Entendant ce que nous nous disons, des murmures, une voix mal placée, disons, disant, dos tordu, œil vouté, en lames, au sacrifice,
(dire et disons, disant)
Enfin, le flanc, la hanche, épuisé, épuisant, épuisons, pour sortir des ornières la force manque un peu, compagnons de chaque jour, pain et vin, osons, nous portons : cilice, haire, discipline, il n’y aura plus rien à comparer, le monde ancien est mourant, le monde neuf est insupportable, bêtise noire, joie oubliée, fin et sans retour, tout a été supportable, ce qui vient n’est pas venu et marque les cœurs, insupportable devant la mort véritable, supposée, les genoux sur le gravier, la hanche inflexible, jointure de pierre et jours de plomb, on se garde et on espère, l’aventure n’est pas plaisante, les jours comptés, articulons, prenons et défendons les jours qui restent, journées tranquilles étude et contemplation, il est des choses admirables, le plomb à changer, or léger, poids de plume, poids de plomb, la vie bascule, je comprends, on se réserve, on tire le drap sur le pied, tissu léger et rassurant, figure sage et mains tranquilles, de l’orient à l’occident, sud ou nord, les lignes sont croisées d’un rayon de ciel, fil d’or et de parfum, ni lourd ni léger, le poids d’un corps qui passe, qui passera d’ici à là-bas,
(le flanc, la hanche)
Ce qui reste et ploie, l’air et le sel, la clef de voûte, l’espace sans encombre, à penser : ce qui compte est de s’éveiller et rester présent, au présent ce qui est à venir n’est pas advenu, arbres sans feuilles, pauvreté, partout vent qui vente, arbres sans feuilles, en quelle manière, et complainte, et paroles sans espoir, nous sommes, nous sommes et encore, le côté touché, démis, remis, victoire, le temps a passé, les oiseaux glissent, espace débarrassé,
(l’air et le sel, la clef de voûte,)
De souvenir et d’avenir, tout est éclairé tout se remet, tout se rencontre, hanche défaite, peau arrachée, tourments, sentiments étranges, poisons subtils, parfums légers de vie et de mort, et vivant et mourant, sans entendre, sans voir, plus rien n’est vu, tout est parti, de hanche à refaire, de peau à réparer, travail, tout est facile, en rythme, en tension, entre le blanc et le noir, la vie commande, la mort ponctue, et on commence une autre phrase, cœur pointu, y croire,
(dire et disons, disant)
Le monde nous émerveille, le plomb est changé en or léger.
21 août 2023.
RépondreSupprimerMurmures et larmes
dans les ornières
de chaque jour
bientôt
il n’y aura plus rien
du monde ancien
il n’y a plus rien
mais
une bêtise brune
des jeux de guerre
et de massacre
où sont la joie
les cœurs en fête
la mort exquise
on espère
des jours comptés
des jours de paix
des jours tranquilles
à contempler
mais
tout bascule
tout s’enflamme
de l’orient à l’occident
du sud au nord
des lignes se croisent
des lignes se brisent
des lignes se courbent
sous un ciel sombre
et des corps tombent
la clef de voûte est si fragile
à quand l’éveil et l’à venir
les feuilles aux arbres
oiseaux aux branches
présence bonne des hommes au monde
tout est fragile
la peur rôde
la mort violente
rythme la vie