lundi 18 mars 2024

(le flanc, la hanche)

Entendant ce que nous nous disons, des murmures, une voix mal placée, disons, disant, dos tordu, œil vouté, en lames, au sacrifice,

(dire et disons, disant)

Enfin, le flanc, la hanche, épuisé, épuisant, épuisons, pour sortir des ornières la force manque un peu, compagnons de chaque jour, pain et vin, osons, nous portons : cilice, haire, discipline, il n’y aura plus rien à comparer, le monde ancien est mourant, le monde neuf est insupportable, bêtise noire, joie oubliée, fin et sans retour, tout a été supportable, ce qui vient n’est pas venu et marque les cœurs, insupportable devant la mort véritable, supposée, les genoux sur le gravier, la hanche inflexible, jointure de pierre et jours de plomb, on se garde et on espère, l’aventure n’est pas plaisante, les jours comptés, articulons, prenons et défendons les jours qui restent, journées tranquilles étude et contemplation, il est des choses admirables, le plomb à changer, or léger, poids de plume, poids de plomb, la vie bascule, je comprends, on se réserve, on tire le drap sur le pied, tissu léger et rassurant, figure sage et mains tranquilles, de l’orient à l’occident, sud ou nord, les lignes sont croisées d’un rayon de ciel, fil d’or et de parfum, ni lourd ni léger, le poids d’un corps qui passe, qui passera d’ici à là-bas,

(le flanc, la hanche)

Ce qui reste et ploie, l’air et le sel, la clef de voûte, l’espace sans encombre, à penser : ce qui compte est de s’éveiller et rester présent, au présent ce qui est à venir n’est pas advenu, arbres sans feuilles, pauvreté, partout vent qui vente, arbres sans feuilles, en quelle manière, et complainte, et paroles sans espoir, nous sommes, nous sommes et encore, le côté touché, démis, remis, victoire, le temps a passé, les oiseaux glissent, espace débarrassé,

(l’air et le sel, la clef de voûte,)

De souvenir et d’avenir, tout est éclairé tout se remet, tout se rencontre, hanche défaite, peau arrachée, tourments, sentiments étranges, poisons subtils, parfums légers de vie et de mort, et vivant et mourant, sans entendre, sans voir, plus rien n’est vu, tout est parti, de hanche à refaire, de peau à réparer, travail, tout est facile, en rythme, en tension, entre le blanc et le noir, la vie commande, la mort ponctue, et on commence une autre phrase, cœur pointu, y croire,

(dire et disons, disant)

Le monde nous émerveille, le plomb est changé en or léger.

21 août 2023.

 

1 commentaire:


  1. Murmures et larmes
    dans les ornières
    de chaque jour

    bientôt
    il n’y aura plus rien
    du monde ancien
    il n’y a plus rien

    mais
    une bêtise brune
    des jeux de guerre
    et de massacre

    où sont la joie
    les cœurs en fête
    la mort exquise

    on espère
    des jours comptés
    des jours de paix
    des jours tranquilles
    à contempler

    mais
    tout bascule
    tout s’enflamme
    de l’orient à l’occident
    du sud au nord
    des lignes se croisent
    des lignes se brisent
    des lignes se courbent
    sous un ciel sombre
    et des corps tombent
    la clef de voûte est si fragile

    à quand l’éveil et l’à venir
    les feuilles aux arbres
    oiseaux aux branches
    présence bonne des hommes au monde

    tout est fragile
    la peur rôde
    la mort violente
    rythme la vie

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