De ces petits vous ne faites rien, ce sont des premiers et uniques, assidûment, sans penser, sans boire, sans compter, il se pourrait, et bien, que la pluie les ignore. Au temps qui passe, à l’eau oubliée, ils se déposent et suivent un à un les rochers, les bois et les vallons, de signe en signe.
Épaules lourdes de grain et de soleil ils se meuvent, tout distend. Finissons, finissons la pluie est venue, maintenant oubliée, épaule ronde, objet tenu au dessus, les yeux ouverts, la bouche ferme et la mâchoire, en retrait ils chantent au soleil, ils pleurent et tremblent d’un mot, d’un silence, d’une émotion sincèrement plaquée à l’épaule ronde.
Bien venir, se cacher ou se détendre, il est possible que la pluie soit tombée, que les cailloux arrachent au ciel bleu les cris et la mélancolie. A l’abandon, au remord, tout perdu, sans traces et sans héritage, entendons, entendons ils crient et se débattent, oiseaux mourants, cœurs infertiles, rivières descendues au loin, au loin chaque goutte, à chaque saison ils fuient sur le chemin.
De ces petits, de ces petits sur le chemin, ils ne font rien, ils abandonnent et tout suspendent, le vol, le temps et l’âme. Aux cailloux, aux branches écorcées, le cœur enrubanné, la bouche sans attache, ils se démêlent et posent au loin, bien loin, un cœur fendu. La poudre des saisons, blancs matins perdus de feu, de cendre, sang et flammes aux rochers, sentiers battus et cœurs tendus.
La raison les réduit, ils fendent les morceaux de bois, le cœur perdu au loin, épaule brûlée au premier temps, au premier lointain lu les yeux ouverts, les doigts entrelacés, ils se finissent et posent un œil ferme sur le soleil, il monte, bien tendu il est raison et sortilège.
La vie errante, la liberté, le bois a éclaté, ils cherchent, ils cherchent et trouvent la liberté, et la misère, pauvre métier, piètre espérance, ils se donnent au loin, ils arrachent la peau, le cœur éloigné, les yeux sous les paupières et l’éclair rouge du soleil tranche dans le vif, leur liberté est misérable.
Ils n’ont rien fait des petits et ils recommencent sans compter.
15 Avril 2013.
RépondreSupprimerDe vous à moi
de jolis vous
la pluie jolie
l’eau de l’oubli
sur le rocher
le signe premier
épaule nue
grain de beauté
soleil entier
bouche fermée
le mot inscrit
silence concis
caillou craché
le ciel peint
les pas perdus
les cœurs mourants
oiseaux de nuit
goutte de sang
ce petit rien
l’âme en chemin
branches cassées
la bouche en feu
matin de cendre
poudre de riz
morceaux de ciel
lambeaux de pluie
les temps premiers
le temps au loin
les doigts noués
aux yeux défaits
la vie errante
la liberté sur le palier
et la misère dans les artères
paupières grises
l’éclaire grise
le cœur épris
ce petit vous
qui vient de vous
restons au vous
caillou genou