I
En attendant, en oubliant, jour tenu, à la ferveur tout sèche, tout revient, des arbres, des branches, fruits avalés, et feuilles et fleurs oubliées, tout revient au dernier, et à l’instant, au dernier je viens, je viens, et tu retournes, temps suspendu, et fleurs abandonnées, tout retourne et tient.
II
Le cœur dans la main, et puis, et puis au bord, au bord, lèvres et cailloux et chemins grattés, sans aucune correspondance, je prends, j’engage et je retourne, il faut battre le fer, le fer, tout est chaud encore, elle tient le cœur ta main, pour battre, pour battre, je sens encore, il résonne, un bloc rouge.
III
Éternellement un monde de pierre et d’eaux assemblées et figées, tenues, encore si près, si près, tout est porté à la main, le cœur assemblé et posé, sur quoi tout se retourne, les longs frémissements, la charité perdue, tout tendu, si long et frémissant, je tiens, tu viens, tout est couru, sans le froid.
IV
Le rire, les pensées et les voiles noirs, tout tourne et tout se donne, au calme, avant et avant tout, la tempête, et rien dans le panier, des yeux desséchés, des sourires sans âmes, et le plus long, le plus long, l’erreur sans fin, les mots étalés, et encore à saisir ce qui reste, et ce qui te résiste.
V
Retiens, un long gémissement et tout frémit, doigts étendus, cœur dans la main, les fruits sont au plus mûr, tout tourne et je palpite, frémis, frémis, et recommence, tout est en pointe et tout condamne, pierre jetée, tronc écorcé, plus mûre et délicate l’envie, le fruit, oreilles tirées, tout abandonné.
VI
Tout consterné, un plus long frémissement, tu viens, tu viens, je tourne et encore plus, le reste je déploie, tout à venir, tout à entendre, à la lame, au cœur des choses, tout est retenu et je condamne, ils forcent et arrêtent, fruits écrasés, pieds abandonnés, chaussures vides, un petit, un petit tour.
VII
Je respire, ils sont venus et repartent, pieds chaussés, au pavé quelques drapeaux, cœurs oubliés, pierres tenues, il y pense et tout il noie, la goutte toujours suspendue, départ du fleuve, tout roule sans entrave, au plus loin, au plus mûr, tu tournes et tu répands et tu comptes, un, plus quelque chose.
VIII
Des liens, des fleurs, des épaves, tout au mur, et sur les doigts un peu de salive, il tient si fort ses dents entre ses doigts, il flaire et le reste il console, un pas encore et sous les pavés un reste de sable, des chaussures, pieds nus tu cours encore, tu cherches et j’appelle, la nuit ne te rend rien.
IX
Mensonges et vérités, les mots nous menacent, étrangement tout circule, l’air et l’eau, les verbes et la flamme, terre ancienne abandonnée, tu retiens et tu cherches un doit et un peu de salive, à l’encontre, au retour, tu cherches et je déploie, les armes et les drapeaux, la guerre au ciel résonne.
X
Tout éclate, tout éclate, instruments et cœurs abandonnés, tu retiens et tu dis, encore, encore un voyage, encore une aventure, tu cries, tu dors, tu espères, l’avenir et le mien et le nôtre, tout à leurs cœurs, tout en branches écorcées, tout ce mystère résonne, éclatez, éclatez, au ciel, au jour retenu.
XI
A la ferveur tout sèche, et puis au bord, au bord, lèvres et cailloux et chemins grattés, il reste encore à convaincre, tout est au bord et tout palpite, j’en suis encore aux premiers frémissements.
16 Juillet 2016.
Où être
où ne pas être
demain
à compter le tremblement
question __ réponse
dans le pli de la chair
la vie croquée
un passage
2
Mouvement des feuilles
figures étranges __ un tremblement
les yeux de l’ange
ici
maintenant
ombrage des herbes tendres
traces du temps
dans le silence
un frémissement scintillant
3
Coquille d’écaille
et corne de brume
un trouble interne
un peu de sel
la pluie est fine
et enveloppe le monde de son voile neuf
un grand sommeil
une illusion __ un rire du ciel
une traversée vers le silence
4
Ombre et lumière
la lutte est longue
quoi qu’il en soit
dans les ombrages
un sifflement
l’oreille entend
le cœur s’éprend sous les nuages
5
Le ciel lavé
la pluie sans bruit
nettoie les plaies
ici et là
coquilles nues
et dans la main
le temps passé