samedi 18 avril 2020

Sans un caillou. (Jour tordu.)


I

Ce que c’est, et plus encore, que cette vie, il faut entendre et donner, au vent et aux cailloux son âme, pour être, sous le ciel, penché. 

Le jugement et la stupeur, aux tremblements tous sont complices, tout donne, la vue, la vie, le bien et les saisons. 

Tout est à faire, tout est donné, le temps suspendu, l’évidence recommencée, il y a, il faut. 

II

Tout est en jachère, les murs effondrés, la vie sans perspective, le temps tremblé, et le matin si fier, tout est rendu, tout est à sentir. 

Il se tend, il se tend et je meurs, puissance éclatée, soulier raclé, le cuir est bon, encore une envie, tient, tout comme un besoin de dormir. 

Je t’avoue, je suis si fier et je commence, un pas en avant, un pas au-devant, une certitude. 

III

Je vais, je viens et tu commences, enfant venu trop tôt, de l’escalier à la ramure, des chambres closes, aux certitudes, tout à finir, tout à décomposer. 

Je suis bien, je suis là, je viens, je viens et je choisis, je tourne, tout te commande, l’air à respirer, le sang sur les planches, la vie sans cesse, la mer toujours, et encore. 

Ta présence, ton soutien, charmant et charmant et tu oseras le souvenir, je penche entre les branches, follement, avec ivresse, je suis, je suis sans avenir, je suis sans un caillou.

IV

Je dors, je tords et je redoute, enfance immaculée, souvenir toujours sur une marche seule, sur un souvenir seul. 

Il pose le pied, et allonge, un doigt pour l’autre, une folle sensation, une véritable ivresse et tout, tourne sur soi-même, fil posé, jour tordu, jour détendu. 

Une chose pour l’autre, un regard posé là, une seule vie pour tout comprendre, le temps entre deux larmes, les paupières battent. 

V

Le front s’endort et bien lentement, cils battus, paupières lourdes et doigts gourds et tout calme, tu vas, tu viens, tu transformes.

Un jour indécis, bien sérieusement tordu en affrontements, en guerres calmes, les bateaux doivent rentrer, au temps suspendu, au regard égaré, tout était alerte, tout enfin est engourdi.

Une seule fois, une seule, pourrait être suffisante, je suis précisément au centre, je suis au partage, je vis, je cours.

VI

Un peu plus, étrangement, je noue et je dénoue, tout à la foi, tout à la raison, on se donne et on dort, tout est enveloppé de chaleur et d’amour.

La conscience est pure, le front est relevé, et je jure, et je suis, et tout tourne encore, le jour est tordu, bien tordu, la vie est lancée, la corde est tendue.

Je vais, je viens, je suis encore et toi aussi, au premier voyage, à la première saison.

VII

Et jour tordu de volupté, et tout craintif, et tout calme, et presque caché dans l’herbe sèche.

Je suis toujours premier, je suis vainqueur et je meurs, je suis le plus grand et j’insiste, allons-y encore, allons-y.

Et bien, jour tordu et tout tourné, et bien, jour lancé, plus loin encore, et ailleurs.
         
18 Août 2015.

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