vendredi 31 janvier 2020

Retour, Attila.

On ira
plein d’ombre


entassées ___ vives
sans hésiter


l’âme vague
de guerres lasses


Maria Dolores Cano, 30 janvier 2020 à 15:53. ici

Exactement.

Bouche ouverte.

Tu veux partir, la bouche ouverte aux raisins sales, les raisins tombent, ils se dispersent aux oiseaux nourris, aux cœurs éloignés, sur le rebord, sur les côtés, tu cherches et tu entres en agonie, en déraison, en oubli, en cornes noires et tu défends le bien pour toi et le mal pour tout le reste, pour

essayer, pour revenir, pour avaler, les raisins sales te dispersent, et t’accablent les fleurs oubliées, sans avenir, une branche meurt et tu insistes, le cœur éloigné, sans rien autour, en dedans, en dehors, la suite tourne et tu blesses, une longue journée de fête, un jour de fête, ô, vermine,

je sais, je respecte et je méprise, en retrait, la petite : oh, vous savez, Maman, était très belle et moi, je suis, comme Maman, en chapeau, il butine sa coupe rose, des ballons, de la mousse, le bon garçon prêche l’amour universel, oh, et toi, on te laisse à ta longue agonie, longue, lente, silencieuse,

abandonnée, tu peux partir la bouche ouverte, oh, vous savez nous sommes ici, et pour longtemps, le reste est sans importance, fleurs oubliées, joies enfoncées, je retourne et je tire et sur la peau et sur le cœur, bien vieille et toujours si petite, fille et belle des jours sombres, jours

de fête et de déraison, sur l’autel, dans la boue, dans l’ombre dure, dans le reste, tout tourne et je t’oublie, sans regards, sans mots, sans tendresse et puis plus rien, un volet vert, un volet bleu et tout bouge dans l’air, tout passe, le rare, le régulier, les choses simples et je te force, longue,

longue agonie, seule, seulement posée, les pieds dans la boue, dans le temps, tout est cassé, tout indispose, les roues, les dents, les oiseaux, les fleurs, et tout piétine et tient, la soif, la peur, les raisons vaines, sans objet, sans adresse, un charnier de chiens oubliés, des brins d’étoiles, des cœurs

en feu, en avance, dans le temps. Il est venu, il viendra, et tout il piétine, le sens, le partage, la compassion, sans ordre, sans chaos, sans rien tenu, ni nu, ni vêtu, sans rien autour, sans rien reçu, il te compose et tu arranges les plis, les draps sont sales, les raisins meurent et tu oublies ton désir

de vertu et de roses, on fait avec, on fait semblant, ils égratignent le mur, le sol, le banc, tout est posé, tout se tient, la vengeance, la rancœur, l’oubli, le mal, tu peux y aller, et garder bien la bouche ouverte, sales, sales raisins, tout tombe et rien ne se remplace, les jeux, les rires, les désirs

et l’amour pour l’univers, pour l’un, pour l’autre, sans un regard, sans un aveu, tout jeune et cassé en deux, ton noir, ton blanc et deux plus deux, tout ira moins, à trois tout croule, la vie, le vent, les pieds dans la boue, dans l’ornière, dans le soupçon, dans le filet, comme un ruisseau malin, éclaté,

cœur, tu tiens, tu vas et tu contemples, heureux celui qui ne comprends rien, à la fureur et au bruit, cette histoire, la vieille rengaine, la vermine, la maman, le garçon, la coupe rose et le chapeau, les raisins mourants, les insectes, on dit l’amour et la tolérance, tu es bien là, la bouche ouverte,

bien là, posé au cœur des choses, sans mouvement et en attente, l’agonie est lente, longue, solitaire, silencieuse, abandonnée.

12 Août 2014.

jeudi 30 janvier 2020

Attila.

On ira, on ira, et peut-être plus encore, on ira où le temps déteste les ombres, les procès, la chaleur suspendue, le tout est hésitant, et encore plus accable, on ferme, on porte, on se tient et tout dans le désordre, les paniers, les abris, le vent dans les branches, des paniers aux abris et pleins,

et plein tout est, tout se transforme, l’horizon, la chance, la compassion, la marche vers, vers les tragédies, paysages tragiques, herbes foulées et insectes, ils mordent et on attaque, les mains, les pieds, un univers, une saison, le froid, la soif et plus rien au devant, on hésite, on ira, on ira, dans

l’ombre, dans le sens, le vent tourne et tout devient une chance, paniers remplis, œil écarté, nom oublié, cœur arraché, tout cela tourne et hésite, on ira pour affirmer et pour construire, une pierre sur l’autre et au-dedans, dans, dans, des heures, du sommeil, des pas oubliés, des évidences

entassées, une histoire pour l’autre, une vision, le paysage est tragique, ruines sur ruines et voiles étalés, on chante, on rit, le jeu, les jeux, on voit la nuit et les éclats tirent et mentent, un éclat, un rire un mensonge, une obsession, le jour viendra et on ira, on ira à l’oubli, aux murs bâtis, aux pierres

vives, le tranchant et la main, la soif et la raison, on ira et on dit des paroles sur les actes, des pincements, cœur fendu, reste ignoré, les illusions, dans l’enclos les animaux tournent et tout, ce tout, recommence, on tourne au dehors et au-dedans, on creuse et pour voir et pour évacuer, sans

hésiter, sans trembler, sans prononcer, plus de noms, plus d’erreurs, la guerre, le charnier, les outils déposés, bannières oubliées, et lames, lames, tout, ce tout tranche, tranchera, on ira, on ira, au long, au long, visiter une agonie, on ira voir la peur et ses cortèges et pour la première fois

l’âme impétueuse se glacera d’effroi, ils ont, ils ont peur et ils le méritent, tout trembler, tout jeter, et finir lentement, lentement, une très longue et très solitaire agonie, en tremblant, et contempler des choses, des figues sèches qui gonflent un jour de pluie, oh, la charmante chose, partir, courir tenir

et vague, vague tu erres d’un point à l’autre et ce tout te tourne et autour et te cercle, tu affirmes et tu combles, un panier et on ira, on ira effacer les marques et le tout à dire, les marques, les signes, les pas sur le sable, le vent souffle, vague, vague, des histoires sans fin, d’espérance et de soif,

de guerres et de rancunes, sans vengeance, les idiots sont à l’ouvrage, le jeu, les jeux, on voit la nuit et les éclats tirent et mentent, pour la première fois l’âme impétueuse se glacera d’effroi, oh, la charmante chose, tout transformer, l’horizon, la chance, la compassion, l’oubli ira aux murs,

aux pierres vives.

12 Août 2014.

mercredi 29 janvier 2020

Retour, dans ce vallon.II

Dire
l’histoire

grandes équipées
petits destins

les herbes folles dans les jardins
armes oubliées ___ vie retrouvée

métamorphose
vents destructeurs

passe le temps

les voix sont grises
la peur exquise
luttes sans fin
d’abord l’instinct

supplication
mensonges constants

le ciel absent


Maria Dolores Cano, 28 janvier 2020 à 11:06. ici .

Tremblements.

On tranche tout et tout est croisé, en haut, en bas, en alternance, les vieux, les vieilles, les crochus, les énervés, les furieuses, les infidèles, ils sont en pression, en évidence, une nuit de pluie et un matin de restes, de pavillons, de fuites, d’épines, de peaux lacérées. Mes vieux, mes vieilles vous

êtes exploités, tout cela me charme, en avant les anciens, en arrière les vieilles vertus, la croix, les armes, les bannières. Sur le sentier, dans le chemin, en haut, il manque une terrasse et manquent des exploits, des tourbillons, des envies, des bienfaits. Au mal, au mal tout y est suspendu et rien

n’hésite, la vie, le temps, les erreurs, vieux, vieilles, idiots et sans expérience, simplement de l’avidité et une immense paresse, des idées bien reçues et des coups de bâton. La tête, la tête, c’est là, il faut frapper, vieux si vieux, vieille si vieille. On en profitera bien, de cette chose à planter,

là, cet avenir, oh oui. Marquez, marquez, vous êtes à défendre et vous comptez, vous comptez, l’erreur, l’oubli, il faut construire, des pays de vieux, des pays de vieilles, carcasses à venir et chemin de croix, un suaire en simulacre. Un homme, un homme par jour et son vieux a sauté la barrière,

ils chantent, ils boivent et enterrent les défunts, temps béni, bien belles funérailles, vol de nuit et bourdon en partance. Pèlerins sur le chemin vous mourrez sans sépulture, homme sacrifié où sont tes enfants, tu cherches, tu cherches et ne jouis ni de loin, ni de près, et pourtant, et quand

même, il faut un homme par jour. Un effroi : ces hanches trop larges, enfin elle a raison, ils sont difformes, ils ne comptent rien et pèsent un poids, de graisse et de cailloux, de jours étranges, de rires de hyène et de peau noire, ils croient en être, ils sont contents, ils ont ouvert le coffre des tortures

et vont passer de la nuit à l’ombre, ténèbres et allures de fous, des furies, des candeurs, ils vendangent et s'imposent le poids des choses, les jours venus sans rire, sans gloire, sans honneur. Dans la ténèbre, seuls, ces gens vivent dans des caves, cadavres à venir et illusion, tout ils engrangent

et tout ils se croient, et tous, tous, ont oublié de construire, leurs vies, leurs morts. Et un à une, et celle là, oh, protégez les enfants, ces enfants aussi seront de beaux cadavres, cœurs oubliés, débris croisés, rien à en dire, tout à jeter, vous êtes pris et vos escaliers sont à descendre, sans roue,

sans armes, sans désir, sans avenir, vous avez oublié de construire, vous traînerez de longues agonies. Les figues sèches sous le figuier sont gonflées de pluie et, vieux, tu crois à ta fortune, errance et tremblement, il n’y aura plus de respect.

11 Août 2014.

mardi 28 janvier 2020

Dans ce vallon. II

Je ne pense plus, dire oui, et dire, ceci, cela, et hésiter, dire non, une plaisanterie, et oui et non.

L’histoire, la vie, jetées aux yeux, tout passe entre l’un et l’autre, tout passe de l’un à l’autre.

Où donc va ce chien, de son histoire à la notre, du plus petit au plus grand, le décor a une histoire.

On arrache les mauvaises herbes, au fond, jardin, je poserai seul mes armes, ma bannière, héros terrible.

