jeudi 31 octobre 2019

Figure, tu te redresses encore.

I

Tristesse, pour mentir vraiment sur le temps passé, et où sont-ils donc. Il se cherche et il interpelle : avance, avance et vois venir.

Viens, souffle et supporte, accepte et recommence, recommence, embrasse l’horizon et cherche les mensonges, le vrai mentir, la peur et tu soupires et tu acceptes et tu comptes.

Le temps est bien passé, les fleurs retiennent les balcons, colombes infortunées, jetées, à la dérive je flotte et m’interpelle, où est-il donc ton temps passé, à coller, à construire feuille à feuille l’arbre de la liberté, tu te submerges et tu interroges le temps par trop compté. La vie dans l’univers, les oiseaux, les feuilles, les branches et les fruits, il manque, il manque le cœur et bat-il donc et soupire-t-il, tu es au retour, tu es à l’événement, tout commence et tout s’achève, les eaux assemblées, la voile, le bateau, le linge au fil pendu, la lumière sous les branches, entends, entends le souffle et pose tes yeux loin à l’horizon.

Au plus loin, au plus tard, à la tourmente, au retour des bras agités, à la ferveur rompue, aux fils tressés, aux cordes de pendus, il se ferme.

II

Il inquiète et tu trembles encore devant les feux mourants. Ô, vide, vide, il nettoie les planches, aux carreaux et au jour.

La confusion est entrée dans l’ombre, le corps reprend, tranche dans le vif, il se ferait complice, il se ferait métal ardent au soleil, à l’azur, et au bleu du bleu, il pose et commande.

Le jour doit suivre, il faut une émotion, il faut un vide, il faut le calme, avance, respire, reprends la main et pars, on entend, on reprend, on contemple, une image et une autre et des songes mêlés, la vue à l’horizon, les serments sous les branches, les mots gravés et, mains qui tremblent il se cherche, il appelle, ombres heureuses vous passerez, et tordrez la bouche sur la peau, affreux baiser et mots sans raison. Le pied tordu, la sueur coule, il rentre sous le feu, il maudirait les cœurs trop épris, trop tendus et pour mordre et pour craindre de vol en vol, de soirs en soirs, la lumière est tentante.

Le calme n’y reviendrait plus, et de cris et de peurs il a le corps rompu, les images au mur, les oiseaux sous les branches.

III

Il se cherche, il appelle et reprend le souffle, pour raisonner, pour comprendre et demeurer droit dans le tracas qui court.

Il est à déplacer le sable et les gravats et la peau griffée de coquilles, sur les mains, sous les pieds, il coule le lait de figues vertes, pour brûler encore la peau et les raisins il mange, il dévore et dévaste le calme.

Il fuit le repos sur la rive, il n’y a plus un pas pour le porter, il se cherche, il inquiète, les pas trop lourds, les mains sont arrachées, la vie lui va, il se préserve, il s’invente un jour nouveau, une saison, mais amère. Il se reprendrait, il en aurait un sincère remords. La vue au loin, la ligne est calme et il inquiète. Oh, vivre le temps compté, les erreurs, les crimes accumulés, le mensonge toujours la vue sur les collines et devant, bien devant on marche et on se tait. Raisins dévorés les oiseaux volent et réduisent la vendange sans joie, tristesse inutile sur le devant, perdue sur le temps sans arrêt.

Il se cherche et il interpelle, avance, avance et vois venir et viens et souffle, petit amour perdu, petite peur tenue.

IV

Il entend au ciel les oiseaux chanter : vous serez, toujours seuls et plus petits encore.

22 Août 2012.

mercredi 30 octobre 2019

Semé et noué.

Et le vent en tournant cerne les forts au retour, avec incertitude, la vie errante, la liberté et le temps tremblent. Et la vue faible, faiblement diminue, ils sont à retenir le vent entre les doigts les enfants sous les branches, à plat ils avancent, ceinturés sans rien autre autour du cou.

Deux mains posées avec trop de force, l’amour même, en ce moment est violent, trop et trop encore. Au plus près, en regardant mieux, ils sont ici, ils sont là bas, ils sont en haut et en bas, et comme dans les chansons partout, partout à la fois.

En égrenant la récolte, anciennes nouaisons, jeunes semaisons, difficultés premières, tout en avant jusqu’aux dernières, au retour du calme, posés, épis éparpillés, la vie en grains jetée, tournent et se défont dans la lumière, dans le temps répandu dans le tout terminé.
 
Ils sont en évidences ils tirent sur leurs peaux trop noires, trop exposées, le soleil détruit et peu à peu le voyage s’organise, un par un, une par une, petits morceaux et petites mèches, envoyés au vent, au temps. Les eaux, à la surface tout est posé, tout accueille les ramures, les voiles, les vêtements.

La vie sur cette terre, pour les hommes détendus et les enfants sans attaches, et l’amour bien sûr, bien sûr, trop violent. Je meurs vous le voyez et quelque violence qui m’oblige sans cesse à rompre le silence et si devant, devant vos yeux je ne perdais le jour, jamais vous n’auriez su que je le perds d’amour.

Et tout cacher et tout craindre et fuir toujours plus loin l’ombre des sentiments, les bleus sous les paupières et l’odeur. En remettre toujours un peu sur les yeux, un peu sur le cœur, la confiance et les chansons et essayer de dire tout et s’en faire accroire et sur l’infini et sur l’éclat, en toute gloire on est porté, on est.

On entend tout, on voit tout, on se dit tout et tout est posé, les doigts, les cœurs, les épaules et le regard clair et nu et les chemins vers les pentes arides, au ciel au vent, au caillou, fêtes écartées, rires avalés, ils se tournent, ils se cachent et tout serait à recommencer.

Dans la pente, vers le ciel, vers l’éclat, le jour et la ferveur des souvenirs, les images mêlées crèvent en bulles et défont la surface. Il reste bien plus de sauvagerie que de douceur et de patience. A la surface ils sont, ils sont effondrés, ils sont épuisés étrangers en tout lieu et absents sur chaque terre. Le bien reçu et dispersé, les abeilles aussi meurent de soif.

Il force, il espère, il court sur le chemin et il grandit, tout est à détacher et les phrase et le temps, tout est à séparer, il ne devrait rester qu’un peu de d’espoir et quelques grains d’amour au feu du soleil.

Et essayer de dire tout et de s’en faire accroire, les sentiments forts, les rougeurs et les rires, la chaleur brûle les peaux trop noires, oseront-ils encore cerner leur temps passé, tourneront-ils encore leur cœur vers le partage, au massacre ils sont et au déchirement.

Aux pentes arides, au ciel, au vent, aux cailloux, les têtes écartées, les rires avalés, ils se tournent absents sur chaque terre, les pouces aux aisselles.
 
21 Août 2012.

mardi 29 octobre 2019

De l’exil, il cherche, il trouve.

Aux extérieurs, aux extrêmes, ils sont pour voir, pour entendre et refuser de comprendre, ils en sont à aménager le rivage, ils disaient, de l’amour total, autrement dit, en d’autres temps. Une perspective heureuse, où sont-ils donc, où sont-ils donc, penseurs effarouchés, remontés, déposés, contrefaits, dénoncés, pinçant où.

Ils étaient allongés sur la plage et aux yeux, vieille, vieille chanson, bien embarrassante, oh bien légère, que le ciel, le soleil et la mer. Ils étaient sur le sable, aux rivages de l’amour, totalement arrachés du bras des songes et du mystère, dans la porte entrouverte.

Et poser ainsi le regard sur le monde et dire il faut joindre l’exil, il faut partir au refuge, il faut vivre au désert et ne plus voir dire ou entendre et surtout, surtout ne plus comprendre et se réjouir du malheur. Et si on ne partage plus rien, à quel nom faut-il tressaillir, à quels regrets faut-il se reconnaître.

Et marcher et trembler, et figurer sur les premières listes, le char est prêt, la vie avance encore, il faut, il faut trancher et tout atteindre et sommeiller un peu et s’éveiller parfois et dire les pauvres sont pauvres, les ignorants ignorent, suis-je bien pauvre et ignorant.

Et non, alors l’exil, la fuite, quittez, quittez ce vallon trop ombreux, défaite vos attaches, rompez les lacets, vos chaussures flottent, et sur la mer et sur l’onde les vengeances attendent les vengeurs. Si la folie est reine, si le supplice est grand, défaites vos chansons, déposés vos fardeaux, rompez, le silence et l’écoute et laissez choir les inutiles.

