mercredi 30 novembre 2022

Armes.

Également, en espérant, tu te retournes et tu vois, voyons-nous vraiment, tout devant, avec égalité et vérité, comme supplice, tu avances, disant encore, avançons-nous vraiment, on dit qu’il est toujours, toujours possible, et de se répéter, devant, en toute indépendance, encore, y sommes-nous vraiment,

temps suspendu, éclairs aux nuages, doucement entre les branches, le clair et la lune, et les oiseaux de nuit, de nuit se posent et appellent, chuintement, hululement, petits de nuit et d’espérance, on se tient, on entend, on murmure, et de branches et de feuilles, tout descend, tout commence,

ici on se dirait, sommes-nous clairs, sommes-nous libres, volerons-nous, étendrons-nous sur le temps les ailes, directement, à n’y comprendre rien, éployées, à rabattre, face à face, rampant, arbre arraché, posé sur une terrasse, des étoiles en tête, il faut, il faut y repensant, sortir les armes, la bannière,   

et prendre, et comprendre, je te tiens, tu me vois et je respire, encore, y sommes-nous, du fond, du fond, tout remonte et je, et je, respire, respire, encore, on dit verbe égal, et verbe en tête, tu respires, tu appuies le souffle sur le poids de chair et d’espérance, cœur ému, voix hallucinée, et je te tiens,

tenant, tu me donnes, y pensons-nous vraiment, espérons-nous encore et encore, et du plus haut, du plus fort, tu rassembles, un mur, un mur de paroles égales, je te tiens et fermement, e sans comprendre, nous sommes encore et encore, sur les branches et sous les feuilles, en dire bien plus, disant,

on tire une ligne pour tout cacher, pour se taire et pour conclure : affirmer, je suis ici et ici je griffe, tout au-devant, tout au paraphe, tu signes et tu comprends, nous sommes encore sur le chemin, touchant la chair tu toucherais presque les os, encore perdu, encore sans nuances, disant, séparant,

sans rien en dire, sans reprendre, je suis sur la route, je suis sur le chemin et j’appelle et je vois.

27 juillet 2022.

mardi 29 novembre 2022

Retour,"Comme les oiseaux."

 POÉSIE EN UN SUJET FOLÂTRE ET DÉRÉGLÉ

 

« Et moi je suis de ceux qui tiennent »
À la tienne Michel
« Que la poésie »
Oui la poésie
« Ne rit point ailleurs »
Poésie qui rit
Poète qui écrit
« Comme elle fait en un sujet folâtre »
Fol âtre
Flambée de sonnets nouveaux
Dévidant et filant
La langue françoise
« Et déréglé »
Par tous les sens
Et en tous lieux 

guillemets: Montaigne

Jean Jacques Dorio, 29 novembre 2022 à 09:05

samedi 26 novembre 2022

Comme les oiseaux.

Pour reprendre, nous sommes dans la confusion, que j’agite, que je tremble, j’en suis, j’en suis encore, comment le dire, comment l’entendre, effaré, encombré, surpris, bien, bien ému, comme pour départ, comme pour aventure, une figure cerclée de métal et d’angoisse, agitée de vents contraires,

de surprises, le cœur au ralenti, tu es rouge, plein de confusion, dans l’attente, agité, au moins deux vents contraires, d’éclairs sur la colline, de nuit noire à tomber, de tremblements, la chemise, la peau est moite, et le cœur, le cœur affolé, on revient, on encombre, on se demande, faut-il finir, faut-il,

savoir la chair sans joie, le teint lassé, la face émue, tenant, tremblant, en pleine fragilité, tu revois l’ombre, tu déclares le jour, au jour compté, à la déchirure, tu te plonges, tu alternes, un reste de facilité, gracieux, sans prétention, tu cherches, volant, tu tournes, tournes, au ciel pour le vol des oiseaux,

dix, et onze les ramiers sur le câble, plus haut, bien plus, les rapaces argentés, tu recommences, tu éclates, tu crierais presque, en sommes-nous, en sommes-nous de ces messagers, tu reviens, tu exiges, objet perdu, objet trouvé, un regard, un regard nous sauverait, volant, maison grande, un regard,

