mercredi 31 mai 2023

Retour,"Une autre clef."

On cherche encore une autre clef
Le sol d'un luth
Un silence diminué

On cherche des vers frappés
De nouveauté et d'innocence
Des écrits d'herbes

Et des poèmes hâtifs
Courant les clavecins
De nos épiphanie

Jean Jacques Dorio, 31 mai 2023 à 03:15.

mardi 30 mai 2023

Une autre clef.

On cherche encore une autre clef, on se distingue : tu bois et tu entends, parole approchée, silence sans attente, on approche, on se tend et tu retournes, du fond au fond, et tiennent bien les images sur l’eau, et tombent, et tourbillonnent, plumes et voiles, tout est à considérer, et voyons, et comptons,

et pesons, poids de pierres et poids de genoux, posés en force sur la rive, pénétrés et tenus, cailloux et débris de verres polis, polis, sur le sol il y a des branches, je tiens, tu voles, et au-dessus, et au-devant, à l’entournure, je compte, je compte et tu déploies ce qu’il faut de précisions, tout brille sous la vase,

tout tient au cœur et aux contraintes, verres polis, débris et certitudes, tout est mêlé, tout est en avance, et comprenons, et décidons, le reste de lumière, au fond, au fond, sous la vase, miroir englouti, je te cerne et tu te déploies, dirigeons, dirigeons, un reste de splendeurs, en avance, sans retrait,

sans effort, sans tirer un fil, puis un autre, je te tiens, tu me donnes et je perdrais toute mon avance, les pieds au sable, les orteils aux cailloux, et la simple, simple, idée d’un miroir sous les eaux, pour dire, dire regardons, entendons, il faut, affirmons il faut y croire, affirmons, y croire et se prolonger,  

d’un rayon d’or et d’argent, tu tiens les fils, tu tires et lance un poids du bout du doigt, au cœur des choses, temps rompu, chemin compté, et faisant, et disant, donnons, donnant, disant, il faut encore tout reprendre, le ciel est à nos portes, le rêve passe et tu descends à chaque carrefour, il y a, à choisir, croisement,

pile et face, tu retiens la main, tu marques le pas, que te dire et te faire entendre, des bruits et des sentiments, je vole, je décide, surprise et raison, différence, peur retournée, tu avances et tu tiens les fils d’or et d’argent, je te soutiens et tu admires, y allons-nous, y sommes-nous, refrains oubliés, oublions,

tout devient et simple et léger, sans histoire, je te porte au cœur, je te retourne crainte légère, une fois tout abdiqué, les chaînes se brisent, tu bois et tu entends, parole approchée, on cherche encore une autre clef.

19 décembre 2022.

vendredi 26 mai 2023

Pour. (Pour Jean Jacques Dorio)

Puisque la belle est morte, puisqu’il n’y a plus de raisons, tu entends en sourdine, oreille meurtrie, l’arrivée, reine de Saba tu triomphes, tu étends et tu agites, voiles et splendeurs, et sermons d’esclaves pour les étoiles, je m’agite, je me tiens, tu considères, reine arrivée, sans autre précision on te cerne,

on dérive et décrivant, on arrache des parcelles, or fondu, forêts en flamme, des sources et du temps, pour bénir et sonder, je te tiens, tu réclames, je commence, allons-y donc, il faut bien remonter les rampes du temps, pour bénir et comprendre, j’arrive de Saïs, je reviens du Pérou, je divague et je chante,

de Vienne jusqu’au Canada, arrivée, arrivant, arrivons, nous sommes en avance, tout chante et bondit, tout pour tout, des savanes, des forêts, je suis, et je suis celui qui court encore, nous retenons le souffle et la voix, désir étrange et jeu palpitant, il faut troubler son âme, et répondre et je suis maintenant,

et ici, j’accroche au bord du cœur des franges et du froid, retenons, retenons, en avance, en retard, une reine arrive et chante, chante, oiseau, canari impérial, nous étions, nous serons, et ici, et maintenant, des branches aux fourrés, et taillis, et frondaisons, cela retient, je suis et sous chaque feuille,

je suis sous chaque feuille, je mords à chaque pas, oiseau muet, source sans avance, tu conserves, on irait ainsi et ainsi d’un heureux brasier, rouge et chaud à une histoire sans lendemain, il n’y a qu’un passé, le reste est en absence, je vis, je tiens, je bouge, tout ici sous les cendres se consume, il te reste :

