lundi 17 octobre 2022

Tu fermes les portes.

Comme si on ne pouvait s’éveiller, tirer un souffle d’air à chaque pas, une phrase après l’autre, je suis ce qui commence, je tire chaque brin, ce métier est ardu, le rendu est impossible, les chairs entrechoquées, oh, le goût en défense, on en reprend, à peine, on exploite chaque filon, le métal et le crâne,

ils sont à blanc, à la dérive, déroute annoncée, sur le temps, au tiers et à quatre, je te donne et tu me reprends, tu fermes les portes une à une, tirer un souffle d’air à chaque pas, monter pour descendre, ainsi font, nous avançons dans la pénombre, ainsi font, humilité tendue, fourmis et coccinelles,

tout petit bétail, les grands bœufs sont à leur place, nous vivons ici, sur le toit d’un monde inconnu, avec en abondance les pleurs et les chagrins, en hoquets, je te donne et tu reprends, tendu et brisé, toutes peurs confondues, les accidents à l’ouvrage, en perspective, l’occident outragé, l’orient à conquérir,

tu me reprends et je ferme, tu devines, tu entends les cloches, au lointain, au profond, une armée entre les arbres, des visages, des tambours, des bateaux perdus dans la fragilité du monde, l’air soufflé, les murs tombés, les pauvres morts en sacs de toile, je te tiens, tu observes, observant, posé et confus,

tu sers une aventure à chaque carrefour, tombé et tournant, je te donne et tu me reprends, ignorant et perclus, tu souffres et j’avance, la vie est en attente, l’esprit cherche encore le repos, des murs, des tuiles, des caves, des bassins d’amertume, je te tiens et tu me reprends, et des greniers, je te donne,

tu ne comprends pas, nous sommes pour beaucoup, nous sommes pour longtemps, confus et peu contents, je suis ce qui commence et je tire chaque brin, une fortune jetée à l’eau.

19 août 2021.

1 commentaire:

  1. Tu fermes
    une phrase
    à quatre
    chagrins

    fragilité

    tu souffres

    nous sommes
    comme
    les chairs
    à la dérive
    sur le toit
    du monde

    entre
    les visages
    j’avance
    et
    je te donne
    chaque brin

    une fortune

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