mardi 2 mai 2023

Des œuvres oubliées. III.

Il te reste le temps compté, les branches, les enfants perdus, au sol, au rivage, clos dans un grillage, de fer et d’os, de tombes ouvertes, tu cherches et tu refuses, ils sont, ils sont, ici et encore, là et ailleurs, enfants perdus, clos de grillages, à la rive, sur le bord, ils se souviennent, tu attends, entendre,

compter et finir une boucle plus une autre, au détour, les fleurs, les arbres, les saisons, et des chuintements sous les branches, on y voit bien du rouge, sous les feuilles, dans l’air entre deux plis, entre deux certitudes, tu prends et tu remplis, dans l’air, rouge, il te reste encore et encore le reste à accomplir,

au chemin des grandes heures, berceau perdu, nacelle sur les flots, tu restes et tu grandis entre les joncs, enfant perdu, enfant trouvé, bonheur et certitude, tu grattes le sable de la rive, on pense, on entend le bois de palissandre, les verres érodés, au chemin franchi, œil en étoile, tu grattes, enfant,

poudre de rêve, cœur oublié sur la rive, et nous étions, et nous sommes, et nous serons, matin tremblant et silence, tout au repos, tout en attente, deux se trouvent et on attend, encore des regards, encore des murmures, du trouble et de la raison, il te faut partir vers ce qui reste de raison, à la rive la raison,

le sable sous les pieds, en fermeture, tu es enclos de grilles et d’effroi, de frissons et de maladresse, une main sur la peau et des yeux, tout ici chancelle, je te suis, je descends, tu tiens et tu reviens, les pieds soulèvent l’eau et le sable, tout racle et apparait, je te tiens, je te suis, tu échappes, espère,

on l’a vu hier, et il est mort aujourd’hui, et aussi, moi, je jure de mourir, si tu m’abandonnes, nous étions, nous sommes, nous serons, et de sable, et d’argent, de soleil au réveil et d’éternité incluse, je te tiens et tu essuies la peau sur les cailloux, flotte comme un grand lys, il te reste à voir et à entendre,

des broussailles pour lit, clos dans un grillage, de fer et d’os et de tombes ouvertes, tu cherches et tu refuses, ils sont, ils sont, ici et encore, là et ailleurs, enfants perdus, clos de grillages.

30 novembre 2022.

1 commentaire:

  1. Enfants sur le rivage, de chair et d’os, peau ambrée, cheveux de jais. Ils se souviennent les fleurs, les arbres, les saisons et le murmure des branches, le chuchotis des feuilles. Grandes heures de plénitude, de certitude, de bonheur sur le sable, de joie entre les joncs. Leurs grands yeux étoilés emplis de rêves et de raison. Ils prennent dans le ciel un flocon de douceur.

    Ô ! Souvenirs sur la rive.

    Matin de rose, silencieux et léger. Ce beau commencement du jour naissant, où tout est murmures et bruissements. En attente du sable et de l’eau sur la peau. Beauté ultime, juste avant la mort. Juste assez de beauté au réveil pour affronter la mort. Soleil aux mains d’argent pour embrasser le jour.

    Écoute des voix arrivent, elles disent : nous n’avons point de maison, nous vivons sur la rive, entre les grains de sable, entre les joncs notre joie demeure.


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