à dire, il te reste à tenir, des cœurs enrubannés, des voix sans écho, il n’y a pas de reste, il n’y a pas de retenue, tu comptes pour les doigts, tu diriges la route, cœur évolué, croix tendue au-devant, je tourne et tu enchantes, tu tiens, tout commence, il reste à soutenir les heures déployées, les jours envolés,

allons, je te croise et tu oublies, nous étions sur la route, d’un pas large, d’un saut tout plonge au-devant, dans l’ombre, dans la rupture, je tiens et tu fermes, que reste-t-il aux immortels, sans le reste, sans ce qui vient, en volant, en tirant, en poussant, je ferme, et tu dérobes, et tu tiens ce qu’il faut,

pour retourner au jour, pour étendre, pour finir, pour comprendre et retenir il te reste certes, quatre et plus en plus, et un peu de peur à la peau, tu restes ici, et tu retiens bleu et nocturne, sans avance puisque la belle est morte, puisqu’il n’y a plus de raisons, tu l’entends en sourdine, oreille meurtrie, arriver,

reine de Saba, accroche au bord du cœur des franges et du froid, j’arrive de Saïs, je reviens du Pérou, je divague et je chante, de Vienne jusqu’au Canada.

19 décembre 2022.

Pour Jean Jacques Dorio

A écouter

lundi 22 mai 2023

Chair en boucle.

Revenons, tournons, cherchons, ensemençons, la vie avance et tout se tient il reste, il reste des étoiles et du haut, en haut, au firmament, tout brille, je te tiens et tu inondes, homme enfanté, retenu, reconnu, devant, il reste à la porte des clous, des fers, tout coupe et tout défait, des blessures, ongles coupés,

chair en boucle, je te tiens et tu me cernes, nous y sommes et nous tenons, tenir toujours, tenir encore, tu vas, et je viens, et tu augmentes le ciel où brillent les étoiles, tout au trouble, tout à la déraison, je ferme, tout est calme, le reste, la raison, les éclats, tout est splendide, et devant il tient, il déroule,

il arrache, la vie sur le pont, le calme descendu, au ciel brillent les étoiles, je suis, je suis, et tout encore et encore nous divise, y aller, en venir, y retourner, et au calme, et à la certitude, tu affirmes la sagesse, un poids d’éternité, une raison, je ne doute plus, je te tiens et tu enchantes, il reste, il reste,

encore, tout complexe, tout empilé, les vagues, splendidement tout retourne, je te tiens et tu enlaces, ils sont ici, ils sont à leur place, je te revois et tu compliques, un ciel où sont les étoiles, tu reviens d’une épaule à une autre, du désert au tournant de la plaine immense, du clair, du sable sous le pied, éclairant,

des éclairs de la ferveur, je te tiens et tu recommences, une boucle plus une autre, des grains entre les doigts, du souffle sous les bras, tout passe, tout tient, il souffle sur le dos, il pousse sur la joue, un soupir, sur la vie en aventure, je te donne des heures pour compter, du silence pour entendre tout

et tien, et ton, et vivant, entre les doigts tu souffles, je te donne et tu me prends, il reste, il reste des secondes envolées, des grains un à un pesés, et pour entendre, et pour tenir, je te donne une preuve, le temps vient, la vie avance, et tout se tient, il reste, il reste des étoiles, et du haut, en haut, au firmament,

tout brille, je te tiens et tu recommences, d’une boucle plus une autre, des grains entre les doigts, au ciel brillent les étoiles, je suis, je suis, et tout encore, et encore nous divise, y aller, en venir, y retourner.

14 décembre 2022.

Retour,"Petit matin."

 


  1. Ésope conte qu'un Manant,
    Charitable autant que peu sage,
    Un jour d'Hiver se promenant
    A l'entour de son héritage,
    Aperçut un Serpent sur la neige étendu,
    Transi, gelé, perclus, immobile rendu,
    N'ayant pas à vivre un quart d'heure.
    Le Villageois le prend, l'emporte en sa demeure,
    Et sans considérer quel sera le loyer
    D'une action de ce mérite,
    Il l'étend le long du foyer,
    Le réchauffe, le ressuscite.
    L'Animal engourdi sent à peine le chaud,
    Que l'âme lui revient avecque la colère.
    Il lève un peu la tête, et puis siffle aussitôt,
    Puis fait un long repli, puis tâche à faire un saut
    Contre son bienfaiteur, son sauveur et son père.
    Ingrat, dit le Manant, voilà donc mon salaire ?
    Tu mourras. À ces mots, plein de juste courroux,
    Il vous prend sa cognée, il vous tranche la Bête,
    Il fait trois Serpents de deux coups,
    Un tronçon, la queue, et la tête.
    L'insecte3, sautillant, cherche à se réunir,
    Mais il ne put y parvenir.

