jeudi 30 octobre 2014
lamentations ... pleurs ... et résonances
1
Je
vais, je viens et ils tournent en moi, les coups, du bois sur du bois,
des impressions, des rêves, des signaux, tout est donné et tout on
prend, on cherche, on tourne, on arrache bois pour bois et temps pour
temps, une loi, une histoire, du comptage, du pesage, des vérifications,
ils comptent, pèsent
Il marche et va
brisures du vent
il tourne
soleil couchant
ses rêves sont de papier
une impression
une illusion
il va il marche droit devant
une méprise est sa route
sous son pied les cailloux versent des larmes
cris de l’enfant perdu
au cœur du temps
le gel s’installe
tout est si blanc
Maria Dolores Cano
Soleil rouge en plein front
Rivière souterraine de sang
Courent la prétentaine
La nuit sur pilotis
Lance à grands traits
Ses "armes miraculeuses"*
*Aimé Césaire (1947)
Rivière souterraine de sang
Courent la prétentaine
La nuit sur pilotis
Lance à grands traits
Ses "armes miraculeuses"*
*Aimé Césaire (1947)
2
et
voient. A travers la coquille, l’œuf est vivant, les oiseaux chantent,
les oiseaux tournent et ils volent au loin tout est en vrac, un monceau,
une jeunesse sans attaches, oiseaux tombés, ils tournent et abandonnent
au vent l’aile large, et bois contre bois, ils bornent et collent les
évidences, affiches,
M. C
Coquillages des mers blanches
sous le sable
l’oiseau lisse ses plumes
vole au loin
le ciel se brouille
le ciel se lacère débâcle
désordre de bleu de noir et de rouge
lambeaux de pluie et de perles poussière du temps
la jeunesse s’efface
l’oiseau glisse et s’enlise
son aile se rompt
son œil se perd dans la flaque
oisive
MDC
Le miroir d'un moment
Un lasso de tendresses
Ne pas lancer
Ne pas serrer
Attendre
"S'ouvrir au bleu"
Et si vous voyez la Terre
Eluard est à vos genoux
Un lasso de tendresses
Ne pas lancer
Ne pas serrer
Attendre
"S'ouvrir au bleu"
Et si vous voyez la Terre
Eluard est à vos genoux
JJD
3
panneaux,
pancartes, avis et décisions, tout est compté, pesé, enveloppé, ils
viennent pour franchir la rive et avaler du vide, de l’étendue, des
espaces, tout est ouvert, tout est en transparence, oiseaux perdus,
rêves oubliés, images sur le bois, verres brisés, et tout est oublié de
la civilisation,
MC
Le signe est dans la main
une marque une prémonition
tout est à venir
calculé
attendu
dans le fleuve de l’intime
une supposition
un doute glisse sur la rive
bouscule les certitudes
explose les coutures
déchirures pleurs grand vide trou noir
amnésie
soleil rouge
une grande respiration à l’aube du grand jour
les oiseaux retrouvés
rêves gravés dans le ciel
diaphane
rivières du possible
MDC
C'est du chaos que naît le caillou
C'est du tohubohu
que l'on porte en soi
Végétal Animal Minéral
Avec la main humaine
Qui de traces en traces
Nous métamorphose
JJD
C'est du tohubohu
que l'on porte en soi
Végétal Animal Minéral
Avec la main humaine
Qui de traces en traces
Nous métamorphose
JJD
4
on
tourne, on tourne au sol, à la boue d’une grotte, d’un effort, sans
affranchissement, enveloppe de liberté, défaut réduit et parcelles
neuves, ils amènent, ils tirent un animal un par un, les mots collés au
mur, les herbes arrachées, le temps sec, il manque un long sanglot sur
tout, l’air soufflé,
MC
Tourbillons et danses folles
dans la fange de l’histoire
abstraction
délivrance
extraction
lisières du ciel les oiseaux ont soif
et se perdent dans l’air libre
leurs plumes griffent l’horizon
lumière du temps poudre aux yeux et caracoles
les mots transpirent et défient les fleurs
herbes sèches
arrachées sur le bord du chemin on entend leurs pleurs
humiliation
un chœur tumultueux résonne
MDC
Ressort de l'œil
Contemplation active d'un dessin
Encré au plus profond d'une vie
Ressort du clavier des formes
et des couleurs nées de la nuit
Je vois le chant du peyotl porté par les indiens Huichol
J'entends la vague d'Hokusai
Mais c'est d'un dessin unique
qu'il s'agit ici de partir
et donc de partager
pour nous réinventer
Contemplation active d'un dessin
Encré au plus profond d'une vie
Ressort du clavier des formes
et des couleurs nées de la nuit
Je vois le chant du peyotl porté par les indiens Huichol
J'entends la vague d'Hokusai
Mais c'est d'un dessin unique
qu'il s'agit ici de partir
et donc de partager
pour nous réinventer
JJD
5
le
timbre sur le mur, le papier collé, la vie tendue un souffle, long, une
respiration, et l’air arrache les mots du bois au bois, de l’herbe
sèche aux pieds, il en a oublié la marche, il en a oublié les pas,
écorces arrachées, étendues noyées, le regard clair, la bouche ouverte,
tout est plein du paysage,
MC
Une image sort de l’ombre
les mots sont de papier
la vie s’écrit
entre les lignes
un souffle un fil une pépite
la corde tendue entre deux rives
le vent l’agite le pied frémit
il va il vient et se déplie d’entre les pages
mots arrachés à sa douleur à sa douceur
à la clameur
une noyade sur le papier
regard perdu et fibre grise à l’horizon
le cœur en croix
et sur la lèvre une marque rouge
le sang du mot
en un sanglot
MDC
jjdorio |
Plus de mots
Mais les cordes
Et la mer vineuse
Sur ce carré de toile
Et ce peu révélé cache l'élan secret
Qui a conduit le corps à lancer ses formes et couleurs
"Si les fleurs n'étaient que belles"
Si les pleurs n'étaient que Joie !
