Pensons bien, souvent, pensons bien, encore, à tout ceci, à tout cela, une histoire et une autre, du temps pour passer, et quand le soir viendra, il y aura bien sûr, bien sûr, quelqu’un pour dire passons, passons sur l’autre rive, allons, encore et longtemps, aux autres côtés, au-devant, soir venu, et venant,
d’un bord pour l’autre, je te tiens, je te vois, maintenant, maintenant je répète, nous sommes, nous y sommes, pour toujours et pour longtemps, d’une branche pour une autre, d’un plaisir à un malheur, je te tiens, je te vois, tu me désespères, entendons-nous, entendons-nous, voyons-nous ce reste,
te faudra-t-il revoir, te faudra-t-il reprendre, ce qui monte et ce qui descend, et du bas vers le haut, je te dis ce que nous sommes des heures en avance, du pardon sur les cailloux, de la revanche dans les poches, petits outils et grandes machines, il manque, manque, la technique, la mécanique, les horloges,
démontées, remontées, les écrous, les boulons, ce qui importe le carburant et l’explosion, je te reçois, je te vois, et tu me devines enfant perdu, les pieds collés, noirs et blessés, au sol, au sol entre les tessons et la limaille, les étincelles et les caisses gerbées, tu envoies, tu éclates, je reçois un reste de sortilège,
amis perdus et gorges chaudes, dans le brouillard et sur le sable, dans l’escalier et sous les arbres, le temps passe, le temps a passé, je ne meurs plus je reste, et restant je te soutiens, tu en demandes et tu en reçois des monceaux, sciure pour décrasser, pour enlever et laisse, laisse mon cœur tranquille,
du temps et des naufrages, et toujours, toujours, à flot, un élément une espérance, eaux assemblées, rêves perdus, quand le soir viendra il y aura bien sûr, quelqu’un pour dire : passons sur l’autre rive.
22 août 2021.
RépondreSupprimerPenser à ceci – à cela
une histoire de temps – à venir
passons et allons sur l’autre rive
au bord de l’autre – nous sommes
le plaisir sur la branche
entendre et voir – le silence
monter – descendre – les heures avancent
des cailloux plein les poches
remontons les horloges
qu’importe la technique
je te vois enfant futé des sortilèges
qu’importe la mécanique
dans le brouillard le sable pleure
les arbres meurent – sciure sur la planche
nos cœurs en manque dans l’or de l’ombre
obscure lumière – les voix du soir
sur l’autre rive quiétude des eaux
quand le soir tombe la rive appelle