mercredi 5 octobre 2022

Le reste et le quart.

Ombre infréquentable, surpris et servile, je suis ici, et d’ici je contemple la vie à l’abandon, les cernes et les lois, tu te tiens en avant et tu pousses l’avantage, des mots effeuillés, des branches écorcées, feuilles et écorces et regrets sans passion, je te donne encore et encore, pour dire, pour faire des brassées,

des monceaux de légendes, de cailloux, pierres à déchiffrer, des comptes pour la route, la nuit nous sert, et tapant sur les genoux, mains incontrôlables, fleurs déposées, sables écoulés, au retour, en avant, la loi tourmente et dérive, je te tiens et je force, je suis prêt pour dire, disons : sacrifices,

les histoires retenues, les cœurs abandonnés, la vie qui tourne, le remord qui simplifie ce qui reste de soupçons, pluie de frissons : la chair est tendre, je te ramène et je tiens au-devant, sans regret, les rires abandonnés, les serments sous la lune, et sous la pluie des étoiles, le reste et le quart, tout tombe,

et te comprend, entendre encore, entendre le chuintement, oiseaux nocturnes ou amants oubliés, je te suis et tu tournes, pauvre chose alanguie, et qui va de mâts en mâts et de cordages en cordages, et proche et lointain, on serre et on ploie, les cannes, les souvenirs, tout est repris, tout ici est infréquentable,

la vie offerte, le retour, tout ce qui tient entre les doigts, au bout, sur le fond, le cœur est pendu, animal sans défense, je tourne sur le reste et je bénis le temps, peur évoquée, fragile et sans tenue, tu bouscules et tu reviens, tu tends et j’empoigne, la vie au fond des bois, le cœur sur un plateau,

on se souvient, on se retourne, la misère est profonde, l’oubli nécessaire, je veux, je viens, je trace et j’accorde du bout du cœur les ombres éternelles, et d’ici je contemple la vie à l’abandon.

12 août 2021.

1 commentaire:

  1. Ombre servile, mur sombre aux yeux cernés. Les mots sont arrachés aux bouches écorchées. Entre feuilles et branches des chemins de souffrance. Sous l’écorce est le sable et le cours de l’histoire. Récifs et légendes, et tables à prophéties. Nuit qui n’est que rêve, mains tendues aux nues. Une porte ouverte dans l’épaisseur du ciel.

    Les cœurs quittent le monde, la vie est procession de chair et de lumière. Les rires sont des promesses, des perles de pluie voletant sous la lune.

    Oiseaux de nuit frôlant les étoiles, leurs cris comme couteaux sur la paroi de l’ombre. La nuit se penche sur le passé, lointaines images revenues sur la corde raide, funambules de l’aube. La vie est donnée aux cœurs simples et purs. L’eau glisse entre leurs doigts, lumière d’avant le temps, fruits mûrs gorgés de miel.

    On se souvient la pauvreté. On se souvient les mots anciens prononcés du bout du cœur, à chair de lèvres. On se souvient avant que l’étoile ne ternisse. Ombre servile. Mots arrachés.

    RépondreSupprimer