samedi 14 décembre 2019

Idoménée.

I

Le ciel levé, tout le trouvera, un chemin de souvenirs fragiles. L’esprit n’est pas tranquille, sa mort veille, en tournant, il tient encore le temps bien loin devant, sa vue est pleine, les nuages montent et tout descend, il tire un cœur et oublie l’autre.

J’attends et je commence, les images, les yeux, le sillon d’une grande fatigue, je suis au bout, hors de portée, hors du temps, hors du flot, j’ai dans le cœur une eau amère.

Rien ne s’achève à ses réponses, les chansons entassées, tout défile, le regard perdu, en attente, la liberté viendra. Sur la pente, sur le rocher, au bord des gouffres, sous les arbres, le sel aux yeux, la soif et la fièvre, tout est à l’infini.
II

Je choisis mon aventure, pieds et poings déliés, cœur turbulent et mains jalouses, j’avance et je dirai des choses étranges, elles arrivent, par le sentier des souffrances.

Sa vie jetée, ses yeux noyés d’air, au ciel, dans le sens de toutes choses. Sous son regard tout est embarqué : la mer est furieuse, le refus, l’abandon, la science et les étoiles, les branches éclatées, tout est arraché.

Au sol, au loin, la boue séchée, les escargots que l’on écrase, tout reprendrait, tout germerait, pour en finir. Encore pour longtemps, pour le repos, une idée neuve, un cœur envolé, une pliure, la peau, les coudes, sous l’onde claire.
III

Tout est brisé, tout est à moudre, le pain, la vie, les fleurs et la cendre. Le pied est lourd, la bouche est vague, rien ne dit, plus ne tient.

Il ira loin, il ira seul, il posera ses mains au sable, et comptera les grains un par un, pour comprendre. Tout apparaît au regard, il est épuisé et sincère, lavé et dépouillé.

Sur rien il va, sur tout il tient, il cherche l’air et trouve la poussière, regard croisé, tout part et ne reviendra pas, sans force, sans désir, le cœur est lourd, la bouche est dure, sur la terre et sur les eaux, au monde seul et sans armes, il dépose une offrande pour que vienne enfin la liberté.
IV

Il boite et il halète, il fait trop lourd, il fait trop noir. Il avait à l’horizon un point en fuite, et tout reste en place. Il ne trace plus, rien sur le dos, rien dans les mains, la vie est serrée, rien ne respire, il faudrait percer et ouvrir, ouvrir enfin, enfin.

La brise montera, il a dans le cœur une eau bien amère. Il est calme, il est sous les branches, il est nouveau, il s’arrache de l’aube. Il a l’horizon. Il a bu à chaque flaque et contemplé le monde. Il est calme, il a un point en fuite. A l’horizon tout est en place.

Il ne tracerait rien, je ne tracerais rien.

14 Août 2013.

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