sol perdu, tu te retires, tu recherches à l’ombre, dans l’ombre, un coin, un recoin, une histoire, petit oiseau, cœur palpitant, grand garçon, enfin, enfin tu vas dire, oui, non, oui à ma liberté, non, non à l’enfer, sol confondu, gloire répandue, de contraintes, de fragilité, tu te réserves, tu récites, de saut en saut,

les cordes attrapées, tu tiens, tu tiens, tu accroches les fils d’argent, à la maison on pleure, on prie, tu vis enfin, enfin, ta guerre et ta splendeur, tu recommences, tout ici te garde, te comprends, enfant sautant, élevé, volant, dans la joie, tu respires comme les oiseaux, pour reprendre, nous sommes, encore,

dans la confusion, et que j’agite et que je tremble, j’en suis, j’en suis encore, comment le dire, comment l’entendre, effaré.

26 juillet 2022.

vendredi 25 novembre 2022

Retour,"Un jour nouveau."

En faire, en faire et laisser, laisser, dire, laisser couler, taire, tu cherches et tu trouves, un mur et des images, un fond, un fond pour draper, et souligner dans chaque ligne la récompense, des doigts agités, des rires déposés, du calme à entendre, des yeux ouverts, un drap flotte, tu cherches et tu tiens la voile


ADIEU, VA ! Il est difficile aux personnes qui n’ont jamais tiré de leurs lectures, le moindre écrit personnel, de se faire une idée des sentiments qui, par ce biais, nous traversent, nous rapprochent ou/et nous éloignent des phrases venues d’un.e autre. D’un.e autre qui nous berça jadis, au début de la traversée, dodo, l’enfant do. Ensuite nous découvrîmes, d’horizon borné en horizon de lecture, ces textes qui nous fabriquent ou/et nous défont. Sans cesse faisant mouvement, comme un navire à voile, un vaisseau, « labourant à grand bruit le champ des mers. » * Voilà. Les voyageurs se sont croisés, ceux de l’Asie, des Amériques, d’Afrique et de la vieille Europe ; un dernier signe avant d’entrer au dernier port, lâcher les ris, tomber la voile. Adieu ! Adieu, va ! 

*Chateaubriand

Jean Jacques Dorio, 24 novembre  2022 à 11:41.


mardi 22 novembre 2022

Un jour nouveau.

En faire, en faire et laisser, laisser, dire, laisser couler, taire, tu cherches et tu trouves, un mur et des images, un fond, un fond pour draper, et souligner dans chaque ligne la récompense, des doigts agités, des rires déposés, du calme à entendre, des yeux ouverts, un drap flotte, tu cherches et tu tiens la voile,

les jours heureux, le compliment, les eaux abandonnées, tout te trouble et te tiens, tu te serais damné pour tout comprendre, tout entendre, finir et définir, et croire, et compter, et faire, et défaire les temps à venir, pour une damnation tu offrirais les verbes conjugués, pour tout entendre, tout comprendre,

et dire, et bercer un mot pour un autre, avec une aventure pour un compliment, je te donne, je cherche un continent abandonné, une épreuve à l’autre rive, du calme et de la fraîcheur, en d’autres moments on pensait au feu, à l’abandon, à l’aventure, aux remords, aux compliments, si ton, si ton ami,

te flatte, tu penserais, la crainte de la corruption, tu obtiendrais, tu finirais, tu oserais, où sont-ils donc, tu te retiens et tu visites les yeux oubliés, les chansons tristes, et tristement tu devines, tu donnes et tu regardes, la vie emportée, les yeux avancés, le sens du courant, tout flotte de la rive vers la profondeur,

je te donne, et tu retiens des eaux abandonnées le flux et le ressac, où sont-ils donc, tu retiens, tu cherches, reste-t-il des rires et des chansons, les jours heureux, les âmes simplement et simplement dire, il reste encore et encore tant de mots et de chansons, sourires, tu te retiens tu mordrais presque,

le temps perdu, les larmes et les regrets, je tourne et tu reviens, et cela flotte d’une rive sur l’autre, le poids et la raison, la trace des pieds sur le sable, serions-nous un jour nouveau, un ensemble et des compliments, l’eau retourne, le temps tient, la vie serpente et tu te retournes, le temps est contenu,

les cœurs vont oublier, il reste à dire et à taire des compliments pour faire et laisser, laisser dire, laisser couler.    

