Et bienheureux, au vide, le paysage est entré et prend toute la place, pas de serments, pas d’efforts, plus de joie et presque plus de peur, un vide, un espace, bouche tordue et bée, l’éloignement de toutes choses, la force brute, la réflexion, le mensonge dans un miroir, il ne dit rien, il agite la fantaisie,
le bruit, l’énergie. Il grimpe et de planche en planche, il est égratigné, échardes, copeaux, tout entre dans la chair, le mensonge et le silence, on peut dire : je viens, j’accours, je soignerai, je guérirai, je porterai et ton fardeau et tes trouvailles, âme rendue, âme donnée silencieusement, offerte
à la rive, éloignée, sans attache, je te vois et je donne un regard, un regard, simple, simplement et du silence et des mensonges, la vie va, la vie ira, les colliers, les dentelles tout est offert, le vent léger ravira toute chose, les yeux, les mains, le cœur, un océan, une mare, et puis tout simplement,
une simple goutte d’eau. Dans la rosée, il chante et il offre, il perd et il gagne, la vie sans lendemain, un mensonge à chaque instant, un cœur abandonné, une enfance effarouchée, je viens, je vois, j’interpelle, riez et dansez, le mal viendra et peut être le vide les guérira, la vie tournera, en écheveaux,
en lettres majuscules, en points au bout des phrases, des brassées de choses écrites, des contrats signés, une évidence après l’autre, après l’été, l’automne et le vide dans les paniers, récolte et vendange, je marche ferme et j’abrège le temps, je suis là, je suis venu et je vois, ni un, sans victoire,
ni une, le vide dans les paniers, ils se pressent et débordent des planches, un colloque de forces brutales, approchez vous, accrochez au ciel des images et des cris, la joie sauvage, les cœurs farouches, les cœurs de bois, il faut avaler cette misère, il faut détruire, et au sol, poser la poussière,
enlacez, mordez, cœurs épris, bouches tordues, peaux arrachées et voix en lambeaux, le pied au loin tordu, les yeux ouverts en silence sur la vie, sur le dos, le corps perdu, et la sève aux branches coule, délicieux mensonge.
22 Août 2013.
RépondreSupprimerPaysage vide
_______ espace béant
les serments sont en cendre
le mensonge a son double
le bruit est en morceaux
la chair est un dédale parsemé d’aiguillons
la vie ____ un long silence
le cœur en diagonale converse avec le temps
dentelles sur les lèvres
les yeux en océan
perles d’eau ___ simplicité du mot
l’enfance est sur un pied
les rires sont dépités
doigts de laine
écheveaux du poème
l’écriture est amère
les points sont les derniers
ils hurlent à poing levé
des cris déchirent le ciel
les cœurs montent au soleil
et tranchent la pierre froide
la misère dans les plis
cette rouille des esprits
dans cette grande écorchure
les bouches mordent les cœurs
le monde est en guenilles
il a les traits tirés
et l’œil noir de la peur
il faut des cœurs enfants
des bouches bouton de rose
des yeux couleur du temps
pour que la sève inonde
ce paysage en feu