Tu vas, tu viens et tu inventes une variation. En promesse de vent, je cherche les feux éteints.

Tout comptera vraiment, le vent souffle, les yeux fatiguent à l’horizon, tout est calme et tranquille, ils auront vraiment vécu.

On y passe, sans voix ils ont peur, tout lance au ciel, ils se battront et s’embrasseront, ils figeront l’avenir, frères ennemis, soutenus du plus haut, du plus miséricordieux, ils tueront pour réconcilier.

Je ne pense plus oui, non, en plus, en moins. Tout se transformera, tout est une plaisanterie, tout.

12 Août 2013/10 Août 2014.

lundi 27 janvier 2020

Enfin, à oublier.

Enfin, enfin on respire, et le vent et le sel et l’écho, tout attire, tout plait et tout chante, les chemins et les pierres. Gardez-vous, gardez-vous, nous sommes en paradoxes, en certitudes, les oiseaux tournent sous les arbres, certains, une aventure, une action, au temps, au temps, soigné, superbe.

Dans l’évidence, des choses en contraste, un arbre et des oiseaux, oiseaux vivants et arbre mort, où sont les racines, d’où vient ce mal tout étrange, et je ne sais, je ne sais. La vie avance, tout enchante, les soupçons et les larmes cachées, les voiles au ciel sans marques, rien, l’attente.

Entendez vous voler, entendez vous crier et supplier peut-être, rendez-moi, rendez-moi, mes rêves et laissez-aller la réussite, le succès. Ils sont en avance et tout tarde, les pierres trop blanches sur le chemin d’herbe verte, sur le sentier des fleurs et des ombrages, sous la parure, sous les insectes.

Plus petits et plus tristes, une évidence, une réalité, l’été est tout et tout y passe, oiseaux envolés, cœurs oubliés, mémoire tendre et solutions. Pour le destin, pour toujours dire, pour entendre les mains sourire, les herbes pencher et tout fouler, et tout défendre, le juste et l’injuste et affirmer, enfin.

Il faut, il faut sans raison et sans remords, agir et donner ce que l’on souhaite, tu es tari, tu es à cran, écarte le pied et ne tords pas les rides, le temps est aux envols et tu compteras toujours les souffrances et tu diras toujours les erreurs. Enfin, enfin, tu cherches et tu trouves, le travail est à l’application.

Dans le marais, dans les eaux sales, tu repousses et tu noies les cœurs à oublier, temps venu, temps compté et volé sous les branches. Plus de saveur et moins de poids, la confiance, la tension les nerfs solides, l’oubli et l’abandon, tu ne les a plus en face, tu n’es plus rien et tout attire, laisse aller.

Dépose et au loin laisse les images, à l’abandon. La vie avance et seul tu penses et tu retournes le gravier, les herbes, les insectes séchés, les traces effacées, sous le ciel bleu, sous la mort même, dans le pas lent et sûr des animaux, le cœur hésite et tu admires, le ciel en face, l’amour si près.

Rien ne tient, rien ne va, les pierres, les herbes, les épines, les fruits sauvages et l’odeur forte, un buisson de fleur et tout avance, rendez-moi, rendez-moi l’innocence, donne-toi l’oubli.

09 Août 2014.

dimanche 26 janvier 2020

Et tout pour dire.

On en est, et perdu et abandonné, et tout pour dire : il le faut, la route est longue. Toujours tu te tiens, et on est perdu, tu en viens, on s’entrouvre, loin au loin, en avant, et toujours la quantité, le poids des objets, la couverture. Les rayons, durs et chauds, soleil oublié au cœur, et tout est croisé. Tout entre en espérance, dans le sens, dans le cours, dans l’eau, et tout coule et tout descend, aucun cadavre à l’horizon, et les yeux cherchent, et plus rien on ne trouve.

Y serai-t-on trop attaché, et encore perdu et abandonné, sur les hauteurs plus rien n’y bouge. On suit, on va, on tire, on pense, les yeux ouverts et au jardin abandonné, sur les mains tout griffe et se venge, cœur oublié, soleil croisé, on tire, on lance. Sans conséquences, il n’y aura pas de fin, juste un doigt levé et tourné vers les astres, les gouffres sans horizon, sans unité, sans pression, une demande, une invective : et je ne te cherche plus et je ne te trouve plus, tu es parti.

Et tout ailleurs, tu penses à la fin des choses, gens aux regrets, cœurs jaloux et abandonnés, sur le devant, dans l’ombre claire, tu vois le soir et seul tu entends le compte clos. La vie sans traces, les aiguillons pour les serpents, les outils en deuil et sur sa face illustre et illustre un regard posé dans l’ombre claire. Un soir il sera seul et tout le tournera quand même, en avant, on fait le compte, on croise les doigts, on tord le cœur, la confiance dans la poitrine, et tout espérance et tout abandon, tout tourne au loin, tout tient son âme, le seul, le seul, il est trop grand et face illustre, il cherche et tout le trouve. Encore sur le devant, en avant, loin, la vie penchée, le cœur en retour, tout tourne et se consacre, cœur oublié, soleil croisé sur la peau claire, encore sur le devant. Il faut penser aux soirs en solitudes, sans rien, sans toile, sans nappe, des aiguillons pour les serpents, la vengeance oubliée, le temps sec, la mémoire perdue, le ciel aride, il faut, il faut tout compter, tout peser, pour donner, donner et tout entendre, les yeux, le nez, les mains, les pieds et.

Prends ce boisseau de poussière, et noie ta peine, noie ton regard, noie la voix enfin claire, tout est posé au souffle, au vent suspendu, un air, un air, et tout résonne, tout s’entend, dans l’escalier, sur le chemin, les arbres, les rochers, les vallons, on voit, on rit, on pense, les jeux et les jeux, tout est inscrit et tout est là. La mémoire dans le cœur, enfin, enfin, respire.

On y est, on y vient, tout tourne et tout commence, les yeux, le nez, le cœur, le soleil et la joie, la confiance enfin. Tout est à donner, tout est pesé. On y est, on y vient et là, enfin tout commence à s’inscrire.

08 Août 2014.

samedi 25 janvier 2020

Face sur le fil.

Illustre face, illustre, et tout te chante et t’accompagne, un infini sur l’eau, des ratures dans l’air, ô temps suspendu et tout trouve face, face illustre, en toi, tout te résonne et les champs et les monts, vallons et terres arides, un soleil, la soif et l’orage, attendus, illustre, illustre, et sans mesure. Des dents

en sacrifice, les oreilles grondent, du temps, de la tourmente et le repos cherché, cherché. Plus rien ne le trouve sur les hauteurs le souffle tient et les nuages, les nuages se donnent et tout te compose, un élan, un sursaut, un coup au sort, et la soif et le vent aux dents, sacrifiés, pour tout

en haut, tout en haut construire, une tourmente, un volant. Une évidence : le haut te tient, la chance est présente, en haut, en haut, le souffle te tient, et tu reprends et tu contemples, chose claire et œil caché souffle tenu et corde tendue, tu tiens sur le silence, tu tournes à chaque obstacle,

la mémoire cachée, tout travaille encore, cœur élevé, cœur oublié, tu sèmes et tu possèdes, grains levés, courbes serrées et, vibre, vibre, la voix sans âge, cœur oublié et trop tenu, tu serres, tu tiens et tu contemples, au devant loin tu les projettes, du dehors et du dedans, les oreilles

et le cœur, encore, encore plus haut, plus loin, moins court, tout est tendu toujours plus loin, toujours plus long, au calme revenu. Au bouclier tu tiens, tu es armé et du vent amer t’éloignes, infiniment seul, infiniment juste et tu tiens au plus loin les cordes et les fils, ils sont aux grands chevaux

ils sont aux avoines perdues et déplacées, tirées. Sur ce fil tout sèchera, la nouaison, le repli, les ardeurs bien simplement, bien calmement tout sourira et tout te donnera, aux seuls, aux grands, aux plus hauts. Les grands airs, les folies, le sel jeté, la table ouverte, l’âme au violon, le monde.

En quête, y viens-tu, y cours-tu, chaise posée, table tournée, au bord de la fenêtre, le soleil est croisé, il tourne et tient la tête, le fil, la corde, tout ce qui se tait, tout ce qui alarme, tout à tout posé et rendu du plus loin au plus haut, en cœurs défaits, en lits ouverts, en ombres perdues. Les murs oubliés.

Il y a sur ce bord une clarté qui vient, il y a au dehors de la chaleur et tout inquiète et tout promet, les jeux, les rires, le champ clos, un ombre porte, un désir vient, il faut, il faut et tenir et servir et bien protéger, les choses et les gens. Fil tenu, corde tendue, tu te penches et tout commence.

Le souffle te tient la vie, en haut, en bas, les griffes et les coups, le mal et sa torture, tu tiens, tu viens, tu cherches et bientôt tu trouves, soleil croisé, cœur déposé, rien au devant, tout en hauteur, tout est monté et tout se tient, le vent, le calme, on oublie l’amertume, soleil croisé, cœur oublié,

soleil venu, lien arraché, bandeau fermé, silence clos, tu te repères et tu cherches, bientôt tu trouves, en avant, en avant, le ciel est haut, la route est large. Sur le souffle posé, tout tendu, il a trouvé des certitudes, cœurs oubliés, soleil croisé, la vie est courte et au présent, songes clairs et liens défaits.

Tu choisis ta clef et ton ouverture, dents sacrifiées, abandonner pour tout saisir et tout entendre, illustre, illustre, face, je suis au dépôt, en départ, sous ton soleil je t’ai croisée.

08 Août 2014.

vendredi 24 janvier 2020

On sera vieux.

Oh vieux, tu prends encore le chemin, de plumes et de ciseaux. Un cœur à oublier, de la fureur, du bruit et des cailloux, sur la face, ensemble, sur tout. Devant, une vie implore, le cœur, la volonté. Vieux, demande, bien triste, tristement.

On espère, un coup pour rien, un retard, un cadeau, une aventure pour autre chose, un regard calme, des raisons, de l’oubli. Tout est trop cher à tenir, trop grand, tout est perdu. Un mot, un cœur, une parole pour épouvanter, pour cerner. Chante et demande, asile, repos, lit de plumes et de paille. Ciseaux ébréchés, cœurs entaillés, sur la vie, tout en aventure, en avant. Et perdre à trouver long le temps.

