mercredi 9 novembre 2022

Au croisement.

Et pour dire encore et encore, il a posé sa nuit sur la table, d’une génération pour une autre, de retour, complétement, de saut en saut, et de courbures en prières, ils sont étranges et étrangement, il affirme le noir tombé au revers du chevet, tire, tire, donc et tout ici et ici et encore cherra, nous resterons,

y serons-nous encore, pauvres choses sans figures, sans ombres et sans allant, du plus terrible et du plus complet combat on n’ose penser carnage, toute une nuit déposée sur la table, un chevet, du bord et du coin tout vient et recommence, bord, coin et recoin et l’ombre, l’ombre encore et encore posée

sur tes genoux, sur le devant sans rien entendre, il ne se passe rien, il ne commence rien et pourtant, pourtant le monde est construit, encore et encore, construit, reconstruit, tout avance et tout commence, des yeux et des épaules, comment passer des yeux aux épaules, du regard à la charge, tout,

tout ici, comme ici, le poids de chaque nuit gisait au pied du lit, je tourne, je tourne et tu affectes et tu composes, encore et encore du terrible et des angoisses, envies et complaisances, désir et finitude, tu compares le point du jour et ce qui reste de certitudes, je suis, je suis, et ici pour encore, et encore,

penser, je commande et tu accours, en serions-nous, encore et encore au poids de plume sur le dos, un poids, un poids sur le dos, sur les mains, à la poitrine, dans l’échancrure, je te cherche et tu reviens ici et ici comprendre et chercher, j’ai posé tout une nuit au rebord de la table, chevet sans conclusion,

allure encore sûre et serments revenus, tu obscurcis en somme, en somme, nous tenons, nous cherchons, nous marchons dans l’eau froide, à la source, obscurément tendu, tout posé sur le bord de la table, je te tiens et tu me quittes, nuit sans espoir, l’ombre posée, le jour perdu, la vie entière, tout avance,

couvert de pleur et d’espérance, d’un jour allongé, d’une terreur sans raison, je tourne, je tourne, tu tiens et tu deviens, de fils et de raison, une ombre du cœur au croisement des incertitudes, étoiles perdues au coin.    

20 juillet 2022.

1 commentaire:

  1. Au croisement
    d’une génération
    le noir encore
    pauvres ombres
    la nuit recommence

    le monde encore
    construit reconstruit
    à la charge

    au pied du lit
    encore le désir
    les certitudes
    en serions-nous
    encore au poids de plume
    sans conclusion
    dans l’eau froide

    sur le bord de la nuit
    sans espoir
    au croisement des étoiles

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