jeudi 28 novembre 2019

Ô.

Ô, ces années perdues, ces traces oubliées, des noms sans saveurs et des corps étrangement rayés, tu vas et tu viens et tu articules une folie de cœurs en mots abandonnés, tu retiens au ciel bleu et affirmes toujours : l’herbe verte séchera, et la ride au menton sourira de l’enfance, cœur nu, abandonné.

Fossettes et muscles alanguis, tu deviens offense et regret : temps suspendu et corps abandonné. Où donc finiras-tu ce chemin, cette absence. Le col défait, la lèvre sèche, les noms oubliés sous chaque pierre, ils sont à éclore, ils mourront bientôt, en plus, sans moins. Le calme

et la stupeur : le temps à glissé, les yeux ouverts, la bouche tendre quand même, tu finiras aussi ce chemin et sa courbe, dans la pente, en montant, dans le sursaut. Sur les cailloux tout glisse et tu dérapes, instant abandonné, suspendu aux ombrages, sur le ruisseau qui dort, sur la fraîcheur

tu romps tes amarres et tu ouvres la boîte, le cercle est accompli, la source est trouvée, il est enfin d’ici le flacon des odeurs et tu débouches, tu respires et tu tiens le fil serré des frissons fragiles. Tu vas d’un souffle tendre à une terrible idée. Si le temps est un peu à l’ombre, tu es préservé.

Et tranquille, plus rien ne te brûlera, tu seras sûr et fort, fier et sans masques, ta vie est décidée, le chemin finira, la route est à son comble, les ornières sont ouvertes.Tu cherches la boucle éternelle. L’herbe a séché au vent, l’éternité souffle ton dos, tu seras encore sur le passage et diras toujours :

voici, voici, le temps est à venir, les fleurs fleuriront, les eaux s’écouleront et au devant la beauté ira rompue au partage, la boîte est ouverte, les yeux sont au présent. Ils sont au loin, ils sont vides et mourants les noms éparpillés à chaque pierre. Les années fleuries et le temps suspendu, disent,

sans crainte et sans rire : une vie ne peut être à se tromper toujours. J’avais un long et fidèle supplice, Ô.

06 Août 2013.

1 commentaire:

  1. " (...) sans crainte et sans rire : une vie ne peut être à se tromper toujours. J’avais un long et fidèle supplice, Ô." ici

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