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Être une nef
parcourir les surfaces
et joindre le port
le soleil bouge
les ombres infidèles
arrachent les cœurs
recousent les pieds sans noms
aux manches nues des rives
plus bas nait l’enfant
le calme est assuré
et tout voit le jour
les rêves sont aux nuages
l’aile du temps s’allonge
poids des souvenirs
dans l’eau la main est de joie
les cœurs sont à nu
aux branches les aiguilles
pour dire le supplice
saison partagée
entre larmes et cailloux
noir est le sommeil
les choses de la terre
en simple promenade
petit oiseau noir
complice de l’enfant né
sur le rivage
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