Une bataille pour forcer, un drap au lit, pour forcer, retenir une évidence. Un drap noué, séchant.

Vieux, embrasse la lune, à corps perdu, la pensée, en évidence. Les serments, les oiseaux, ils s’aventurent et rien ne tremble. Une suite sans raison, des cœurs rentrés, le trouble, des coups perdus, du cran, des entailles sur le manche, que tout rentre, que rien ne se perde, une image, une autre, une autre.

Pour la beauté, pour l’affection, pour l’avenir, je perds, je crois, je romps et tout commence, au cœur : les oiseaux, le calme, la vertu, et comme grâce et comme bénédiction, oiseaux. Sur le devant tout tourne et tout enchante, vieux, le cœur meurtri, ému, entends encore le chant joyeux, long, long, sifflement, au présent, il y a à oser, il y a à comprendre, le lointain et la vue, et oublier les cœurs émus, des sacs pleins au rocher, au devant, ils tournent et tous regardent.

Des mots simples, une suite, un commencement, confus, entends, les cœurs balancent, hésitent, serrés à éclater. Je vois, j’entends, toutes ces choses, au vent, au vent, léger, cœur ravi, sac vide et sans poids, folie et gravité, la confiance. Tout est à oublier, poitrine, genoux, mains, corps, sans fin, à la ceinture, au calme, on osera vider.

Le repos, la fraîcheur, une coquille vide, tout tombe, tout ici serait à dire, une herbe, les pauvres, ils vont commencer, tout monte et croise à la surface, la peur, le temps, les obsessions, le rire, les corps trop vieux, le temps trop court, où irons-nous, où.

Iront-ils, devant, dans l’escalier, au chemin, au jardin perdu, aux avoines déjà sèches, usées, perdues à perdre.

Un fil, un saut, un souffle, abandonnés, en évidence, on tourne, on tire, ira-t-on. Et vieux, tu avances et tu sers, les étoiles au ciel, au loin, perdues, perdues, tenues serrées.

Vieux, aux portes fermées, gravement, dis : je vois, je vais, je viens et j’irai les chemins, vers, encore et pour toujours.

07 Août 2014.

jeudi 23 janvier 2020

Retour, bien avant.

3 haïkus approximatifs

__


Rameaux d’épines
nuit entre les mains rouillées
cœur nu aux branches


__


Bruit de bataille
une voix frotte le cœur
murmure des anges


___


Cœur en conquête
on meurt nu dans la coquille
âmes oubliées

___

Maria Dolores Cano, 23 janvier 2020 à 12:27. ici.

Bien avant.

I
Je vois, je perds, je tourne, de tout m’impatiente, feuilles trouées, raisins perdus, roses sans vie, terre tournée et cœur flétri, sur les rameaux, sur les épines, un chien, une âme, des yeux sans joie, de l’amertume et des limaces, col écarté le rouge au front, je t’abandonne, rends-moi du temps, prends ma main et guide.
L’obscurité, genoux cernés, yeux oubliés et, dure une éternité de calvaire, chemin sans croix. La nuit est étendue pour longtemps, entre dans ton agonie et ne prends rien, pousse le bras, défais une à une les toiles, au vent ravis la poussière. Contre les troncs, entre les dents, pousse un air, une longue et lente plainte, au plein rendue, à l’incertitude, aux rayons secs, au calme, à plat. A la main tasse la terre et serre les doigts sur le devant, tire et racle, outils rouillés, cœurs oubliés, silence et mort commencent et font.

Il y a un temps, il y a un calme, la nuit est lente et longue, les yeux sans voix, la bouche ouverte, la bouche fermée, les râles, les craintes, temps oublié, cœurs suspendus aux branches, aux abeilles, raisins perdus, roses sans grâce, tout est à perdre et tout demande.
II

On y a des bruits, des frottements, du murmure, du seulement, de la bataille, bien avant, bien avant.
III

Au cœur évanoui, au ventre sans repos, aux mains crispées, aux choses lentes, la fuite, une Égypte pour y voir clair, pour entre les dents sonner la conquête.

On meurt ici, tout y devrait, et vivre et naître, sans faille, sans obstacle, un fil tendu, une eau qui coule et pour toujours y rassembler, poil à poil, silence pour silence, des mains et des genoux et des coquilles.

Pèlerin et bâtons en marche, sur le devant, à l’aventure, pour finir, pour tenter, pour prendre et ne rien achever, la vie avance et, plus rien ne rature les âmes. Soleil perdu, cœur oublié, ployé sur ton bâton en marche, défends toi bien.

07 Août 2014.

mercredi 22 janvier 2020

Retour, enfants trouvés.

Une herbe
une coquille sous les branches
une blessure comme une gerçure

plantes en souffrance
dans ce jardin sans retour
illusions disparues

main sur le cœur
le remord en épingle
chemin perdu
racines anciennes
égarement

cailloux sous les genoux
le vent tranche les cœurs
lambeaux de larmes
le ciel pleure
graines acerbes

la rouille est sur la joue
de la jeunesse en pleurs
silence frémissant
à l’intime de la terre
cœur de braise

coquille sous les branches
cœur brûlé sur la tranche
puits de mots ciselés
vertige

« effroyable jardin »
grenade ouverte ___ pépites rouges
oiseaux en feu dans le ciel cramoisi

rien ne bouge
morsure du temps
sur du papier jauni
l’enfance est loin

sous les branches la coquille brisée
silence de traîne
cœur en apnée

le temps passé

 Maria Dolores Cano, 22 janvier 2020 à 11:29. ici.

Enfants trouvés.

?

Et si j’avais des fils, auraient-ils des chevaux.
06 Août 2014. 
 
Petit jardin perdu, une herbe n’y sourit pas, un chant en plein, une coquille, ils sont à l’abandon et tournent sous les branches, et vides et abandonnés et meurtris de pierres sombres, on demande, on se tait, on divague, on tourne une blessure, un coup, à vide, perdus, abandonnés, fermés.

On se resserre, il y a, il faut de la gloire et du travail, pour chaque mur, pour chaque plante, une affaire, un malheur, un abandon. A l’évidence, perdu, petit jardin. Il est une souffrance, il est en haut et bien perdu. Il faut pendre aux branches des illusions, des impressions. Surface et regrets.

Herbes sèches, remords, tout est à vide, tout est à sac, la main, le cœur, le pied, les espérances, sur le devant et au lointain, petit, petit jardin sans existence, tu es venu, tu es parti, au hasard, à la tâche, rameur perdu, grand éventail et arbre sans racines, cœur éloigné, perdu, loin, engagé, terrible.

Une vie, une erreur et des trahisons sans mesures, du vent et des cailloux, rien ne revient, tout est en morceau, de la vigueur et un orgueil terrible et vieux, une surface de pierres sombres, des raisons pour les aveugles, pour le temps, pour la liberté, et mots, et choses, et graines oubliées.

En surface, une erreur, un point, un nombre, il reste des outils et de la rouille, il y a des cœurs éreintés et des silences sans retour. Au loin, au près, on invente une vie d’aventure, des métaux, des aveux, de la terre retournée, oiseaux surpris, cœurs andalous, une évidence : la vie dure, surtout.

Et tout se tient, on tend une coquille, un sac perdu, tout à jeter, tout à brûler et tout comprendre, l’eau, l’air, le terre, et le feu. Sur les pierres sombres, on tire, on coupe, on racle, le sol, la soif, les cœurs, les mains. Un corps tombé, une chanson, un vertige, la vie se lance, les yeux sont lourds.

Jardin perdu de bêtes folles, de pieds tordus, de bois rentré, la porte est rouge, les feuilles au ciel hésitent. Sans y penser, sans convenir, des histoires, des aventures, contre la porte, contre le mur, ils se frottaient, oiseaux qui recommencent. Un ciel perdu, un cœur troué, la vie est une certitude.

Rien ne se change et tout on voit, on pense, des feuilles étalées, du linge au bras, des enfants à retrouver, petits et loin, sans place. Le temps est mordu, le pied est froid, la vie tourne. Encore, petit jardin perdu, tout est abandonné, de l’eau, du feu, de l’air, la terre coule, il y a encore du souvenir.

Petits enfants lointains, longtemps. Sous les branches il est venu, au hasard il est parti, sans cœur, sans voix, tout traîne, le sens et l’habitude, soleil noyé, mains au repos, corps étendu et rides sur le dos, on se repose, on se tient, on cherche tout, le temps passe, jardin perdu, enfants trouvés.

On tombe de branche en branche.

07 Août 2014.

mardi 21 janvier 2020

Trop tôt.

I

Le matin est trop tôt venu, la bouche au cœur, tout traîne, tu sacrifies l’espérance, sans secours. Souhaites-tu voir encore le temps changer, défends-tu la raison et tes angoisses, obstinément. Tout est à sacrifier, tout est à pleurer, pour faire semblant, être touché, être sans voix et sans ardeur, matin trop tôt venu.

Dans l’escalier tout est effondré, planches et clous, outils, tout est brouillé, les yeux, le sang et la vengeance. Homme défait, pesant son poids de bois et de sourires, tu es en face et tu connais les cordes, les succès, le passage de l’un aux autres. Tu ne donnes rien et tu ne cherches pas. Le cœur en impression, la vue cernée, il te faut des rires et du courage, de la vigueur et des histoires, pour sortir des trappes noires, des souliers usés à la ruelle où rien ne passe. Trop tôt venu, bien trop parti, tu erres et perds un peu de voix, un peu de temps. Que tout passe.

Tu es au bord, la goutte d’eau depuis longtemps en l’air est en attente. Ruisseau, tu rêves et ne dis rien, tout passe et vainement, traces sur le sentier, rouages égarés, touts épars et prèts à commencer, une vie en morceaux, rangée aux étagères. Tu traces et tu traînes, tu respires et sans rigueur, sans plan, tu alignes. Tout est vrac et tout est champ répandu, sans ordre, chaos, tohu-bohu, silence et peine extrême, extrême vraiment, lassitude, cœur épuisé et voix perdue. Le rien te tiens, la vie se passe, d’un nuage à un autre, tout est à défaire une fois et plus encore.
II

La confiance, le repos, outils dérangés et sans force, on espère, on se noie, on a oublié de respirer les tilleuls, les saisons et tout tourne. Vendanges presque mûres, cœur en été, avoine sèche, les yeux sont répandus et on voyait là-haut, une chanson stupide, et petits rêves, en haut.