JJD
des
troubles, des oiseaux qui passent, du regard perdu, enfants noyés,
posés sur des planches, je suis perdu, je suis en peine et je ne compte
plus le poids de la douleur, la vie étendue, l’eau aux pieds, la marche
oubliée, tout est noyé et on accepte tout ce vide, tout et tout et rien
dedans,
MC
Emotions pleines
le repos est absent
les enfants anémiés
leurs yeux d’agate tout mouillés
chagrins passés
sur la pierre une larme ancienne
le temps se perd
le mal vient
la vie un point
le cœur s’arrache
la voix se brise
entre les deux le fil se rompt
une blessure une rupture
dislocation
MDC
La roue d'infortune
où l'on pousse le palet
des craies dans la cour
d'école avec le pas gagné
sur le mauvais sort...
quand se brise l'âge d'or
où l'on pousse le palet
des craies dans la cour
d'école avec le pas gagné
sur le mauvais sort...
quand se brise l'âge d'or
JJD
7
une accumulation de maladresses, une supplique aux dieux, une révérence aux puissants, on en perd le sens, le fil est à rompre le bois sur le bois, et les enfants perdus sur les planches, on tourne, on vient, tout est à la demande, les verres, les enfants, le bois sur le bois, les coups, un choc,
MC
Dans la nuit des erreurs
une prière aux étoiles
un silence de bistre
la voix se tait le mot est une brisure
une miette dans la gorge
une substance noire arrachée à la nuit
le fil se perd sous le ciel
les enfants sont à naître
les hommes sont à leur fin
les mots non plus cours il n’y a plus rien
l’encre est sèche le vide engorge l’encrier
L'abstrait en nous
poèmes en prose
lames du couteau ardent
la femme à l'étoile
le carton noir sans chapeaux
ni bas résille
les mains ont leurs fils blancs
qui filent au bout du monde
poèmes en prose
lames du couteau ardent
la femme à l'étoile
le carton noir sans chapeaux
ni bas résille
les mains ont leurs fils blancs
qui filent au bout du monde
JJD
8
un choc, la patience, et tout est à articuler, tout mord et tout le perd, il n’a pas de sens, il n’a pas d’écho, il a un souvenir, une chanson perdue, une image collée au mur, la boîte est ouverte, il file, il pèse, il compte, il vérifie, et tout accepte le vide pour la tête, la bouche ouverte on soupèse, on compte,
MC
Une détonation
le silence désarticulé
tout s’agite se brise
une piqûre dans le cœur
le souvenir est écorché
les mots se perdent
le visage du monde cimenté au mur d’enceinte
pluie de feu agitation de l’air
les mots se tordent
le verdict est dévastateur
Assise l'air de rien
dans l'acacia du temps
un peu d'eau sur du papier
des couleurs des épines
de ronces lacérant
"el hombre : carne y hueso."
les cerfs-volants d'Unamuno
sur le grand arbre de Guernica
sans audioguide et sans cartel
dans la froideur avec ferveur
il faut regarder longuement
dans l'acacia du temps
un peu d'eau sur du papier
des couleurs des épines
de ronces lacérant
"el hombre : carne y hueso."