25 juillet 2022.

samedi 19 novembre 2022

Retour,"Et pied, mon pied."

Simplement
gouttes et les larmes
légèreté martelée

perles d’étoiles
tombées du ciel

dans l’ombre
chiffres enclavés

point de regrets
miroir du ciel pour oublier
ce cœur d’opale

Maria Dolores Cano,  19 novembre 2022 à 10:50.

vendredi 18 novembre 2022

Et pied, mon pied.

Il reste du temps pour la franchise, reste-t-il, simplement tu donnes et je retiens, simplement, tout au temps t’abandonne, tu viens et je tire les fils, un à un pour entendre une à une les gouttes de l’histoire, les larmes du premier temps, tu es suspendu, tu retournes, larmes sous-tendues, tu n’oses rien,

tu tiens, tu ne comprends rien, entre la tension et la suspension, sur le flanc, sur la direction, on se repose, on se comprends, on se cherche, pour un temps on est retrouvé, du rien au rien, du clair à la légèreté, aux premiers, aux choses infinies à peine effleurées, avec peine, sans intension, sans rien comprendre,

tension, suspension, compréhension, les gouttes suspendues, les larmes retenues, tout au ciel retombe, je te donne et tu comprends, le reste des avances, le temps retenu je te devine, tu accumules et rien de rien n’est livré, tu retournes, tu prends de l’air et des cailloux et des remarques sur le reste,

il te reste, il te tient, il te demande, je ne sais, je ne sens, tu n’es plus sous les branches, dans l’ombre les feuilles se retournent, je te donne et tu tiens, un tas pour rien, une erreur et des chiffres enlacés, des feuilles oubliées, du rire et des histoires, je te connais et tu avances, feuilles comprises, regards croisés,

de regrets et de formes étirées, des yeux pour oublier, des formes sur le sable, du plaisir au soleil, des poissons dans les flaques, l’eau est trop chaude, le soleil mord, et tout perdu et tout perdant, et étranger dans ces royaumes, circonstances entrevues, des erreurs et des sourires, tu me gènes,

tu prends trop de place, tu avances et je ne te retiens pas, le temps est-il venu, la vie est claire, les pas dans le sable, le remord et les choses : que l’on, que l’on ne comprend pas, je te retiens mon pied, dans l’eau trop chaude, je te regarde ma vie, dans l’eau trop chaude, dans le miroir des rives,

pour oublier, je ne sais d’où vient ce sentiment, cette émotion, ce regard, je te perds, je me noie, que pouvons-nous gagner, que pouvons-nous comprendre, je te garde, et tu me tiens, je te suis, tout tourne, et pied, mon pied traine dans l’eau trop chaude.

25 juillet 2022.

mardi 15 novembre 2022

lundi 14 novembre 2022

Ombre redoublée.

Et réservé, tenu d’une rive sur l’autre, un poids à saisir, une action au-devant te renouvelle, au-devant, alentour, en continu, sans précaution, sans retenue, sans avantages, tu bats : de feu et de sang des tissus de pourpre et de lune, une envie, une retenue, au comble, et plus encore, et encore,  

d’un paroxysme à une évidence, je te cherche et tu tiens, main ferme et œil dans l’ombre, dans un coin, alentour et connivence, dans un recoin, je te donne et tu me vois, y serons-nous, y vivrons-nous, tout au-devant, tout en attente, on accumule et on se découvre, je te donne, tu me prends, j’en suis, encore,

encore à l’heure de la première pente, du premier sacrifice, du premier deuil, du premier moment, fortune tombée, œil embarrassé, tu tournes, tu prends les paroles qui ne sont que des paroles, et vraiment, vraiment rien, et tu enfonces un clou, un clou, du bois pour les planches, et de haute, haute, futaie,

