mercredi 27 novembre 2019

Pourtant il en reste.

Pourtant de ce que l’on noue à ce que l’on voit, de tout ce qui fut noué à tout ce qui fut vu, il reste peu de choses, bien peu, un nom au fond de la tête, un visage toujours jeune, un soupçon d’odeur, une ruine. Pourtant la ruine était à la jeunesse, le chantier défoncé. La peur, et j’ai été oublié et plus

rien ne me lie, nous sommes dénoués pour toujours et toujours liés. La chaîne du paraitre, le soupçon d’odeur, mais était-ce agréable, était-ce quelque chose pour vivre. Je ne sais plus et quand et où, tout soufflait, le vent sur les murailles, les noms entre les pierres, l’avenir à venir et à la vie,

à vivre, rien ne fut vécu, noué pour toujours, dénoué pour jamais, la chaîne est invisible, le cœur est en prison, le sourire éteint il pense aux fenêtres. J’attendais et je voyais la route en poudre et l’herbe verte toujours verte, le ciel bleu encore bleu, à la fenêtre et en haut de la rue : rien

ne vient et les étoiles toujours luisent. Il y a sur cette pente un collier détaché, une impression terrible, j’attends, j’attends, je me perds et me noie, au souffle, en chemin j’ai perdu chaque larme, j’ai compté chaque pas et terminé entre deux draps, sans rien, tout sec et vide, vidé tu attendras

encore avant de pleurer, tu tourneras encore sur la route. Derrière les enfants attendent et tu soigneras ton chagrin, la nuit venue quand tout sera en ordre, le plus précieux en sécurité et tu accepteras l’entrée dans le silence éternel. Plus un mot et aucune question, le temps souffle et le vent

sèche le reste du chagrin, larmes endormies et muettes à toujours, sans fin. Sans fin encore, on reprend et on grave, un nom, un nom, une espérance, le temps a fini, la peau est vieille maintenant et on ne souhaite plus de retour, plus de phrase, le silence. Tout existe et tout est posé à la fenêtre,

en haut de l’escalier, dans le coffre, rien ne s’ouvre, rien ne s’ouvrira, cette vie est mourante, ces colliers sont détachés. Il se retournerait encore et gagnerait une retraite d’enfance et de joie pauvres, cassantes, sans fond sans bases, sans rien. Du sable sous du sable et du cœur refroidi,

perdu. Et de ce jour il reste une larme sèche, sur le devant, insecte timide offert au sacrifice écrasé de soleil et de honte, joie envolée, regard perdu, un fil dénoué roule dans le vide. La fenêtre est ouverte, le cœur souffre en haut, il est encore vivant le moment du sacrifice. Et pourtant ce que l’on a noué, pourtant ce que l’on a vu, il en reste une griffe sur le sable.

05 Août 2013.

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