Tout y sera et tout y tournera, une vie évidente. Un astre désolé berce et condamne, ils sont en fureur et en cris et déposent des monceaux : herbes sèches, habits troués.
III

Un mot pour l’autre et la joie vient au tapis, un lit de mousse et des mains noires, ne traînez pas vos cœurs émus, il y a une force, toute en faiblesse, ose-t-on. Plus ne parler, plus ne redire et étaler le long des routes des regards vides, du temps perdu, des idées pauvres, pauvrement déposées.

Il reste à laver, il reste à coudre, il reste à bâtir encore, tout vient et tout poindra, un horizon, une fumée, la vie conquise et la joie affirmée, en balance, en saisons, une ruine après l’autre, il y a toujours à écarter, à faire.

Matin stupide, hors du brouillard, avance, la rosée est déjà sèche, sans paroles, sans larmes, un éblouissement. Il faut prévoir et construire, les yeux au fond du cœur, la bouche enfin pour chanter et construire. Tu traces et tu respires mieux.

06 Août 2014.

lundi 20 janvier 2020

Il faudrait un couteau.

Un peu de clair sur l’onde, du temps passé à tout compter, il nous noie. Il y a de l’ardeur, il y a du courage, le sens est bien venu, la vie pose son poids de pleurs et de craintes, les pieds tordus, la chair pesante, trop, du ciel irrité je vois les plaies et plus rien ne donne le sens, sous la voûte, le fardeau.

La tête, il faudrait compter à minuit, et douze coups et un plus grand silence, tout commence et le vide fait mal, il y a des erreurs, il y du partage, sans toit, sans rien, les yeux ouverts à la terre et à l’ombre. Le calme est retenu, la vie est au repos, en avant, dedans sur l’onde et la fange.

Les pieds tournent ensemble, tout recule, il en sortira une, il en sortira mille, des choses, des images. Du calcul, du repos, de la confiance, le partage est ancien, la guerre pour toujours, ils sont au devant, de tout, du toit, des marches, je fais et je semble, tout se trouve, tout envoie les regrets.

Les échecs, la misère, du temps dans l’escalier, des cœurs oubliés. Il se refuse, il palpite, il ne donnera rien, il jettera sur le fleuve, tout autant, le pain et les cadavres, la vengeance et l’oubli, le pardon et le cadeau, la faim et l’espérance. Il se refuse et cherche, tout dans la solitude, tout au ciel.

Le genou, le poignet, tout accroche, la langue, un massacre, un crane, des enfants sur l’étang éloigné. On pense encore, on ne peut oublier les enfants, éloignés sur l’onde, on se redoute, enfants perdus et morts noyés. Ils passent et tout repasse, les pas, les ornières, la boue et les oiseaux.

Du vaste monde, du triste soir, on ne sait rien, plus, on perd, on a articulé le nom, le cœur, les yeux éblouis, la bouche ouverte et le miroir lointain, la vie est suspendue, la vue est souveraine, tout est attaché, tout est à prendre, on regarde, on lance un défi à la face, très haut et très bas, au temps.

Les fleurs, les serments oubliés, qui parle ici, le vent presse et mord, l’avenir, les saisons, la route, la vengeance, tout est caché dans une petite chanson, un village au bout du monde, chaque porte est pour toujours fermée, ne soyez pas éteints, vivez et faites-le au temps, s’engouffre le vent.

Des rires, des jeux , jetez des cailloux, certains visages le méritent, criblez les et tenez leur nez dans l’onde sale des escaliers de boue, des vagues de regrets, je suis seul et j’hésite entre l’oubli et le pardon, entre, entre, douze coups et un plus grand silence, le vide est écrit, le temps passe, jetez.

Sûrement, des feuilles au soleil, de la boue sous les pieds, il faudrait un couteau.

05 Août 2014.

dimanche 19 janvier 2020

De longs gémissements.

Et coupe et pique, pointe et taille, en avant, au semblant, à l’étrange. Ils sont et voient des rangs, perles sous les étoiles. On va en l’air, on va en haut, tout le bas se détaille, tout revient et on commence. En avant, parle droit, plus loin, plus beau. En toute circonstance, signature croisée, il coupe.

On tire, la sensation est d’importance, souvenirs tranchés, tu restes sur la terre, tout était une promesse, et tout diffuse et recommence. En avant, les deux plus beaux, tout à l’avance, on entaille la terre sous la lune, tout dort et tout dépasse, alluvions et sables à filtrer, tout est à traîner et à peindre.

Le toit, les murs, les voûtes, les gazons, il y va au rocher, il y va. Aux sortilèges on remplace la vie, on déplace, tout est entendu, les traces et tous les signes, la vie tendue, les rêves oubliés. Tout était une promesse, bien peu en est revenu, une impatience de genoux écorchés, de mains griffant.

A la barrière, je suis en haut, ils sont en bas, tout fuse, tout se détache, les bois, les rochers, on y retourne, la vie rêvée, tremblement simple, les yeux écartés, à la bouche un fil de salive, on plonge, on plonge et ce que l’on amène est étonnant. En voici un, en voici deux, ils fusent, la vie opère.

A rêver, la voix tremblante, et tout lire sur le visage. Au Mont des Oliviers, la parure grande ouverte, un bouclier qui ne sert plus, il n’y a plus de sève, les branches se tendent en haut, vers le soleil. Pour trouver de l’eau il faut briser la nuit et pour tirer la corde il faut inventer la poussière aux doigts.

Que tout se tienne, ils sont astucieux, tout passe au vent, les grains, les grappes, les herbes sèches et ce qui reste de bois mort. Le temps est trop venu, la vie est suspendue aux rêves, à la vérité sûre, le temps est trop venu, tout est en ordre, tout est perdu, le ciel a passé sur les eaux, il marche.

Il en est à écarter les mains sur le flot, les images enlacent, il trouve un cœur pour fondre dans l’air bleu. Une aventure, longue, un sourire, furtif et en long et en court les images s’envolent. Une vie rêvée, il doit tout tenir encore, des montagnes et des vallons, des ponts, des chemins oubliés.

On est à revenir, et sur la corde on prend la récolte, le temps en est venu, presque. Tu diras tout cela, tu chanteras le reste, tu oublies le sens et tu caresses l’air. Envolez vous, envolez vous, enfants en partance, ils ont des désirs durs, des vies à rêver, des commencements, les oiseaux passent et coulent.

Coulent de longs gémissements, l’air effarouche, la main ne tremble plus et personne ne croise l’air. Et de la marche, des épreuves, du sens, de l’effort, en distinction, le tri est fait, de longs gémissements, et tout ici commence, tout consenti, sans idée, sans ligne, la chose est sûre, le temps.

Il doit passer.

05 Août 2014.

samedi 18 janvier 2020

Avec deux cannes.

I



Des raisons seules.

Enfreindre, exposer au devant, dans l’escalier, des raisons seules, du temps béni, des liens croisés, de la chaleur et des gourmandises, pour un été bien beau, bien seul et grand, pour la joie trouvée et le silence. Tout s’évanouit, tout est en place, posé au coin du banc, sur les graviers, les jeux.

Les rires, bien encore en évidence, que tout se rende à la raison, à la folie, au trouble. La joie offerte, le temps conquis, de la veille et du repos, je sers et je dessers, et je compose des rives sûres, un bord pour l’eau, des aventures, d’une évidence à l’autre, exposés, tout aux yeux des méchants.

Les mystères révélés, les traces décortiquées des murmures au coin, des sens et de l’insatisfaction, la rancœur. Tout abandonner au fond de l’eau sale, au fond des découpages, sans raison. Le bien, le grand, l’ardeur, ils sont à contempler et je pose la vie en gage, il y aurait un silence et une clarté.

Il est nécessaire, faire et tout dire, recommencer, la vie au bord de l’eau, les pieds posés sur le gravier, les enfants tournent. Tout se noierait dans la mare, sans passage, sans tremblement, la chaleur est inquiétante, le vide peut tout engendrer. Tout dire et compter : ici on rit de tout, ici on penche.

La tête et le cou, la voûte est bien trop basse, la peur est là, le pied posé, le gravier mord, et tout trace comme une victoire. Il faut chanter et éclater et rire et donner des coups, des coups. Tout à porter, griffes, racines, odeurs perdues, chiens écrasés, routes trop traversées, tout est à faire.

Tout est à dire, donner la main aux aveugles, tourner le pied aussi, la vie étalée, exposée, le cœur en morceaux, la voûte basse, pied écrasé et le cœur en flammes, des raisons seules, un incendie et de l’eau pour les cœurs lourds, du bruit pour les oreilles et des tremblements, enfants perdus.

Dans la mare, le grillage aux écrevisses et un corps abandonné, tout est à faire, tout est à décider, la joie et la chaleur, la rage et les ornements, ô temps compté. Un banc perdu à l’ombre sous les cannes, les enfants chantent et grandissent, cabanes abandonnées, ciel de serpents, cœurs de braises.

Un incendie pour tout éteindre, des buissons pour piquer, rumeur partagée, les morts enfouis, tous regrettent. Sur l’escalier, sur le devant une aventure, des raisons seules, et bien justement le trouble gagne, un miroir évanoui au fond de la mare, un pied perdu dans la boue, ces vieilles pleurent.

Au bord de l’eau, le temps est suspendu, retournent : la vermine, les agonisants, les éraflés, la vie tenue avec deux cannes, un jeune temps plongé dans l’inconnu, les yeux perdus, les regrets. Plus rien pour en tirer, la cour est aveugle, tout est décomposé, au temps suspendu, les herbes sèchent.

En remords tout est confondu, ils rampent et se cacheraient, le temps va revenir du trouble partagé. Des rires dans l’escalier, des aventures et une incroyable clarté. Je ris, je meurs et ils se noient. Confusions, renoncements, il faut enfreindre et exposer la joie, les peurs, rire, et tout quitter.

II



Enjeu.

Un jeu de pierre et de bois, des cœurs perdus à l’ombre des grands arbres, en visite, obstinément. Je perds, je chante et tu retiens le souffle, le temps et tout te tourmente. Tu es venu, tu es serré, tu finirais même par rire, au loin, à l’ombre, en corps éloignés, au tournant la vie te tourmente.

