samedi 1 octobre 2022

À la conscience du perdant.

Oh, vivre sans trembler, et reprendre pied, et dominer les certitudes, je tiens et je dépense, on pèserait beaucoup de cœurs et leurs complicités, aux usages et aux fiançailles, je tiens, je trempe le pied, l’eau est claire, tout au fond, miroir en fond, posé face au soleil, face à la vie, du premier au dernier jour,

je tombe et je transperce, nous y sommes, nous y venons, nous nous donnons aux ombres de l’amertume, je te tiens, tu grandis encore et de quelle envergure, et de quel tremblement, pourtant, pourtant, dire et redire, à vivre sans trembler, entre le froid et la peur, la poussière et la survie, et vivre,

sans trembler, froid ou peur, on avance, en suivant je tourne, je déploie les bras pour les drapeaux, les voiles pour le temps, l’orage tourne et tournent les saisons, et du froid et de la peur ce qui tient, ce qui doute, balayons les certitudes, on finit, devant en arrière, on dépend, à la conscience du perdant, perdons,

il reste, il resterait la précision, le rythme, on pense, on cherche, les vagues, de mémoire des plis à retendre, je cherche et je poursuis, habitude et courage, la pluie sur les feuilles, le retour, et le retour, nous sommes, nous sommes : bras ouverts et vertus sauvages, premiers jours, premiers regards,

les rayures sur la peau, linge précis, sans allure, je te tiens et nous y sommes, et de cette éternité, nous ne sommes jamais revenus, je tiens je tourne, tout me revoit et tout passe, la liberté sur un lit, couche pour couche, et frénésie, je tiens, je tiens et je compte, peau arrosée et cœur tremblant, tremblant,

à vivre, et sans trembler, froid et peur et frissons inconnus, je trouve, du précis et du langage, voiles rayés, courbes simples, nous nous sommes entretenus et nous avons compté les étoiles.

12 août 2021.

3 commentaires:

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  2. Votre texte est magnifique... je l'aime et le garde... et en fais écho, une résonance très certainement à mille lieues de son origine... mais j'aime cette notion de mille lieues qu'elles soient sous les mers ou dans les étoiles.... merci.

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  3. Un tremblement de feuilles, cœurs complices entre les pages, entre les mots. À l’ouverture du livre l’eau a coulé d’un œil et puis d’un autre, une eau cristalline venue du fond d’un miroir sans fond. Un rayon de soleil, première lueur du jour premier.

    Naître, être de l’ombre, en confiance avec lignes glissées entre les doigts. Ce tremblement premier, rayonnant comme si la nuit n’existait pas. Une vie sous l’écaille végétale du grand arbre de la vie. Une survie, une ombre faisant l’espoir.

    Temps voilé, converti au sommeil sans larmes. Bras ouverts aux orages et à la douceur des saisons. Le cœur est une énigme, un oiseau déchiré, une main posée sur l’argile des mots. Un doute certain, et grave dans l’effort.

    Il reste la mémoire, le cri sur le sable, et la vague des jours sans un pli. Le courage des nuits aux tempes grises, et le chant de la pluie sur les feuilles roussies. Il nous reste l’écume des jours à venir.

    L’éternité est inscrite sur la peau comme un tatouage indélébile. Une odeur terreuse dans le lit du torrent, glaise abyssale venue des nuits du temps. Une couche de lumière, celle qui accouche la beauté.

    Cœurs complices et frémissants. Le livre se referme dans une pluie d’étoiles. Un rayon, une lueur, une ombre sur le sable, une simple ligne à l’horizon.

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