dimanche 5 avril 2020

En sacrifice.

I

Tout au fond, dans le froid, dans l’attente, ciel tenu et manches longs pour les outils, de la trace et du temps, du blé, du miel et des saisons passées, tout finira, tout ira et rien ne passera, tout en ensemble et tout vers l’avenir, une position et dans le silence, une chose pour l’autre, pour remplir le sac, pour noyer la force dans l’eau, dans le sable, toute honte avalée, serpent et chapeau.

Je quitte cette rive et je fonce au ciel coloré, rouge ou bleu, sans importance, une larme, une marche, un frisson, une prière tendue entre deux fils, et pour ramer et pour tenir : deux cannes et un bâton, bourdon fondu, œil révolté, sur le corps une poudre.

Tout est offert, tout va pour le sacrifice, envolez-vous, envolez-vous et chantez oiseaux si souvent écoutés, plumes pour le vent et chance pour la volupté, sans oser, sans dire, une plume dans le vent et ils chantent, ils chantent oiseaux en amour et en raison.
II

Une vie pour attendre et des jours pour compter, votre âge avance et votre masque est fendu, tout au sacrifice et tout dans la joie des taches roses et blanches sur la peau, comme un appel comme un pardon, je suis sur le côté et la joue mord le pied, il y a dans l’escalier des lettres sur la porte, oh que tout soit servi, que tout ait encore du poids, soixante-dix-sept fois, sept fois, et des pierres sur le chemin et des larmes encore humides, comme une souris qui dit au revoir.

J’en suis encore à ce premier voyage, et tourne et serre du flanc vers le cœur, poids remonté trop lourd toujours et encore, un sacrifice, je suis, je tiens, je viens et j’espère.

Avance droit sur ton chemin, soixante-dix-sept fois, sept fois, j’ai pensé cette histoire, un escalier, la joue sur le pied et tout est majuscule, sans fin et sans avenir, un présent dans l’éternité pour que tout serve, tout est utile de cette chose sans usure, de ce temps déjà top loin, toujours prêtez moi des larmes encore et donnez-moi du temps encore.
III

Tout à venir et tout à naitre, les yeux, la bouche et les taches roses et blanches sur la peau, dans le silence, dans la nuit, dans l’évasion, il reste un présent éternellement disponible, nous en sommes à soixante-dix-sept fois, sept fois, que reste-t-il de la mémoire, plus même un nom, plus même un âge, un vague quelque chose et tout cela éclaire un jour, sens déformé, parfum subtil, taches roses et blanches sur la peau, un colloque et comme convoquées les âmes passent.

Tout tourne sur ce chemin, deux âges se retrouvent, où en sommes-nous et où sont-ils, la peau, le parfum, l’escalier, les lettres sur la porte et la joue mord le pied, tout finira, tout ira et rien ne passera, tout en ensemble et tout vers l’avenir, toutes les larmes remontées sont utiles, j’en suis, je viens, plus même un nom. Et que tout soit servi encore en sacrifice.

08 Août 2015.

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