mercredi 30 octobre 2019

Semé et noué.

Et le vent en tournant cerne les forts au retour, avec incertitude, la vie errante, la liberté et le temps tremblent. Et la vue faible, faiblement diminue, ils sont à retenir le vent entre les doigts les enfants sous les branches, à plat ils avancent, ceinturés sans rien autre autour du cou.

Deux mains posées avec trop de force, l’amour même, en ce moment est violent, trop et trop encore. Au plus près, en regardant mieux, ils sont ici, ils sont là bas, ils sont en haut et en bas, et comme dans les chansons partout, partout à la fois.

En égrenant la récolte, anciennes nouaisons, jeunes semaisons, difficultés premières, tout en avant jusqu’aux dernières, au retour du calme, posés, épis éparpillés, la vie en grains jetée, tournent et se défont dans la lumière, dans le temps répandu dans le tout terminé.
 
Ils sont en évidences ils tirent sur leurs peaux trop noires, trop exposées, le soleil détruit et peu à peu le voyage s’organise, un par un, une par une, petits morceaux et petites mèches, envoyés au vent, au temps. Les eaux, à la surface tout est posé, tout accueille les ramures, les voiles, les vêtements.

La vie sur cette terre, pour les hommes détendus et les enfants sans attaches, et l’amour bien sûr, bien sûr, trop violent. Je meurs vous le voyez et quelque violence qui m’oblige sans cesse à rompre le silence et si devant, devant vos yeux je ne perdais le jour, jamais vous n’auriez su que je le perds d’amour.

Et tout cacher et tout craindre et fuir toujours plus loin l’ombre des sentiments, les bleus sous les paupières et l’odeur. En remettre toujours un peu sur les yeux, un peu sur le cœur, la confiance et les chansons et essayer de dire tout et s’en faire accroire et sur l’infini et sur l’éclat, en toute gloire on est porté, on est.

On entend tout, on voit tout, on se dit tout et tout est posé, les doigts, les cœurs, les épaules et le regard clair et nu et les chemins vers les pentes arides, au ciel au vent, au caillou, fêtes écartées, rires avalés, ils se tournent, ils se cachent et tout serait à recommencer.

Dans la pente, vers le ciel, vers l’éclat, le jour et la ferveur des souvenirs, les images mêlées crèvent en bulles et défont la surface. Il reste bien plus de sauvagerie que de douceur et de patience. A la surface ils sont, ils sont effondrés, ils sont épuisés étrangers en tout lieu et absents sur chaque terre. Le bien reçu et dispersé, les abeilles aussi meurent de soif.

Il force, il espère, il court sur le chemin et il grandit, tout est à détacher et les phrase et le temps, tout est à séparer, il ne devrait rester qu’un peu de d’espoir et quelques grains d’amour au feu du soleil.

Et essayer de dire tout et de s’en faire accroire, les sentiments forts, les rougeurs et les rires, la chaleur brûle les peaux trop noires, oseront-ils encore cerner leur temps passé, tourneront-ils encore leur cœur vers le partage, au massacre ils sont et au déchirement.

Aux pentes arides, au ciel, au vent, aux cailloux, les têtes écartées, les rires avalés, ils se tournent absents sur chaque terre, les pouces aux aisselles.
 
21 Août 2012.

2 commentaires:

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  2. Le vent cerne l’incertitude sous les branches. La vie est errante, la liberté lisse ses ailes. Les enfants gonflent leur torse, ils sont héros vivants. L’amour est là sous les feuilles. Une main ouverte cueille l’instant.

    Le temps égraine le jour. Les blés sont blonds, gorgés d’odeurs. La vie est pleine, le grain fécond. Dans la lumière glisse l’absente. L’heure est présente aux évidences. Le soleil en morceaux tanne les peaux, elles sont croûte de pain. Le vent est un refrain.

    Les hommes et les enfants sont en bouquets de sel. L’amour est une gerbe, un fagot flamboyant. Dans le silence du jour les baisers sont des charbons ardents. La peur d’aimer est grande, elle fuit les sentiments. Les paupières sont bleues, gonflées de rêves étranges.

    Les cœurs sont nus, sautent sur l’onde. Le ciel gronde et sous la langue chante le mot. Parole tendre, caillou tout rond, le doigt de l’ange suit l’horizon. Un rire éclate, le ciel pleure des larmes bleues. Images anciennes, bulles de savon, pensées légères à l’unisson.

    Les hommes grondent, les enfants rient. Chemins de fleurs et sucre d’orge, les enfants courent, sifflent le temps, ils sont amour, soleils brûlants. Le temps compté enlace les hommes, ils sont si forts, si jeunes encore. Tout est à vivre, à espérer, à partager, à engranger.

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