il n’y aura ni rien, ni reste, les cercueils que l’on cloue, les paroles répétées, les, que l’on, paroles, cercueils, sans rien, ni reste, on avoue, on regrette, et temps perdu, plus rien pour arrêter, et le bras et la main, temps en suspension, et reste, sciure au pied et arbre détaché, tu te reprends, tu te replies,

tu donnes encore et encore, plus rien que : le, que le, je te vois et tu enchantes, au plus loin, au plus haut, les restes dispersés, et le vide sous les branches, feuilles à l’envers, corps renversé, tu te donnes et tu comptes les gouttes une à une, rosée perdue, frisson pour commencer, bois épais, ombre redoublée,

je te tiens et tu bascules, corps inversé, pied dans le sable, les bateaux passent, tu reviens et je te donne sous les branches, sous les feuilles, au chaud, au plus grand, au terrible, soleil levé, cœur détrempé de frisson et de trouble, la chaleur pourrait te noyer, pourrait te dire : tu avances et encore, encore,

le, que le, la sagesse récompensée, les yeux accumulés, je te vois, je te tiens et tu prends de l’ombre sous le feuillage, un abri dans l’illusion.

24 juillet 2022.

dimanche 13 novembre 2022

Retours,"De mémoire en mémoire."

La mémoire va sans attendre, et sans retour. Consolation et gratitude. Les eaux de pluie s’écoulent, croissantes et troubles, demandant à l’improbable de duper le vraisemblable.

Fleur au fusil refaire le monde, suivre les sentiers de la déraison. Relire l’histoire, saisir les mains de la terre et les laver de son sang, panser ses meurtrissures. Le temps nous révèle l’incontrôlable et l’écœurement.

L’amour est une illusion en ce monde où l’homme ne conçoit que des projets dévastateurs. Plus de pitié, ni de miséricorde, le mal est semé et récoltons la terreur. Nos cris restent vains.

Il nous reste la mémoire, le souvenir des belles choses où chaque mot était une phrase, et chaque phrase un vivant poème. Va. Va, le monde est un espoir, le monde est notre histoire, le monde est la mémoire.


Maria Dolores Cano, 12 novembre 2022 à 11:42.

Dans la folie recluse
Où j'étais enfermée,
Ma mémoire en intruse
Vient de se réveiller.
Dans ma vie sans soleil,
Ma mémoire appareille
Vers un passé soleil,
Sur fond rouge vermeil.
Ma mémoire me diffuse
Des images confuses
Et je m'en éblouis
Et je les reconstruis.
Ma mémoire me balance
Le mal de votre absence,
Ce souvenir d'enfer
Me brûle à ciel ouvert.

Mémoire
D'un autre temps,
D'une autre vie,
Tu me reviens.
Dans l'eau du paysage,
Se mirent vos visages.

Mémoire
Des aubes pâles,
Des matins pâles,
Tu me fais mal
Mais tu ramènes doucement
Ma vie recommencée.

Ô mémoire
Au bout de mes doigts,
J'entends et je vois
L'image d'un paysage dévasté.
Comment ai-je pu quitter
Ce que j'ai tant aimé ?

Ô mémoire,
Tu me reviens.
Tout me revient.

Écrire mes mémoires
Avec de l'encre noire
Sur un papier lilas
Que je n'enverrai pas,
Parler des jours de gloire,
Des soirs de désespoir
Et boire ma vie
Jusqu'à l'oubli.

Mémoire
D'un autre temps,
D'une autre vie,
Tu me reviens.
Dans l'eau du paysage,
se mirent des visages.

Mémoire
Des aubes pâles,
Des matins pâles,
Tu me fait mal
Quand tu ramènes vers moi
Ceux qui ne sont plus là.

Dans ma vie de recluse
Je me revois parfois,
Sur la scène de l’Écluse,
Faisant mes premiers pas.
Dans mes nuits sans sommeil,
Ma mémoire appareille
Sur un passé soleil
Au fond rouge vermeil.

Ma mémoire me diffuse
Des images confuses,
Et des visages, vos visages,
Vos visages, mirages.

Mémoire
D'un autre temps,
D'une autre vie,
Tu me reviens.
Au bout de mes doigts,
C'est vous que je vois.