    Il est bon d'être charitable ;
    Mais envers qui ? C’est là le point.
    Quant aux ingrats, il n'en est point
    Qui ne meure enfin misérable.


    Jean de La Fontaine / Fables / Le Villageois et le Serpent

    19 mai 2023 à 10:29



  2. Lézard des rochers,
    Lézard des murailles,
    Lézard des semailles,
    Lézard des clochers.

    Tu tires la langue,
    Tu clignes des yeux,
    Tu remues la queue,
    Tu roules, tu tangues.

    Lézard bleu diamant
    Violet reine-claude,
    Et vert d’émeraude,
    Lézard d’agrément !


    Robert Desnos

    19 mai 2023 à 10:32

    Maria Dolores Cano

     

jeudi 18 mai 2023

Petit matin.

Je vole et justement,

séquences aveugles,

oh oui, étendu, les jambes au soleil,

lézard, plus de confort, on en fait moins, et aussi plus,

beaucoup plus de lumière, on y voit mieux, plus loin, plus clair,

le monde aussi est étendu.

 

Quelle histoire lézard ou serpent, on tourne en rond.

 

À la lumière on y voit mieux, bien mieux,

mais à l'obscurité, on entend mieux, bien mieux et même on écoute mieux,

alors y voir, entendre, reptile tu es dans une impasse.

18 mai 2023.

dimanche 14 mai 2023

Corps oublié.

Sans te décrire, sans rien conter, de vagues et de brumes, tu retiens un filet et d’eau et de poussière, je te retiens et tu demandes en sommes-nous, y restons-nous, devant et entre les feuilles, il se penche et tu oublies, et envolez-vous-en, on dit, tu cherches le regard, tu donnes, ne reprends pas, tiens

ne tiens rien, d’une main ni droite ni gauche, ô souvenir, tu restes ainsi posé, de part et d’autre d’un continent, tu cherches et tu respires, y sommes-nous, y venons-nous, et de vagues et de flots, de rives et de lames, pierres perdues, et tessons ébréchés, je te retiens et tu me damnes, je te conjure, reviens,

tu reviens, des flammes et de l’attente, dans l’escalier, sur le devant, la joue blessée au cuir, en arrière de la main, en avant, tu contes encore l’histoire, cœur abandonné, des vagues et de l’océan il se retire, tu viens, tu entends, il est parti, rien ne tient, tu cherches, tu soutiens, le corps à l’abandon, bouche ouverte,

serre le nez sur le froid, sur les jambes oubliées, il ne reste ni vêture ni os, ni peau, ni rien de confortable, chair perdue, oubli, et pourtant, pourtant, tu te souviens, un retour perdu, malheureux, et trouve, trouve, la faute, il ne te vient que du dépit, et tu recherches les coupables, en sommes-nous responsables,

des gestes malhabiles, et devant, et encore, tu te frapperais la poitrine, j’ai compris, je comprends et j’accepte ce jugement, je n’ai pas assez éprouvé la peau, je n’ai pas assez tiré du crépuscule les flammes et la braise, il ne te revient rien, comme si un corps était oublié, cœur meurtri, oublié, mal appris,

mal étreint, et peu vu, tu te soutiens, tu arrives enfin, enfin, à la conclusion, la joie n’a pas assez demeuré, il te reste à comprendre d’où vient ce sentiment, ai-je vu la hauteur, ai-je saisi le crépuscule, je te retiens, et de cela il ne reste que le parfum et les contractures, tu te serres et tu te bloques,

il ne reste rien ni du goût ni du poids, farine, ou chair, ou pain, ou songe, j’en suis enfin, enfin, à la révélation, envolez-vous-en.

09 décembre 2022.

Retour,"Des dents."

Tu cherches la racine
___________ une boucle de cheveux
tu t’inclines

il souffle des vents contraires
les confidences tranchent le cœur

heures d’espoir ___ tout reviendra
images sur les eaux
et rides sur le dos

la lune et le ciel en un concert d’étoiles
il est l’heure de raison
______________ du secret dévoilé
______________ de l’âge ensemencé

cœurs métissés
sur le sable la pensée

une boucle ____ la racine
tu respires ____ je t’étreins
cœur à cœur
unissons nos frissons

Maria Dolores Cano, 13 mai 2023 à 10:30.

jeudi 11 mai 2023

Des dents.