les cerfs-volants d'Unamuno
sur le grand arbre de Guernica
sans audioguide et sans cartel
dans la froideur avec ferveur
il faut regarder longuement
JJD
9
La vie s’enroule
Ceinture verticale
Cercles d’enfance
Nourris d’espoir
Lancés vers les galaxies
Premières braises
Puis les saisons s’avancent
Dans les cils de soleil
Ou de givre
C’est selon
Ceinture verticale
Cercles d’enfance
Nourris d’espoir
Lancés vers les galaxies
Premières braises
Puis les saisons s’avancent
Dans les cils de soleil
Ou de givre
C’est selon
JJD
le
poids des mots envolés, des enfants sur les planches des plumes, des
oiseaux qui tournent dans le ciel, on ajoute des signes, des envies, des
yeux perdus, des fleurs sous le pied, un vide, un vide, du bois sur le
bois, sans écho, sans ombres, tout traîne et regrette, il faut compter,
compter encore
Les mots sont lourds les mots sont sourds
mots de plomb
mots de plume
les femmes pleurent
les enfants chantent
les hommes défunts
oiseaux du ciel
des cimes blanches
appel des anges sur le fil d’air
yeux de perles de fleurs vives
le vide s’ouvre aux mots absents
dans les cœurs purs un dard s’enfonce
hémorragie des souvenirs
enfance blonde
le temps limpide
les temps obscurs
MDC
je marque le monde
pour tolérer l'intolérable
pour continuer
hors du monde réel
et de son infinie cruauté
pour son bonheur aussi
- merde pour ce mot galvaudé
mais je n'en ai jamais eu d'autre-
à ma manière et à la tienne
Maria Dolores
légère généreuse
10
MC
Les mots sont lourds les mots sont sourds
mots de plomb
mots de plume
les femmes pleurent
les enfants chantent
les hommes défunts
oiseaux du ciel
des cimes blanches
appel des anges sur le fil d’air
yeux de perles de fleurs vives
le vide s’ouvre aux mots absents
dans les cœurs purs un dard s’enfonce
hémorragie des souvenirs
enfance blonde
le temps limpide
les temps obscurs
MDC
À dame des sans douleurs
ma manièreje marque le monde
pour tolérer l'intolérable
pour continuer
hors du monde réel
et de son infinie cruauté
pour son bonheur aussi
- merde pour ce mot galvaudé
mais je n'en ai jamais eu d'autre-
à ma manière et à la tienne
Maria Dolores
légère généreuse
JJD
10
Les vagues se sont levées
Lavées de tout soupçon
Cerfs-volants sur nos côtes
Nos têtes et nos rimes sauvages
Sur la lande d’automne
J’offre ma vie aux feuilles
De ces fleurs qui consument le cœur
Lavées de tout soupçon
Cerfs-volants sur nos côtes
Nos têtes et nos rimes sauvages
Sur la lande d’automne
J’offre ma vie aux feuilles
De ces fleurs qui consument le cœur
JJD
et soulever les enfants posés sur les planches, un verre, un sanglot, un espoir, une avance, le temps compte encore, le ciel est pardessus, tout compte et je chante tristement, sans savoir et quand et quoi, ces enfants sur les planches, tout en vrac, un monceau sans attaches, oiseaux tombés.
MC
Les enfants ont grandi
ils sautent en haut des branches
funambules sur le fil
vertes branches
oiseaux des nuits de lune
le temps ne recule pas
ses sanglots sont de braises
l’espoir luit sous la cendre
le ciel est kaolin
il est art éphémère
la tristesse s’envole
les enfants ont grandi
ils sont lumière claire
ils sont espoir certain
MDC
Dessin blanc
Filet qui entoure
La chrysalide de nos rêves
Sur la mer et ses grèves
Les vagues se brisent
Éclatent éclaboussent
Nos souffles
Juste un instant
Où l’on est le grain de voix
De tous nos amis inconnus
JJD
Filet qui entoure
La chrysalide de nos rêves
Sur la mer et ses grèves
Les vagues se brisent
Éclatent éclaboussent
Nos souffles
Juste un instant
Où l’on est le grain de voix
De tous nos amis inconnus
JJD
Grain de sel
De ce turban à sa taille
Il porte Un nom de Dieu
Simple cristal
Prière de paix
Larme de sève à nos yeux
Peine amère du monde
D'Ishtar sa mère
Il tient la coiffe
Il est Elle, Elle est Lui
Nue
Ressuscitée des Portes de l'Enfer
Elle-Il reçoit la lumière
Musique silencieuse des formes digitées
Mains d'amour épanouies
Repose ici en Vie
La fleur
Définitive
Bernard B
10 commentaires:
- Grâces.
- souffle retenu
belles voix - Une belle rencontre à quatre voix.
- sur le fil du temps
les rencontres du silence - Quels beaux jeux de mots, superbement présentés, illustrés. Une route que j'ai aimé prendre. Merci.
Amitiés.
Roger - Magnifique lecture de ces trois voix entrelacées que vient ponctuer d'amour cette quatrième voix ressuscitée
j'♥♥♥ beaucoup beaucoup
♥♥♥ - Compañeros poetas...
"...Si ce poème enfin
N’était rien qu’un poème
Et non le cri d’un homme
En face de sa nuit
Mon Dieu serait-ce alors
Besoin de tant de larmes."
René-Guy Cadou - Belle lecture
Merci Maria - Grand merci à vous tous ici venus lire ... vos mots me touchent fort ... merci et beau week end
et
un merci particulier à Michel, Jean-Jacques et Bernard - De belles routes croisées, tissées.
Toujours un bonheur de vous lire.