérive, je tourne, j’accepte, je tends et j’arrache si, si encore.
3

Tourne sur le rivage, les doigts dans le sable, le cœur au bout du monde, les chansons, suites sans images, tu tournes, tu arraches, obsédé et penché, posé.

Du doigt tu fermes et commence, un flot au rivage, tourne tout, chavire, la main, le cœur, les ombres, pour la loi des histoires et des songes, tout remue, et reviens, silence, le corps posé.

Tu tournes et sur toi-même, dans le temps quelle fureur et quel abandon, en chaîne, tu foules et commence, ô, vous qui étiez, jamais, toujours, encore et quand même.
4

Un temps, on ne croit, on trace une ligne, bâton léger, bourdon subtil, il effleure, tient tout au doigt. Fragile corps posé au sable, un berceau, une part de vie, une fermeture.

Un verre cassé, des erreurs, du doigt tout tient encore, monde immobile, fleurs fanées, tourne et te tient. Tu cherches et tu sais, cherchant, obsédé, tranquille, ô, vous qui étiez.

Ce chemin, cette rive, âmes oubliées, des fleurs sous un miroir, des chants, insectes et oiseaux, temps revenu, saveur perdue au bord et dans le vide, les ongles dans le sable.
5

Tout à retrancher, tu tires et tout te tiens, tu cherches et tu sais, encore, encore, oiseau avalé et encore à oublier. Je tiens, tu viens, au monde les eaux, le vent levé.

Sur le bord cette certitude, je sais, je viens et tourne et encore te cherche, tu tiens les ongles dans le sable. La vie cessée, le cœur oublié, je te tiens je viens et tu cherches.

Rivage oublié, œil perdu au fond des eaux éloignées, des songes effacés, je suis, je tiens, je sens, j’espère. Tourne au-devant, enfance perdue, cœur ignorant, nuit abandonnée.

Je tiens encore sur vos têtes, le voile et la couronne, or et paillettes, ô vous qui étiez.

11 Juillet 2016.

samedi 25 avril 2020

Retour, sur les cendres.

__

Boucle en cerceau
souvenir d’un vent ébloui
soufflant les cendres

__


Maria Dolores Cano, 25 avril 2020 à 09:57. ici.

Sur les cendres.

I

Bouillant, éclate et tords-toi sur le banc, infiniment, sans traces, pieds nus, une boucle, un cerceau, au vent ébloui, une urne et un remord.

II

On doit, on pense, on va, et tout encore sur le chemin, pieds nus et boucles serrées, on donne, on entend, vent ébloui et souvenir.

III

Furieusement, on invente, on retourne, du tout au tout, et sens inverse, éclaté et tordu, bouclé, cerclé, le vent souffle sur les cendres.

30 Mai 2016.

vendredi 24 avril 2020

Retour, retour d'exil (1).

7 haïkus approximatifs

__



Visage griffé
finesse du mensonge
voyage lointain

__

La soif de la vie
une blessure perçue
des pauvres errants

__

Vaste migration
douleur d’un peuple lointain
hommes sans âge

__

Dernier voyage
déracinement forcé
longue traversée

__

Un rêve d’ailleurs
il faut tourner la page
partir et vivre

__

Les routes en fleurs
la liberté en sursis
illusions perdues

__

Retour des ronces
les cœurs sont égratignés
là une autre vie


Maria Dolores Cano,  24 avril 2020 à 09:37. ici.

Retour d’exil. (1)

I


Et se prend, une volée et de bois verts, et tout griffe le visage, je ne veux pas céder et tu tiens tes positions.


Pour entrer, plus légèrement, pour donner, le plus et l’essentiel, et tout ment.


Froid commencé et poignet oublié, je suis encore au plus lointain voyage, une évidence : la réalité est accablante. 


II


Choses entêtées, tout advient, et il faudrait aussi que tout demeure, vallons et forêts, et ouvrages, tout est à lire, tout est à apprendre, la vie, le jour, la soif et la suite.


Un choc, une blessure et dedans et dehors les envies, tout est à prendre.


Il y a des mains à écarter, il y a des pauvres à dire pauvres, des misères à laisser misères, pour le reste images et histoires, grain levé et farines dispersées, sur la vie, sur les murs.


III


Je pense et je retourne, cela est bien, cette chose sur ces roues, disant cette chose j’en suis aux choses, les gens sont loin et celle-là, elle tourne.


A trois et toute la famille, sur le palier, tout rentre, tout sort et une attend, et l’autre souffle.


Sans danger, il n’y a plus d’âge, toute injure vue et toute l’histoire racontée et jusqu’au bout et jusqu’au fond du temps, toutes les images.


IV


Et de celles-ci, j’en suis encore, et je tourne vers un dernier voyage.


Oh, champ perdu, oh, muraille douloureuse, je me tourne et te vois, oh, champ perdu, oh, muraille douloureuse, je me tourne et te vois et je te souhaite.


Tout doit durer encore et bien longtemps et bien au fond tout est rempli.



V


Tout est tenu, tout chante et se concentre, et les vers et les amis perdus, les regrets, l’échec est difficile, et tout à dire, le rêve est accompli.


Il faut tourner et concentrer, il y a des mains à écarter il y a des pauvres à dire pauvres et des misères à laisser misères, tout est sérieux et infini.


La farine est dispersée, les chiens hurlent, tout respire, il suffit, il suffit et l’on doit changer de côté et quitter la rive.


VI


Les arbres les plus hauts, les routes encombrées, sur le chantier il faut laisser fleurir.


Le sauvage viendra, la liberté avec, lointain voyage, retour d’exil et de chagrin, exil trop loin et chagrin trop fort.


