samedi 4 janvier 2020

Ah et oh.

Ah, sentir, et pleurer, pour boire et dévorer, entre le soleil et la pluie la vie. Avance et tout se noue, tout est lié, tout est tenu. Il se fige, il se donne, tout répandu, tout étalé, surpris et retourné, d’une fleur à une goutte de pluie, de temps perdu, de grain vidé. Oh, les herbes folles, oh, oh,


les vierges inventées et tout pour rire, et tout pour enchanter, tout pour ne rien dire, la vie goutte à goutte, au sol en graines étalées, en herbe foulée, le sel, le sucre, l’eau, tout sur la table à boire et manger pour enfin, enfin, comprendre. Oh, les herbes en folie, en ouragan, tempête et voiles.

Sur la vie le cœur ouvert, la pluie sur le front, le pied dans la boue, le cœur sur la main, les herbes sur toi, tout est à venir, tout est en attente. Ils filent, ils démontent. Herbes et planches mouillées, peau égouttée sur le front, au devant la vie en soleil perdu, en désirs, en franchise, en herbes.

Sur la table, en toile et chansons, quand reviennent le temps, les fleurs, la vie courante, sans rien. Tout en oubli, tout en émois, retenus en faveurs, en bricoles, tout tire sur la corde, tout mord et décompose, les herbes, les paniers, les avoines folles, ils sont comblés les greniers, il dit, redit, il compte.

Il martèle la même histoire, toujours la même chanson il dit, il redit, il recommence, le ciel, l’orage, le soleil et la pluie. Il fait toujours aussi beau, il fait toujours aussi chaud, sans rien sur la tête, sans rien sous le pied, il avance et dit encore, devant, derrière, toujours les mots, les mêmes.

Ils tournent, ils comptent, ils aiment les herbes une à une, les paniers pleins, les greniers, les avoines, les herbes, oh, les vierges inventées. Quel avenir, quel souvenir, quel éclair d’erreurs répandues, des éclairs sur la tête. Ils sont couronnés de joie, d’amour et de certitudes, ils sont un royaume.

Ils chantent des chansons, tu dis, tu redis, tu épelles et tu répands un mot pour un autre, les eaux partagées, les chemins comblés, les maisons vidées, tout part et tout voyage. Ils y vont, ils y vont, tout part et tout commence, les malles, les armoires, les paniers, tout est comblé, tout se vide.

Sur la vie, sur le temps, greniers vides, herbes foulées, tout tient, tout vit, tout commence et tout se répand, tout vire et recommence. La vie, la peur, l’amour et les chansons, la vie sur l’eau, sur le partage, et sur les ombres, sur les demandes et les lettres, voyelles, consonnes tout éclate et tout.

En pleine ardeur, ils se donnent et recommencent. Ah, une vie entière, une vie pour dire et pour redire, oh, chaque jour je déplace la même poussière.

21 Juillet 2014.

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