Tout revenant et ne donnant, plus rien, ni personne, ils ont vu des images, ils ont crié et bu. Tout commence dans l’ombre des grands arbres, dans le temps posé et incertain, sur l’escalier, sous les branches, au bord de l’eau, un pied à terre, un pied dans la mare, une vision pour éternité.

L’ennemi contemple, j’en suis à l’épouvante et je rêve de fraternité, qu’il est beau, qu’il est grand ce cercle et chaque tour et chaque grain me donnent encore de la ferveur. Ils vont se noyer, ils vont se pendre aux branches, dans l’ombre, dans la sève, rameaux brisés, les rêves nous préparent.

Un devenir de trouble et d’effroi, les craintifs se croient forts, bien pendus, bien, dans l’ombre des branches. Aux planches ils pensent aux cercueils et je broderai un suaire, des voiles pour les marier à la terre, aux vents, aux éclaboussures, d’éblouissements en éblouissements, aux branches en ombre.

Des nids posés, d’oiseaux, pour arracher les yeux, pour tirer une à une les racines et les bulbes. Chaque grain est à manger et ils sont tout à dévorer, qu’il reste une trace seule, le temps est posé, la vie est à sa place, les rochers retournés, des tombes et du vide pour ici, l’espoir fracasser.

Avec dégoût ensevelir leur air, leur forme, et leur haleine, parfum perdu, pieds enfoncés et pris dans la boue, dans la vengeance. Leur mort a une odeur de vase et d’effroi. Pieds tordus, os broyés, ils se posent et tout pense leur vie, leur mort, le cœur écartelé, leur vie, afin que chaque jour soit.

Le jour dernier, assis, au bord de l’eau, nous en compterons les cadavres, le cœur pris dans le froid, les mains serrées, la poitrine sans attache, je les noie, je les cherche, j’entends des pleurs et je compte les gémissements. Ô temps compté, posé au bord du banc, l’effroi, la vie en jeu.

Avant la bataille, un rien les protège, ils vont agoniser bien longuement, et nous serons empressés au soir des funérailles. Un jeu de pierre et de bois, des cœurs perdus à l’ombre de grands arbres, une victoire sur rien, un temps pour rien, les agonisants, les éraflés, la vie tenue avec deux cannes.

Le jeu du temps, la vie perdue, plongés dans l’inconnu, et rien, pour en tirer les regrets.

04 Août 2014.

vendredi 17 janvier 2020

Retour, oh, perdu, éloigné.

1

On prend
sans rien de comédie
heureux ____ ouverts

les corps se serrent
ruisselants et nus

la jeunesse au bord du monde
cœur en bouche __ gorge sage
silence aux lèvres ___ sable

la peur est loin __ corps lascifs
la vie est là _____ joue d’enfant

2

Epaule nue
silence des mots
ruisseau de l’âme ___ à corps perdu

suivre l’étoile là-bas plus loin
le soir tombe
rire perdu
si pauvre


Maria Dolores Cano, 17 janvier 2020 à 10:03. ici.

Clignant, d'un sourire avant l'abattage.

Un fragment retrouvé sur une tablette de l’Antiquité indique que "le poète doit conduire son lecteur de la fumée au feu".

C’est ce que dit à sa manière, le récit sans fin déployé par Michel Chalandon, entre saisons et déraisons, attentif non à la fumée de ses vies, multiples et contradictoires, mais au feu qui les anime et les renouvelle.

« Au poids de toute chose, le plus juste, le plus complet, rempli de grains, d’avoine et de blé, de son et de toute céréale, au ciel bleu, aux manches larges, aux linges les plus lourds, et tout »… le reste.

Jean Jacques Dorio, 16 janvier 2020 à 15:56. ici.

Oh, perdu, éloigné.

I

Enfin, on prend et on embarrasse, une histoire de grands et de petits, des animaux au bord d’une mare, sans rien de précis, une aventure et un ton, du burlesque, de la comédie, comprends cela et accepte la bouffonnerie, rions bien et soyons heureux, une table ouverte et des enfants. Tout trempe,

et s‘articule, les corps dans l’eau, les toiles qui serrent, tout ruisselant, tout en chansons. Sans boire, il fait chaud et tout est une, bien sûr, tout est une affaire, oh, allons-y, compliquée, d’enfants au bord de la mare, de jeunesse au bord de l’eau, de cailloux trop blancs, tout chauffe et se conduit,

on en réduirait l’allure et le temps, une course et le pied nu s’effrite, tout en se tournant et donnant vie encore à ces aventures de joie et d’espérance. Les enfants jouent, au bord de la mare les anciens concertent, ils chantent leurs victoires, ils unissent leurs sensations, oh belle,

belle, victoire, nous sommes là et veillons et l’azur et les voiles, tout serre un peu trop, tout calme et enferme, les pieds dans l’eau, la bouche ouverte, nous cherchons de l’air et pour boire et pour respirer, le temps touche son but, les cœurs sont à l’ouvrage, il y a du défendu, il est convenu,

dans l’attente, une victoire sur rien, un temps pour rien, de l’attente seule et des agonies en silence, je suis suspendu et je bois aux lèvres des passants un salut, un retour, tout résonne et donnerait à croire. Il faut boire et avancer. Sur ce bord de l’eau tout est à craindre, temps perdu, la vengeance,

je crains, je crains et puis il n’y aura plus rien à protéger, il faut lâcher les chiens sur ces troupes, petits, petits, ils parlent et à l’aise se remémorent un temps gagné, un temps perdu, une effroyable sensation, la vie avance, ces enfants jouent dans leur mare vers et boue tout en mélange le pied étalé.
II

La vue silencieuse, les cheveux posés à l’épaule, tu étais une âme et un mot seul fait de toi un pauvre perdu et éloigné, tu ignores, tu ne cherches, tu es à boire, comme le lait des serpents, à l’ombre, sans avenir, tout est perdu et tout y penche, les pieds dans la boue et ne cherche, le nez, les étoiles,

rien dans, et les yeux et la faiblesse bien amère victoire, de rien sur rien, de cous tendus et de peau qui craque, au soir venu au sol tombant on cherche sa joie et on trouve son ironie, un rire triste une figure et une farce, met ton gilet, prends ton panier et verse à terre le lait des serpents, pauvre,

perdu, éloigné.

04 Août 2014.

jeudi 16 janvier 2020

D’un sourire nous vous abattrons.

Comme si, il était une question, trahir ou accompagner, entendre ou tout effacer, et la saison et la raison. Au poids de toute chose, le plus juste, le plus complet, rempli de grains, d’avoine et de blé, de son et de toute céréale, au ciel bleu, aux manches larges, aux linges les plus lourds, et tout.

En vie sur la plage, de rhum et de melon et toute vie surprise au plus grand bien, au loin, au près, à la route, aux châteaux d’Espagne et de Caraïbes, rhum et melon et désirs affranchis, sur l’escalier, sur la roue. A chaque aurore il oublie, il est en haut et au plus haut, il cherche encore et trouverait.

Un peu ou beaucoup d’oubli et de repos, dans la fraîcheur et le feu toujours unis, présents et obstinément en vacance, frais et flamme et rhum et melon, enfin la route est libre et il reste un soupçon de nostalgie, les paroles chuintent, la vie est calme étrangement et beaucoup se passe dessous.

Leur linge, et toi, aimes-tu la dentelle, un soupçon d’oubli et de fraîcheur, de feu au corps et de lacets détendus, et de lait aussi sur la plage, rupture impromptue, oubli imaginé et calme enfin, tout vient, tout tient et plus rien ne s’arrache, nous sommes enfin aux premiers jours, aux dernières émotions.

Sur la plage et rhum et melon, liqueur un peu amère, bataille de chiens et oubli de prophète, je me tourne et j’arrache les derniers brins, la dernière vie. Il est question de trahison et d’accompagnement, de fièvre et de torture, sur la plage et rhum et melon, et linges lourds, je t’aimais dentelle.

J’aimais ce muguet, couronne offerte et lent sacrifice, le couteau est posé la toile est déchirée, le lieu est enfin calme, tout revenu aux prophètes, je dis, je sais, je vois et disant, j’annonce et j’invite. Toute honte bue, il s’enferme et déchire les mots un à un, la trahison, oh quelle formule, l’un pour.

Un et les autres, tout un rang, tout au long, plage et dentelles et rhum et melon, nous vous avons bien torturés et je vous donne encore un peu de temps et de rhum et de melon et de liqueur amère, laissez nous au loin sur cette plage et sable enfin. Sous les ongles, la peau est arrachée, le sel dessus.

Je vois, j’entends et disant enfin, j’annonce le calme et le repos et un peu en paradoxe, sur la plaie, la frénésie, je vous vois, je vous entends et je ne vous dis rien, je ne vous chante plus et je murmures pour certains les paroles chuintantes, l’avenir est à nouveau ouvert nous irons sur la route disant.

De mensonges et d’un sourire nous vous abattrons, la joie enfin et pour longtemps du rhum et du melon.

02 Août 2014.

mercredi 15 janvier 2020

Tout à la trace.

Revenu, petit garçon il s’agite, s’agite pour fuir, et pour cacher. Le tremblement, souffle coupé, dans la fumée, un jour de printemps gris et humide, tout gonflé, tout soupiré, et tout ému, tout changé. Il tremble, il agite, tout change, tout est pour durer, tenir et assembler, fer, feu et saisons.


Il change une fois, une autre, tout ensemble, il est à deux genoux et cherche, une toile verte. Dessus, il est tordu sur la couche, et tout tremblant, la vie immense, le rire et le choix, il revient sur la trace et il compte au ciel les nuages. Et son cœur, dans l’herbe, le temps en est passé.

Par le feu, tout ignorant, tout reconnaissant, au miroir retenu, enfin, un tremblement, un accord, tout tenant, longtemps, il pourrait dire, il pourrait entendre, il verrait l’azur et le sel. Au bord des mares, les fleurs jaunes et le sable craquant, tout ensemble et tout sonnant, comme une évidence.

Une sonnerie de cœur et d’espérance, l’âme aux âmes se tient, tout avance, enfant ému au tremblement, petit garçon, tout agité, il est parti vers le plus grand voyage, chargé, il se retourne, un songe, un souvenir, les mouvements vifs et les avoines folles il se retourne, et cœur serré, il a fuit.