Ils étaient au partage, ils sont à la rancune, ils étaient aux douleurs, ils sont aux corps repus, ils sont, ils sont et lourds et tristes et rien ne les fera venir, ni changer, ni monter, ils sont à pincer.

L’eau est terrible, nous n’en voulons pas, fuyez, fuyez nymphes et faunes, abandonnez ce peuple douloureux aux insectes, des insectes ils disaient la «mangeance», laissez les dévorer, rompre et recommencer sans remord.

La bataille est perdue pour les faibles, ils sont nés et déjà morts, ils croient, ils y pensent, règnent–ils, sont-ils rois. Ils sont nés de rien et de sable léger, leurs enfants meurent dans le lac aux filets, pincés de paille et de fer, la paille, le fer, ils sont étroits et sans leur ombre ils diminuent, ils diminuent.

Aux extérieurs les extrêmes, tempes enrubannées, ils ferment le chemin, la vie errante dans tout l’univers, ils chantent et personne n’entend au loin le cri qui sonne, et sous son charme il sonne, la liberté, la liberté.

Ils écoutent et plongent, ils finissent mal et mal venus ils comptent, ils avancent un pas, un autre à temps venu, au temps, ils sont à en faire le tracé, la vérité fuit leurs bouches, ils sont aveugles et sourds, ils marcheront, ils marcheront et ne trouveront rien ni plaies, ni coups, ni pierres au chemin, ni mousse sur la roche.

Le cœur éclate, le temps est loin, ils s’éblouissent de contraste, ils s’arrachent les dents, le nez, ils se dilatent, ils sont au temps du temps mêlé, des pleurs aux yeux, des évidences, l’amour est à inventer, ils sont à oublier leur place.

Il en est au temps de l’exil, il cherche, il trouve. Ils arrachent à chaque pas une larme et une plainte, la vie est sombre et ce temps les finira, allons enfants, allons boire les rires, le calme est beaucoup plus loin, ils chantent faux, oui, ils égratignent la liberté et les sanglots.

17 Août 2012.

lundi 28 octobre 2019

Et nous perdant. Marches lourdes, à chaque pas.

Bien plus, pour plus mollement sourire et découvrir la fin des choses, ô, temps compté au poids des choses, à la balance où rien ne bouge, aux escaliers qui règlent tout, qui tournent, qui achèvent la marche, le pied léger, le corps levé, le corps rendu aux astres, à l’abandon, sur le sol, dans l’air, en bordure.

La forêt chante, le jour venu est revenu. Tout dit, tout fait, tout entendu, au bord, sous les arbres je tourne, je signe mon nom au sol et dans les airs et je dis aux uns et aux autres le corps pesé : la vie est lourde, au corps pesé dans la balance, justement, il justifie et décompose, un poids de chair et de cailloux, une aventure.

Je cherche l’ombre, je suis du temps et des ardeurs, de l’aveu, de la reconnaissance, oh, aimez moi, oh tirez de vos poches foulards et mouchoirs, pleurons, pleurez et montrez la route, il faut que tout avance, il faut tout commencer, les plateaux de la balance les charges de métal et des bijoux sur le devant.

La vie est lente, lente, et l’espérance, il se dira, quelqu’un dira le reste, il chante et tient bien tout être, tout charme, toute raison, les yeux ouverts, la bouche grande, il tire au sol le poids du temps, cailloux volés aux plus grands songes, rien dans les mains, tout sur la peau.

Il rêve à la peur, il s’accroche, rien n’est permis, tout est dedans, la bouche ouverte, les yeux en cœur, il force, il tourne, il s’avance, il espère le tout content, soleil perdant et courbe lasse, pied détendu, tu cherches trop, à chaque marche, sur chaque planche, le doigt avance sur la peau, il tire tout.

Il tient à dire quand même, quand même, parce que quand même, ce sont toujours les mêmes qui font des efforts et nous donnons et nous perdons, étendus sous l’ombrage, nous avançons, nous réglons tout, nous sommes dans l’indifférence, dans l’escalier il y a trop de cœurs jaloux, amant, tandis que tout sommeille.

Il est perdu, il chante faux, il est roulé dans l’habitude, il y a trop de mains avides, ils cherchent, ils cherchent et plus rien ils ne trouvent sur le plateau. La balance est vide, les cœurs pesés sont oubliés, ils se cachent, ils sont inutiles.

Inutilement je lui dis avance vers moi, tend la main, j’ai tout à prendre et toi tu dois donner, cœur étendu dans l’escalier, bouche ouverte et œil content, affirme-toi, défais la voile, tire le tout bien en avant, défais l’effroi, romps le partage, la vie broie les doigts, les oreilles. En évidence, les pieds tendus, sur le chemin ils tournent.

Ils ont oublié la grille, le pain, les mains et les saisons. Il file, il tourne, il se reprend, tout est en tout et rien n’avance, il se fait lourd, il est si loin, il est comblé, ô temps impur, ô vagues, vagues, et sombres clartés, la lunaison est trouble et tout avance et tout retient, il faut, il faut découper et finir, les cœurs jaloux, les idées courtes.

Je reste, je dis, j’écoute et tous en sont à être aimés et vouloir tout et vouloir seul et rien entendre et rien donner, la vie avance, ce temps est lourd, ils sont à l’avenir et les berceaux sortent des tombes, il tire tout, il tient à dire quand même, quand même, parce que quand même, ce sont les mêmes qui font des efforts toujours, et nous donnons.

Et nous perdant, nous sommes étendus.

16 Août 2012.

dimanche 27 octobre 2019

Retour, et nous perdant, à chaque marche.

Cœurs et têtes tournés vers le chemin. Les grilles sont ouvertes et les enfants broyés. Là-bas de grandes batailles et trahisons poussent les portes, ouvrent les ventres. Les corps sont rompus et nus sur le damier.

On coud et découd le drap de la raison. Le sable pleure. Les corps sont perdus et démembrés. Là et ailleurs le sourire est absent, les mots sont déraison, les cœurs épuisés ont le souffle court.

La vie, la mort sont leur pain quotidien, leur onguent d’espérance. Le bruit s’est tu. La terre a bu le sang, les moissons seront précoces. Les mains sont prêtes pour les récoltes. La vie avance, la mort recule.

Le courage peint les mains, plisse les yeux et lisse les cheveux. Les corps grandis s’étirent, se dressent et recommencent leur vie. Le temps est au partage, à la joie du moment, à la beauté retrouvée.

La confiance est regagnée. La vérité boit les larmes. Les hommes sont revenus. Les corps sont des étreintes, les noirs et blancs sur le grand échiquier. Échec et mat, le roi n’est plus.

Maria Dolores Cano, 27 octobre 2019 à 08:39. ici.

Et nous perdant. A chaque marche.

La tête et le cœur pressés, au devant, sur les marches et monte, monte l’escalier. Il y avait la porte, le chemin, les pieds tournés, les enfants noyés dans des grilles. On tourne l’escalier, chaque marche, au devant et au pied, en haut, en bas les choses tournent.

La vie, la mort, le calme étrange, oui bien avant la bataille, ils vont se battre et lâcheté pour lâcheté, ils seront seuls et nus. Se battre pour de petites choses, marche après marche, et un remord pour aventure, ils sont et seuls et nus dans l’escalier. A chaque marche, un temps pour tous, tout est revenu.

Coudre et découdre, la faim et la soif et les yeux pour pleurer, pour enfoncer un peu de déraison dans le sable, dans l’horreur, un drapeau sur la plage, un corps perdu dans l’escalier, un canon sur la tempe, les outils au râtelier, les noirs, les blancs.

Entre deux, entre deux mondes, il faudrait infiniment sourire, se poser et recommencer, donner des vérités pour le cœur, des mots de la bouche pour chaque pas de la route. En bien, en généreux, tendre le bras, les muscles pour grandir et voir, voir ce qu’il faudrait entendre.

Bien, bien comprendre la vie, la mort, le champ ensemencé, les blés épis noués, le pain pour la vie, pour le temps de l’espérance, pour voir et entendre. Enfin ils sont liés, ils ouvrent, les mains, doigts écartés, le souffle passe entre les bras. Entre les dents la vie avance et votre mort recule.

