samedi 16 novembre 2019

L’œil avant.

Avant l’orage, avant le temps, la main, le pied et toute l’eau, à boire, à boire, entendez, entendez, ils soufflent, ils espèrent. Encore plus fort, encore loin, plus haut ainsi que toute chose arrachez, arrachez et le votre et les autres aussi, aussi, ils sont en liberté, ils roulent dans la pente, cailloux usés.

Pierres polies, éclats de verres, brutalisés, perdus aux portes, ce marais en vaut bien d’autres, et encore, du contentement, de l’abandon, un anéantissement, roulez aux pentes cailloux brisés, fermez l’œil Cyclopes, tout roule et tout attend, voici l’orage, voici l’éclair, il luit, il déchire, il efface.

En vol les tourterelles, oiseaux chéris, tout roucoule sous les nuages, entendez vous le ciel, il est plein, fureur, orgueil, étouffement et moiteur, la peau transpire, le cœur soupire, il n’est jour ni nuit, il est attente avant l’orage, avant le temps et tout menace et tout arrache le cœur et rien ils sont.

Libres ils sont et seuls et perdus, en attente, avant, avant. Ô temps, ô nuages, saisons, roulez tous les cailloux, brisez, brisez le verre, l’éclat soudain, la vie transpire d’une peau à l’autre, d’une chaleur à une étreinte, ils sont connus, ils sont serrés, ils se tiennent, ils se commencent.

Entendez la chanson lente et sûre, au temps monte plus haut l’éclair, l’éclair, tout luit, tout tire et ils construisent, éclats de verre sur les pierres brisées et fendues au poids des nuages, oiseaux muets et insectes, sans cœurs, sans cris, ils attendent un signe, premier cri, premier spasme et le dernier.

Plus rien en haut, plus rien en bas, chaque main sur chaque épaule, sur le sentier ils traînent en tout, ils défont le pavé au buisson, la poussière aux chaussures, le grand écart d’un roc à l’autre, sillon écartelé et peau tendue dans l’air qui brûle, ils sont tenus et ils se trouvent, ils attendent à deux.

Orage et cailloux, le cœur battant, la bouche ouverte, les yeux au ciel, la main au dos, épaule sur épaule, écrasés de chaleur, de sueur et d’espérance, ils s’en viennent, ils y vont, ils grimpent, tout arrive. Et tout arriverait et tout tremblerait dans leurs mains, épaule contre épaule, au ciel.

Cœur tendu, aimé, ils espèrent l’orage et le tumulte. La peau tendue dans l’air qui brûle, ils sont tenus et ils se trouvent, ils attendent à deux l’orage, ils tiennent et recommencent, libres et deux dans la pente, les pieds roulant sur les cailloux, le cœur lacéré d’éclats de verres, roulez aux pentes.

Fermez l’œil, Cyclopes, tout roule et tout attend, voici l’orage.

28 Juillet 2013.

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