Le jeune corps oublié, pour une peau plus vieille, il va durer. Le temps est couvert, les deux genoux en terre, il tourne et il contemple un désastre, un triomphe, une vie réparée, un poids trop lourd et une armure mal placée, il cernera toujours jusqu’au malaise, jusqu’au plus terrible, la vie déroulée.

Dans ce corps il se gène, sans un autre mouvement, le tremblement et l’agitation, tout est à finir encore et d’une émotion à une autre, d’une faiblesse, à la chair vive, tout aurait pu. Et rien ne fut, tout d’autres est venu. Le chemin commence ici, deux genoux en terre, au tremblement de joie.

A la chose cachée, il a tout à cacher ici, et à dire ailleurs, et plus loin, sa vie, et cette chanson et ces raisons sans nom. La gloire et le triomphe, dans la fumée, dans l’air humide, un soir de printemps gris et tout agité, tout au tremblement, tout soupiré, en frissons, en larmes, la trace, le cœur.

Je suis à la trace de ce cœur.

31 Juillet 2014. 


 Noirs dans la neige et dans la brume
Au grand soupirail qui s'allume
Leurs culs en ronds
À genoux cinq petits - Misère! -
Regardent le boulanger faire
Le lourd pain blond

Rimbaud Arthur "Les effarés" 20/08/1870

Jean-Jacques DORIO, 15 janvier 2020 à 14:40. ici.


mardi 14 janvier 2020

Encore.

Ils parlent, encore, de jours, de nuits, de paupières. Encore, de tout à éclore, tout à trembler, sans astre, finissant, sans char, sans voiles, sans clôtures. Le bien le sait, l’amour le dit. Ils sont encore, là et toujours, ils penchent le front, les larmes, les doigts tendus, les joues embrumées de gloire.

Et d’ivoire mêlé, le jour finissant, la gloire à propos, les cieux engloutis, ils dorment au bord du gouffre, une main jointe à l’autre, une échancrure dans la vie, au rebord, sur le côté, ils chantent et ensemble, ils comptent ce qui part et ce qui ne revient jamais, la gloire et l’ivoire des astres oubliés.

Ils penchent et tournent, tout incline, tout compose, tout retient, peu, bien peu revient, pain sur l’eau, nourriture de marguerites, perles et porcelaines, tout éclate et tout tremble, sur le lointain, sur le devant, sur le profond. Les mains jointes tournent, ils sont un groupe, un biscuit, comme,

un vieux faune de terre cuite, les amants bizarres penchent au jet d’eau et en ardeurs sans fin, sans fin, sans avenir, sans rien et sans personne. De l’amertume, de l’oubli, des cris et des aveux, abandonnés, des lèvres avalées, des cœurs sans un ruban, des animaux lavés, des cœurs en églantine.

Le rose racle l’air, une épine, une perle, devant au monde une goutte de sang et des pleurs. Ils comptent les dents et l’ivoire, ils chantent la gloire, le temps venu de compter et reprendre, encore, l’ardeur du corps déposé, les yeux reconnus, le lin, la couche en blanc et rose, l’ouvrage, outils posés,

le temps rassemblé, ils se donnent et offrent un paradis, au bord, le gouffre est ouvert, le blanc, le rose et les outils tremblants, la vie incarnée et les mots se posent, ils sont avides en blancs et roses, les heureux dans le temps, les cœurs loin des cailloux, le règne au clair et la servitude blanche.

De rose, de rires, retenus sur le lin, sur le blanc, sur la couche, tout se tient et tout y pose. Un temps, un tien, une aventure, des outils déposés, des cœurs en ligature, du sang au bout du doigt, épine d’églantine et cœurs froissés sur la couche de blanc et rose, ils tremblent, ils assemblent.

Ils composent un avenir, une espérance, tout ira, tout reviendra, tout finira, marguerites, perles et porcelaines et encore, le blanc, le rose et les outils tremblants, astres oubliés, encore, le temps se posera.

30 Juillet 2014.

lundi 13 janvier 2020

Retour, tout à l’espérance.

Hier __ demain
l’histoire est à venir
au temps

cœur en fleur
fruit des évidences

respiration de l’œil
la vie est déployée
l’arbre aux oiseaux
est un souffle du cœur

dénouement des adieux
l’oubli est perle grise
ses pleurs des épines
le silence est un voile
qui déchire la nuit

partage des eaux
corps ouvert à ses pieds
un ange est sous le sable

tout recommence
encore un autre oiseau
la peur est dans la tranche
cruelle est l’espérance

la nuit a sa raison
aride __ peau de lys
aveugle est le complice
son cœur une oraison

la terre est généreuse
elle se noie dans son lit
au ciel courent les anges
le cœurs endolori

vecteur d’éternité


Maria Dolores Cano,  13 janvier 2020 à 18:59. ici.

Tout à l’espérance.

Il a presque oublié le monde, accroché aux pas, à l’avant, à l’arrière. En haut, en bas, tout impose une histoire et défait l’avenir, il n’y a plus de temps. Il reste encore à dire le monde, les merveilles, les fruits, les fleurs et un cœur, tout bat, tout tient, tout espère, la vie est en évidence, toujours.

Sur les yeux, toujours dans l’espace, entre chaque respiration, une vie venue, une vie tenue, à cœurs déployés, des aveux aux nuages, aux arbres, aux feuilles, aux oiseaux, aux branches, aux nids, dans le vent. L’air respire, les cœurs épanouis soupirent, au retour, avec entrain, puis, tout.

Recommence, tout à commencer, tout à achever, sans encombre, entraves dénouées, adieu, indifférence, et tout en oubli, les pleurs, les cris. Un appel et la nuit tout vole, et tout se tait, ils se disent le silence, les yeux ouverts, la vie en partage, les eaux écoulées à bercer au loin et racle.

La plante, le pied, tout tourne, tout a tourné, tout est en fuite. Abandonne et commence, les yeux ouverts, le corps écartelé. Déplace et joue, la montagne est lointaine. Il se prend, il se donne, il est à la vue. Tout se tient, les arbres, les oiseaux, l’air, la marche, le bord de l’eau : monde oublié.

Accroché aux pas, défait, sous les yeux, il arrive et tout encore commence, un troupeau, des oiseaux, la peur et le mensonge : il faut aussi abandonner chacun. Le sort est cruel et simple, la vie en abandon, les cœurs muets, la vue trouble, les nuages lointains, la route avance au soir.

Vers leur nuit immense, sans raison, désolés, arides, pointus, compliqués tout avoir, tout prendre, ne rien donner, et tout attendre. Ils passent et ne voient rien, ni haine, ni saison. Tout se complique et tourne, le vent, les murs, les clôtures, les lignes, alors, alors, il n’est pas temps, le cœur voyage.

La boue au bord du gouffre, retourne et recommence. On donne ce qu’il y a et le reste on l’espère, la vie, le ciel et l’aurore, le tout à venir. Juste, le monde respire, le cœur épanoui il se promet et passe à l’infini, dans la chanson, dans. Sors enfin, nuage de colère et dépose une pluie de grêle, sème.

Déploie à temps : l’abandon, les grains du pardon, le tremblement de l’espérance.

29 Juillet 2014.

dimanche 12 janvier 2020

Pliant, tu plies.

Et comme on plie des draps en rêvant de vengeance. Le monde est-il pour la générosité, on rêve de vengeance et on se souvient : le bord du fleuve. Assis tu attends et le cadavre passe, on y pense encore et toujours, cette autre chose encore, encore, l’indifférence est peut-être le rivage de l’amour.

Au rivage de l’amour total et à la vengeance, pliant des draps on rêve et l’humanité coule, on avance, on y pense et on plie un drap, un vêtement de corps, chemise, coton et lin. L’indifférence est un beau métier, on court, on vole vers la grâce. Oh, que l’on me libère, attendant au bord du fleuve.

Si tu attends, tu n’indiffères, au rivage de l’amour total. La sagesse et sa volupté, pour l’oubli, l’oubli, le repos et la ferveur. Pliant, tu sais, tu cherches et tu trouves, pliant, tu plies et tu cherches, la sagesse entre les draps, le calme dans le tiroir, la vérité sur la planche et tu serres un cœur, doigt,

tu tords les yeux et tu rides la surface, et tu te tournes, vers le soleil, matin venu, vers le soleil, tu cherches l’oubli dans les draps, dans les vêtements de corps, chambre close, miroir ouvert, entre le repos et l’action, les draps pliés, les mots, les mots et le silence et puis, et tout ouvert,

il y aura, il faudra, il faudrait de la musique et rester seul, seulement seul, sans rien. Sur le rivage aux cadavres, le silence et la surprise, les mots et le silence, on en pliera encore. Ensuite, draps pliés, tiroirs pleins, la sagesse, l’amour, la vengeance, l’oubli. On est en avance, on espère venir.

il faut tracer, toujours et tout inscrire, au mur, au papier, dans la tête, en mémoire et en souvenir, on espère toucher et laisser faire l’oubli. En oubli, le coton et le lin rangés dans le tiroir, pliant tu as plié et tu cherches encore, l’oubli, le pardon, la vengeance. On pardonnerait à soi-même, oublie,

oublie, et affronte. Tu es perdu et tu cherches, tout classer et tout jeter, il manque cette certitude, la fuite, la fuite.

28 Juillet 2014.

samedi 11 janvier 2020

Des hymnes.

On arrive et on change de troupe. Les mains, une poignée pleine, de cinq doigts on tient cinq cordes pour tirer la racine.


Ô, temps, tu retiens et tu racontes, les souvenirs en haut, les cœurs ni nus, ni vêtus. Accablé tu défends ta maison, ils sont venus enfin, ils se posent et tu tires.

Des yeux au fond du cœur, des ombres sur la route, un écho pour tout entendre et tomber sur la face, ondes chéries, bois épais, ombres doubles, la vue sur la maison, les murs et les histoires. Au sol, accablé, enfin, une histoire sans parfum, sans retenue, une histoire pour comprendre, pour se donner à franchir un pas.

Un pas, un saut, un saut, un autre et plusieurs et d’autres pour avancer et un coup prendre et puis, bien roidement se reprendre, composer une chanson, une histoire pathétique, et puis encore et puis toujours et puis.

