lundi 13 avril 2020

Et passent des cigognes. (Jour tordu.)


I


Un mot pour bousculer une image, la pluie, et tout revient, la bêtise, les lamentations, et tout dans la tombe, le reste : du parler et tout à dire, à manger et garder et cacher.

Tout est sous clef, la peur, le rire et la maison, il pleut et il compense, il pleure, et il commence, et ils plurent, enfin.

Chaque mot est une image, pour des histoires et des odeurs, la ronce et le sapin, la framboise et la verveine, un mot, une histoire, un avenir, les sauvages sont allongés et tout passe en silence.

II

Un drapeau dressé, et la hampe à la main, ils étaient fiers et heureux et demandaient un regard en reconnaissance.

Attrape mon bras, prends ma main et je t’implore et je te supplie, si je pars, si tu arrives, nous serons deux et penserons : vivre est un travail de plein champ, pas de romance, pas de fêlure.

Tu es, et tout commence, et en tout et pour tout, je te considère, cheval dans la lumière, des ombres.

III

En passant, nous passons, noirs corbeaux, attendez et laissez faire, il y a sur ce chemin, des trous et des griffures, cris du cœur et ombre, le mal est attaché.

La course attendra, il faut, il faut, il y a, il y a, et tout il a, des chevaux, des oiseaux, et passent des cigognes, un commencement évident.

Ici, et là-bas, tout loin, les ombres dansent, il faut être et fort et fier et tenir le regard levé, le jour est tordu d’air humide, et tout bouscule : les mots, les images.

IV

Dans l’histoire, je sers, je sors, et je voudrais, et tu serais encore un peu à moi, un peu tout autour, attrape mon bras, et un cri.

Prends ma main, une vie éternellement semblable, le feu qui couve et l’eau endormie, lentilles, lentilles vertes, tout est envahi, les yeux, les images, tout est difficile.

La vie, la mort, le temps qui passe, ô, temps passé, et silence, tout dire et trop, et ne rien faire comprendre, la vie, la mort.

V

Le temps passé, attrape mon bras, prends ma main, un jour tordu pour être un autre et des idées pour faire oublier l’adieu au jour.

Une course folle, sur le chemin troué, tout est à perdre, tout est décomposé, os et cendres, fleurs et dentelles sur l’eau, oubliées, tout tourne, tout tire, la jambe.

Le pied, les mains lourdes, des paroles et des images, tout est tombé et tout remonte, la main, le pied et le bras, attrape mon bras, prends ma main, chemise folle et coquillages sur le chemin monté.

VI

Il y a des racines, un caillou, une histoire encore, des raisons et du trouble, deux fois, deux jours.

Ce tout monte, ce tout pourrait être entendu, ce tout, et rien, et des histoires et des mensonges, de l’infini, du mal vécu, du secret lourd et des racines.

Si je pars, si tu arrives, nous serons deux, attrape mon bras, prends ma main, la vie commence et nos yeux ont encore à dire et dire et voir.

VII

Les mots et les images, ce tout bascule, ce tout est à commencer.

Nous passons, et en tout je te considère : un cheval dans la lumière.

Ils passeront, une image pour des histoires et des odeurs, la ronce et le sapin, la framboise et la verveine.

13 Août 2015.

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