samedi 2 novembre 2019

A recommencer.

De ces petits vous ne faites rien, ce sont des premiers et uniques, assidûment, sans penser, sans boire, sans compter, il se pourrait, et bien, que la pluie les ignore. Au temps qui passe, à l’eau oubliée, ils se déposent et suivent un à un les rochers, les bois et les vallons, de signe en signe.

Épaules lourdes de grain et de soleil ils se meuvent, tout distend. Finissons, finissons la pluie est venue, maintenant oubliée, épaule ronde, objet tenu au dessus, les yeux ouverts, la bouche ferme et la mâchoire, en retrait ils chantent au soleil, ils pleurent et tremblent d’un mot, d’un silence, d’une émotion sincèrement plaquée à l’épaule ronde.

Bien venir, se cacher ou se détendre, il est possible que la pluie soit tombée, que les cailloux arrachent au ciel bleu les cris et la mélancolie. A l’abandon, au remord, tout perdu, sans traces et sans héritage, entendons, entendons ils crient et se débattent, oiseaux mourants, cœurs infertiles, rivières descendues au loin, au loin chaque goutte, à chaque saison ils fuient sur le chemin.

De ces petits, de ces petits sur le chemin, ils ne font rien, ils abandonnent et tout suspendent, le vol, le temps et l’âme. Aux cailloux, aux branches écorcées, le cœur enrubanné, la bouche sans attache, ils se démêlent et posent au loin, bien loin, un cœur fendu. La poudre des saisons, blancs matins perdus de feu, de cendre, sang et flammes aux rochers, sentiers battus et cœurs tendus.

La raison les réduit, ils fendent les morceaux de bois, le cœur perdu au loin, épaule brûlée au premier temps, au premier lointain lu les yeux ouverts, les doigts entrelacés, ils se finissent et posent un œil ferme sur le soleil, il monte, bien tendu il est raison et sortilège.

La vie errante, la liberté, le bois a éclaté, ils cherchent, ils cherchent et trouvent la liberté, et la misère, pauvre métier, piètre espérance, ils se donnent au loin, ils arrachent la peau, le cœur éloigné, les yeux sous les paupières et l’éclair rouge du soleil tranche dans le vif, leur liberté est misérable.

Ils n’ont rien fait des petits et ils recommencent sans compter.

15 Avril 2013.

1 commentaire:



  1. De vous à moi
    de jolis vous
    la pluie jolie
    l’eau de l’oubli
    sur le rocher
    le signe premier

    épaule nue
    grain de beauté
    soleil entier
    bouche fermée
    le mot inscrit
    silence concis

    caillou craché
    le ciel peint
    les pas perdus
    les cœurs mourants
    oiseaux de nuit
    goutte de sang

    ce petit rien
    l’âme en chemin
    branches cassées
    la bouche en feu
    matin de cendre
    poudre de riz

    morceaux de ciel
    lambeaux de pluie
    les temps premiers
    le temps au loin
    les doigts noués
    aux yeux défaits

    la vie errante
    la liberté sur le palier
    et la misère dans les artères
    paupières grises
    l’éclaire grise
    le cœur épris

    ce petit vous
    qui vient de vous
    restons au vous
    caillou genou

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