mardi 2 mai 2023

Des œuvres oubliées. II.

On l’a vu hier, et il est mort aujourd’hui, et aussi, moi, je jure de mourir, si tu m’abandonnes, repose et conforte, un pas au sol, une éternité pour se dire, reprends et accepte, il ne te reste rien, ni le pire de la férocité, ni, du tremblement les cris et le parjure, et vu hier, il ne reste, ne reste, la tête vide,

le cœur rincé, d’évidences en évidences, tu cherches et tu dessines la trace d’une tombe sous les feuilles, la terre est dure, tu penses la terre est basse, là-haut le soleil si haut, si haut, si tous les oiseaux, tous les oiseaux, soleil joyeux, un ciel tout bleu, tout bleu, sous le vent, sous le vent, les iles, les rochers,

tu restes, je préfèrerais être un oiseau sur terre, un oiseau sous les nuages, tu devines et tu accroches les rêves au ciel bleu, la vie errante, pour lit les broussailles, le ciel tout bleu, il te reste le temps compté, les branches, les enfants perdus, sans conscience, sans rien, il te reste chaque meuble à tourner,  

tout devant, tout encore sur le sol, les lames et le fil, le cuir érode la peau, il te reste à pleurer chaudement sur le sol, la tête tourne, le combat, la pression, il te reste à définir, à nommer, à prendre, à entendre une fois et une autre, un regard et des doutes, des erreurs, du vide, pour tout cela la division,

aussi à prendre et à compter les coffres de fer, la peau et les habits, les parures et les colliers, des rires et des cris, je te bats, tu m’assommes, il te reste à partir, il te faudrait revenir, et comprendre, et enflammer le corps au sol, la tête sur le pavé, comment se dire, comment entendre, je t’appelle, tu reviens,

il te reste, déposé au sol, il était là, on l’a vu hier, et il est mort aujourd’hui, et aussi, moi, je jure de mourir, si tu m’abandonnes, on revient, on tient, quelqu’un est parti, il te reste ici à reconnaître la trace de son pied, tu avances, un pas, plus encore, un pas, au loin, ils déplorent, notre, est parti, notre,  

moins de force, moins de présence, moins de suite et moins d’idées, des bois et des fontaines, je te revois et tu grattes, au sol, au pieds, entre chaque tronc, racines, fables et certitudes.

28 novembre 2022.

1 commentaire:


  1. Hier
    était
    aujourd’hui
    je meure
    au sol
    rien
    tête vide
    en évidence
    sous les feuilles

    là-haut
    le soleil
    les oiseaux
    le ciel bleu
    le vent

    là-bas
    les iles
    les rochers
    les nuages
    les rêves
    la vie
    des enfants dans les branches
    leurs rires enflammés
    leurs colliers de baisers

    il reste
    sur le sol
    la mort
    à mes pieds
    la racine
    d’un été


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