Affaire étrange, étrangement conduite, et noire qui fut menée et blanche qui fut posée, araignée du matin étrangement posée au rebord, fenêtre de transition et rires de façade, tu tiens et tu récoltes, fil par fil et bouche abandonnée au calme et au mystère, des rondeurs étrangement étalées, de précipice en précipice tu gonfles et tu calcules ce qui reste de jours et de nuits et d’heures réglées, au détour tu tournes, sentier et revers de branches et de cordes, et de sac tu tiens, ficelle abandonnée, ouvrage sans allure, du bien et du tenu, tendu d’un bord l’autre de la rive, devant, tenu en arrière, croyant de plus et de côté, d’erreurs tu ramènes le poisson pris au fer, tu replantes, tu enracines les restes, hameçonnée, enfance passée et incontournable,
(de plus en plus, et pourtant un leurre),
Ah, l’univers, au détour, au temps compté, le mont est en approche, de feuilles et de branches et de terre mêlés, et sans lien et sans poids, sans figure, tout allant tu retournes et tu décroches, de loin en loin, main tendue, rides aux paupières tu es stable, sans poids, tu demeures et tu comptes, aussi franchement, aussi longuement le dire et le tenir, porter au-devant les preuves, tout ici existe, tout est déposé, coffres et papiers et encres, tout pour composer, une œuvre, un temps, de lignes et de restes, du blanc sous les arcades, du noir sans la suite, un rien de mots, un cent d’images, des actions et du drame, je suis ici au droit de la ligne, poisson perdu, bouche tordue, je tiens et tu me poses le flanc sur le sable, les yeux épouvantés, en avant, en retrait, en pause, au silence, les cœurs emmêlés, le rire entre deux larmes, tu tiens et tu reposes,
(de plus en plus, et pourtant un leurre),
Autrement, au-dedans, la rive et les cailloux, ce qui reste au bout des doigts, écailles et poussières, du dedans, du dehors, de loin, de près, proche et prochain, de gré, tu combines ici et ici ce qui reste de force, ce qui vient, ce qui tient, lignes et mots et phrases sur la branche, au plat de la main, comme si, comme si on avançait, comme si ayant craché dans les mains on était à l’assaut, rive perdue, rochers lointains, cous et griffures, la bouche tordue au fer, hameçon, chanson sans conséquence, passage pour tenir et rires sans conséquences, et puis, et partout, et tenant, et mordant du rire et des histoires, tirons, tirons, un fil après l’autre, et saisi et rompu, les os vont bien craquer, et sous la dent, et au sacrifice je tourne et tu comprends, il te reste un seau de volonté et des mots précieux,
(de plus en plus, et pourtant un leurre),
Au sable, au rendez-vous, la ligne te tire, tu es posé, abandon sans conséquence.
19 juin 2023.