mercredi 8 novembre 2023

Retour, " (il se voit, il se fait, tu tiens et tu commandes) ".

Il reste le sucre sur le cœur et la chaleur du soir. Il reste le vent, il souffle les amandes, éparpille le sable sur la grève et noie les étangs. Il reste la vie emmêlée aux choses imposées, au ciel dévoilé, à l’eau sur le pavé. Il reste les heures rayées, le pain en héritage sur la table posé. Il reste toutes ces choses en partage, la vérité sournoise, le linge plié, le langage oublié. Il reste sur le bord de l’étoile une pointe de lait pour l’enfant opprimé. Il reste le miel, le silence des orages, une feuille sur la branche, un oiseau aux plumes toute gonflées. Il reste un cœur dans un mouchoir plié, un peuple des nuages au regard mouillé et chemises rapiécées. Il reste une saison, du pain noir sur la planche, le poids des mots simples et la vie en dedans. Il reste une pierre de rêve, une corde brûlée, un livre refermé, sa dernière page tournée. Il reste une herbe verte tout au bord de l’eau, une rivière offerte au silence des eaux. Il reste un galet sur le sable doré, un galet de silence un présent silencieux d’un homme qui marchait. Il reste le désert, le monde qui se perd et la joie retrouvée. Il reste la griffure dans ta voix qui se brise, un gravier tout petit qui te blesse le pied. Il reste les nuages, les nuages dans le ciel et les oiseaux de passage en flèche vers l’été. Il reste le pendule et le risque de perdre ses amis essentiels. Il reste sous la cendre de la tourbe brûlée, un repos annoncé, le souffle revenu d’une histoire passée. Il reste sur le cœur le sucre et la chaleur, le rire du soleil et une perle de lait.

Maria Dolores Cano, 07 novembre 2023 à 19:13.

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