Il faut mentir, donner du courage, les mains ouvertes, le corps détendu, la vie au bord des yeux, à la reconnaissance. Ils sont à voir sur l’infini, ils seraient grands et tous, au partage.

Il y aurait du temps sans fin, de la joie et des chants pour dire : regarde un peu, regarde, je vais sourire, je vais soutenir ton regard et rendre au monde ta beauté. Tu nous appartiens et tu retournes aux autres pour toujours étendre et ton ombre et ton parfum sur chaque tête sur chaque certitude.

Et seuls et nus ils montent et votre mort recule il faut mentir et donner du courage, les mains ouvertes, le corps détendu, la vie au bord des yeux, la bouche ouverte à chaque pas, la route du bien, du généreux, tendre le bras, les muscles pour grandir et voir ce qu’il faudrait.

Ils montent l’escalier marche à marche, la confiance dans les yeux, la vérité au bord des larmes. Tu grandis, tu espères, tu es venu, soutiens la marche, les hommes sont en progrès, tu éveilles et comptes les soupirs, les grâces.

Il faut entendre le calme des étreintes, il faut suivre la rive des horreurs, le drapeau sur la plage, corps perdu dans l’escalier, canon sur la tempe, les outils au râtelier, les noirs, les blancs, entre la vie et la mort, le calme étrange oh oui bien avant la bataille, ils vont se battre et lâcheté pour lâcheté. Ils sont et seuls et nus et se battent pour de petites choses.

Marche après marche, ils sont et tout est en marche, tout est en place, ils avancent vers le sommet, ils chantent déjà et reprennent, les mains ouvertes, le cœur tendu, à corps perdu tout est donné. Plus rien ne se défend, ils avancent, ils offrent, ils sont tranquilles, tout est pensé dans l’escalier, dans l’escalier, à chaque marche.

16 Août 2012.

samedi 26 octobre 2019

Et nous perdant. Travaux anciens.

Ils se prennent, se déprennent, se mangent le visage et le cœur, temps compté, puits béni d’eau fraîche et de langueur, de titre sous les couronnes. Où sont-ils les plus grands, les intouchables, ceux ne disant rien qui faisaient beaucoup et délaçaient les cœurs trop serrés, poitrines à l’infortune.

Sur le sentier plombé, sur la voie et de fer et de chaleur, le vent tourne encore et démonte les horreurs de la nuit, les mains rongées, les doigts éclatés dans la boîte, dans les outils, ils forgent des pierres et lissent, lissent.

Forgeron et tailleur, au sentier sous la lune, sous l’escabeau, sous les marches, escaliers et fermetures, bornes posées aux détours, ils griffent, ils grognent, ils mordent et inventent le temps sur les talons.

La force à chaque fleur la beauté sans sagesse, ils entendent, ils entendent le fond venu, le fond tremblé, pauvre marche tu cèdes sous le poids. Tailleur, taillant, passeur, passant et forgeron tu lisses ton lingot.

Ils sont au travail acharnés et incultes, sur le devant dans l’atelier, la forge et les rabots et les scies pour donner des formes et râper et déraper sur les oreilles, sous les yeux, le bien devant, dans l’atelier, ils sortent un caillou après l’autre, une tranchée comblée, des haches aux cailloux, des oiseaux aux épaules et des sourires sûrs, des bras plein de tendresse, aux épaules, aux mains, le dos tendu, la face sans effort, ils sont a y penser et défrichent, l’avenir le passé et tout tourne au présent, colombes envolées, et oiseaux effarouchés d’un coup de marteau, de râpe.

D’une scie les dents mordent, leur effroi est serti au trésor, au plus loin, au plus clair.

La vie est d’or et de marbre, l’argent retient tout, trésor de marbre et de cailloux. En rupture le corps étendu sous l’eau vive, l’eau et le temps, le poids de tout, du bien, du reste.

La vie échangée, les mains remerciées, les farouches sans raisons au cœur, le drame est loin, bien, oui bien. On entend au ciel levé, au charme sûrement, les cœurs immolés, les leçons à prendre. Au visage, du reste aux épaules des grands, la confusion est venue, les travaux sont en panne et forgerons et tailleurs, tous y pensent, travaux anciens, travaux lointains et signes répandus au bord du bassin.

Trempe, trempe la main, le pied faiblit dans l’ombre, la fatigue, recrus, ils sont au reposoir, ils déposent les armes et une après l’autre, une main, un talon, les bras accompagnés sous le soleil, sous l’ombre même, la lune attend, ils chantent, blés coupés, avoines sèches, rien sur le pied et rien aux bras.

Je te regarde, je devine et je suis seul à le revoir, j’entends bien loin, j’entends encore la lune lente, les cœurs complices.

La nuit une tentation grande, leurs cœurs entiers au parloir, disent, disent une parole et puis une autre, forgerons, tailleurs, parleurs, menteurs et voleurs d’espérance, la confusion traîne les sillons, les signes, les drapeaux, les charges et les monts, le nom donné de choses si étranges, et l’envie.

Les doigts sous les yeux, ils tracent des erreurs, ils comptent des affaires, ô doigts tremblés, ô cœurs inconséquents, ô voilures lancées, couverts sur l’eau, la mer est étrangement.

Ici, et ailleurs, ils voilent les réserves et sautent les barrières, la confusion est présente, ici et maintenant.

Ils parlent avec les sages et les rois, ils finissent, ils emportent un mot, un autre, rois finis, princes outragés, ils composent et ferment aux étoiles, la vie, leur vie, les mensonges, les listes accumulées, ils se retiennent et posent au sol outils après outils, outils au pied de l’escalier.

16 Août 2012.

vendredi 25 octobre 2019

Et nous perdant. Encore un escalier.

I.

Et toujours, dans l’escalier, on monte, on y monte. Et démonté et reporté et tout meurtri et tout compris, il se ferme, il s’effarouche.

Ils sont infranchissables, ils sont à ne rien comprendre, et loin, les oiseaux, et tout volant et tout changeant et franchissant tout à rebours, sans compter, sans penser, sans y croire.

La création, le monde et ses fureurs et ses histoires, contées, contées à des idiots par un autre qui ne comprend, il s’abandonne et il ne prend rien, plus rien, il a franchi toutes les grilles, toutes les prisons.

II.

Ils importunent et démontent et tirent une à une les planches, le pied ne tient plus rien, il n’y a plus de marches, plus rien ne tient et rien ne monte.

L’escalier se vide, et retourné et sans attache, il est abandonné, il en est à mettre et à former une planche pour l’autre.

L’obscurité pour chacun, ils ne tremblent plus, ils sont inquiets, ils ne se posent plus, et ils attendent.

Tous se donnent et tous craignent la peur et la peur, ils sont inapaisés.

En avalant l’eau et l’air, le sable et le feu, par jeu, par crainte, ils se donnent des coups et tapent le plat de la main, le tranchant de la main, tout fait bois, tout fait feu et planche par planche, ils donnent des coups et tapent la main, le pied, le cœur, la figure, rouges, marqués, ils se frappent, ils sont en agonie.

III.

Ils tirent la langue, les cheveux, les yeux, toute la forme, les grâces, la splendeur, le corps recomposé, les mains perdues aux épaules, aux idées.

Les yeux sans nuances ne voient ni rien, ni haut, ni bas, ni sur le dos, ni sur les mains, ils sont abandonnés, perdus, du haut des marches au bas, tout tourne vers en bas, ils se démènent et rien ne bouge, le temps est fixé, la vie n’avance plus, ils sont au bord, au bord, ils voient le gouffre et commencent.

Ils jettent, ils déplient, ils évacuent et poussent la peur stupide, la crainte indélébile, tache sans nom toujours, toujours les parfums tous et que rien ne se détache, tout est marqué dans l’escalier, à coup de pieds, à coup de temps et d’impatience, ils sont perdus et tout est fixé.

IV.

Tout est attendu, rien ne va, rien ne dit rien et tout au malheur se range, se déploie, tout est un, et tout est dit, on tourne, on tourne, le temps est mort, rien ne va bien, tout est complet et tout est dit.

On y montait on y montait, on s’embarrasse, on est absent, rien ne tient, tout est arrêté, tout au temps se mêle, la vie, la mort et les saisons.

Ils sont au point de ne plus rien dire, tout est à l’effondrement, tout est affreusement.

Affreusement il tourne et tire sur la langue, sous les doigts, les cœurs usés, les mains rongées, il se donnerait et prendrait tout, un plus un, dans les bras et deux par deux et tous ensemble.

