mardi 7 mars 2023

Murmurez, tenez, venez.

Connaissons-nous, entendons-nous, ce qui souffle et ce qui tranche, du haut au bas et à l’envers, d’une case juste à un caveau, tout est tendu de funeste et d’orgueil, et vêtu de deuil et d’espérance tu tournes et retournes une idée pour un mot, au revers, à l’avers, une étrangeté pour un lot de réponses bizarres,

du baroque au profane et du tordu à ce qui reste de sacré, tu te défends et tu te condamnes à des histoires et des épreuves, des drames, à oublier, enfants noyés, fusils perdus, et sans comprendre, et sans dire je tiens, je déforme ce qui te reste, de plus à moins, osez, osons, virilité, de bizarre à étrange,

et renoncer, calmement, la gloire, les splendeurs, le rire, les fleurs et les arbres, on avance, on tient tête, la vie emmêlée, les pieds claquent sur les carreaux, comme une idée qui frappe et se dénoue, et tout tirant, et tout tremblant, tu forces le passage des images vers la vérité, au calme, en approche,

sur ce qui tient par les idées étranges et bizarres, pourquoi cela tient-il ensemble, on accroche un cadre, le mur tient la mémoire, les compositions, les jaunes et les noirs et les radeaux perdus, enfant noyé au fusil perdu, je te tiens et tu trembles, les corps saignent un peu, la vie reprends, reprenons, repris,

tout se place, enfin libre, il ne saigne plus rien, et coupe amère, et bras tendu, tu troues le silence, la noirceur s’évapore, je tiens et je tremble encore, tout est un peu, un peu ensanglanté, tout tient dans une larme, une simple goutte, tout part au sel, la mer est proche, raison perdue, joie calme, souverains,

nous demeurons, de place en place, on accorde aux passants la parole, oui, parlez, murmurez, tenez, venez, il se déplace et tout demeure, ils restent souverains, et devant, de loin en proche, de la cour au jardin, tout au monde est une farce, burla, broma, depuis peu, depuis quand, tout est inscrit, tout tenu,

depuis peu, depuis quand, que reste-t-il de forces et de sentiments, un pied perdu, une main rendue, des étoiles au ciel, et ce qui penche et se comprend.

28 août 2022.

2 commentaires:

  1. LES CHOSES LES PLUS SIMPLES : l’ouverture des volets, "farces, burla y broma",, sur le blog de Michel Chalandon, un bruit de voitures sur la voie rapide, un goéland mélancolique, les fleurs venues sur l’abricotier, le jour neuf qui s’annonce, les trous dans la mémoire de mon identité ce huit mars 2023

    RépondreSupprimer


  2. Connaissons-nous l’envers ? Ce lot de mots en vers et de travers. L’orgueil dans son deuil. Le baroque et le profane qui tordent le sacré, là où l’histoire condamne les enfants fusillés. Connaissons-nous l’étrange ? Les fleurs de la gloire ? Tous ces mots emmêlés qui claquent sous nos pieds et tirent la ficelle des images surannées. La vérité première, la mémoire oubliée au mur des condamnés. Connaissons-nous les mots : "burla"," broma" ? Hacer burla de la razón, et se rire du passé, des coques chavirées, sentimentalismo y viento negro.

    ¿ Connaissons-nous l’étoile du matin qui se penche et qui comprend ¿


    RépondreSupprimer