Se défendre et changer, sur le devant, sur l’arrière, sur les collines, sur la hauteur, les évidences accumulées, les erreurs et l’oubli. De l’oubli, pour tout cela.

Des yeux au fond du cœur, des ombres sur la route, on échange pour tout entendre et on tombe sur la face, ondes chéries, bois épais, ombres doubles, sans retenue, une évidence, tu arrives et tu deviens : ombre, haut-le-cœur, rides sur les eaux, fleurs sur les carreaux.

Des hymnes aux poissons, la mer achève tout, et tout, fini sur les eaux calmes, au bord, sur la chanson, on y finira, on y tournera.

27 Juillet 2014. 


vendredi 10 janvier 2020

Tout, un œil.

Pourquoi, pourtant, encore, on descendrait et on regarderait au fond, au fond, dans le renoncement, dans la clarté que tu ne partagerais pas, où tu ne faiblirais pas, où tu ne serais pas, tout irait bien, tout irait vite et se ferait et se donnerait et tiendrait, bien sur, les jambes sur, les yeux aux épaules.

Je tombe et je tiendrai, je serai encore, et suffisant et plein de grâce. On se recommande, une couronne offerte, un regard tenu jusqu’au bout, jusqu’au salut de la fin, donnez nous aujourd’hui notre pain, ce jour, aujourd’hui, de ce jour, quotidien, et tout ce qui passerait dans ce jour, entre.

Ce matin et ce soir, le quotidien, du pain et des jeux, ensemble, tout accroche, tout tient et tout enclenche, sur le devant, dans l’escalier, oh une surprise et puis le jour venu, venant, et puis la joie sur la pleine mer, sur le devant, dans l’escalier, dans la brume, tout est en voile, tout est donné.

Sur la terre et dans les airs, les eaux partagées, les points éloignés, les courroies et le cuir mêlés, tout tourne et tout devient. Il se pose et enclenche, la terre, l’eau, l’air, le temps venu, tout est comblé, la vie passée, les yeux perdus, tout est donné, tout est compris, tout en face est.

Tout change et tout y va, au devant, au loin, un mot pour les autres morts, tous, les grands à gorges déployées, trésors découverts, planches sorties de l’eau, arrachées à la fêlure, sorties de tout pour tout entendre, pour tout recommencer, la vie, le vent, les oiseaux dans le ciel, la journée accomplie.

Le travail commencé et les chantiers ouverts, il faut entendre le bruit du fer sur les pierres, le bruit du coup, un pied au sol et une erreur effacée : il découvre et rectifie, il arrache, un œil étrange, une vie au panier, les lois sont abolies, les pieds le tiennent et partagent en deux, le temps, les ombres.

En morceaux, la lumière sous le fardeau, sous la cadence, sous le fil les voiles, les bateaux, les pieds tenus, au fond tout est beau, tout est, et en haut et en bas, il fond, il coule, il se harcèle, et il tire toujours plus loin un œil blessé, rides lourdes, les paupières abaissées, la fin inscrite dans la pierre.

Tout avancerait, tout le comprendrait et tout mentirait aux oiseaux, enfants posés, corps étendus, sans cesser, sans rompre rien, sans drame, sans raison, sans retenue, dominé, il se défait, il s’incline, il est tenu, il est posé, il cherche, tout égratigne.

26 Juillet 2014.

jeudi 9 janvier 2020

Retour, parfois.

1

En marchant
les racines prennent racines
ailleurs
comme un fil bâtit

la trame du temps
l’abri du tourment

des chants s’élèvent de l’ombre

2

Les heures grésillent
parfois elles crépitent sur les rochers
les insectes sont absents
les nymphes sont lascives
et bruissent dans les arbres

baisers des sources vives sur l’écorce du temps
les oiseaux sont revenus et enlacent l’air bleu

des voix sortent des mousses
prisonnières d’un temps au visage d’enfant
elles sont dans le tourment

la vie est en partage
en éclats de saisons
dans la main de l’air libre
sur les lèvres des forêts

en marchant dans l’instant
une idée rompt le fil ___ sensible est la trace
là-haut dans le ciel l’oiseau lance son cri



Maria Dolores Cano, 09 janvier 2020 à 11:45. ici .

Parfois.

1

Parfois, en marchant, cela arrive, l’idée du pouvoir prend toute la place, parfois en haut, parfois en bas, et tout y va, en avant. Parfois on croise et on tire, le fer, le fil, il y a un échange au long du long, le fil se donne et tout résonne, en haut, en bas, ailleurs, on change, tout passe. Un fil de salive

sur la lame, petit couteau, petit couteau, tout ouvre et tout arrache, tout grandirai, tout porterai, et l’idée et le ton, le pouvoir, le pouvoir et tout coupe, il y a là une belle simplicité et un simple courage, il y a, il y aurai. Un abri pour la tempête : passager ou timonier, tu parles et tu défends, tu tiens

à l’idée, au pouvoir même, timonier dans la tempête, les autres ne se peuvent résoudre, et à se résoudre il faut choisir, et oui et non, et non et oui, tout chante et il faut à l’idée, au pouvoir même, timonier dans la tempête, il faut choisir et oui, et non, et non, et oui, tout chante et il faut résoudre.

2

Bien sûr, bien tôt, bien tant, et tout y penche et tout y va, les heures, les rochers, les insectes oubliés, naïades, sylphes, nymphes, sylvains et faunes, ils tirent sur tout et ébranchent les arbres, aux sources fugitives, aux bois écorcés, aux cœurs énamourés, aux folies abandonnées, ils posent,

se posent et se penchent, et tout y boit et, et, tant d’amour et d’espérance, parfois, parfois, sur une idée simple et obstinée, tu es en tête et tu mènes, timonier, et les autres en sont à se résoudre, oui pour oui, et non pour non, tout y passe et tout y chante, timonier, mais dans la tempête

tu es résolu, et tu penches et tu tournes, le haut pour le haut, le reste pour tout dire et oublier le bas pour le bas, le fort et le tendre et puis l’eau froide des sources et tout penche après chaque tronc, sous chaque écorces, oiseaux saisis, insectes oubliés, naïades, sylphes, nymphes, sylvains

et faunes, tout penche, tout tourne, tout cherche, je t’appelle et je crie où vas-tu vite, et tu cherches sous la mousse, au coin des troncs fendus, sur le lointain, troupeau perdu. Il y a cette idée simple et qui tourmente dans la tempête, le timonier est-il résolu et tout arrive-t-il a les convaincre, je pars

à droite, je pars à gauche et je suis fermement résolu, comme un rocher, bois, vallons et tout y cherche, et la vie et le partage, en haut, en bas, chères forêts, arbres aimés et toute la vie entre les dents et sous la lèvre. Je viens et je cherche la trace de tout cœur, de tout cœur, en toute certitude,

et marchant, je cherche et je tourne, l’idée est simple, le fil est sensible, je suis sur la trace, je suis sur les pas, je te cherche et je te trouve, en haut, en bas, au devant, au-delà, sous l’écorce et sur les feuilles dans les branches, au nid des oiseaux, j’appelle, et j’appelle, et tout retentit, nom, geste,

et timonier dans cette tempête, je résous et j’avance.

25 Juillet 2014.

mercredi 8 janvier 2020

Y.

Si je suis, je peux faire encore, dire le ciel, le soleil, l’air, tout passe, et si je suis, je passe, je cherche et tout se ferme, le temps passé, la vie rêvée. Et toute au hasard, par hasard, j’y suis et j’y restais, cette lettre, y, cette lettre, quand même, quoique avec tout à en dire, rester sur place, et reconnaître,

et reconnaître, je suis ici, j’y suis, y être et y rester, tout y est, un univers, une joie, sans mélange, y est, j’y suis, j’y reste et je donne au ciel, au vent, à l’air cette petite lettre, cette petite clef, ce regard tendu. Quel objet, quelle figure y est, il suit, il perd, il en mourrait peut-être, il y serait

sans encombre, sans entrave, au ciel, au ciel, il cherche le vent, il tourne à l’air et un peu plus grave et un peu plus lourd, il cherche et pose un poids terrible. Toute joie, toute impression, il y est, ils y sont, ils tournent et tout monte, la chair est bien plus rare, le ciel est ouvert, tout se fond, tout

s’emballe, y sommes nous encore, y sommes nous vraiment et le vent siffle, oreille perdue, y est-elle, y sont-ils. Ils se cherchent et se posent, plus de chair, plus de vent et si peu d’air, si peu de temps entre les nuages, ils sont inconnus, ils sont en place, ils cherchent. De chair un peu moins

et beaucoup moins d’images, il reste des additions, beaucoup moins de lettres et beaucoup plus de chiffres, nombres tendus, nombres perdus dans l’air et, un, c’est le beau temps et, deux, c’est ce qui reste et je pose trois, il se pourrait que l’on enclenche sur l’éternité, enclenchée, déclenchée,

il y rentre beaucoup de mécanique, des nombres, des chiffres et des lettres, y serons-nous aux mots, y serons-nous aux paroles utiles, y serons-nous présents, ils se donnent et ils observent vraiment, ainsi posés des chiffres et des nombres, y sommes nous aux images, il y est une raison,

nous y sommes, nous, aux affaires, je pose un, je retiens deux et je compte, ainsi le vent coule, ainsi le temps est posé, un et un et deux, il reste tout à poser, il reste tout à entendre, il se cherche et si, et si je suis, j’y peux, quand même encore tout dire, sans rien dire, sans se donner, sans

se finir, les lettres une à une. En position, il manque la chanson, la forêt qui murmure et tout le bruissement qui roule dans la chaleur, on se cherche, on exploite et on tire un mot pour l’autre, une image sur l’autre, où est l’eau, où est le souffle, où sont les oiseaux, si je suis, si j’y suis, je chante,

encore un peu, et pour. Petite lettre, y, pour ce changement, un mot pour l’autre, une image dans l’autre, un travail terrible, une version entière, je monte, je monte, j’y monte, ce travail est-il utile, y manquent les fleurs, les doigts, la peau, le vent entre les branches, les feuilles, les oiseaux, le parfum.

Un pied qui, y, foule.


24 Juillet 2014.

Retour, arc et flèches.

Les fleurs perdues, en cavalcades. Sol du désert. Oasis du ciel.

Tranches de mots, étroits passages entre rires et pleurs. Ignorance et insolence, bagages sur la rive. Là, le passage.

