lundi 14 août 2023

Retour, " (de crème et de miel), "

J’envoie à la suite
Et en vis-à-vis
Des tourbillons
De crème et miel
Ce poème évoquant
Le clinamen :
« Déviation inclination
D’un atome
Qui tombe dans le vide
Pour former un corps »
La théorie d’Épicure
Et de Chalandon

écriture blanche
passante des nuits
où l’on demeure éveillé
tel un feu follet


il est 1:48

c’est le commencement
le premier coup de dés
les chiffres du hasard
d’un homme approximatif

il est 1:56

en attendant la suite
qui ne vient pas
tes oreilles participent
au grand bal des acouphènes


il est 2:02

tu songes à Moby Dick
à l’obstination de la mort vieux capitaine
poursuivant la baleine blanche

là-bas laine blanche
flocons de neige et ceux d’argent
et que n’ai-je
en cet instant
le duende des gitans
et le murmure des maîtres
disant leurs vers anciens

il est 2:07

mais peut-être
faut-il oublier leurs chimères
soleils noirs et obscures clartés

la tache aveugle
la vache aveugle
des nuits obscures
vaca ciega
en la noche oscura


il est 2:17

dizesept
police secours
crient les provençaux
au loto des familles recomposées

il est 2:20

tu t’accroches aux mots
tu erres sur l’aire
des vents contraires
jetant les grains
du clinamen

il est 2:22

les trois deux
apparaissent en rouge
sur le petit réveil
posé sur tes livres de chevet


il est 2:24

tu changes de page
tu entres par la porte sud
de l’oppidum sans nom

il est 2:25

tu aimes les fleurs d’encre
les encres blanches des amandiers
les amours jaunes du mimosa
que tu as planté à la naissance
de ton petit-fils
un vingt-huit février

il est 2:34

homme patient
homme industrieux
homme égaré
homme tranquille
prosant ses vers
de fourmi

il est 2:36

tu te frottes à la langue d’oc
des troubadours
l’éclair du trobar clar
l’obscurité du trobar clus

2.38

tu revois le clos entouré de cactus candélabres
dans les hautes terres de Goajira
sous la clarté de la voie lactée
où marchent interminablement les indiens morts

il est 2:39

le feu sous les cendres
le peu de miel
que l’on prélève
sur l’arbre à maux

il est 2:44

encore quatre minutes
monsieur le bourreau
bour et bour
et rataplan
à rebours
du temps compté
de nos nuits blanches

il est 2:46

l’espèce de poème
rend grâce
et se brûle
sous le réverbère
des éphémères

il est 2:48

une heure est passée
dans l’immédiat du gazouillis
d’une main sur une feuille blanche
quelque part dans l’inachevé

 Jean Jacques Dorio, 13 août 2023 à 07:52.


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