Tous ensemble finir la nuit et compter marche par marche, se rendre, se donner, se tourner et agir, une main sur une autre et doigt par doigt et tout par cœur, avec, avec le cœur et par le cœur.

V.

Les jours avancent, le temps est clair, ils devraient vivre et naître, dire et voir, parler, bouger et serrer sur le cœur des autres, la vie, le temps et l’espérance.

Tout marqués, ils sont à la porte close, au creux du temps, dans la maison, sur chaque marche, sur chaque attente, ils sont insolents et lourds, si lourds, d’amertume marqués et de feu.

Oh, se donner, et se reprendre et se compter pour plus fort que soi et vivre loin, sans un caillou, dans l’escalier.

Dans l’escalier on y pense, on y pense, enfin prendre ce fatras dans les bras, tout jeter et tout brûler, pour retrouver la joie, la confiance dans le cœur et chacun aux bras des autres.
 
14 Août 2012.

jeudi 24 octobre 2019

Et nous perdant. Dans l’escalier.

Dans l’escalier.
I.

Ils chantent tout est léger, léger. Âmes assises, cœurs perdus et lourds, lourds de sombres habitudes, abattus et cerclés sur le sable. Au soleil, le ciel se tord, ils chantent et lourdement, ils enfantent des servitudes noires, des passions acres, du renoncement.

A chaque pas, dans l’escalier, dans la tourmente, le corps nu, la vie voilée, ils se lancent et ils accrochent des oriflammes aux oiseaux levés. Sur chaque marche, sous chaque pas, il y a du sable et des renoncements, à chaque pas à l’envers, la paille est sans grain. Ils reniflent et raclent, le col tendu, la bouche amère.

II.

Ils sont à entreprendre en reculant, en signant sur le sable des soleils, des vagues sans tremblement. Sans oreilles, ils ne comptent pas, sans doigt et sans artifices, ils sont au devant et renâclent, les pieds usés.

Cette jeunesse est en peur effleurée de panique, ils se renversent en croix mêlés, en déraison, en courses noires, en obstination, le cœur percé, la bouche en cendres, ils mordent, mordent et ne font rien.

III.

Ils sont figures sans attaches, ils sont au sommet et sans branches, la bouche torse, les yeux mouillés, rien ne distingue, rien n’est accompli, il y a une odeur de peur, de silence et de vide. Dans l’escalier leur vie tourne au contact, à l’insomnie, aux élans vains.

A la suite et dans le ciel, ils chantent, tout est lourd, tout est mort, les cailloux, la paille, les animaux, ils bercent leur monceau de cadavres, leur flot de sang et de, de, diriez vous : ils insinuent, ils tremblent trop.

IV.

La vie rongée, le sang noir, le cœur étrange, devant la peur, en peur, le temps compté, la voix éraillée, ils sont lourds de sainteté, de rêves éclatés, la frayeur les enfante, ils ignorent et ils en sont. Sur le toit, jetés sur le devant de chaque tuile, sur les épines.

A chaque buisson, ils ont griffé leurs noms, ils sont étendus et sans rien, ils se répandent, ils sont en haine, enfants perdus et nul ne trouve la clef pour ouvrir les cercueils, le feu pourrait. Le temps efface et tout irai dans l’escalier se cacher, sous chaque marche se répandre pour tout achever et finir là, finir loin, et brûler chaque idée, chaque son, chaque odeur. Tout est venu, le rien aux branches, la certitude.

V.

Ils sont du lit des ancêtres, du nid rempli, fils de fils, sans savoir, sans comprendre, sans tout entendre, à balayer de la main, du pied, les beaux visages, les cœurs levés.

Tout tourne et tout s’enfonce, le temps est lourd, la vie est laide, les escaliers crissent au pied, ils brûlent les infamies, les orties, les lois, ils s’achèvent à chaque marque. A chaque borne ils posent un nom, oiseaux perdus dans le malheur ils ont peur, ils en sont fous.

VI.

Ils durent et deviennent des dents noircies, des peaux raclées, des songes noirs, des rires sourds, des pas perdus dans l’escalier. Dans la montée ils entendent la fin prochaine, les yeux tournés, la peau éclate, le rire est sombre, ils se répètent, ils sont à geindre et appellent d’abord les mères absentes, le temps perdu, le mépris et les convulsions.

Ils sont au bord et au bord ils regardent les gouffres secs, le trouble, vieux perdus, histoires anciennes, évidences incontrôlées, le rire creux, la vie amère, où êtes vous visages aimables, cœurs innocents, joie et force mêlées, on tient ici un lourd colloque.

VII.

La peur, la peur et de tout il faut en charbonner et déchirer la vie et rester seuls et pauvres et voir toujours les autres au loin et sans retour. En charbonniers ils se croient maîtres dans la maison et dans l’escalier ils traînent et pauvrement sont condamnés.

On espérait la légèreté,la vie, la joie et la clarté, et tout tombe, ils sont perdus.

14 Août 2012.

mercredi 23 octobre 2019

Retour, y repensant.

Sur les cailloux la bouche est dure. Regard d’ébène, le jour est long et d’images noires. L’âme est joyeuse, elle ouvre ses yeux et éclaire le jour de vie nouvelle.

L’air est léger, un jour nouveau sur le sentier.

Le ciel transpire, le bleu exhale. Entre les cils une chaude lumière. Le cœur respire. Le temps présent chante louange. La joie du ciel.

Dans l’escalier les rires éclatent. Le rêve étreint le jour venu. Beauté du monde, le cœur de l’homme est dans la main, la bouche ouverte, le corps offert. Eucharistie.

Le grain abonde, les fleurs, les fruits alloués aux évidences.

Étreintes neuves sur les cailloux, le bleu du ciel, le poids de l’air, le rire du ciel. L’eau et le lait apaisent la soif. L’âme est lumière. Le cœur amour.

Maria Dolores Cano, 23 octobre 2019 à 10:05. ici.

Y repensant.

Et puis le matin quand on se tordrait sur les cailloux, la bouche dure, le regard noir, entendu et résigné, il faut allonger le col et arpenter encore un jour, de plus un jour, de plus la terre, vide et sans entrain pour tirer et brosser les images et leurs raisons, les suites noires.

L’espace clos, à l’entrebâillement, aux entournures, le col tendu, l’âme ravie et complice, il faut, il faut ouvrir, les yeux et un par un, et tout est une certitude, le temps est clair, il faut partir, il faut marcher, il faut construire et donner aux autres, aux habitants, aux inconnus, une raison et du renouveau, de la fortune, des saisons sûres, du bien posé, du tout connu, des aventures, encore.

Il y a un air et un autre, une vie à recommencer, une journée pour tout reprendre et se dire bon jour, bon jour, la vie continue, elle nous avance et nous tremblerons encore à voir venir un jour plus loin, plus haut, plus fort, sur le sentier, sur la sciure, le temps compté, le pied dans la chaussure, le renouveau.

Ils sont ici, ils tournent, ils marchent, ils enfoncent le serpent dans le lit, encore, encore chaud, encore à prendre, la vie avance, le ciel est là, le regard est aussi le plus dur et se lever et avancer et traîner sur le monde en nage, en voyant tout, en voyant loin, un pas, un cil, un bras, un pied.

Ils se déposent, ils s’aventurent, ils aiment bien, ils sont contents, ils avancent, ils en veulent du temps présent, du berceau au linceul, rien n’est triste, toujours contents et serviables et émus, ils tournent et dévorent le monde, seconde par seconde.

D’un troupeau aux autres, les pieds tendus dans l’escalier, le rire fort, l’habitude, sortir, rêver, penser, construire et plisser au jour venu une incroyable certitude : le monde est beau, les croyants croient, les âmes vivent, le tour est tour, et la vie avance.

Vie tranchée, vie croissante, depuis le haut jusques au bas, dans le souvenir, dans les tourmentes, dans l’escalier le bois craque et tout gémit et tout cherche, ils tournent et donnent du grain, des fleurs, des fruits au branches, aux cailloux, ils terminent leur course, le sol tremblant, la main ouverte, la jambe et le cou tendus, tendus aux évidences.

Enlaçons, enlaçons serrons un peu la main, la vue. Il y a sur ce coin perdu des pans entiers de forces neuves, il faut faire couler l’eau et le lait sur la peau, sur le dos, le long, le long, du temps toujours venu, à craindre et à conquérir, en avançant, en y croyant. Âme tranchée, âme sans rides, il est toujours neuf et à remplir le cœur aimant, le cœur tremblant.

