lundi 14 novembre 2022

Ombre redoublée.

Et réservé, tenu d’une rive sur l’autre, un poids à saisir, une action au-devant te renouvelle, au-devant, alentour, en continu, sans précaution, sans retenue, sans avantages, tu bats : de feu et de sang des tissus de pourpre et de lune, une envie, une retenue, au comble, et plus encore, et encore,  

d’un paroxysme à une évidence, je te cherche et tu tiens, main ferme et œil dans l’ombre, dans un coin, alentour et connivence, dans un recoin, je te donne et tu me vois, y serons-nous, y vivrons-nous, tout au-devant, tout en attente, on accumule et on se découvre, je te donne, tu me prends, j’en suis, encore,

encore à l’heure de la première pente, du premier sacrifice, du premier deuil, du premier moment, fortune tombée, œil embarrassé, tu tournes, tu prends les paroles qui ne sont que des paroles, et vraiment, vraiment rien, et tu enfonces un clou, un clou, du bois pour les planches, et de haute, haute, futaie,

il n’y aura ni rien, ni reste, les cercueils que l’on cloue, les paroles répétées, les, que l’on, paroles, cercueils, sans rien, ni reste, on avoue, on regrette, et temps perdu, plus rien pour arrêter, et le bras et la main, temps en suspension, et reste, sciure au pied et arbre détaché, tu te reprends, tu te replies,

tu donnes encore et encore, plus rien que : le, que le, je te vois et tu enchantes, au plus loin, au plus haut, les restes dispersés, et le vide sous les branches, feuilles à l’envers, corps renversé, tu te donnes et tu comptes les gouttes une à une, rosée perdue, frisson pour commencer, bois épais, ombre redoublée,

je te tiens et tu bascules, corps inversé, pied dans le sable, les bateaux passent, tu reviens et je te donne sous les branches, sous les feuilles, au chaud, au plus grand, au terrible, soleil levé, cœur détrempé de frisson et de trouble, la chaleur pourrait te noyer, pourrait te dire : tu avances et encore, encore,

le, que le, la sagesse récompensée, les yeux accumulés, je te vois, je te tiens et tu prends de l’ombre sous le feuillage, un abri dans l’illusion.

24 juillet 2022.

2 commentaires:


  1. sans retenue

    tu me vois
    œil embarrassé
    que l’on cloue

    corps renversé
    tu bascules
    sous les branches

    je te vois

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  2. "Il reste du temps pour la franchise simplement tu donnes et je retiens" L’instant unique est tous les instants Tu songes à la pavane de Gabriel Fauré Puis à celle de Ravel L’infante défunte ressuscitée Tu l’as écrit sans réfléchir En le relisant ça te fait peine

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