Et tu gardes ta peine indescriptible, tu cherches et tu cours du rire à la rive, imparfaitement tu dessines et frôles le sol, baguette abandonnée, racines, tout flotte sur le sable, des traits et des figures, le regard, sans y penser, tu fermes et tires encore, une boucle et une autre, devant, derrière par endroit, rendu,

tu reviens et tu inclines le cou, les épaules souffrantes, le dos à l’abandon, on dirait, retors, on fermerait, il serait encore, et encore, une heure, un peu tendue, un regard en dessous, des lèvres entrouvertes, des dents ébréchées, je te retiens, des dents, tu t’agites au gré de vents contraires, il souffle, les eaux,

le tiers et le quatre, de rames en cerceaux, de confidences en entailles et incises, mords et découpe, et tranche le cœur, des dents, la main, le pied, au poids des heures, au tourment de l’espoir, il reviendra, il est venu, il agit et je tourne au vent contraire, à l’espérance, une vision, image par avance, retour,  

sur les eaux le bois flotté, le pain jeté, les rames, les rides, sur le flanc, sur le dos, aux épaules, attaché tu espères, tu crains et tu agites, la décision viendra, le cercle sera plein, la lune entendra, et nous irons encore, et encore, à pas lent, à l’amble des étoiles, je te tiens et tu restes, deviné et sensible,

les étoiles montent, tout ainsi du ciel retombe, j’en suis sûr, une assurance et des choses convenues, j’en suis certain, il est presque l’heure, peut-être ai-je le temps, raison suspendue, secret levé, tu traces et tu hésites, venons au fait, soyons ensemble, heure et âge, et courageusement pensons, lisons faisons,  

il te reste encore à dire, pour tout temps, des aventures et des sujets, cœurs emmêlés, voix défendues, du concret et des certitudes, je te tiens et tu me mens, je résiste aux vents contraires, agité et tordu, soumis, tout flotte, sur le sable des traits et des figures, du regard sans y penser, tu fermes et tires encore,

une boucle, une autre, je te respire, tu étreins, tu reviens, tu consoles de cris et de tourments les cœurs emmêlés, la bouche si sensible, un horizon de lune, des dents, un bouquet de frissons et tu gardes ta peine indescriptible. 

08 décembre 2022.

dimanche 7 mai 2023

Tout plissé.

Aux yeux, les cavernes et les fourrés, au fond la tête résonne, un mal, et des histoires, et au fond, sur le nez, sur les dents, un tremblement, je te tiens et tout glisse, il reste un reste de fierté, figure tranchante sans avenir, il reste, sans souvenir, et bouge, du blanc au noir, bouge, il te reste un fond de douleur,  

une fêlure du haut vers le bas, la langue tourne, tout s’accroche, les dents, les rides, le reste de ta chevelure, tu en étais à respirer la lassitude, à chercher le jet d’eau, fontaine, les yeux, le reste, les cavernes, les fourrés, il reste des statues et le ciel tremble, tu vis, tu tiens, tu cernes, au ciel tout plissé,

abandonné, au fond des yeux, cavernes et fourrés, tu cherches et tu trouves, surtout, ne te retourne pas, j’avance et tu tiens, surtout, implore la clémence, défais et reconstruis, il te reste à dire le temps passé, ici et maintenant, du figuré et du probable, certainement je tiens et je dévore, bouche,   

bouche ouverte, images du renouveau, sans retour, sans repentir, tu avances, tu cherches un reste de couleur, un reste et aussi le blanc et le noir, les joies certaines, les doigts entrelacés, tu ignores les certitudes, restons dans l’imprécision, restons, je tiens et tu avances, il te reste à définir,

temps, les jours et les heures, jour plombé, tenant, enfant tenu, gerbe dorée, images simples et regards flous, il te reste un peu de gloire et d’espérance, j’en suis encore à ces voyages commencés, jamais achevés, et embarqué sur la mer, sur le compte des jours à venir, une espérance, des départs,

il te reste le compte, le chiffre et les jours écoulés, mémoire, fil suspendu et fil d’araignées, précocement tu tombes et je bouillonne, je tire et tu cours après le temps, arraché, les heures oubliées, la vie suspendue, il te reste au fond, les yeux, au fond, les cavernes et les fourrés, j’avance et tu tiens, tenant,

le ciel tremble, tu vis, tu tiens, tu cernes, et tout ici au ciel se plisse, espace, sans retour, sans repentir, et bouge, tu avances et tu cherches, bouge, il te reste un fond de douleur.

07 décembre 2022.