Chants de victoire, dispersion de la parade, déroute et défaite. Les racines ont le regard sec.

Labyrinthe des mots, sourires en broussailles et flèche du centaure.

Le tronc éclate, ses griffes sont aigües. Un simple froissement, à peine un chuchotis. Le cœur se fend, bouche ouverte aux lèvres lacérées.

Dans le clair et l’obscur les sons reprennent vie. Le vent effleure la rive, la flèche du centaure vibre en signes lumineux.

Savoir et aimer, le cœur enrubanné, être et connaitre. La vie, conciliabules infinis.

Les oiseaux sont revenus. Des fumées sacrées montent en volutes, encens et résine. Sensualité du lys.

La vie dans un rayon. Un arc avec ses flèches.


Maria Dolores Cano, 07 janvier 2020 à 12:07. ici.

mardi 7 janvier 2020

Arc et flèches.

Et tiennent les fleurs, les arbres et les monts, l’herbe et les racines, troncs déployés, les feuilles en tas perdus et recommencés, gisants, au sol, perclus, éteints et sans attaches, sans compte, sans pensées, sans troubles. Une lente, lente chute sur le ciel, pendus à la vie, ils se défont, pèsent.

Ils coupent, ils tranchent, ils cherchent un mot pour l’autre. Mais ici on cause d’élégance et de raffinement, d’un monde d’égarés, on en rit, d’un monde d’ignorants, de tordus, de brisés et surtout d’une belle impertinence, d’une envie de tenir le haut, le haut, la haut, où la rive est tendue.

Le poids est bien trop lourd, ils sont affreusement sans allure et sans grâce et tous chantent victoire et déposent des mots et des phrases sur la peau, entre les os, le pied est un possible réceptacle, ils boivent et tombent sur le devant, au côté, au côté, sur le tas, au tronc sur les racines.

En deuil ils volent et murmurent une envie, le besoin, le désir, mots accumulés, sourires perdus, ils avancent et tous comptent, ils sont frais et charmants, jeunes gens perdus dans l’onde claire, dans, sur, dedans, sous, dessous, dessus et toi le centaure tu viens, tu visites les racines du tronc.

Des liens perdus, des roches éclatées, monstre antique, centaure tu cherches et tu comprends une vie et une autre, dans la mémoire, dans un coin perdu. Tout racle, le pied, la peau, le cœur éclaté, tu cherches et tu empoignes le crin, le crin, tu vises et tu serres, arc et flèches pendus au temps.

Dans la dérive, dans le clair, dans l’obscur des souvenirs et l’éclat de la vie, fières trompettes, son qui obsède et tu percutes, œil de trompette, éclatez, éclatez fières, et tout respire, le cœur en ce vallon et tout charme et tout y conduit, vallon charmant et fille au bain, centaure pressé, arc, flèches.

Contre le cœur, contre le temps, contre la durée, temps informe et raison folle, tout est à voir, tout est à venir, venu, venant et doux et perdu et chantant, tout tire sur le crin, tout file et dépose, le jour, la vie et les histoires anciennes, centaure perdu, tu reviens et transportes d’un âge autre.

Une vie déplacée, une heure trop tendre et blanche, des oiseaux encore roulent sur les cailloux, parfums d’aneth. Le myrte et le thym, la sauge toujours et de simples en simples, le lys penche, centaure perdu et revenu au pied de l’arbre, entre les racines, entre les doigts perdus et sans attaches.

Dans l’air libre, dans la fraîcheur, dans la clarté et vive et toute rayonnante, tu vis, tu tiens, tu files, tu respires, affectueusement sans rien au devant, sans rien devant, et tout en arrière, les souvenirs.

23 Juillet 2014.

lundi 6 janvier 2020

dimanche 5 janvier 2020

Retour, la surface.

Recommencer et embrasser
étreindre les mots ___ les idées

la phrase est sur le trait
le vent tourne ___ ciel absent

dans l’herbe un léger souffle
la pierre est d’encre et papier blanc
les mots bleus comme évidence

la parole est de sable
les vocables saupoudrent le ciel __ là-bas
un autre monde

les eaux s’arrachent __ le silence bourdonne
la surface a la dureté du froid

la vie est un soleil farouche
elle parle à l’oreille des voûtes
décroche des larmes aux ventres chimériques

les mots sont dérisoires
la parole incertaine ___ insondable folie
le temps est suspendu au clou de la raison

le jour est sous la pierre ___ une montagne de lumière
un souffle ___ un seul ___ un insecte ___ une fleur

un cœur en cage
une poitrine de miel
en surface une poudre de brume

tout recommence
étreinte de l’aube


Maria Dolores Cano, 05 janvier 2020 à 10:42. ici

La surface.

Enfin tout entendre et tout porter, tout comprendre et recommencer sans peine, sans trait, sur la face, sans aucun bien, sans reste, sans. Il se donne, il embrasse, il comprend, il étreint et en surface en entier il dit, il chante et égrène les mots, les traits, les idées, les raisons et les ors. Il fonce,

force un trait après l’autre, inutile et déraisonnable le sens est perdu, tout est abandonné, tout est en absence, tout est à renouveler, sans rien pour le tenir, sans raison pour le croire, sans idéal, sans tremblement, sans passion et puis, sans nécessité il tourne au vent, il oublie la nature, il ne voit

plus d’herbe ni de chemin, plus de trace, un simple souffle, un filet et d’eau et d’air, déjà vu, déjà perçu, écrit à l’encre sur le rocher et main tremblante et bois et vallons. Dans le fond on se sert, on ressert, on use, on abuse, étreint, éteint, effacé, dit, redit, assène, les mots les uns aux autres,

les tranches dans le plan, les syllabes une après l’autre, sans trembler et sans raison, forcées, étalées, dites et redites, épouvantables et médiocres, sans entrain comme à chaque fois, il y eut le dire, le redire, il y a le devant sur le devant et puis plus loin, ailleurs au lointain, un à une, une, autre,

eaux en partage, l’ambition noire et décidée, la guerre d’un peuple inconnu, les marches sans enthousiasmes d’un peuple de touts petits croyants, sans effet, sans y croire vraiment. Tout parle et se construit en dehors, surface après surface, ce qui compte, l’espace, le temps ne tient plus

la vie est au loin et ailleurs, ici j’attends et me désole, où sont-ils donc, mais où et pourquoi. Il dit l’oreille siffle et le souffle est meilleur, il enfonce, il boit une larme sur l’autre, du bout du doigt, du bout du temps, effet et certitude, ils ont plongé, ils meurtrissent, ils dérobent temps et espace,

mot après mot et paroles sans raison, effacées. Surface nettoyée il plonge et se désole, plaisir et incertitude, oubli sur tout, oubli de tout, seules comptent les surfaces, seuls tiennent les habitudes et les parcours, jour pour jour, lieu pour lieu, temps pour temps, enfonce, enfonce un clou, un autre

et perce au jour et étale sous chaque pierre retournée. Vient en lumière un monde nouveau, dit par les mots toujours les mêmes, devant, au loin, ailleurs et le dire et le faire, pour reprendre souffle, à chaque instant, pour dilater la ceinture, pour développer le sens aigu, la course à venir, la vie partagée

il n’ose et affirme la cage, la poitrine, le coffre, pensant au coffre de fer étalé et perdu ailleurs et sans entrave, allons-y, allons-y, tout tient, tout vient, y manque-t-il du cœur, y voit-on trop de raison, il est possible, il est possible que seule la surface compte.

22 Juillet 2014.

samedi 4 janvier 2020

Ah et oh.

Ah, sentir, et pleurer, pour boire et dévorer, entre le soleil et la pluie la vie. Avance et tout se noue, tout est lié, tout est tenu. Il se fige, il se donne, tout répandu, tout étalé, surpris et retourné, d’une fleur à une goutte de pluie, de temps perdu, de grain vidé. Oh, les herbes folles, oh, oh,


les vierges inventées et tout pour rire, et tout pour enchanter, tout pour ne rien dire, la vie goutte à goutte, au sol en graines étalées, en herbe foulée, le sel, le sucre, l’eau, tout sur la table à boire et manger pour enfin, enfin, comprendre. Oh, les herbes en folie, en ouragan, tempête et voiles.

Sur la vie le cœur ouvert, la pluie sur le front, le pied dans la boue, le cœur sur la main, les herbes sur toi, tout est à venir, tout est en attente. Ils filent, ils démontent. Herbes et planches mouillées, peau égouttée sur le front, au devant la vie en soleil perdu, en désirs, en franchise, en herbes.

Sur la table, en toile et chansons, quand reviennent le temps, les fleurs, la vie courante, sans rien. Tout en oubli, tout en émois, retenus en faveurs, en bricoles, tout tire sur la corde, tout mord et décompose, les herbes, les paniers, les avoines folles, ils sont comblés les greniers, il dit, redit, il compte.

Il martèle la même histoire, toujours la même chanson il dit, il redit, il recommence, le ciel, l’orage, le soleil et la pluie. Il fait toujours aussi beau, il fait toujours aussi chaud, sans rien sur la tête, sans rien sous le pied, il avance et dit encore, devant, derrière, toujours les mots, les mêmes.

Ils tournent, ils comptent, ils aiment les herbes une à une, les paniers pleins, les greniers, les avoines, les herbes, oh, les vierges inventées. Quel avenir, quel souvenir, quel éclair d’erreurs répandues, des éclairs sur la tête. Ils sont couronnés de joie, d’amour et de certitudes, ils sont un royaume.

Ils chantent des chansons, tu dis, tu redis, tu épelles et tu répands un mot pour un autre, les eaux partagées, les chemins comblés, les maisons vidées, tout part et tout voyage. Ils y vont, ils y vont, tout part et tout commence, les malles, les armoires, les paniers, tout est comblé, tout se vide.

Sur la vie, sur le temps, greniers vides, herbes foulées, tout tient, tout vit, tout commence et tout se répand, tout vire et recommence. La vie, la peur, l’amour et les chansons, la vie sur l’eau, sur le partage, et sur les ombres, sur les demandes et les lettres, voyelles, consonnes tout éclate et tout.

En pleine ardeur, ils se donnent et recommencent. Ah, une vie entière, une vie pour dire et pour redire, oh, chaque jour je déplace la même poussière.

21 Juillet 2014.