Mirages,
Oh, ne partez-pas, ne craignez rien.
Je suis restée l'étrangère
Que vous aimiez naguère.
Ce fut un long détour
Avant que revienne.
J'ai bouclé mon parcours.
J'ai traversé la Seine.
Ce fut un long détour
Mais chanter me ramène
A deux pas de l’Écluse,
A deux pas de la Seine
Où chante ma mémoire,
Ô mémoire...

Maria Dolores Cano, 12 novembre 2022 à 17:48.

vendredi 11 novembre 2022

De mémoire en mémoire.

Et tout va, et tout va bien, je suis ici et tout va, tout va bien, on ira, on y sera, et en avant, du plus loin au plus droit, sans retour et sans attente, tu te démènes et tu comprends, encore et encore, nous serons, nous serons, de plain-pied, de certitudes en reconnaissances, les eaux écoulées avec les astres,

à demeure, je suis, tu es, ensuite et pour longtemps, de fleurs en fleurs, d’espérances en habitudes, je te suis, tu me prends encore, je recommence, de plus en plus, sans savoir, nous venons tous, nous comprenons, refaire et redire, trembler et déraisonner, et loin, loin de l’unisson, à l’endroit, ici nous sommes,

tout encore est complété, tout au-devant, un début, une histoire achevée, commencée, il se souvient devant qu’être à la ville, une histoire pour commencer, de sel et d’éponges, de sec et d’humidité, les eaux en partance, les ânes sur la route, la langue traîne, je suis tendu, je recommence, une fois était,

une fois il y était, je compose, je compose, la raison du plus fort, les plus petits que soi, que soi, les lions et les rats, les cochets, les chats, les souriceaux, cet âge est sans pitié, deux, deux pigeons s’aimaient d’amour tendre, tendre et tendrement, l’amour, un mal qui répand la terreur, crions haro,

criez haro, haro, sur le baudet, et de villes et de champs, achevons, achevons, et tout ici se compose, et tout ici recommence, je suis sur le devant, et depuis, sur la solution, sur chaque mot, sur chaque phrase, je te tiens, je te devine, tu iras encore et encore mieux, bien mieux, ne bouge, ni pied,

ni manche, les bosses au contour, tu te souviens de la fontaine et du ménage, deux pigeons, ils s’aimaient et d’amour et de tendresse, je te donnerai, je te prendrai, tu iras et je ne finirai, une condition, une suspension, tu cherches et tu trouves, de mémoire en mémoire, et les nasses,

les filets, les rets, une pensée, un jeune corps dans un grillage, au fond, au fond du lac, je te tiens et tu commentes.

21 juillet 2022.

jeudi 10 novembre 2022

Retour, "Au croisement."

Au croisement
d’une génération
le noir encore
pauvres ombres
la nuit recommence

le monde encore
construit reconstruit
à la charge

au pied du lit
encore le désir
les certitudes
en serions-nous
encore au poids de plume
sans conclusion
dans l’eau froide

sur le bord de la nuit
sans espoir
au croisement des étoiles 

Maria Dolores Cano, 09 novembre 2022 à18:56.

mercredi 9 novembre 2022

Au croisement.

Et pour dire encore et encore, il a posé sa nuit sur la table, d’une génération pour une autre, de retour, complétement, de saut en saut, et de courbures en prières, ils sont étranges et étrangement, il affirme le noir tombé au revers du chevet, tire, tire, donc et tout ici et ici et encore cherra, nous resterons,

y serons-nous encore, pauvres choses sans figures, sans ombres et sans allant, du plus terrible et du plus complet combat on n’ose penser carnage, toute une nuit déposée sur la table, un chevet, du bord et du coin tout vient et recommence, bord, coin et recoin et l’ombre, l’ombre encore et encore posée

sur tes genoux, sur le devant sans rien entendre, il ne se passe rien, il ne commence rien et pourtant, pourtant le monde est construit, encore et encore, construit, reconstruit, tout avance et tout commence, des yeux et des épaules, comment passer des yeux aux épaules, du regard à la charge, tout,

tout ici, comme ici, le poids de chaque nuit gisait au pied du lit, je tourne, je tourne et tu affectes et tu composes, encore et encore du terrible et des angoisses, envies et complaisances, désir et finitude, tu compares le point du jour et ce qui reste de certitudes, je suis, je suis, et ici pour encore, et encore,

