En courant, en poussant, une seconde pour tout dire, des yeux pour oublier les heures perdues, les raisons, tout devant nous s’incline, tu es ici et ici je vois ce qui reste, ce qui reste, et ce qui s’achève, dans l’escalier, au train, sur le balcon, à la rage, sur les étagères : les draps pliés, les objets, les outils,
soutenant et ployés, la force nous encourage, nous venons de loin et de loin nous rêvons aux heures oubliées, aux étendues abandonnées, tu rejettes et tu mords ce qui reste de poussière, pour fourbir le bas de chaque meuble, je suis enclin, je suis tenu et tenant, je viens et tu commences, il te faut honorer :
les presque morts, vus dans un rêve, je te tiens et je découvre, le deuil lancé, les larmes avalées, tu viens de loin pour mourir jeune, et rassuré, et contenu, tu tiens debout encore dans l’assurance, le partage est convenu, les heures sont propices, je te tiens et tu vois, et voyant tu offres, reprenant, on reprend :
l’ouvrage, on peaufine la reprise, les trous à réparer, il faut jeter dans ce gouffre des paniers de terre pour amender, et trois étages à grimper, entre le fumier et le soleil, il reste, il reste, le temps de la récolte, terre réparée, gouffres comblés, je jette ton corps, faux mort, dans la fumure, poids de chair,
les restes au-devant, sur le pas des trépassés, sur le retour des choses folles, corps perdu, sombres sanglots, je suis ce départ, je suis ce cortège, je ne me souviens pas d’où je suis venu, tu vas devant, et tu comptes les pas, il te faut déployer le linceul, trouver les excuses, poids d’orgueil, je me trompe,
temps perdu, je me trompe d’orage, il n’est pas parti celui que je n’oublie pas, je cherche encore en dedans ce qui reste à compter, ce qui reste à dire, c’était un soir et octobre finissait, si jeune et si pressé, je tenais la rive, tu étais là aussi pour comprendre et rêver, je suis assis, je te retrouve, toujours,
orgueil, tu es ici, ici je vois ce qui reste, ce qui reste, et ce qui s’achève, dans l’escalier, sur le balcon, sur les étagères : les draps pliés.
22 août 2022.
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RépondreSupprimerAux heures perdues
tout s’incline devant nous
rage au balcon
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aux heures oubliées
il reste la poussière
des rêves perdus
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larmes avalées
morte est la jeunesse
le deuil est debout
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la peau reprisée
l’ouvrage est réparé
les gouffres comblés
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pas des trépassés
retour des choses folles
linceul déployé
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orage trompé
en un rêve retrouvé
un soir d’octobre
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