mardi 7 janvier 2020

Arc et flèches.

Et tiennent les fleurs, les arbres et les monts, l’herbe et les racines, troncs déployés, les feuilles en tas perdus et recommencés, gisants, au sol, perclus, éteints et sans attaches, sans compte, sans pensées, sans troubles. Une lente, lente chute sur le ciel, pendus à la vie, ils se défont, pèsent.

Ils coupent, ils tranchent, ils cherchent un mot pour l’autre. Mais ici on cause d’élégance et de raffinement, d’un monde d’égarés, on en rit, d’un monde d’ignorants, de tordus, de brisés et surtout d’une belle impertinence, d’une envie de tenir le haut, le haut, la haut, où la rive est tendue.

Le poids est bien trop lourd, ils sont affreusement sans allure et sans grâce et tous chantent victoire et déposent des mots et des phrases sur la peau, entre les os, le pied est un possible réceptacle, ils boivent et tombent sur le devant, au côté, au côté, sur le tas, au tronc sur les racines.

En deuil ils volent et murmurent une envie, le besoin, le désir, mots accumulés, sourires perdus, ils avancent et tous comptent, ils sont frais et charmants, jeunes gens perdus dans l’onde claire, dans, sur, dedans, sous, dessous, dessus et toi le centaure tu viens, tu visites les racines du tronc.

Des liens perdus, des roches éclatées, monstre antique, centaure tu cherches et tu comprends une vie et une autre, dans la mémoire, dans un coin perdu. Tout racle, le pied, la peau, le cœur éclaté, tu cherches et tu empoignes le crin, le crin, tu vises et tu serres, arc et flèches pendus au temps.

Dans la dérive, dans le clair, dans l’obscur des souvenirs et l’éclat de la vie, fières trompettes, son qui obsède et tu percutes, œil de trompette, éclatez, éclatez fières, et tout respire, le cœur en ce vallon et tout charme et tout y conduit, vallon charmant et fille au bain, centaure pressé, arc, flèches.

Contre le cœur, contre le temps, contre la durée, temps informe et raison folle, tout est à voir, tout est à venir, venu, venant et doux et perdu et chantant, tout tire sur le crin, tout file et dépose, le jour, la vie et les histoires anciennes, centaure perdu, tu reviens et transportes d’un âge autre.

Une vie déplacée, une heure trop tendre et blanche, des oiseaux encore roulent sur les cailloux, parfums d’aneth. Le myrte et le thym, la sauge toujours et de simples en simples, le lys penche, centaure perdu et revenu au pied de l’arbre, entre les racines, entre les doigts perdus et sans attaches.

Dans l’air libre, dans la fraîcheur, dans la clarté et vive et toute rayonnante, tu vis, tu tiens, tu files, tu respires, affectueusement sans rien au devant, sans rien devant, et tout en arrière, les souvenirs.

23 Juillet 2014.

1 commentaire:



  1. Les fleurs perdues, en cavalcades. Sol du désert. Oasis du ciel.

    Tranches de mots, étroits passages entre rires et pleurs. Ignorance et insolence, bagages sur la rive. Là, le passage.

    Chants de victoire, dispersion de la parade, déroute et défaite. Les racines ont le regard sec.

    Labyrinthe des mots, sourires en broussailles et flèche du centaure.

    Le tronc éclate, ses griffes sont aigües. Un simple froissement, à peine un chuchotis. Le cœur se fend, bouche ouverte aux lèvres lacérées.

    Dans le clair et l’obscur les sons reprennent vie. Le vent effleure la rive, la flèche du centaure vibre en signes lumineux.

    Savoir et aimer, le cœur enrubanné, être et connaitre. La vie, conciliabules infinis.

    Les oiseaux sont revenus. Des fumées sacrées montent en volutes, encens et résine. Sensualité du lys.

    La vie dans un rayon. Un arc avec ses flèches.


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