Aux extérieurs, aux extrêmes, ils sont pour voir, pour entendre et refuser de comprendre, ils en sont à aménager le rivage, ils disaient, de l’amour total, autrement dit, en d’autres temps. Une perspective heureuse, où sont-ils donc, où sont-ils donc, penseurs effarouchés, remontés, déposés, contrefaits, dénoncés, pinçant où.
Ils étaient allongés sur la plage et aux yeux, vieille, vieille chanson, bien embarrassante, oh bien légère, que le ciel, le soleil et la mer. Ils étaient sur le sable, aux rivages de l’amour, totalement arrachés du bras des songes et du mystère, dans la porte entrouverte.
Et poser ainsi le regard sur le monde et dire il faut joindre l’exil, il faut partir au refuge, il faut vivre au désert et ne plus voir dire ou entendre et surtout, surtout ne plus comprendre et se réjouir du malheur. Et si on ne partage plus rien, à quel nom faut-il tressaillir, à quels regrets faut-il se reconnaître.
Et marcher et trembler, et figurer sur les premières listes, le char est prêt, la vie avance encore, il faut, il faut trancher et tout atteindre et sommeiller un peu et s’éveiller parfois et dire les pauvres sont pauvres, les ignorants ignorent, suis-je bien pauvre et ignorant.
Et non, alors l’exil, la fuite, quittez, quittez ce vallon trop ombreux, défaite vos attaches, rompez les lacets, vos chaussures flottent, et sur la mer et sur l’onde les vengeances attendent les vengeurs. Si la folie est reine, si le supplice est grand, défaites vos chansons, déposés vos fardeaux, rompez, le silence et l’écoute et laissez choir les inutiles.
Ils étaient au partage, ils sont à la rancune, ils étaient aux douleurs, ils sont aux corps repus, ils sont, ils sont et lourds et tristes et rien ne les fera venir, ni changer, ni monter, ils sont à pincer.
L’eau est terrible, nous n’en voulons pas, fuyez, fuyez nymphes et faunes, abandonnez ce peuple douloureux aux insectes, des insectes ils disaient la «mangeance», laissez les dévorer, rompre et recommencer sans remord.
La bataille est perdue pour les faibles, ils sont nés et déjà morts, ils croient, ils y pensent, règnent–ils, sont-ils rois. Ils sont nés de rien et de sable léger, leurs enfants meurent dans le lac aux filets, pincés de paille et de fer, la paille, le fer, ils sont étroits et sans leur ombre ils diminuent, ils diminuent.
Aux extérieurs les extrêmes, tempes enrubannées, ils ferment le chemin, la vie errante dans tout l’univers, ils chantent et personne n’entend au loin le cri qui sonne, et sous son charme il sonne, la liberté, la liberté.
Ils écoutent et plongent, ils finissent mal et mal venus ils comptent, ils avancent un pas, un autre à temps venu, au temps, ils sont à en faire le tracé, la vérité fuit leurs bouches, ils sont aveugles et sourds, ils marcheront, ils marcheront et ne trouveront rien ni plaies, ni coups, ni pierres au chemin, ni mousse sur la roche.
Le cœur éclate, le temps est loin, ils s’éblouissent de contraste, ils s’arrachent les dents, le nez, ils se dilatent, ils sont au temps du temps mêlé, des pleurs aux yeux, des évidences, l’amour est à inventer, ils sont à oublier leur place.
Il en est au temps de l’exil, il cherche, il trouve. Ils arrachent à chaque pas une larme et une plainte, la vie est sombre et ce temps les finira, allons enfants, allons boire les rires, le calme est beaucoup plus loin, ils chantent faux, oui, ils égratignent la liberté et les sanglots.
17 Août 2012.
RépondreSupprimerIls sont aux extrêmes et refusent d’entendre. Ils sont sur le rivage, en amour. Heureux en d’autres temps. Sur la plage, les orages, le sable et cette poudre légère qui court sur la mer. Les rêves pleins de mystère à l’horizon ouvert.
Le regard posé au loin vers le secret, sur cette ligne frêle qui leur parle d’asile. Il faut suivre le désert et accepter l’énigme. Là-bas le fil est si ténu. L’attente est longue, le soleil brûle les yeux, l’espérance sommeille. Les pauvres sont des agneaux.
Partir et fuir l’ombre, se détacher enfin, partir vers le grand large sans connaitre demain. Le silence est roi dans ce voyage qui gronde. Ils sont troupeau humain, dans la promiscuité, leurs corps ceints de douleurs. Ils sont enfants de l’ombre.
La mer est une ogresse, elle dévore sans faim. Elle recrache et reprend et broie les corps si fins. Au cœur de la bataille les faibles sont rompus, ils sont chair offerte aux monstres sous-marins.
Là-bas dans les extrêmes des cris se noient dans l’ombre. Ils sont d’une autre vie, ils sont libres enfin. Ils sont loin de la trace qui faisait leur chemin. Ils sont entrés dans l’ombre, la nudité du monde.
Sur la mer revenue des cœurs ricochent et dansent, ils ont les dents absentes et les yeux en brillance. L’amour est mort, brisé. La solitude est grande dans cet exil sans fin. Ils sont dans les confins, noyés la peur au ventre.