13 Août 2012.

mardi 22 octobre 2019

Retour, y pensant.

La joie cachée au fond des yeux. Le sommeil nait des étoiles. La vie est fidèle au temps venu sous les arbres. Le doute est grand, précieux.


A la bouche une pointe assassine.

Le temps en suspens, les regards sont de douceur, la main se tend, le baiser est sur le sable. Une voie claire ouvre le ciel.

L’or effleure les pierres. Un chant du monde enlace la joie, caresse le cœur de l’enfant sauvage. La vie est de fortune en cette clarté promise.

Beauté en fleur dans la bouche orpheline.

L’enfant est retrouvé, sa vie n’est plus errante. Il croise ses doigts sur ses anciennes blessures, son cœur s’embrase, à sa bouche la gravure.

Le temps lui appartient, un rayon d’or glisse à son cou, il chante et se souvient le rocher du pardon. Il écarte les épines, et boit le suc de l’absolution.

Sa bouche cœur de rose est couleur de vermeil.

Le rêve attire les mots, la beauté panse le temps. Sur le bras du couchant l’enfant pose son nom. Il déplie le mystère, laisse fuir ses peurs. Dans sa main une fleur nait d’entre les pleurs.

Son cœur est en chemin vers la grande lueur

Maria Dolores Cano, 22 octobre 2019 à 11:31. ici.

Y pensant.

Petit, petit croyant, tremble, croyant, et posée au front, au devant, une question de joie et d’attention, d’intentions cachées, de gré, de force, tu te penches sur le nez, sur les yeux de ceux qui sont nés, qui dorment, loin ils tirent un poil sans fin.

Tu juges et tu imposes, la vie sans sacrifice, le temps sans y penser, les cheveux droits, la main en transe, le calme au vert et les pensées sous les arbres, sous les troncs. Tu ne crois rien, tu penses tout, et jaloux, jaloux tu observes, tu juges et tu condamnes, les assassins toujours si beaux, les rayons noirs, les bouches claires.

On se suspend, on se plaît à dire des sottises, des choses seules, des regards doux, un baiser ici, une main tendue par là-bas, sur le sable. Sous les ombrages, les animaux s’en vont chantant le calme, ils sont à attendre, ils sont à voir, ils avancent et tout change et tout changerait dans l’instant, dans le temps clair, dans l’ombre forte. Ils sont, ils respirent ensemble le même air de paradis.

Du plus loin au plus haut, en gerbes d’or et en cailloux, ils chanteront le monde à venir d’enfants perdus, enlacés dans la joie, en poils fins et muscles soudés. La main tendue plus loin, de l’épaule au paradis, au pré, ils chantent l’obsession.

Il marche, il marche, il cherche et trouve le chemin droit et plein, la vie, la fortune, le partage, il se penche et voit toujours plus loin, plus haut dans l’étendue, à l’abandon dans la clarté qui vibre, il est intensément abandonné, il est perdu et il attend.

Les pieds noués, la bouche fleurie, étoilée, la beauté luit, les yeux ouverts pour tout entendre, pour se débattre et compter les évidences.

Allons y voir et retournons à l’enfance forte, la vie errante, le partage. Ils démontent les meubles éraflés, ils dégarnissent les habitudes, les doigts tendus, les cœurs enlacés, la bouche grande ouverte.

Il ne perd plus de temps, au loin la paille est d’or, le temps est clair, ils chantent et bondissent d’un rocher à une raison, ils sont vifs et brandissent la lampe des merveilles, la clarté vive, les mains tendues aux rosiers et leurs épines. Oh, lécher et comprendre le sang, il coule et tout il tache, il est une bénédiction.

Ils sont sortis, ils cessent sur la couleur, sur l’odeur, sur le chant ancien, sur les plus vieilles certitudes.

Tu vas devant, tu vas rêvant et tu poursuis et articules un mot, un autre, d’un temps à l’autre et clair et long, tu t’effarouches, beauté même, et tu contiens la vie errante, la vie sans fin.

Tu dis le mystère des lois, beauté chantante, sans peur, tu avances et tu te perds, tu arroses le pied, la main des plus farouches, des plus sensibles.

La confiance est à l’aube, dans le pied, dans la main, dans la poitrine, enfin, tu vois le genou et la jambe, la force luit et tu espères.

13 Août 2012.

lundi 21 octobre 2019

Retour, les peines. II.

Lourde peine
paroles paroles
bruit étiré
fausse chaleur
et peine assassine

bruissement de feuilles
la parole est désœuvrée
les mots en gouttière
au cœur de la bataille
trop de peine
pour le petit

les grands égorgeurs
affranchis
blanchis

Maria Dolores Cano, 21 octobre 2019 à 10:27. ici.

Les peines. II

Les peines, sont trop lourdes, oh, ils ont été condamnés, alors on parle, on en parle. On n’a pas à tirer, de la chaleur, du bruit tendu, des retours clairs, des armes noires. Les gens, bien sûr, sont criminels, leur peine est démesurée. L'acte, de l’un à l’autre, du plus ancien au tôt levé en échanges sur le sol même.


Ils font entendre du bavardage, du pépiement sous les feuilles, ils sont candides et désœuvrés, ils tournent autour, ils y reviennent, ils déposent du bout du cœur. Cette paire est bien étrange, le cœur encouragé, couple encouragé, on peut parler sans conséquences surtout ceux qui commettent, disent les petits croyants, pour autant, ils se demandent, l’un et l’autre sans passé, c’est beaucoup trop sévère, c'est révoltant, il n'y a qu'un blessé, la vie a parfois et curieusement la main lourde, deux poids, deux mesures aux mains à gauche.

Et les voleurs, vendeurs de profession relâchés ou en sursis, ils creusent.

13 Août 2012
.

dimanche 20 octobre 2019

Retour, les peines. I.

Jour de peine.

Condamnation, fierté ancienne. La parole est libre. Stupidité des concepts. Enfance bafouée. Fierté nouvelle.

Brûlure apaisée. La paix enfin.

Maria Dolores Cano, 20 octobre 2019 à 14:14. ici.

Les peines. I

Leurs peines sont lourdes.

Ils sont fiers d’être, ils ont été condamnés, on parle, on en parle. Ils font leur loi, ils nous assomment avec leurs idées. Pauvre enfance, je n’ai rien fait, Monsieur. Ce sont des anges fiers.

Laisse reposer la colère, un et un, reprend sa place.

13 Août 2012.

samedi 19 octobre 2019

Retour, citation.

La mort est une offrande, les pleurs une gratitude. Souvenirs amers de soif et de griffures. Le cœur est en sautoir sur la poitrine ouverte.

Immensité de l’âme, ses yeux ouvrent le ciel. Il pleut une eau lumière. Le monde est une étoile.

La mort est une présence, les pleurs une ouverture, dans sa poitrine offerte le cœur est allégresse.

Maria Dolores Cano, 19 octobre 2019 à 02:04. ici.

Citation.

Il est perdu sur son chantier, il est perclus, la mort est une faveur, le tombeau le rassemble.

Des pleurs, des larmes et des griffes amères, la soif est meurtrière, le temps est lourd, le reste est compliqué, tourné au début, tordu et sans suite, sans poitrine pour chanter les yeux, sans rien au cœur pour dire : tout chante, tout est confus.

On est obstiné, chercher, sans marcher rendre à l’âme sa clarté, son jour immense, son teint délicieux. Il faut laver le ciel et prendre dans la bouche une eau propre, il en pleut de toute part et rien ne dit : il faut chanter le monde, ici et maintenant.

Il est perdu sur son chantier, il est perclus, la mort est une faveur, le tombeau le rassemble.

13 Août 2012.

vendredi 18 octobre 2019

Il se forme.


Une fois, au fond, une fois. Dans le tour de la vie, il y a un endroit qui concilie, l’avenir et l’assemblée des eaux mortes, le temps échangé. Figure noire, figure libre, il s’époumone et fait tirer, il avance vers un trépas, il tend, il marche, il sombre bientôt, le gouffre est profond, on tourne, tourne.

Les illusions, le sable déposé, berceau de menthes et fleurs de chimères, avoines blondes et cris mêlés, il se termine, il se dépose, il est perdu au champ trouvé, un petit tour, une herbe fine et tout au bout le temps passé.