Tout est encore à rompre fil à fil, chaque jour, la sainteté, l’illusion, et les rencontres et le reste tout part et tout est envahi. 


VII


Ronces et pieds de corbeau et d’angoisse, tout doit partir, et brûler, il faut encore renoncer, branche à branche, espoir, sans, le retour est-il possible.


Oh, champ perdu, oh, muraille douloureuse, je me tourne, vois, je ferme aussi les yeux, je ne veux plus souffrir ce jour, tout est accompli, un œil perdu, un cœur ouvert, simple, simplement, tout arrive, nous ne sommes plus la même vie.


Tout est à laisser encore, je redouble d’ombre et je lance des cailloux, cœurs oubliés et saison folle, chagrin accompli et raison tue, tout tourne et commence, pour entrer, pour ne pas céder, je suis encore, ces choses sont accablantes, il reste à apprendre, il y a des perdus et des regrets, la farine est dispersée, le sauvage viendra, la liberté avec, disant cette chose, j’en suis aux choses.


24 Août 2015.

jeudi 23 avril 2020

Retour, où être.

1

Où être
où ne pas être
demain
à compter le tremblement

question __ réponse
dans le pli de la chair
la vie croquée

un passage



2

Mouvement des feuilles
figures étranges __ un tremblement
les yeux de l’ange

ici
maintenant
ombrage des herbes tendres

traces du temps
dans le silence
un frémissement scintillant



3

Coquille d’écaille
et corne de brume
un trouble interne
un peu de sel

la pluie est fine
et enveloppe le monde de son voile neuf

un grand sommeil
une illusion __ un rire du ciel
une traversée vers le silence



4

Ombre et lumière
la lutte est longue

quoi qu’il en soit
dans les ombrages

un sifflement
l’oreille entend
le cœur s’éprend sous les nuages



5

Le ciel lavé
la pluie sans bruit
nettoie les plaies

ici et là
coquilles nues

et dans la main
le temps passé

Maria Dolores Cano, 23 avril 2020 à 10:39. ici.

Où être.


I

Je serais là demain, et d’autres encore, à compter, à trembler, à dire et refaire, un pas, des pas, les pas, la vie entière, pour donner et tout. 

Pour l’ensemble une seule question une seule réponse, pas de pli, pas de chair, la vie entière, sur le devant tout croque, et tout est enfoncé. 

Et sauvage, refusé, il force le passage, trop tôt venu et jamais pris, je reste, tout est bien compliqué, une surface, un vallon, un sommet, tout chante. 

II

Et tout ici, et tout en face, ensemble, en mouvement, une figure pour trembler, entre les feuilles et sous les branches, les yeux ouverts.

Dans le fond, tout se chante, dans le fond, le vallon est ombragé, tout est ensemble, je suis ici et maintenant, et ici tu te trouves si bien, aussi.

Ici aussi, si beau, si haut, le temps, la vie, en surface et à la trace, tout au loin, tout au silence, sans venir, sans tomber, d’une place à l’autre.

III

D’un rang à une coquille, tout charme et tout complique, le grand, le long et les brumes soudaines, sur la vie, sur le temps, au loin encore tout parle, tout est combat.

Sans air, sans eau, pourtant la pluie est tombée, la vue seule, le souffle sans entrave, à courir, tout à prendre, faut-il encore, faut-il toujours et courir et tenir.

En silence, vivre dans le sommeil, dans la pente, une montée, sans descente, sans liens et sans bannières, tout est utile et tout augmente, le ciel et les nuages, les rangs et les coquilles.

IV

Bois épais et ombre redoublée, tout ensemble, faut-il encore souffrir le jour et chanter le vacarme, tout est assourdissant.

Autant et en face, je suis ici et pour longtemps, d’un sommet à un vallon, d’une ligne à un gouffre, tout est profond et tout est ombragé.

Le bruit siffle, oreille tendre et main levée, cœur envoyé, tout confus je monte, je monte et tout montera ici et maintenant.

V

La pluie venue, le ciel noyé, bien simplement, tout à plat, tout en marche, tout revenu, contraint, tout est franchi et sur le simple, et sur le plat, tout est accumulé, une image pour autre chose, tout encore reste à dire.

De rang et de coquilles tout revient, tout se donne, sur la vie tout est à jurer, à reprendre sans fin, au-devant et tout au long, bien à plat et bien simplement, je suis ici et pour longtemps.

Tout devant et tout en face, rangs et coquilles à plat et simplement, la pluie et les brumes soudaines, tout est franchi et reste, sur la vie sur la main un pli et puis un autre, je reste et tout ici demeure.
                                                                                        
24 Août 2015.

mercredi 22 avril 2020

Retour, et tu me.

II
Un rêve profond
pour enlacer la bouche

une saison
un poison

tout est permis
tout
au ciel tu brilles


Un rêve
pour enlacer la bouche

un poison

tout

tu brilles


Un rêve

un poison

tu brilles


Un rêve

tu brilles


Un rêve


Rêve !!!!



VII

Il suit la trace
cœur oublié dans le panier

respiration
dans la cachette

l’avenir est venu du plus loin
du plus beau d’un cœur essoufflé
égaré

col repassé
rampe cirée

cœur en distance de la cave au grenier

racines bercées
la vie se penche
un chant d’enfant
sur le revers du temps

il vient ____ il va
cœur apaisé
_____________ cœur posé
il se noie dans un rêve
image oubliée

beauté retrouvée
cristaux de sel
mains pleines du souvenir


sur la pierre le souffle d’un mot


Maria Dolores Cano,  22 avril 2020 à 10:00. ici.

Résonances, et tu me.






Maria Dolores Cano,  

dimanche 04 septembre 2016, ici et .