mercredi 23 octobre 2019

Y repensant.

Et puis le matin quand on se tordrait sur les cailloux, la bouche dure, le regard noir, entendu et résigné, il faut allonger le col et arpenter encore un jour, de plus un jour, de plus la terre, vide et sans entrain pour tirer et brosser les images et leurs raisons, les suites noires.

L’espace clos, à l’entrebâillement, aux entournures, le col tendu, l’âme ravie et complice, il faut, il faut ouvrir, les yeux et un par un, et tout est une certitude, le temps est clair, il faut partir, il faut marcher, il faut construire et donner aux autres, aux habitants, aux inconnus, une raison et du renouveau, de la fortune, des saisons sûres, du bien posé, du tout connu, des aventures, encore.

Il y a un air et un autre, une vie à recommencer, une journée pour tout reprendre et se dire bon jour, bon jour, la vie continue, elle nous avance et nous tremblerons encore à voir venir un jour plus loin, plus haut, plus fort, sur le sentier, sur la sciure, le temps compté, le pied dans la chaussure, le renouveau.

Ils sont ici, ils tournent, ils marchent, ils enfoncent le serpent dans le lit, encore, encore chaud, encore à prendre, la vie avance, le ciel est là, le regard est aussi le plus dur et se lever et avancer et traîner sur le monde en nage, en voyant tout, en voyant loin, un pas, un cil, un bras, un pied.

Ils se déposent, ils s’aventurent, ils aiment bien, ils sont contents, ils avancent, ils en veulent du temps présent, du berceau au linceul, rien n’est triste, toujours contents et serviables et émus, ils tournent et dévorent le monde, seconde par seconde.

D’un troupeau aux autres, les pieds tendus dans l’escalier, le rire fort, l’habitude, sortir, rêver, penser, construire et plisser au jour venu une incroyable certitude : le monde est beau, les croyants croient, les âmes vivent, le tour est tour, et la vie avance.

Vie tranchée, vie croissante, depuis le haut jusques au bas, dans le souvenir, dans les tourmentes, dans l’escalier le bois craque et tout gémit et tout cherche, ils tournent et donnent du grain, des fleurs, des fruits au branches, aux cailloux, ils terminent leur course, le sol tremblant, la main ouverte, la jambe et le cou tendus, tendus aux évidences.

Enlaçons, enlaçons serrons un peu la main, la vue. Il y a sur ce coin perdu des pans entiers de forces neuves, il faut faire couler l’eau et le lait sur la peau, sur le dos, le long, le long, du temps toujours venu, à craindre et à conquérir, en avançant, en y croyant. Âme tranchée, âme sans rides, il est toujours neuf et à remplir le cœur aimant, le cœur tremblant.

13 Août 2012.

1 commentaire:


  1. Sur les cailloux la bouche est dure. Regard d’ébène, le jour est long et d’images noires. L’âme est joyeuse, elle ouvre ses yeux et éclaire le jour de vie nouvelle.

    L’air est léger, un jour nouveau sur le sentier.

    Le ciel transpire, le bleu exhale. Entre les cils une chaude lumière. Le cœur respire. Le temps présent chante louange. La joie du ciel.

    Dans l’escalier les rires éclatent. Le rêve étreint le jour venu. Beauté du monde, le cœur de l’homme est dans la main, la bouche ouverte, le corps offert. Eucharistie.

    Le grain abonde, les fleurs, les fruits alloués aux évidences.

    Étreintes neuves sur les cailloux, le bleu du ciel, le poids de l’air, le rire du ciel. L’eau et le lait apaisent la soif. L’âme est lumière. Le cœur amour.



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