Le cœur à la bouche, les herbes sèches sous le pied, il arrache les secondes envolées, les tourments, les tristesses.

Il pleure un peu et sèche vite, la chaleur le tente, l’amour le craint, il brûle, brûle, ô, infortunes, il se déchire, il se mord, il cherche et trouve les lèvres ébréchées, les pieds brisés, le cœur froissé et le soleil pour sourire aux animaux sur le chemin, aux fleurs odorantes, à la boue sèche, à l’eau troublée.

Il plongera dans la vase, il séchera et se dira la vie est belle et, pour tous il faut chanter, chanter et reconnaître. Il a une fois sur terre des élans sages, des cœurs comblés, des illusions d’éternité dans l’eau trop chaude, la vase douce, sur l’herbe sèche qui tord la peau.

Le frisson court, l’eau est tiède, il se penche. Debout, rêve du temps volé, temps suspendu, sans peur, l’avenir est clair. Il portera tout ce qui vient, qui vient lourd et léger, l’amertume, l’explosion, les draps, la chair, le marbre, l’eau, la vase, la faim, la soif et la fatigue. A dire bien, à dire tout, il rêve à tirer sur la même corde, à affronter la nuit, le jour et écouter la peau qui sèche, qui se détend et se froisse, eau de vase, eau de boue. On coule au loin, on se renverse.

La vie, le ciel est doux, la chaleur le rassure.

On y pense, on dit on maîtrise la fin, la fin de toutes choses, la fin du temps, l’éclair changeant et cette eau brille, il est en haut, il est changeant et suspendu dans son étang dans son ornière, pour un, pour tous, il nagerait nu.

Dedans, dehors, sur toutes les rives, un rêve, fort et doux, il a pensé au premier mot entendu, au dernier, il voit la force, la force. Il y sera, et devant, sans crainte, la nuit viendra, l’air sera doux, personne au monde et nul ne pleurera.

Il défait tout, il prend espoir, il finit la coupe noire, le premier mot, le dernier, il fera jour, il fera nuit, il sera proche et trouvera la cadence, un, deux et trois, et trois, ce point est indiscutable, il franchira la porte en souriant, et souriant il y ira seul au devant, plus rien derrière, plus rien, il sera seul.

Tous les autres, tous venus, tous contents, serrés et sans malice, en toute simplicité ces gens sont nus, ces gens sont tous.

Ici et maintenant, le temps l’espace, les certitudes, une main au devant, le cœur sonnant, la bouche large, il pense et trouve le présent, ici et maintenant, tout est en place, il n’y a plus de mystère, il y a des raisons claires, la saison est bonne, le temps est vivant, il est cohérent, il s’enchante, le monde flotte et il se ment et rejoint, la file immense, la foule en joie.

Il imagine le premier mot et le dernier, le début et la fin, la vie commencée pour toujours. Dans le tour de la vie, sur l’eau qui brille au soleil simplement, il avance, il avancera et pour toujours, la peur est restée au fond, au fond.

09 Août 2012.

jeudi 17 octobre 2019

Retour, sans accroc, sans pleur.

1

On songe à la parole, au dernier mot, au sourire d’une trace.

Il y a une vibration dans l’ombre. Une main de sève va et vole avec l’oiseau. La soif est présente.

Étrange est le sourire dans le refuge de l’âme, le sanglot respire. Le jour éclate.

La pliure est une, dans le temps imbriqué. La voix du cœur éclabousse le visage des ans. Les oiseaux sont au désert.


2

Pas à pas, la quiétude frise l’eau, compagnonnage des jours heureux. La vie est là sur le bord du sentier. En écho, en secret.

Le temps dissout les cailloux, perce les yeux, jette l’oubli au ciel. Les branches sont en enfance, la vie en délivrance.

La main prend la parole, tord la corde du sanglot. Une eau claire noie les yeux.

Regard posé sur le sable. Grain de peau. Une gerçure.


3

L’herbe plie sous le pied. Craquelure. Le cri est noir et de confiance. Le soleil pleut sur la muraille. La peau est salée, elle brave la mort.


4

Le chagrin est aveugle, le mot est cassé, la vie enfouie dans le silence. La vérité sort de la terre, le grand désert.

On boit la joie des jours anciens. Les enfants sont grands, ils sont poètes de lumière.


5

Le temps s’arrête, le vent roule la terre. La roue tourne et sursaute sur les cailloux.

Un chant monte, sel du désert. Le ciel est déteint, le sol craquelé, les cœurs en friche, la pensée lourde, la corde raide sous les outrages.

Jour sans saveur. Incertitude.


6

Le livre ouvert appelle les mots. La parole cogne aux portes fermées. Rien ne vient, tout est à faire. La peur siffle et enfante la bêtise, la haine et le massacre. Le soleil assassiné.

Cœurs de pierre, larmes sanglantes.

Cœurs broyés, cœurs brimés, corps souillés livrés aux tortionnaires. Les loups sont à l’ouvrage.


7

La vie est épuisée par tant de certitude, de pleurs, et de morsures. Les cœurs sont secs emplis de haine. Les bouches crachent des mots venin.


8

On tue, on plie, on exécute et on réfute. On tisse des couronnes d’épines.


9

Il faut le croire, ouvrir les mains, suivre l’étoile, panser les plaies de notre histoire, boire au sein rond le lait sucré. Extraire le miel.

Enfin renaitre des décombres.


Maria Dolores Cano, 17 octobre 2019 à 02:50. ici.  

Sans accroc, sans pleur.


Sans repère, un clic, un cloc, une expérience, on songe. La première parole n’est pas entendue, le dernier mot est envisagé, dans le sourire, sans traces.

Aux bonds, un bond tout vibre et chahute, il y a des ombres, sous la main, la sève, le pied est détendu, la sève, et va, et vole, oiseau, chien perdu, saute, envie et soif inassouvies.

Seul, étrangement on sourit. On refuse le sort et pauvre âme, on porte un lourd sanglot. Quand on sera au bord, verra-t-on l’éclat d’un jour.

On imbrique et un dans l’autre tout est porté, et on fait figure, on envisage un étirement, une pliure, le temps compté, la voix lourde, le cœur éclaboussé. Où sont les oiseaux, où, venons-nous de la voix qui crie : j’appelle, au désert.



II

Le pas tranquille, les porteurs d’eau, les compagnons, sont à rendre, à courir un long sentier. Immenses, ils cherchent et ne trouvent rien, ils entassent les blocs sur le côté, au devant la vie insiste, ils sont au bord, ils posent, ils découvrent, la vie hurlante, le grain froissé, l’écho, la tournure.

Ils sont, et ils lancent cailloux et blocs et sans compter percent le temps, brisent les yeux, ramènent du ciel l’avenir, la courbure. Ils sont suspendus aux branches, le temps est clair, ils répètent la forme, ils sont libres et vivent.

Ils éclaboussent la main, le pied. L’eau est tendre à ces yeux clairs, ils inventent des paroles, des angles droits, ils tirent les cordes et vrillent le temps à rompre les sanglots. Ils se remettent, ils vont plus loin.


Poseront-ils le regard, ils sont en vie, ils sont chantant, ils recommencent et tout attire leurs outils, le sable fin et davantage.


Ils sont au bord et creusent un peu plus.

III

Je suis uni à la fraîcheur, je suis et clic et cloc, je frappe aussi les herbes dures, le pied foule, il tire au loin un éclat noir, il soutient l’espérance, il faut lutter et serrer les dent, pousser du dos et résonner sur la muraille, le ciel est haut, la route avance, j’entends les pas, je compterai même les larmes et pèserai la sueur, comme un éclat, comme une vie, comme un enfant je creuse, le sol, du pied, la vie, des dents. J’arrache une parcelle et tout est réparé, tout grandit, je creuse et construis, dans l’espérance. Un chantier vide défie la mort, il se contient.

IV

On désespérerait, foule sans nuance, chagrin perdu et mots cassés, la vie avancée, on se pense et grand et fier, déposé au silence. La vérité sur le sol dur, les pas, sans impatience, on finit et tout commence, le regard clair, les mains tournées. Au devant tout est aride.


On sèche les joies, les beaux jours, on avance et on blesserait les enfants, les chiens, les cailloux.

Temps suspendu, tout est nombre et détour au vent venu, au vent qui vibre, ils sont aveugles et poussent les roues, les armes, les cailloux.


