dimanche 22 décembre 2019

Paysage tragique. IV

Se dire et se faire, trouver gros, lourd, enfermé, sans déclic, où donc est l’ouverture. Tu finis un sentier, tu fermes un parcours, où sont-ils donc, les cieux ouverts, l’air respiré, le charme et la gaieté, il y aura un son, il y aura un geste, et simple, et courant seul sur ce chemin, tu ouvriras le reste,

pour accueillir le vaste monde. On coupe, on cerne, on nomme, on calcule, le temps passé, la clarté. Pauvre petit œil, pauvres racines arrachées, vous êtes en sanglots, vous courez, aux confins, vous achevez une route, il reste un avenir pesant de vieillesse et de regrets, vous êtes ordinaire,

et passez sur le bord, la route est noire, les oiseaux chantent peu, le ciel est obscurci, que reste-t-il de nos enfances. Temps ouvert et facile, il creuse un sillon il délace une corde, au tronc plus rien ne pense, il est penché plus lourd, plus lent, plus silencieux, et il ne comprend plus, oiseaux.

Envolez-vous, sur la rive vous êtes, le toit est soulevé, la conscience est amère, tout arrête et tout va, le ciel, l’air, l’eau sur la rive, il manque, il manque, un coin ouvert. Abandonnez le temps, courez jusqu’au tombeau, il y a des rois, il y a du mystère, le cœur est déposé, un clou retient les voiles,

il a un immense silence, rideaux tirés, cœur abandonné, à l’échancrure tout est dit. Sur le repos, sur l’abandon, fermez, fermez les yeux et souvenez vous, ils étaient nombreux dans le champ de fleurs jaunes, jonquilles écourtées, herbes encore vertes, il avance au temps qui a passé,

il avance dans le regret, le temps à fui, les rois sont au tombeau, tout a mordu le sol, l’herbe est sèche et la peau a flétri. Mordez, pleurez, il en est loin de cette enfance, jours passés, cœurs évanouis, le ciel ramasse, les larmes et le pardon, la saison finira bientôt. Volez petits oiseaux, courez,

jeunes gens, au panier, au berceau, les cœurs sommeillent et je poursuis.

21 Août 2013.

1 commentaire:

  1. Paysage
    une ouverture sur le sentier
    les cieux béants ___ l’air vif
    la gaieté sur le chemin

    les pauvres sans racines
    sont des sanglots venus de loin
    leur vieillesse est ordinaire

    les oiseaux suintent dans un ciel noir
    les enfants sont partis dans des sillons obscurs
    le silence enlace le temps devenu vieux

    sur la rive les rêves sont insipides
    l’eau coule et noie le temps ancien
    hier sur l’autre rive
    les rois étaient soutien

    le silence s’installe
    il lève le rideau et caresse les cœurs
    une entaille se souvient le champ de fleurs blondes
    souvenir désuet

    chagrin et nostalgie
    les rois sont morts ils ont glissé dans l’ombre
    l’enfance est révolue
    le ciel inonde les cœurs des enfants survivants
    les larmes sont de cristal
    les oiseaux les becquettent
    la saison est finie

    une autre vie
    ici

    RépondreSupprimer