mercredi 29 avril 2020

Aux yeux, au cœur.

I

Dire, que vous y êtes, et quoi que vous soyez, finissez, finissons, image sans détour, poignets sous les aisselles, je tire, je tremble et j’envoie, oh qu’il est bon, et pour tout dire qu’il est bon de dire, je vis, je vois, et qu’êtes-vous encore, et grand, et long, et sans refus, de l’assurance, au choix, tout entendu.
II

Sans armes et sans bannières, tout est déposé et tout brûlerait encore, plus encore, sur l’éternité le vent passe, encore en visite, et souffle encore éternellement, la vie et les saisons, lune et soleil et plans encore, pour les insectes, je tire et tu mords, chien incarné et visage enamouré, je tire et tu viens.
III

Un fil, un fil, et encore autre chose, les yeux sur le pavé, la chaleur, tout vole et je te brûle cœur enamouré, les yeux dans les rubans, cerceaux qui volent, toile pour l’oubli, il s’offre seul au plein de la liberté, une erreur, un paysage, tout est lourd aux épaules, surface et sillons, et au-devant tout est.
IV

En scène, cour et jardin, chaumières et silhouettes, on préfère tout au passage, la paille sur le toit, et l’erreur, tout à oublier, rien à comprendre, je chante, je siffle et je me donne, sur le pavé, sur la façade, balcon tremblé et jugement, je cours, je viens, tout s’envole, vent venu, vent tiré, souffle, liberté.
V

Tu accumules, tout te semble finement ciselé, la peur, et pour entendre le courage, tout est en faux, tout est en tort, je comble, je détends et tu te fermes encore, peur la plus douce, et tout est au frémissement, je cours, je viens, je transforme le chant des oiseaux, le cœur battant et tout ensemble.
VI

Nous chevauchons, la mer, nous tirons des esquifs, suivons le passage sur le sable, corps roulés, éclats, verres polis, dépolis, tout encore vers la pureté, ensemble, nous chevauchons la mer et ses passages, sur les planches, il ferme, la raison, l’œil, entrouverte, la voix sans âge, je sers, tu roules.
VII

Je te perds, corps noyé, au sable, vent assoupi, cœur en cendres, temps de raison, et tout au renoncement, un peu encore, les voiles flottent, rien ne donne, ni armes, ni bannières, flamme de vent sur l’horizon, je tourne et je retrouve la fureur et les grains, jetés du bout des doigts, figure effrayée de vertige.
VIII

Sans mélange corps de bois peint, fil rouge au câble étendu, la plage, les corps tremblent, les pieds au sol tout tracent, je descends pour l’aventure, le temps perdu, aux vagues, au sable, un peu aux yeux, beaucoup au cœur, ciel de saison et vagues sûres, tout tremble et se déploie, cœur tenu à vive allure.
IX

Tout encore à l’effort, cœur tenu, la vie en rêve, écho du bois tombé, temps pour l’éternité, je te sers, je te trouve et je tremble, plage noyée et cœur à perdre, oublie, oublie et pour rien je tremble, je laisse, échapper, je laisse traîner, ne tord rien, la main est malhabile, un pied trainant dessine à l’avenir.
X

Bâton du bout du doigt, trace pour entendre, un cri étouffé, une erreur, un sentiment perdu, tu es noyé, tu tournes et tout suit, chemin de pieds traînés au sable, petit corps, petit rien, tout est perdu et noyé, sable foulé, cœur refusé, peau brûlée, tout tourne, je te vois, je tire et tu mords, chien incarné.
XI

Visage enamouré, je cours, je viens et tout s’envole, vent venu, vent tiré, tu souffles sur la liberté, tu accumules et tout te semble finement ciselé de peur, pour entendre le courage, tout est en faux, tout est en tort, je comble, je détends et tu te fermes encore, peur la plus douce, tout est au frémissement.

Je cours vers le temps perdu, je cours aux vagues, au sable, un peu aux yeux, beaucoup au cœur.

14 Juillet 2016.

1 commentaire:

  1. 2 tankas et 1 haïku approximatifs

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    Quoi que vous soyez
    sans armes sans bannières
    yeux dans les rubans
    des silhouettes de paille
    frémissent aux chants d’oiseaux


    __



    Chevauchez la mer
    grains jetés à l’horizon
    cœur tenu à vif
    écho d’un rêve oublié
    échoué sur le sable d’or


    __


    Liberté soufflée
    la peur cisèle le cœur
    tu cours aux vagues

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