Un par question, puis, et vingt et cent, ils sont perdus et ils se chantent, désert d’insectes et de sel. Le ciel trop grand, la main trop lourde, le sol aride, les cœurs jaloux, la foule sans nuance, ils sont à l’ombre et tirent un poids en bout de corde, chacun son bien, chacun son âme, outragée dévastée, elles sont posées au mur.

Ils coupent le sens et la marche, ils se remettent, ils se retiennent, ils sont unis et sans saveur ils fixent le jour, ils descendent un pas de plus vers l’indécision.

VI

On irait loin, on tournerait les pages des livres en épelant les chansons, les choses sont belles et rien ne suit, ils imaginent la fin de tout, de rien. Tout harcèle : les pieds, les mains, les vitres noircies. Aux assassins on réclame la gloire, aux étrangers, étrangement on siffle, et la haine, et l’horreur, et le carnage. On parle, parle, de haine, on entend les enfants pleurer, les anciens, les malades et on boit l’ombre, le soleil se cacherait.

Pour y venir et sans trembler, pour dire en personne tout le mal à faire, à penser, à donner des coups, des larmes et frotter les cœurs de cailloux.

Cœurs foulés, cœurs secs et, histoires nues et tour changeant, la vie dure, la fin, le tragique du dernier repas, violence et cailloux jetés sur la route après le temps, après la joie, on foulera avec la foule, le bonheur, les chansons, les herbes amères.

VII

Le temps pressé, les trous remplis, les écueils noirs, la certitude, ils se plaignent, ils aboient, ils aiment mourir, sans rien autour, sans rien pendant, sans histoire, la salive aux mains rebattue, les yeux secs, ils aiment haïr et mentir, et crier fort avant la bataille et courir loin, sans honneur, et sans loi, tout en arrière, tout changeant.

VIII

On foule, on meurt, on tourne le poing dans l’escalier, la rage salive tout, et penché, fièrement on distribue. On se noie et on chauffe au cœur, le pied, la main, la bouche, on réclame, tout est à faire, tout est à dire, devant et à l’arrière, on pend le cœur aux épines.

IX

Il se rassure, la vie est lente et quand même, il finira là son histoire, la haine envolée, les serments levés, il avance, il ouvre les mains et clic et cloc, il peut entrer. Le pied foule, le sol, les herbes, il a vu chaque souvenir, il soutiendra chaque saison, il foule, il observe, à l’horizon, la foule a ses yeux.


09 Août 2012.

mercredi 16 octobre 2019

Retour, le livre est de la loi.

1

Dans la tasse est l’inquiétude, coupe vide d’imposture. La blessure est sur la rive.

La mort est volupté, douceur de l’aventure.

Sur la page une déchirure, une écorchure, c’est l’heure de la rupture. Le froid du jour dicte la loi, tire l’innocent de sa torpeur. La chair absente, les os à vif. La vie élue.

Lamentations.

2

L’œil respire, palpitation. Le mensonge est dans l’arène. Un souffle dans l’ombre, l’air ruisselle sur l’onde.

La parole est de caillou, le mot est une souffrance. Songe d’une nuit inattendue, ancienne et revenue.

Triste héritage et mur d’effroi, le jour perd ses repères. La mort rode, elle est à naitre, elle est le froid.

Construire et déconstruire, la peau de l’arbre est une brûlure, sa chair offerte au sacrifice, de son corps nait la loyauté.

3

Les mots sont sur le fil, ils claquent au vent, futilité et arrogance.

L’amour est là, ouvre les yeux. Baiser posé au coin des lèvres. Un rire éclate à l’horizon.

4

Un nuage passe, il chante bleu.

Regard perdu au loin, si loin. Silence enfin. Le cœur réjoui dans la lumière.

Maria Dolores Cano, 15 octobre 2019 à 04:42. ici.

Paysage tragique. II

Et personne ne dit : « Venez, allons voir la mer, les prés, les champs, le pays, les douceurs, les malheurs, les grands changements et la vie qui continue. »

Ils se tournent, ils se cherchent, ils accumulent les erreurs, ils ne finissent rien et commencent si peu.

Il y a un air simple et doux, la fraîcheur calme fait succomber, la paresse est sur le toit. Ils pensent souvent aux enfants piqués d’insectes et mordus de serpents, ils tournent à l’envi et tombent, tombent, tombent, il est un air, une manière de voir, de dire et d’oublier ce qu’il y aura devant, plus loin et d’oublier d’où l’on vient. Ils se penchent, ils s’enlacent, ils sont perdus et accélèrent, ils tranchent dans le vif, ils noient les plus petits, ils bousculent et tombent. Oh, tomber, oh entendre et finir sur le dos, sur le dos, les mains ouvertes, le cœur perdu, le teint noyé, la peau s’arrache, brûlée, à vif.

Sur les sentiments, sur la chaleur, il oserait les voluptés, il se dirait, conquérant, je plonge, je plonge, il n’y a rien de nouveau, tout est à l’usure, tout est en marche, il se comble, il s’enchante, il est environné de peurs et de serpents, de doutes, et de doutes, tout au flambeau, tout à la hache, aux errances, aux lendemains, il aura un soir, une impression plus forte et le temps un peu oscillera, il aura des lits et des mains et du sanglot, il faudra passer et se rendre et passer encore et accepter et il se dira : je n’ai pas assez vu la mer, je n’ai pas assez vu les prés, je n’ai pas assez vu le pays, au temps envolé : il reste la balance pour peser la légèreté de l’âme et l’opacité des corps, il est à entendre la fin et pleurer, sur le voyage, arrête un peu et ton bras, et ton cœur et dirige, dirige ce qui sert, ce qu’on use, ce qui est au centre, ils ont oublié la naissance et ne voient que la mort et l’action et le temps et la loi, tout est perdu, ils ignorent, il et ils cherchent des cailloux dans le corps et dans l’âme, ils plongent au néant et naissent en avant, ils se reprennent et plongent, plongent, plongent, ils sont nageurs au large et avancent, et caillou et roche et poids et espérance, en avant, ils se jettent et montent sur le ciel, ils sont à finir, ils sont à ranger, et bien peu engrangent, engrangent, la volonté même, le mot répété une fois de plus, encore, quand même et par souci, il en a soin, il accompagne les tombes délaissées, les évadés, les coins perdus à l’ombre, et en coin, en coin il se ferme et cache les émotions, la vie suspendue, il tire chaque fil et souvent, oh, encore il prend le même et touche le mur, il doit penser, il doit entendre, tout est sacre et onction, il cherche la grâce et trouve l’hésitation, la lourdeur, les gestes embrumés, les accrocs, la fatigue toujours, le travail fait mal bien souvent, le cercle complété, il tourne, il embrasse, le pays en entier,

