vendredi 8 septembre 2023

(l’herbe pousse, nous sommes sur ce qui reste)

(l’herbe pousse, nous sommes sur ce qui reste)

Donnons-nous à la paix, à ce qui reste en place, à ce qui pourrait monter ou descendre ou rester, pour atteindre l’éternité, pour trancher et dissoudre, pour parfaire et recomposer, le monde, devant la rive au soleil, plus loin dans le sable :

(l’herbe pousse, nous sommes sur ce qui reste)

D’un coin du monde le soleil et l’ombre, tu te dilues dans la parole, tu respires, tu composes, oh dire, oh faire, chanter et recommencer, on ne se lasse pas de respirer, tu tiens ici un peu de certitude, souffle, les pieds au sable, la tête en haut, au soleil tu arrives, devant tu rencontres un reste, une aventure, un ciel bleu, parfois des nuages, tu retournes, tu cherches, tout se trouve au partage, amour et joie, un reste de sensation, une évidence, la chair bouge et te contient, en être, y être et tenir du ciel, il est dit bleu, les nuages passant, passons ici, sur les chemins, tournons le pied sur les défaites, déroutes et catastrophes, du retard, de l’oubli, il force, il endure, il tourne et revient, supplice, dans cette terre bien étrange, cerné de cailloux, tu trouvais des ossements, t sous l’asphalte au jour rendus ils sont ici, tout ici est défini, mordu et présent, un os et d’autres encore, il te reste le crâne, un beau volume, une aspiration, tout tourne encore autour de la lumière, noir et blanc et reconnu, un brin de vie, un fil de soie pour la bouche, il te reste à dire la paix au ciel et aux nuages :

(l’herbe pousse, nous sommes sur ce qui reste)

Un à un tout ici passe, des branches et des feuilles, hiver achevé, printemps en avance, on abandonne les verbes, on se saisit des compliments, je suis ici et ici je suis fier, tu complimentes, ils sont sincères, ils touchent, tout ici recommande la clarté, la sincérité, le monde suspendu, les naufrages oubliés, il reste des corps d’enfants dans le grillage, je tourne et je vois les ossements un à un, la tragédie, le reste oublié, il te doit, il te parle, tu le commentes, encore plus il faut croire, ne recommence pas, ne retiens rien, que tout soit effacé, le corps dans le grillage, les oiseaux dans le ciel, la vérité au fond de la bouche, le calme, le repos, ici encore et encore on parle de liberté, on parle de concorde, la paix, le temps compté, la vie aperçue, les enfants morts dans le grillage, on cherche, on racle, on seconde, on ensemence, le fond est obsédant, la vérité bascule, un trait pour l’enfer, un groupe pour le souvenir, les yeux ouverts, les mains serrées, tout ici encore et encore, parle de paix et de liberté.                                     

15 mars 2023.

2 commentaires:

  1. Mangez sur l'herbe
    Dépêchez-vous
    Un jour l'herbe mangera sur vous

    Le Prévert du dimanche

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  2. L’herbe pousse et le reste est en paix. L’éternité. Sur la rive au soleil la parole est de sable. Une respiration. Le ciel, une aventure bleue de nuages féconds. Etrangeté de l’être, et de la terre dévoreuse de pierres et d’os. Lumière d’un brin d’herbe sur le fil de la vie. Le verbe se fait chair et c’est un recommencement. Le monde est suspendu aux lèvres du passé, tragédies oubliées et corps grillagés. Les oiseaux sont partis, ivres de liberté. Semailles et moissons, l’enfer est sous nos pieds.

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