samedi 9 décembre 2023

(et trois jours, et trois jours au noir, on avance,)

En noir, imperturbable, si loin si présent, une ruse efficace, tu restes, je devine noir si noir, une ruse, une idée, il est malin, il est malin, ruse tu devines les oiseaux au creux, il est grand l’univers, tous sont pris, il reste le creux des grands chemins, finissons, entendons ce qui reste de courage, ce qui reste de force, peau noire, un clair moment, la ruse, je te tiens, tu me damnes, en être pour ses frais, commence le drame : peau noire abandonnée, vitres et tintements,

(et trois jours, et trois jours au noir, on avance,)

On rampe, sous la table, aux orties, il reste un peu de gloire, attendre pour deviner, ce qu’il faut pour revoir, ce qu’il faut pour accepter, les ordres, les cailloux, la brise le courant, les doigts pris, oiseaux en vol au-dessus des chemins, tu songes si grands, tu comptes les graviers sur la rive, rive, chemins, ce qui passe, repasse, esquifs, coquilles, on gratte le sable, on tord le pied, la vie est inavouable, les yeux au fond du cœur, les mains sur les carreaux à compter la vérité, tu te sers de la ruse, tu comptes la peau noire, on est appuyé, on y revient, on enjambe, on soutient, je te tiens, tu me devines, rouge, noir, caché, recommencé, tu devines les temps à venir, ils sont nombreux, ils sont tout comme,

(et trois jours, et trois jours au noir, on avance,)

Oiseaux fourbus au bord du chemin, c’est tout comme, ils sont venus, j’attends pour dire la route, les flammes le temps suspendu, le reste à venir, tout tient, tout accroché, les armes suspendues, les drapeaux au rythme des vagues, le ciel menace, le cœur reprend, j’en suis pour être, le seul, le fort, à découvert, sans attaches, pour compter les jours heureux, diviser les éclats, cœurs éblouis, il reste des herbes au sol, du grain sous les orteils, tu marques, tu te plains, tu avances, tu serres la main, le pied, le cœur, un reste d’enfance, un reste de sérieux, des choses folles, le temps compté, de fers, de cordes, de sacs, de soumission, on attache, on craint, on tourne, tu tiens encore la main en suspension, tu frapperais l’air, l’eau arrosant l’eau, l’air fraîchissant l’air, oiseaux en vol au-dessus des chemins, tu songes si grand, tu comptes les graviers,

(et trois jours, et trois jours au noir, on avance,)

On avance, on tient au vent, au soleil, calme, ce qui luit, la vie, la lumière, en noir, en blanc, sur le chemin, sur la rive oiseaux passants, de fables en ruses, de sacs, de cordes, chemin de papier avançant, on avance, d’un souffle de lumière, suspendu, d’une erreur de vision, tu fabriques des courbes, tu te sers du reste de droiture, chemins compliqués, routes sans lendemain, je te tiens, tu m’obsèdes : un reste de caillou, une erreur de fenêtre, le calme reviendra, la courbe creusera, noir, imperturbable, si loin, si présent.

23 juin 2023.

 

1 commentaire:

  1. "En noir imperturbable" M.C.

    AU FEUTRE FIN NOIR

    22 PLUME INVENTIVE Qu’est-ce que ma plume va encore inventer ? C’est ainsi que l’on se lance avec curiosité dans une page qu’écrit à son rythme sa main à plume (transformée en stylo ou feutre fin noir). Qu’est-ce que mes yeux de lecteur insatiable vont encore « prélever » d’un texte que je lis pour la première fois ou relis pour la centième ? « Prélever » sans m’interdire de le modifier, et qui va être l’amorce, l’incipit, le commencement d’un texte nouveau, comme l’on dit du vin vert… "La mère est morte sans connaître la fin de son histoire" 1 La petite paysanne française incarnée par ma vraie mère, que je retrouve curieusement, dans certains traits et dans le vocabulaire « d’un autre temps » employé par Françoise, ce personnage de fiction de M. Proust. 1 la mer est morte sans connaître la fin de son histoire Ernst Moerman (1898-1944) in Le journal des poètes (1937) (JJ Dorio "Le livre d'une vie Comme une autrebiographie En mille et un fragments) en cours d'écriture

    RépondreSupprimer