penser, je commande et tu accours, en serions-nous, encore et encore au poids de plume sur le dos, un poids, un poids sur le dos, sur les mains, à la poitrine, dans l’échancrure, je te cherche et tu reviens ici et ici comprendre et chercher, j’ai posé tout une nuit au rebord de la table, chevet sans conclusion,

allure encore sûre et serments revenus, tu obscurcis en somme, en somme, nous tenons, nous cherchons, nous marchons dans l’eau froide, à la source, obscurément tendu, tout posé sur le bord de la table, je te tiens et tu me quittes, nuit sans espoir, l’ombre posée, le jour perdu, la vie entière, tout avance,

couvert de pleur et d’espérance, d’un jour allongé, d’une terreur sans raison, je tourne, je tourne, tu tiens et tu deviens, de fils et de raison, une ombre du cœur au croisement des incertitudes, étoiles perdues au coin.    

20 juillet 2022.

samedi 5 novembre 2022

De tes sagesses.

Et nous allons attendre, cependant, de tout à rien, d’en bas en haut, tu pourrais, nous pourrions, entendre et dire, nadir : je crois, je crois entendre encore sa voix cachée, lui ou moi, sa voix la sienne, la mienne nos deux cœurs exhalant leur tendresse, zénith : éclatez, éclatez, fières, fières, ah lève-toi,

parais astre pur, entendre encore, et ordonner : parais, éclatez, nous y sommes, nous y serons et devant, et derrière, et cachés dans la nuit et soupirant tout bas, tu entends encore et encore, les grondements, les flots sous les pierres, étoiles sans nombres, astres des comptes perdus, il ne respire,

il ne reste, un doigt levé vers la lune, et ses comptes, d’un plus un, au temps souple, comme une voile, tu claques dans le vent, tu cherches la force des choses fragiles, un brin d’air, un souffle léger, toute faiblesse accumulée, tu deviens le plus grand, le plus haut, le plus fort, j’allais, j’allais par des chemins,

tu te disais de traverse et douloureux, d’autres perfides et douloureusement incertains, tu prends, tu tords, tu tiens, tu gardes et tu uses, temps compté, du plus bas au plus haut, des graviers aux émeraudes, tu tiens ici le reste, ce qui reste de toutes tes sagesses, temps perdu et morcelé, tu reprends, unirais-tu,

les eaux dispersées, les forces égarées, douloureusement et incertain, nos mains, nos guides, le deuil et le reste, il faut ici, ici abandonner les forces, plus pâle, la sagesse, il ne reste, reste ce qui tient, fil écourté, lien sans réponse, une espérance dépareillée, tu profites et tu tiens, roi de sagesses emmêlées,

de remords fragiles, de routes sans attente, tu deviens, je cherche, il faut, il faut avancer et comprendre, d’un tendre espoir, de l’aurore tout viendrais, je cherche et j’oublie, les mots anciens, les chants des autres, aussi, sur les eaux, aussi, au cœur des grandes choses, le temps comme une voile qui gonfle,

et claque, parais, éclate et entends, entends la sienne et la mienne, voix mêlées et cœurs sous la lèvre, je suis, je te suis, doigts vers les astres et cœur ouvert, tu fais ici encore et encore le compte de tes sagesses.  

18 juillet 2022.

vendredi 4 novembre 2022

Retour, "Animal posé. "

Encore
la poussière
le tremblement
rien d’autre
sur le dos

bras ouverts
bouche ravie

ombre du regard
yeux ensoleillés
tête en galaxie

dessins sur le sable
la vie enchante l’air

frisson des veines
murmure des os
le cœur en fête
souvenirs secrets
des nuits défaites

bonheur clair
soleil en croix
saveurs exquises

rien d’autre
encore

Maria Dolores Cano, 04 novembre 2022 à 06h52.

 

Animal posé.

