dimanche 26 avril 2020

Ô, vous qui étiez. I/III

1

De chaleur, de poids, d’ennui, fortement, tend et tout obsède, de lignes, de courbures et d’églantiers froissés. Je vais au point du jour, j’arrache, un grand frémissement, tout tend et je m’obsède.

Figure brouillée, serrure et double tour, un cran plus un, et plus encore, tout autre chose, saveurs et connaissance. Allons enfin sur le rivage, tout y dort et tout commence.

Un pied encore, tendu et avancé, sur un point du jour, sur le bout d’une nuit et chaude et profonde. Croissant poussé et chuintements, à la dérive, tout arrive et tout tient.
2

Et pensons et suivons, au sol un reste de nature, un repas sans saveur, enfance volée et corps, tout est noyé, dans les grilles, sur le sable. Corps retenu, mains enlacées, je penche et tire un bord pour l’autre.

Des âmes, des cerceaux et de l’or en paillettes, tourne et retourne et dépose au bord, chercheur cherchant et déjà savant. Petit pied et mains tendues sur le bord, dans l’eau à demi.

Une part de vie, au bord, sur le bord, une certitude, je te vois et tu serais si seul, tranquille, abandonné. Sans joie, un corps posé et bien des âmes à la dérive, je tourne, j’accepte, je tends et j’arrache si, si encore.
3

Tourne sur le rivage, les doigts dans le sable, le cœur au bout du monde, les chansons, suites sans images, tu tournes, tu arraches, obsédé et penché, posé.

Du doigt tu fermes et commence, un flot au rivage, tourne tout, chavire, la main, le cœur, les ombres, pour la loi des histoires et des songes, tout remue, et reviens, silence, le corps posé.

Tu tournes et sur toi-même, dans le temps quelle fureur et quel abandon, en chaîne, tu foules et commence, ô, vous qui étiez, jamais, toujours, encore et quand même.
4

Un temps, on ne croit, on trace une ligne, bâton léger, bourdon subtil, il effleure, tient tout au doigt. Fragile corps posé au sable, un berceau, une part de vie, une fermeture.

Un verre cassé, des erreurs, du doigt tout tient encore, monde immobile, fleurs fanées, tourne et te tient. Tu cherches et tu sais, cherchant, obsédé, tranquille, ô, vous qui étiez.

Ce chemin, cette rive, âmes oubliées, des fleurs sous un miroir, des chants, insectes et oiseaux, temps revenu, saveur perdue au bord et dans le vide, les ongles dans le sable.
5

Tout à retrancher, tu tires et tout te tiens, tu cherches et tu sais, encore, encore, oiseau avalé et encore à oublier. Je tiens, tu viens, au monde les eaux, le vent levé.

Sur le bord cette certitude, je sais, je viens et tourne et encore te cherche, tu tiens les ongles dans le sable. La vie cessée, le cœur oublié, je te tiens je viens et tu cherches.

Rivage oublié, œil perdu au fond des eaux éloignées, des songes effacés, je suis, je tiens, je sens, j’espère. Tourne au-devant, enfance perdue, cœur ignorant, nuit abandonnée.

Je tiens encore sur vos têtes, le voile et la couronne, or et paillettes, ô vous qui étiez.

11 Juillet 2016.

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