il se donne et tout est abattu, inspiré, délayé, il remplit, il remplit de cœur ses habitudes, il cherche et encore trouve, une petite pierre, un pan à dégager, l’aventure le poursuit, il est, ils sont, ils perdent et l’âme et le fil, le temps suspendu la vérité penchée, les cœurs abandonnés, les joies et le vacarme, la souffrance un peu plus, un peu plus oubliée, il se ferme, il noue les fils un à un et le chasseur est prisonnier, la vie en son pays est un renoncement, l’air libre, la lumière, il perd et tourne au loin, il oublie les pieds, ô, candeur ô, malice, il arrête un peu le cœur au coin du jour, il frotte la main et touche la peau, il cherche et trouve le centre, le confort, la vie à perdre, le temps à ramasser, les suites, l’espace ouvert et la vie dans la clôture, il se remet, il change et renonce, il a oublié la marche et le temps, allons voir la mer, les prés, les champs, le pays, les douceurs, les malheurs, les grands changements et la vie qui continue, il boucle et il déboucle, la liaison, le calme, le trait mûr, il avait osé la volupté et il arrache le calvaire, la confusion rentrée, le souffle déposé, il s’enclenche, il se cherche, il trouve un accès, à la porte revenu, la suite, la construction, le tout perdu dans l’air et dans l’eau calmes, il cherche des frissons et trouve la fatigue, il a oublié de marcher, il a oublié de penser, il est à y bien voir d’une absence terrible, d’un oubli, d’une erreur et de mensonges accumulés, sans la fin, des liaisons, des têtes envolées, des soupçons, des horreurs et des paroles étranges, les gens sur le chemin, ils sont décevants et terribles, sur le sentier perdus des pauvres qui avancent, des regrets, des ambitions inachevées, ils tournent et se décomposent, la vie est triste et nos chemins obscurs, celle là est cassée, il a franchi les grilles, il avance désespérément, dans le cœur de l’été le printemps retarde, il est cassé et seul et déposé, en vain, la franchise, l’ouverture le tiennent, il est en espérance, il cherche et s’abandonne, les heures tournent seules, il fuit bien loin devant les hommes, les idées, le ciel bleu, les oiseaux abandonnés, ils se remettent encore, ils se cherchent et se noient, ils sont abandonnés, le moment est tragique du cœur et de la pensée, tous donnent au ciel une leçon de désespoir, ils en pleurent, ils en rient, ils se traînent et acceptent le monde au ciel si pâle, le bonheur est en fuite, ô, les suppliques longues, ô, les sourires clairs, il racle et tout succombe à l’air trop frais, à la perte, aux sens abandonnés pour voir, pour comprendre, pour établir, il faut frotter le miroir et les lampes, il faut saisir les mains tendues, il n’y a ni arbres ni ruisseaux, ni cris de joie, ni larmes, des sanglots silencieux, des étouffements sombres, ils sont étreints d’ennui et de tristesse, venez, allons voir la mer, les prés, les champs, le pays, les douceurs, les malheurs bien présents et tournons en cadence, la roue doit venir battre, la cloche doit sonner, ils se plaignent, tout gémit sur le fond, sur l’entente, le calme sans repos, les tourments, les tourments, d’un voyage, d’une terre d’inconnus, d’une erreur, on ne tire rien, ni eau, ni cris, la gloire attend le jour, il est effacé, il transporte au dos un abri de berger, une cabane de planches, les mains meurtries, pieds ensanglantés, la bouche seule et amère, il faut retrouver ici,

au pays, à la mer, au pré, le désir et le changement, la vie est avancée, en espoirs, je vous reverrai joyeux et tendres, la vie est confisquée, les étoiles faiblissent, le cœur est au charbon, la voix est à l’ouvrage, il ferait clair et beau et tout donnerait l’horizon et tout sur le chemin serait pour le partage et la confiance, le tout est trop tragique et le tout tourne trop, et on a oublié la marche, les fleurs.

Le cœur comme un oiseau construit la dérive.

08 Août 2012.

mardi 15 octobre 2019

Le livre est de la loi.

I

Ils ont été impitoyables, sans merci, sans excuse, ils ont tué, ils répandent un bol d’inquiétude, une tasse d’amertume, une coupe de plomb pour endormir la rive, pour défendre les imposteurs, pour tirer les blessures et les égratignures.

Votre, il est, il est, et mort et roide. Où sont, la volupté, les matins, calmes, frais et doux, où sont, les aventures.

Il tourne et déchire les pages, il arrache et brûle, en rupture. Il y a, autour des jours perdus, du froid. Il n’a plus de plan, sa loi est à l’abandon, il se ferme, il tire, petit croyant, il est assis à côté. Il ne lit rien, il ignore et assène, les os ne tiennent aucune chair, il est perdu, il ignore, il ne cherche rien. La vie sans raison est désarçonnée.

Allons, allumez, il y a autour les jours perdus du froid, pour le deuil et la déploration.


 

II

Tu fermes un œil, tu respires et tes narines palpitent. N’aspire plus ni air, ni eau, ni ombre, ni forêt. Tu es parti et tu implores : fuyons le mensonge.

Il a une impression qui dérange, il perturbe l’ordre du monde, un caillou plus un caillou et tout se fige, il cherche, il faut déranger l’univers, décomposer, recomposer, une fausse parole sur une autre, pour des mots abandonnés, des histoires imprévisibles, des songes recommencés.

Composer, décomposer, recomposer, la pourriture et l’écorce de l’arbre, la forme et le déformable, les os ne tiennent plus la chair, ils sont figés et perdus, au dédale, à sa jonction.

Il hérite des mystères et des horreurs, il dérobe des pans de mur et de frissons, il y a autour des jours perdus du froid, en conséquence. Il suit la construction, la mort entendue, la naissance qui n’effraie pas, qui n’a pas fait souffrir et le temps perdu, à imaginer la limite, quand l’imagination est la limite. Il pense les jours perdus du froid, il se donne et il espère, un air, un air.


 

III

La forme, toujours les mots posés et la table à mettre, le fil, et le linge étendu, au vent, la vanité des solutions, des mystères découverts, des connaissances.

Et je te dis : je te connais pour ce que tu es, ce que tu pourrais être et aussi pour ce que tu seras, deviens, je t’aime. Enfin, sois, un continent et le devoir et l'espérance et la fin des limites, regard noyé. Je vois mieux, au bout de l’horizon, bien plus, et plus précisément, passer tout ce qui passe. 




IV

Et assis et à deux, ils glissent, le nuage se pose, il y aurait un continent, il y aurait des chansons.

Mon regard est perdu au bout et plus au bout, bien plus, il y aurait des choses et du temps et surtout ce que je ne dirai pas. Nous sommes en avance, nous ne craignons rien, non.

Il y a autour, les jours perdus du froid, il n’y a plus de plan, les os ne tiennent plus la chair, et la loi est la liberté.

07 Août 2012.

Retour, il a, il y a.

En silence
les mots franchissent
les murs noirs
rêves blancs

la vie
joue à l’ infini
sans ordre
en noir et blanc


un sanglot
un long chant noir
exulte à la face
cri blanc


main blanche et déraison
main noire à corps perdu
silence de soie
la clarté achève le monde


croire en la peau blanche
la peau noire en liberté
grande lumière sur le sable
à l’abandon
lisse et paisible
armes déposées


dévoiler la pensée
la joie d’un frisson
rire noir du blanc de l’œil

les oreilles sont au visage
détournées de la parole
noire
sur le blanc de la feuille

Maria Dolores Cano, 14 octobre 2019 à 20:53. ici .

Il a, il y a.

Les oreilles et le visage tournés en haut, il a, il y a, dans le silence, la stupeur, un tremblement, des formes obligées, des mots qui coulent et imposent une histoire, de tous pour tous, pour franchir et déformer les murs. Ils avancent, ils avancent, ils se cherchent et ainsi tout tomberait, des fenêtres, des volets, le toit serait épargné. Il rêverait de glace et de fureur, il trouverait l’orage et la grêle.

Il est partout, il est parti, il se ferme et s’encombre, le réduit est bien clos, tout est étroit, les murs serrés, la vie déformée et il cherche une forme, et toujours il joue à l’absolu. Je ne comprends rien, j’affirme et veux tout sans effort, et vraiment je ne sais lire, ni écrire et moins encore épeler, contenté du peu, du rien, de l’inutile, sans effort, sans apprendre et sans ordre, aucun.

Je me préviens, je suis perdu, tout se joue à la jouissance, au sanglot long, et perdu. Les marins chantent, ils sont conquérants et tout exulte, il faut, il faut oser, tout est à jouer autour de la face, je me voile.

A ébrancher des choses inconnues, je suis perdu, enclos, la vie se retire. A la forme tout se déforme, j’en suis à arracher, et perdu, à voiler, dévoiler, revoiler, révéler, et espérer un monde en déraison. Bien tendu, la main blanche sur la main noire, le corps perdu, il faut arracher, armer et désarmer le silence, il faut des paroles sensibles, des rumeurs de soie et de clarté, il faut en terminer avec le monde achevé.

Il faut croire, et je devrais être aux mains tendues, les peaux blanches sur les peaux noires et vivre, vivre la grande liberté, comme on parle pour toute fin, tout plan et tout objet d’une grande lumière. Les mains tendues, le regard plein, la vie tracée sur le sable, dans l’abandon, sans épines et sans tourments. Oh, jeter les uns les autres, arracher et déposer des voiles.

Dévoilez, revoilez, révélez et pensez, saisissez vous de la joie, emparez vous de la liberté, il y faut et du courage des frissons, et du rire. Comment, comment, et tout est possible, on se traînerait dans la boue, on arracherait la fange des yeux et on se surprendrait, se poserait, s’exalterait et monterait, monterait, au plus haut, la place qui est la notre.

Les oreilles et le visage détournés, il est parti, il est partout, tout avance et sans peur, il dépose les feuilles de la joie sous l’arbre des mauvaises paroles.

06 Août 2012.