A la poussière encore, encore, et plus encore en poussière, et tremblant, et tremblé, sans rien sur le reste, un dos, un dos et des membres tout à l’emporte-pièce, sens en poussière, et de sac et de corde, bric, et broc, tout enfin pour la fin, des bras ouverts, il te reste, des bouches enchantées, des voix

pour l’avenir, tout au-devant, il te reste du sac et des cordes, au sable, étalé sur le dos, sur les jambes, des ombres, des ombres, et un regard, tout en soutien, tout à l’exploit, les yeux dans le soleil, et la tête, la tête à l’ombre au-devant, en dedans, des murmures et des accords, bric et broc et certitudes,

tu accumules, et rien de rien pour en finir, le dos au sable, et le reste, le reste au soleil, tout à l’emportement, tout au-devant, le dessin, le reste ce qui reste, en restera-t-il encore et pour longtemps, le dos au sable, la vie en avant, le dire pour le dire et faire, faire tu te tiens et tu retiens, on avance, attends,

on en attend du plus profond, et du dire pour le faire, des annonces, tu trembles, on comprend, au tremblement, on agite, on recommence, la tête au soleil, le dos au sable, et animal posé, pour entendre pour comprendre et redire, redire éternellement la même, la même chanson, je ne sais d’où vient,

d’où vient-il, ce mouvement inconnu, ce frisson qui court toutes les veines, il court, il court, il me court et en souvenir tu chantes bouche enchantée, au-devant d’un peuple petit, perdu et secret, qui marche, qui marche, à la douce nuit, au grand soleil, et complice, et joie permanente, ainsi, tu es ainsi,

posé au sable sur le dos, la tête au soleil, en avance, tu n’as jamais, jamais, connu un tel bonheur, le clair soleil, la chaleur immense, immense, et comme ici, encore et encore, pour longtemps, pour toujours des saveurs de beau temps, des jours de certitude, il pourrait être question de dire, de dire : pourtant,

et pourtant je vous dirais que le bonheur, le bonheur existe, de sac et de cordes, bric, et broc, pour la fin, des bras ouverts, des bouches enchantées, des anges au-devant.

17 juillet 2022.

 

jeudi 3 novembre 2022

Animal endormi.

Au sommeil, tu es, assoupi, envahi et tendu, sensation, tu te retiens, pression, tu tournes et tout chavire, d’un bloc à un rocher, de torpeur en surveillance, tu y reviens, tu enfonces, clous dans la chair tendre, et tendrement tu dérives, tu t’empêches, des pierres sous les doigts, serrés, serrant,

les grains aux tendres du paradis et des clous, tu cherches et tu ne trouves, que reste-t-il, il en faut plus et plus encore, du tendre et du sensible, une accumulation et du vrac, tout te cherche et tu ignores, tu sermonnes et tu comprends, comprendrais-tu, du rêve pour l’instant, une accumulation, tu te donnes,

et tu en conviens, y sommes-nous, y venons-nous, du tendre et du sensible, les yeux ouverts au temps gagné, frontière abandonnée, corps perdu dans l’eau claire, je te donne, tu reprends, sommes-nous au temps convenu, au temps pensé, pour joindre et consentir, pour se défendre et comprendre, ouvrant,

en tenant je suis au bout du bout, à la finition, tout est fermé et tout te donne, des graviers sous le pied, pour reprendre encore et encore, un œil, une ouverture, tu donnes et prends, tu te comptes sous les branches, sous les branches, les feuilles retournées, le soleil entre les brindilles, du temps compris,

pour tout compter, et des efforts au fond des poches, des yeux pour l’avenir, du sable pour l’échange, graviers tirés, cœurs enlacés, chemins perdus, tout autour tout commence, vous n’êtes plus, vous n’êtes plus, tout tourne et tout commence, je suis au mouvement, je suis à la prudence, baguette et tremblement,

tout commence et on ignore, de quoi, de quoi, il faut compter sur l’avenir et comptant et recomptant, tu cherches le reste sur les doigts, y gagnons-nous ce qui reste de courage, animal endormi, tu supposes et j’attends à la manœuvre, au changement, tu trembles et tu recommences, endormi, ensommeillé,

ensemencé, sans regard et tout au plus lourd des paupières, tu racles et du fond et des pierres au fond des poches, tu remontes du rêve et du tremblement.    

16 juillet 2022.