lundi 13 novembre 2023

(sans risque, sans dommage, devant le temps, devant le courant, sur ce qui tourne et se comprend,)

De plus loin on tourne vers l’histoire, on tourne, on tient, on tend, on frôle, y serons-nous, y viendrons-nous, sérieusement, sans connaître, sans voir, sans rire, sans trembler, devant et plus encore, de plus loin, on tourne et tout reprend, on est, on tire, on penche, des oiseaux, des fleurs et des arbres,

(sans risque, sans dommage, devant le temps, devant le courant, sur ce qui tourne et se comprend,)

Au calme, au repos, flamme tendue et rouge gorge, oiseaux perdus et nids dans les broussailles, je tiens, tu viens et nous allons de force en force, tout est porté, un mot plus un autre, une vie d’aventure, un élan, un envol de point en point et forcément la vie avance, je te porte, tu comprends et tu restes saisi au ciel même, un histoire et plus encore : il invente une enfance bien précise, pour dire et chanter, je tiens et tu observes, le fil, la route, le calme, et saisissant, et embrassant une folle espérance, oh, aimez-moi, aimez-moi, aimez-moi fort, aimez-moi beaucoup, au champ, au devenir, au même, tu dérobes les objets, regard caché, tu tires et tu espères, aimez-moi bien fort et un peu plus encore, 

(sans risque, sans dommage, devant le temps, devant le courant, sur ce qui tourne et se comprend,)

Du rire et des cailloux, le vent tourne et tu observes, chemin faisant barque plombée, flanelle et sac, tout tient dans le dos, paquet encombrant, un rire fort, une cassure extrême, dos courbé, le bâton aux épaules, il reste à parcourir, il reste à réciter, le plain-chant en rupture, les yeux ouverts, la vie signalée, il te reste à sortir de l’ombre les grains un à un, il te reste à comprendre, les images s’imposent, le temps vient et tout venant et tout venus, les oiseaux et les branches et les herbes, les herbes entre les troncs et ce qui tient et ce qui avance, sans détourner, sans entendre, sous les ronces et au champ il y a tout ce que tu devines, les ombres oubliées, les feuilles nervurées, semis de fleurs, abandonnés, et trace de rouille sur les feuilles, je te tiens, je te veux, je te vois, et encore, et plus même, tu retiens et tu encercles les évidences, soleil meurtri et raison, les idées une sur l’autre, ce qui avance et ce qui grandit, il te reste à comprendre les images anciennes sorties des meubles abandonnés, tiroirs et bijoux, un fragment, gorge chantante et œil changeant, 

(sans risque, sans dommage, devant le temps, devant le courant, sur ce qui tourne et se comprend,)

On justifie, on comprend tout et le reste est inutile, le surplus aux orties, aux herbes entre les troncs, pour que reste ce qui avance et gémisse ce qui ne se comprend, en faire soi, en dire plus, se contenter de ce qu’on imagine, une phrase perdue, un bouquet dans les airs, abandonné.

30 mai 2023.


1 commentaire:

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    oiseaux des arbres
    leurs nids dans les broussailles
    rire des cailloux
    des herbes entre les troncs
    et la rouille des feuilles

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