dimanche 13 novembre 2022

Retours,"De mémoire en mémoire."

La mémoire va sans attendre, et sans retour. Consolation et gratitude. Les eaux de pluie s’écoulent, croissantes et troubles, demandant à l’improbable de duper le vraisemblable.

Fleur au fusil refaire le monde, suivre les sentiers de la déraison. Relire l’histoire, saisir les mains de la terre et les laver de son sang, panser ses meurtrissures. Le temps nous révèle l’incontrôlable et l’écœurement.

L’amour est une illusion en ce monde où l’homme ne conçoit que des projets dévastateurs. Plus de pitié, ni de miséricorde, le mal est semé et récoltons la terreur. Nos cris restent vains.

Il nous reste la mémoire, le souvenir des belles choses où chaque mot était une phrase, et chaque phrase un vivant poème. Va. Va, le monde est un espoir, le monde est notre histoire, le monde est la mémoire.


Maria Dolores Cano, 12 novembre 2022 à 11:42.

Dans la folie recluse
Où j'étais enfermée,
Ma mémoire en intruse
Vient de se réveiller.
Dans ma vie sans soleil,
Ma mémoire appareille
Vers un passé soleil,
Sur fond rouge vermeil.
Ma mémoire me diffuse
Des images confuses
Et je m'en éblouis
Et je les reconstruis.
Ma mémoire me balance
Le mal de votre absence,
Ce souvenir d'enfer
Me brûle à ciel ouvert.

Mémoire
D'un autre temps,
D'une autre vie,
Tu me reviens.
Dans l'eau du paysage,
Se mirent vos visages.

Mémoire
Des aubes pâles,
Des matins pâles,
Tu me fais mal
Mais tu ramènes doucement
Ma vie recommencée.

Ô mémoire
Au bout de mes doigts,
J'entends et je vois
L'image d'un paysage dévasté.
Comment ai-je pu quitter
Ce que j'ai tant aimé ?

Ô mémoire,
Tu me reviens.
Tout me revient.

Écrire mes mémoires
Avec de l'encre noire
Sur un papier lilas
Que je n'enverrai pas,
Parler des jours de gloire,
Des soirs de désespoir
Et boire ma vie
Jusqu'à l'oubli.

Mémoire
D'un autre temps,
D'une autre vie,
Tu me reviens.
Dans l'eau du paysage,
se mirent des visages.

Mémoire
Des aubes pâles,
Des matins pâles,
Tu me fait mal
Quand tu ramènes vers moi
Ceux qui ne sont plus là.

Dans ma vie de recluse
Je me revois parfois,
Sur la scène de l’Écluse,
Faisant mes premiers pas.
Dans mes nuits sans sommeil,
Ma mémoire appareille
Sur un passé soleil
Au fond rouge vermeil.

Ma mémoire me diffuse
Des images confuses,
Et des visages, vos visages,
Vos visages, mirages.

Mémoire
D'un autre temps,
D'une autre vie,
Tu me reviens.
Au bout de mes doigts,
C'est vous que je vois.

Mirages,
Oh, ne partez-pas, ne craignez rien.
Je suis restée l'étrangère
Que vous aimiez naguère.
Ce fut un long détour
Avant que revienne.
J'ai bouclé mon parcours.
J'ai traversé la Seine.
Ce fut un long détour
Mais chanter me ramène
A deux pas de l’Écluse,
A deux pas de la Seine
Où chante ma mémoire,
Ô mémoire...

Maria Dolores Cano, 12 novembre 2022 à 17:48.

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