mardi 14 janvier 2020

Encore.

Ils parlent, encore, de jours, de nuits, de paupières. Encore, de tout à éclore, tout à trembler, sans astre, finissant, sans char, sans voiles, sans clôtures. Le bien le sait, l’amour le dit. Ils sont encore, là et toujours, ils penchent le front, les larmes, les doigts tendus, les joues embrumées de gloire.

Et d’ivoire mêlé, le jour finissant, la gloire à propos, les cieux engloutis, ils dorment au bord du gouffre, une main jointe à l’autre, une échancrure dans la vie, au rebord, sur le côté, ils chantent et ensemble, ils comptent ce qui part et ce qui ne revient jamais, la gloire et l’ivoire des astres oubliés.

Ils penchent et tournent, tout incline, tout compose, tout retient, peu, bien peu revient, pain sur l’eau, nourriture de marguerites, perles et porcelaines, tout éclate et tout tremble, sur le lointain, sur le devant, sur le profond. Les mains jointes tournent, ils sont un groupe, un biscuit, comme,

un vieux faune de terre cuite, les amants bizarres penchent au jet d’eau et en ardeurs sans fin, sans fin, sans avenir, sans rien et sans personne. De l’amertume, de l’oubli, des cris et des aveux, abandonnés, des lèvres avalées, des cœurs sans un ruban, des animaux lavés, des cœurs en églantine.

Le rose racle l’air, une épine, une perle, devant au monde une goutte de sang et des pleurs. Ils comptent les dents et l’ivoire, ils chantent la gloire, le temps venu de compter et reprendre, encore, l’ardeur du corps déposé, les yeux reconnus, le lin, la couche en blanc et rose, l’ouvrage, outils posés,

le temps rassemblé, ils se donnent et offrent un paradis, au bord, le gouffre est ouvert, le blanc, le rose et les outils tremblants, la vie incarnée et les mots se posent, ils sont avides en blancs et roses, les heureux dans le temps, les cœurs loin des cailloux, le règne au clair et la servitude blanche.

De rose, de rires, retenus sur le lin, sur le blanc, sur la couche, tout se tient et tout y pose. Un temps, un tien, une aventure, des outils déposés, des cœurs en ligature, du sang au bout du doigt, épine d’églantine et cœurs froissés sur la couche de blanc et rose, ils tremblent, ils assemblent.

Ils composent un avenir, une espérance, tout ira, tout reviendra, tout finira, marguerites, perles et porcelaines et encore, le blanc, le rose et les outils tremblants, astres oubliés, encore, le temps se posera.

30 Juillet 2014.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire